Bonjour,
Le moment est opportun pour rédiger cette présentation que je repousse sans arrêt. J'ai du temps libre et ça me permet de faire le point. D'ailleurs je vis cette période de confinement comme une pause dont j'avais besoin que je n'aurai peut-être jamais prise au cours de ma vie (sauf à la retraite si ça existe dans le futur).
J'ai 26 ans, un test réalisé a 15 ans me disait surdoué, aujourd'hui ma psy me dit HP, hypersensible, ça a du bon d'être « casé » mais au fond ça ne modifie pas notre rapport au monde.
J'ai souvent été décalé avec les autres (hors famille), un train d'avance ou de retard mais rarement en phase.
J'étais trop perché pour comprendre les rouages sociaux mais pas assez pour ne pas ressentir une forme d'isolement social.
Pour avoir du lien social, j'ai développé une sur-adaptabilité et ce depuis le collège. J'apparaissait tel qu'il fallait pour obtenir ce que je convoitais : du lien social, de la reconnaissance, de l'amour...
Mais comme un mirage, plus j'avançais dans cette direction, plus je m'épuisais et plus mon mal-être grandissait.
J'avais bien sur un refuge familial mais j'ai compris tardivement que même si je me sentais bien dans cet environnement sécurisant, il restait un système fermé qui n'expliquait pas mon mal-être.
Et chaque fois que je sortais de ce cocon, je devais affronter les relations sociales et j'en revenais affaiblit.
Ce fonctionnement ne pouvait plus durer, maintenir cette apparence sociale au lieu de vivre les choses me détruisait.
Et j'aime penser que puisque je n'étais pas capable de me sortir de cette impasse, mon corps s'est chargé de me réveiller.
Et à 21 ans, je suis tombé gravement malade, atteint d'une maladie auto-immune : le syndrome de ghilain-barré qui m'a plongé dans une paralysie totale pendant de longues semaines.
C'est dans ces conditions de souffrances extrêmes que j'ai osé pour la 1ére fois m'affirmer en n'acceptant plus certaines choses qui me faisaient plus de mal que de bien.
Cette maladie m'a aussi permis de prendre un nouveau départ car j'ai dû réapprendre à respirer, manger, marcher, etc... ayant été privé de tout pendant un moment, j'ai pu redécouvrir les choses et je les ai vécues pour moi.
Je n'ai plus été le même après cette maladie, j'avais une hargne en moi et j'ai entrepris des voyages, terminé mes études mais en même temps cette maladie a soulevé beaucoup de questionnements, je me suis sentit perdu, loin de tout et je me voyais comme un cas désespéré parfois et il m'a fallu 3 années d'anti-dépresseurs et une thérapie pour que je prenne de la « consistance ».
Des psys j'en ai vu, une seule m'a vraiment fait avancer, je l'ai rencontré il y a 2 ans et elle m'a beaucoup aidé à voir puis modifier ma représentation des choses afin que je ne m'embarque plus dans des « exagérations mentales » dont je souffrais.
Aujourd'hui j'ai l'impression que la tempête est passée et je me sens libéré dans le sens ou jamais je ne souffrirai jamais plus comme avant mais je ne me sens pas heureux pour autant.
Je suis devenu ingénieur dans la thermique du bâtiment par les forces des choses (je voulais faire psycho mais ma mère m'a dit de faire prépa), même si je ne prends pas tant de plaisir à travailler, je me dis que ce que j'apprends, je le valoriserai un jour, en participant à des projets qui auront du sens comme la réalisation d'écoquartiers et d'habitats participatifs autonomes en énergie et faits de matériaux biosourcés (mais j'ai quand même ce sentiment dérangeant d'aller dans un chemin qui ne me correspond pas).
Je vis en coloc, ça a de très bon côté comme la force du groupe qui entraîne à se bouger, la sociabilité qui m'empêche de sombrer dans les ruminations et la décadence et de moins bons car je reste un vrai caméléon sur certains points, ce qui me demande beaucoup d'efforts et un besoin d'isolement pour me ressourcer (qui est souvent mal compris).
