Bonsoir.

Bonsoir à tous.

Je suis désolée en avance si cette présentation vous apparaît comme du vomi mais c'est finalement un peu ce qui se trouve en moi actuellement. Et puis je n'ai jamais été à l'aise avec les présentations, je n'ai jamais su ou appris à faire.

J'ai passé 29 ans à m'entendre dire combien j'étais différente. « Bizarre ». Si bien qu'avec ce matraquage, j'ai traversé toutes ces années en pensant que j'étais le problème. Des années à essayer de luter pour se conformer, rentrer dans un moule qui ne nous plaît même pas et qui nous fait souffrir. Des années à analyser les gens, les comprendre, faire en fonction de. J'ai grandi avec les pensées, les idées et les émotions des autres et qui ont étouffé les miennes. J'ai passé mon temps à faire ce que les gens attendaient que je fasse, à être ce que les gens voulaient que je sois.

J'ai l'impression que c'est 29 années passées en étant le souffre douleur de bourreaux avec lesquels j'étais complice sans le savoir. Père Absent ; Beau père aigri et autoritaire ; soeur aînée jalouse, envieuse et malveillante ; mère sans caractère ; harcèlement scolaire ; relations toxiques. Entre autres.

29 ans à entendre des mensonges alors que le corps et l'attitude parlaient différemment, à les vomir inconsciemment pour cela.

Une émotion négative perçue de l'extérieur et c'est un nuage noir épais qui voile ma poitrine.

29 ans dans un excès de sentiments et de pensées. Pour un exemple futile, je ne sais pas comment les autres arrivent à faire des siestes. Je m'allonge et c'est un flot de pensées qui m'inondent la tête et tout ça à voix haute. D'ailleurs Je n'avais jamais remarqué que je pensais à voix haute.

Donc voilà, à 29 ans j'ai « PETÉ UN PLOMB ». J'ai implosé. J'ai envoyé balader tout ce beau monde. La raison ? Après une relation toxique avec un mythomane/pervers, j'étais en miettes. Je n'ai eu que très peu de soutien de ma famille, et presque du dédain et de la satisfaction de la part de ma soeur qui semblait prendre son pied sur mon échec de vie. (Oui, car j'ai toujours été la préférée, la plus intelligente, la plus mise en avant blablabla) Pourtant, j'ai toujours fait passer le plaisir et le bien-être de mes proches avant les miens. Ajoutons à cela la bonne poire que l'on appelle quand on a besoin et qui dit toujours oui, celle sur qui on se défoule de manière injustifiée et qui encaisse. Ça a été une vraie claque, de recevoir si peu de soutien de ceux dont j'avais toujours pris soin.

J'ai passé une longue période de deuil de toutes ces relations toxiques avec le sentiment d'être rejetée de manière injuste puisque depuis ce fameux STOP, je n'ai plus de contact avec eux. Pourtant, au quotidien, eux ne se gênaient pas pour crier, râler et malmener. Encore une fois, j'étais le problème, comme je l'ai toujours été.

Quelques temps après, j'ai fait la rencontre d'un homme qui avait été diagnostiqué HPE et avec lequel j'ai passé beaucoup de temps depuis Il m'a immédiatement dit penser que je l'étais. Au début, je me suis demandé ce qu'il racontait. Pourtant, j'avais avec une relation si fluide, vivante et profonde, tellement différente de tout ce que j'avais connu. Alors j'ai douté, je me suis renseignée et documentée. Je n'ai pas passé de test à l'heure actuelle et je ne pense pas le faire. Je n'ai peut être pas encore envie qu'on me dise ce que je suis ou ne suis pas. Alors oui, je me suis rendue compte que je collais à tout : un sens de la justice exacerbé, ressentir les émotions des autres, aimer tant de choses si différentes les unes des autres sans jamais les maîtriser à la perfection, syndrome de l'imposteur blablabla

Cela fait donc environ 1 an que j'ai osé me libérer de cet esclavage émotionnel. C'est très compliqué car je n'arrive pas encore à de me fondre dans cette société sans en souffrir et être qui je suis sans souffrir du jugement. C'est compliqué aussi de se dire comment a t on pu passer tant d'années dans le mensonge de soi. Je ne sais en fait pas comment faire, c'est comme si je venais de naître à 31 ans.

J'ai crée une espèce de bulle étrange. Je joue aux jeux vidéos en ligne où je rencontre des inconnus. Tous les soirs, je dis ce qui me passe par la tête sans filtre, je ris à ce que j'ai envie de rire, je réponds à des questions qui ne sont même pas posées. Je suis qui je suis sans chercher à être ce qu'on veut que je sois. Comme si je me vengeais de la journée passée déguisée. Étrangement, quand je tombe sur des gens qui me disent que je suis bizarre, j'en tire une satisfaction qui me donne envie de leur hurler « Oui je suis bizarre ET ALORS !!!!!!! ». Comme un grand m****.

Je vous remercie de m'avoir lue et suis encore désolée pour le vomi qui en réalité m'a fait du bien.