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Bonjour à toutes et tous,
J'aimerais exposer ici une petite problématique à laquelle je suis confrontée régulièrement...
Ma curiosité insatiable, mon intérêt spontané pour une multitude de sujets variés, et mes facilités d'apprentissage, m'amènent à cumuler diplômes et compétences dans des domaines très diversifiés.
Entre enthousiasme pour toute création de nouveau projet, nécessité de "gagner ma croûte" et besoin de contribuer à des dynamiques porteuses de sens, me voilà à la tête de plusieurs entreprises d'artisanat d'art, coordinatrice d'associations dédiées à la résilience écologique, formatrice en Herboristerie, présidente d'un Espace de Vie Sociale, tarologue,... sans compter mes autres activités "non-rémunératrices"!
À titre personnel, cette "poly-activité" m'épanouit, mais lorsqu'il s'agit de répondre à la fameuse question "Et toi, tu fais quoi dans la vie?", me voilà bien embêtée!
À bientôt 39ans, après plusieurs années à trouver plus lisibles une tablette étrusque que les réactions de mes contemporains, j'ai fini par comprendre qu'il était inenvisageable de répondre sincèrement à cette interrogation, au risque de susciter, au choix: des suspicions de mythomanie (où trouverais-je le temps d'accomplir toutes ces tâches ?), de forts soupçons d'amateurisme (comment pourrais-je être valablement compétente dans des domaines aussi différents?), ou un panel de remarques/jugements des plus bienveillants ("moi je ne pourrais pas vivre avec quelqu'un comme toi, jamais à la maison", "tu en fais trop", "tu t'éparpilles", etc ...).
Actuellement, ma stratégie consiste donc à ne répondre que partiellement à cette fameuse question, en choisissant, en fonction des circonstances, laquelle de mes cartes de visite présenter.
Cependant, je suis assez insatisfaite de ce pis-aller : j'ai l'impression de "tromper mon monde", en me présentant derrière un filtre qui ne laisse à voir que quelques tesselles de la mosaïque qui me compose. Sans compter cet effort perpétuel de demeurer sur la retenue, de toujours y réfléchir à deux fois avant de rebondir sur un sujet de discussion ou de vouloir partager une expérience. J'évite également de mentionner tout ce qui pourrait s'apparenter à un accomplissement ou à une réussite, tant je redoute de voir dans les yeux de mon interlocuteur l'éclair d'envie ou de jalousie auxquelles j'ai malheureusement été souvent confrontée.
Enfin, cette stratégie a ses limites: mes activités s'inscrivent dans un espace national (à cet égard, il m'est facile de cloisonner mes différentes activités en fonction des clients/partenaires), mais mon bassin de vie est constitué d'une communauté de communes brassant 7000 habitants. Au final, je reboucle sur les mêmes interlocuteurs, qui finissent par identifier les différentes casquettes que je portent, et émettre les réserves que j'évoquais plus haut. Sans compter le florilège de charmantes remarques que j'entends de-ci de-là, énoncées sur des tonalités plus ou moins sacarstiques: "Dis-donc, mais tu es partout!" (Oui: appelle-moi Omniprésence divine désormais.), "Tu sais, on m'a dit que tu t'incrustais partout..." (En fait, on vient surtout me solliciter...), "Il va falloir choisir à un moment ..." ( Je ne crois pas qu'il y ait encore de loi qui m'y contraigne...donc non).
En soit, cette problématique que j'évoque n'a, matériellement, quasi pas d'impact: j'ai fondé ma première entreprise à 24 ans et elle va bien, mes clients sont là, les projets associatifs auxquels je contribue s'épanouissent de jours en jours et profitent à un nombre grandissant de bénéficiaires, mes compétences sont reconnues par mes commanditaires et partenaires qui me sollicitent spontanément... (J'ose faire étalage de ce "bien-être professionnel" ici, comptant sur votre bienveillance, mais jamais je n'oserais faire de même IRL ! J'aurais bien trop peur de m'attirer les foudres de mes interlocuteurs !).
Toutefois, moralement, c'est une autre histoire... Je n'en suis pas à sombrer dans les affres du désespoir, mais mon coeur s'alourdit tout de même, de devoir ainsi avancer masquée, redouter toujours la pire des pensées chez mon interlocuteur, présager des conceptions limitées de mon entourage...
Je serais curieuse de savoir si mon propos vous fait écho, et si certains d'entre vous ont trouvé la parade à une situation similaire...