Pour ce qui est de mes passions, je pratique l'escalade fréquemment (pas en ce moment), je joue du piano de temps à autres, je lis (beaucoup en ce moment), je joue à l'ordi (j'ai un côté mature et un côté gamin), je jardine, j'aime les animaux.
Voilà, quand j'ai découvert ce site j'ai eu une bouffée d'air ?, je souhaite partager des passions et échanger pour évoluer vers de beaux horizons !
Bienvenue @Juliooo! Tu sembles si riche pour un jeune homme de 26 ans! En tous cas, je sens que tu as beaucoup à nous apporter. Et je suis certaine que ce "lieu" va beaucoup t'apporter également. Bienvenue! 🙂
Bienvenue @Juliooo, plusieurs éléments du point que tu fais de ta vie ne sont pas sans rappeler certains de la mienne 🙂
Merci à vous !
@Juliette... Je suis là pour ça, apporter et qu'on m'apporte 😉
@Fropop Ah oui ? Quand j'ai écrit la présentation je suis dit "j'espère que ça va parler" alors ça me fait plaisir :)
Au plaisir d'échanger !
Bienvenue !
Oui, il s'agit d'arriver à vivre en accord avec ce qu'il se passe à l'intérieur !
Bienvenue ! Tu as vécu énormément d'épreuves pour ton âge. Le côté caméléon me parle, ce besoin de se faire accepter par les autres et d'avoir une place...
@Berengere je suis bien d'accord mais quand on est trop dans le mental, c'est parfois dur de redescendre sur terre !
J'ai l'impression que, pour lâcher un peu le mental, il faut apprécier le moment présent. Deux possibilités, non incompatibles d'ailleurs: apprendre à se satisfaire de ce que l'on a, à l'apprécier en l'emplissant de tous les désirs qui nous travaillent (c'est ce que nous proposent toutes sortes de bouquins de mieux-être), mais il est surtout fondamental de reconnaître, de savoir faire le tri dans tout notre environnement. Qu'est-ce qui me tient, me nourrit, "m'appartient" quelque-part? Et qu'est-ce qui est surtout frein, l'occasion de me brider, de me "réduire"?
Et/ou: orienter le gros de notre énergie, de notre temps à l'acheminement constant vers ce à quoi on aspire. Un agencement particulier, un "profil" de gens avec qui on aimerait partager les choses, quel genre de vie partager, dans quel genre de lieu....
Pendant très longtemps, je n'étais que sur le 2ème point. Autant dire que je passais le plus clair de mon temps à rêver, tout en cheminant vers une possible concrétisation de ces rêves, mais d'une certaine manière seulement, toujours assez floue. Plus le temps passe, et l'enfant qui est arrivé dans ma vie depuis six ans y est pour quelque-chose (énormément d'ailleurs), plus je suis dans le 1er point, et plus le 2ème se confirme, tout en s'affinant. Mais demeure, malgré tout, encore trop "irréel".
Bon, bref, j'espère qu'on comprend quelque-chose à ce que je viens de dire. L'idée essentielle, c'était que le mental, c'est l'insatisfaction, le non aboutissement. Alors, du fait, il demeurera toujours un peu ce mental, mais le but, c'est de s'en servir, comme d'une jauge, pour évaluer la situation, et prendre les mesures adéquates.
