Zone de confort ou respect de nos atypies ?

Bonjour Nanael,

C'est, effectivement, comme tu le dis, se trouver à la croiser des chemins.

La première chose, c'est qu'il n'y a pas un "bon" chemin, seul, unique, et les autres, des "mauvais" chemins, qui ne sont surtout pas à prendre, et qui feront que ta vie serait "fichue" si c'est le cas.

La seconde chose, c'est qu'il y a tout un tas de personnes, sans compter la société, qui "savent" (enfin, prétendent savoir) quel est ce "bon" chemin (et l'on remarquera presque avec amusement, que ce sont les plus âpres à le défendre qui sont les moins pressés de le suivre). Curieusement, la voie "rencontrer quelqu'un, fonder une famille, louer puis acheter un logement, le prêt de la voiture, le chien, le chat, les poissons rouges, et la tondeuse pour passer le samedi (parce que le dimanche c'est interdit par arrêté à Plougarnoux-les-Oliviers)" est la seule garantissant le "bonheur". Cette voie ne peut se parcourir qu'en rentrant également dans un cercle productiviste (et oui, il faut le logement, du matériel, donc une activité professionnelle, sans compter les "accessoires" (désolé si je blesse) comme les enfants ou les animaux domestiques, qui sont des perpétuels consommateurs de nouveaux produits bien malgré eux d'ailleurs.

Je me suis retrouvé dans une situation analogue à la tienne. La vie de famille, avec une mère célibataire. Donc sa fille, dont elle avait la garde dix jours sur quatorze. La grande baraque louée à frais d'or dans un lotissement cossu de la ville qui nous faisait envie. Je me suis vidé comme une batterie mise à la masse. Aujourd'hui, je ne suis plus en couple avec cette personne et je peine à remonter la pente niveau énergie. Oui, j'ai morflé, car j'étais vraiment amoureux de cette personne et c'était réciproque, et on avait une belle complicité à plein de niveaux. Mais, elle avait (par blessures de son passé et histoire personnelle) une règle non négociable de vie en commun sept jours sur sept et vingt-quatre heures sur vingt-quatre. Moi, j'avais atteint un niveau ou c'était ma santé qui se trouvait en jeu.

La troisième chose, c'est que la liberté est l'opposé de la sécurité. Pour moi, la liberté ce n'est pas faire ce qu'on veut, quand on veut, comme on veut. Non, ça c'est le chaos. Du peu que je te connais, ton souci c'est pas à ce niveau. Non. La liberté c'est choisir, prendre des décisions, mais aussi des risques, affronter les incertitudes, sortir de sa zone de confort... et ne pas faire forcément ce que l'on nous dit de faire. La liberté, c'est renoncer. Mais c'est aussi être en mouvement, avancer, pour accomplir la décision que l'on a posé. La sécurité, le confort, je crois que tout le monde connait, et on en a bien besoin (merci Maslow). Mais à un certain niveau, la sécurité, c'est l'immobilisme total, et l'immobilisme c'est la mort.
Maintenant, qu'est ce qui est mieux entre liberté et sécurité, à quel endroit poser le curseur... Je crois que c'est notre "choix" à nous, de le poser.

La dernière chose, le soutien émotionnel. Tu auras probablement des décisions douloureuses à prendre, pour toi et pour d'autres. Dans ce contexte, avoir autour de toi des gens qui, peut-être, te connaissent un peu, mais surtout, sauront t'écouter, comprendre tes motivations, tes décisions, tes choix. Des personnes qui ne seront pas seulement influencées par la morale, la bien-pensance, le "qu'en dira-t-on", mais se soucieront, comme toi, de ton propre bien-être, tu en auras probablement besoin.

Je crois comme le dit très justement Merlin (putain tu nous as manqué ici Mec), tu en ressortiras plus forte, et, probablement, plus heureuse. Tu es responsable de toi, de ton bonheur à toi, c'est déjà beaucoup, et qui t'aime vraiment, sincèrement, authentiquement te suive (plutôt que te dise où marcher). 🙂

Désolé pour le pavé. Je suis le premier à ne pas lire ces amas de texte. 😬

Bonjour @Nanael, et bienvenue à toi sur la place.
Tu vois, tu y rencontres déjà du soutien et de belles attentions. Ça, c'est à toi que tu le dois, c'est déjà un bon "second" pas 😉.

Les coaching et autres thérapies ont la particularité de tout chambouler pour aller "mieux", mais il ne faut pas se mentir, le but est de trouver la meilleure adaptation possible entre toi et les autres (ceci n'est que mon approche et avis bien sûr mais c'est sur ce postulat que va se dérouler mon tapis...). Alors cet exercice doit absolument prendre en compte 2 aspects : le travail sur soi + l'accompagnement dans ce chamboulement qui aura d'inévitables répercussions sur son environnement et sa place à l'intérieur de celui-ci ! On ne mène pas une personne vers la libération et l'exploration de ce qu'il est sans lui donner les outils pour assumer tout ce que cela induit ensuite... J'espère donc que le coaching que tu évoques est porteur de cet accompagnement qui est encore plus important que le reste. On ne doit pas dire "saute" à quelqu'un à qui nous n'avons pas appris à nager...

Bien sûr mode de vie et choix relèvent de notre responsabilité et cela effraie justement parce que personne ne peut (et ne doit !) les faire à notre place. Vivre revient à nous faire peur... nous imposant des questions comme celle que tu poses ici. Et dans laquelle tu fais mention du respect, cela me semble un point de réflexion important.