En vous remerciant de m'avoir lue,
Ombeline
Hoé gente dame!
Et bien, il me semble que tu n'a pas d'autre choix que d'apprendre à bien aimer et à gouverner.
Bien sur que si il existe ou a existé des dieux, nous en sommes les batards.
Cela ne nous donne que plus de responsabilités.
Seule les bêtes sont innocentes!
Quand on sait faire, il ne nous reste plus qu'a bien être.
Fertiles harmoniques où guerre économiquo-industrielo-militaire?
Quels efforts peut on bien faire pour bien nous plaires?
Cela demande de sérieuses appréciations et de douces attentions.
Rien de tel que la tention douce pour déméler les fils emmélés.
Aux âmes citoyen!
Reconnaissance aux biens...
Hum je trouve ta problématique intéressante même si je n'ai pas de solution magique...
Tout d'abord je pense que tu peux être fière de toi de t'épanouir professionnellement dans de multiples activité diverses et variées.
Ensuite tu ne peux clairement pas contrôler les réactions de tes interlociteurs, mais tu peux je pense travailler à être solide sur tes appuis pour ne pas être trop affecter par les remarques des autres, quite a leur dire directement si tu les trouves blessant, offensant, jugeant. Sachant qu'il est important je pense de faire la distinction entre l'interprétation que tu te fait de leur dire et l'intention qu'ils ont derrière leur propos. (Bah oui quoi, ça nous arrive à tous de se faire des films ^^"). Tu dis en effet redouter les pensées de tes interlocuteurs mais as-tu eu des échanges où tu as pu confirmer ce que pense réellement la personne en face, au delà de la première remarque "réflexe" où la personne exprime peut être simplement son malaise car ton profil est trop hétéroclite et ne rentre pas dans les schéma standard de notre société.
Dans ta situation je pense personnellement que je me dévoilerai peu, je répondrai de façon évasive du genre "divers truc, je suis touche à tout mais parmis mes activités, je n'en vois aucune qui s'impose plus que les autres..."
Et là tu pourais jauger si la personne est tout simplement curieuse de ton profil singulier ou si elle veut juste te mettre dans une case mentale qui ne te correspondra pas.
Mais ensuite c'est à toi de jauger ce qui te convient le mieux, avancer masquée, en ayant ce sentiment de manquer d'honnêteté mais te préservant de tout potentiel jugement, ou t'exposer aux regards de l'autre, avec tout le bien ou le mal que ça peut t'apporter.
PS: je sens dans tes propos un fort inconfort face aux jugements d'autrui (que je comprend tout à fait puisque je le partage), je pense que c'est là un travail personnel que tu peux faire, notamment avec la cnv pour améliorer ta résistance à ceux-ci. Car étant donner que tu ne peux pas changer les autres, il ne te reste que la possibilité de changer toi pour apprendre à vivre avec.
Bonjour Ombeline,
Je pense qu'on est plusieurs ici, à vivre ce que j'appellerais un différentiel de paysages, d'horizons (ce que l'on peut voir, percevoir, comprendre, et admettre).
Et de se retrouver face à des interlocuteurs qui eux ne voient pas pareil et ne comprennent pas "qui nous sommes" ou "ce que nous sommes".
Il n'y a, à mon sens, pas de solution autre que, avec ces gens-là, jouer un rôle et en montrer le moins possible. Et se concentrer sur les gens avec qui l'échange sincère est possible.
Après il n'y a pas pour moi d'enjeu de mensonge ou de tromperie, tout comme il n'y en a pas de supériorité. Ces gens et toi avez des modes de fonctionnement différents, c'est tout.
J'ai arrêté de chercher chez l'autre la validité de "qui je suis". Parce que l'autre est multiple et changeant, et ce qui va à un moment peut ne plus aller l'instant d'après, parfois avec la même personne.
Ceci n'empêche pas l'altérité.
https://www.apie-people.com/forum/communaute/surdoue-zebre-haut-potentiel-atypique/le-camion-rouge-un-certain-mecanisme-du-rejet-65831
Je crois que le problème d'une société normative est que la plupart des gens tendent à mettre les autres dans des cases, dont la case "métier". Au singulier. Peu sont capable d'imaginer - voire de croire - qu'il est possible d'avoir des tas de "cases" à son actif, et encore moins de les traverser. Personnellement, je n'ai pas transformé mes centres d'intérêt multiples (j'avais évoqué le sujet des "touche à tout" ici) en diplômes ou en trajectoires professionnelles, je suis beaucoup trop paresseux pour cela (rire)... mais je me suis toujours battu contre les étiquettes. Elles sont pourtant omniprésentes, hélas.
Je pense qu'en plus de ce qui a été dit précédemment, il est aussi possible que nombre de personnes aux trajectoires de pensée normatives aient encore plus de mal à considérer qu'une femme puisse être aussi diversement douée, donc des difficultés à "croire" en la profondeur de vos réalisations...
En effet ton quotidien n'entre pas dans la case "un métier". Il n'y a rien de mal, mais cela induit forcément des difficultés sociales. Les cases existent aussi pour communiquer simplement les uns avec les autres. Mais après, comme dit plus haut, certaines personnes vont réellement s'intéresser aux détails, d'autres non. Concrètement, je te conseillerais de trouver un nom, un titre, qui englobe la majorité des tes activités. Comme si tu devais te présenter en un mot. Par exemple "je travaille pour que le monde soit plus écologique", "je suis défenseuse de.." etc. qui te permettrait peut-être de te sentir moins masquée (si c'est ce que tu souhaites, et je précise : loin de moi l'idée de réduire ce que tu fais).
Il y a bien sûr l'option de répondre selon les circonstances, comme tu le fais déjà. Et ce n'est aucunement hypocrite de ne pas faire une liste exhaustive pour répondre à la question "que fais-tu dans la vie ?". La plupart des gens ne mentionnent pas toutes leurs activités rémunératrices, seulement la plus rentable ou la plus régulière. Mais je m'égare peut-être, je ne connais pas la proportion, ni la régularité de tes activités, ce n'est peut-être pas pertinent.
"Redouter le pire", "présager" : je comprends et en même temps "C'est dommage de voir le mal partout dans la vie!" 😉.
Si ton interlocuteur ne te penses pas heureuse, il va continuer les remarques en ce sens. Le positif attire le positif : quand tu juges une remarque blessante, je te conseillerais de bien le prendre (même si ça te coûte un peu au début) et de préparer une répartie au besoin. Personnellement, si quelqu'un me dit "Tu es partout" ou "Il va falloir choisir à un moment", je ne le prendrais pas mal, je répondrais peut-être "Partout, mais pas en même temps", "Choisir, et pourquoi ? Je m'ennuirais trop !". Pour les autres phrases, je comprends qu'elles soient désagréables à entendre, je n'ai pas de remède à part accepter et laisser glisser (et donc ne plus y penser ; plus facile à dire qu'à faire, je sais).
Pour finir, deux petites phrases :
- On ne peut pas plaire à tout le monde.
- La réaction des gens en dit plus sur eux-mêmes que sur toi.
jalon.
signifie que je reviendrai pkus tard.
sujet dans lequel je me retrouve mais a noter qu il me sera difficile de venir sur apie avant finalement lundi pour m exprimer.
pourquoi? parce que j ai actuelleme,t chez moi des personnes emblematiques du dit sujet de ce topic et que je vis en ce moment meme la situation en live... 😅
A olus tard.
on se retrouve ici bientot
hine.
Bonjour Ombeline,
Absolument d'accord avec Erlenmeyer, et sur la formule globalisante, et sur le positif qui attire le positif.
N'y a-t-il pas un fil conducteur entre toutes tes activités ?
Aborder la réponse en disant que tu es passionnée d'art et d'artisanat, que tu as décidé d'en explorer tous les métiers depuis la fabrication des objets jusqu'à l'organisation d'évènements et la gestion de la communication (j'invente hein), qu'actuellement tu es active sur x projets et finir en détaillant LA case, c'est à dire la compétence qui concerne le plus ton interlocuteur. Un processus en forme d'entonnoir, depuis qui tu es jusqu'au sujet de discussion qui va vous permettre de construire ensemble.
Une chose que j'ai moins bien comprise, c'est quel est le public dont tu crains le plus la réaction. Est-ce des professionnels dont tu es dépendante (banquier, administration publique, assureurs) ? Ou bien des amoureux (tu évoques le fait d'être toujours en déplacement et donc pas souvent présente pour quelqu'un/quelque chose). Ou juste des gens du coin ?
Pour les gens-du-coin, les voisins, je ne m'inquièterais pas à ta place. Les cons l'étaient de toute façon avant que tu fasses irruption dans le voisinage. Les autres qui s'interrogent, ben avec une demande de conseil, un don de plante, un peu d'écoute ... ça désamorce les questionnements anxiogènes.
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