Le "carrefour" dont tu parles est clairement un choix de vie que tu dois relever mais il me semble important de pouvoir d'abord te pencher sur ton rapport personnel à la culpabilité. Afin de pouvoir prendre des décisions en étant portée par une non-culpabilité appréhendée et construite. Ce serait pour ma part le seul conseil que je me permettrais de donner, s'il faut le considérer ainsi...
Il ne faut pas paniquer et peut-être se dire que les deux voies sont respectables si elles sont assumées et pratiquées en pleine conscience. Ce qui se fait par la connaissance de soi mais aussi par la recherche des "possibles" qui rendent la mise en oeuvre respectueuse envers soi et envers les autres.

Voilà pour moi et un premier échange... Je crois finalement que personne, ou pas grand monde, ne vit totalement dans les schémas que nos sociétés voudraient nous imposer. Nous parlons volontiers d'atypie mais si nous prenons le temps de nommer "tous ceux" qui vivent ou souhaitent vivre différemment nous verrons que nous sommes tous différents et sur des sentiers propres à chacun. Aujourd'hui les sciences humaines tentent d'apporter leur contribution mais n'oublions pas que des siècles de spiritualité et de philosophie nous portent... 😉
"Les garçons" ont partagé des éléments très saints et intéressants à approfondir aussi je trouve. Je me permets ce "les garçons" car tu évoques ta condition de femme et je mets toujours un point d'honneur à y apposer la condition des hommes qui pour moi n'est pas plus confortable aujourd'hui... Mais c'est un autre sujet, enfin pour l'instant 🙂...

Bonjour à tous,

Je vous remercie sincèrement pour votre soutien et vos conseils !
Le coaching m'a effectivement armée pour faire face à bien des situations, j'ai fait énormément de progrès par rapport à ma gestion des émotions. Mais je pense que nous avons tous nos limites. Lors de la dernière séance j'ai clairement dit que je ne pouvais pas travailler sur ma relation personnelle, qu'au niveau de l'énergie c'était trop difficile. Mais je ne suis pas en mesure de fermer un sujet alors que je suis plongée dedans au quotidien.

Je suis d'accord que, atypie ou non, chaque personne doit pouvoir exprimer ses besoins et travailler en équipe avec ses proches pour des relations mutuellement satisfaisantes. L'ennui c'est que, quand on a démarré les relations sous un prisme totalement différent, la personne en face ne comprend pas pourquoi ça devrait changer maintenant...

Je vous souhaite à tous une bonne fin de semaine. Et encore merci !

Salut Nanael 🙂
citation :
L'ennui c'est que, quand on a démarré les relations sous un prisme totalement différent, la personne en face ne comprend pas pourquoi ça devrait changer maintenant...
Je ne pense pas que systématiquement "la" personne en face ne comprend pas pourquoi ça devrait changer. Je pense que c'est là un paramètre qui peut varier fortement d'un individu à l'autre justement..


... Par contre je te rejoins sur le fait que, quand une de ces personnes n'est pas capable de modifier le postulat de départ qu'était celui de la relation au point originel, là s'installe souvent une communication tronquée qui ne trouve hélas jamais d'angle satisfaisant.

Pour quelques personnes très ciblées, j'ai le même problème au sein de mon existence. On se voit généralement moins d'une fois l'an pour certains, et quasiment de manière hebdomadaire pour d'autres. Cependant, dans leurs esprits, je suis toujours strictement à l'égal de ce que j'étais il y a 20 ou 30 ans (la tablette de chocolat ventrale en moins, les rides en plus cependant...^^)

Pour ces cas particuliers qui sont empêtrés dans une représentation majoritairement fausse de ce que je suis, je n'ai pas d'autre choix que de les abandonner à leurs mauvaises perceptions et de chercher à glisser au mieux par dessus leurs piques et leurs remontrances.

Je suis donc un parfait étranger qu'ils croient pourtant connaître sur le bout des doigts. Mais je me dis qu'il vaut cent mille fois mieux vivre et être en concordance intime avec ce que je suis que d'essayer de les convaincre qu'ils sont dans une profonde péremption des choses.

Ils passent donc à côté de ce que je suis. Et la vie continue............



Hiné.

@MaisEncore


Si le propos m'est bien adressé...
citation :
(j'envie le flegme avec lequel tu sembles avoir réussi à disposer des distances nécessaires... moi je n'y arrive pas encoreEn fait, ce n'était pas une histoire de flegme. Cela a juste été plus circonstanciel à une époque, on va dire. Mais je ne sais pas si je peux développer ça ici... C'est le topic à Nanael. Donc peut-être ailleurs, dans un autre sujet. Un jour...... 😀

citation :
merci pour le partage graphique Oh, de rien! ^^ Je suis plutôt quelqu'un qui met en fait naturellement des images partout. Mais je ne sais pas encore si sur ce site, ça peut passer bien ou pas. Donc je tente des trucs, mais pas trop. On va voir... 😉


Bonne soirée.

Bonsoir Surderien,

Merci pour ton message. Pour être précise je ne suis pas HPI, mais je pense que cela s'applique tout de même.
La coach peut m'aider individuellement mais elle m'a indiqué que si nous voulons travailler ensemble, c'est avec un autre thérapeute qu'il faudra le faire.
Hinenao, pas de soucis si tu souhaites poursuive le sujet en parlant de toi.

Bon week-end à tous