Tu sembles très "en possession" de ta vie pour 21 ans @Juliooo. Tu as encore de ces agencements à trouver et à réaliser, mais franchement, rien que dans ces quelques lignes de présentation, tu enseignes naturellement et néanmoins parfaitement l'art de "s'écouter" et de toujours réévaluer sa situation, au regard de ce à quoi l'on tend. Ca fait du bien! 🙂
@estel08 Ce besoin de plaire aux autres au détriment de notre vie intérieure... ça me donne encore plus la gueule de bois que les effets de l'alcool haha 😵
Faible estime de soi ? Quelque chose de plus profond (traumatisme refoulé) ? 🤔
Je pense que c'est le décalage ressenti pour beaucoup de personnes, cette peur d'être seul(e), rejeté(e)... après on change, on arrive à percevoir le monde différemment. En plus, le fait de devenir adulte, de faire ses propres chois cela implique aussi de faire des rencontres plus nombreuses et par conséquence de trouver plus facilement des personnes qui nous acceptent sans que l'on ait besoin de se renier ! @Juliooo pit être ? Je n'ai pas la réponse.
@Juliette... pour toi c'est d'un côté prendre du plaisir en étant présente et en vivant les choses et de l'autre se questionner sur le sens de sa vie et réajuster la trajectoire.
Pour moi aussi, mais le moment présent n'a pas souvent l'intensité que j'aimerai et j'ai du mal à m'y plonger entièrement car je n'ai pas de certitude d'être dans "la bonne voie" et en même temps j'ai l'impression qu'il faut vivre les choses avec le plus d'intensité possible pour y trouver du sens. Du coup, comme tu dis, c'est pas incompatible, c'est même complémentaire.
Je me bat pour être concentré/présent/dans le moment et quand je me rend compte que je n'y arrive pas vraiment, je lâche le contrôle et perd un peu espoir, et paradoxalement c'est à ce moment là que m'arrive des moments de pleine présence/symbiose/bien-être/légèreté avec moi-même.
C'est pour moi absolument incontrôlable pour l'instant. J'essaye la méditation, la respiration et ça m'apaise mais trop souvent mes pensées restent incontrôlables.
Pour le côté irréel, un moyen de rendre les choses réelles c'est commencer par parler de nos projets autour de nous pour les ancrer autre part que dans notre esprit, c'est affirmer nos envies et les autres peuvent nous motiver. Mais j'ai l'impression que tu n'as "plus qu'à" te lancer !
Je n'ai jamais fait ça encore, et j'avance un peu à l'aveugle en me disant qu'à un moment ça va venir.
Sinon j'ai 26 ans et pas 21 😉
Quelle résilience merci pour ce beau partage tu vis enfin DN accord avec toi même bravo juliooo
Peux tu m expliquer ta réponse juliooo ? Je ne la comprend pas ...enfin si peut être ...mais c est important pour moi de vérifier
@Celeste C'est un peu utopique de vivre en accord avec soi-même parce qu'on ne se connaît jamais vraiment, et du coup le "avec qui" c'est pour dire que je ne sais pas qui je suis, comment je fonctionne. Et ça me fait rire de manière ironique parce que j'ai pris bcp de murs en me disant : "ah, voila j'ai trouvé comment être heureux" et à chaque fois je me suis pris mon illusion en pleine face.
Merci julioo pour la simplicité de ta réponse. Ce que j ai pu entrevoir dans ton témoignage, c est la mise en place d actions dans ta vie qui te satisfasse et qui améliore ta vie vers un mieux être et un mieux vivre. J ai peut être été radicale dans l interprétation quand je parlais d "accord avec soi" et en voilà les intermédiaires. Bien a toi Julioo.
Je pense qu'il y a quand-même un "moi-même"( 😉 ); en tous cas, moi, à 44 ans, je sens, je sais de mieux en mieux, ce avec quoi je ne VEUX plus me concilier. Ca ne transporte pas simultanément au pays de nos rêves, entouré des amis rêvés, partageant les gestes rêvés du quotidien rêvé. Ca ne dispense pas non plus, d'un coup de baguette magique, de s'extraire illico du quotidien qui est le nôtre quand il permet quand-même, pour le moins, de subvenir au minimum nécessaire, mais ça réduit pas mal le champ des possibles, et tout en allant, on affûte.
" Le champ des possibles" j en ai rêve souvent pendant plus de 10 ans mais je n osais pas "j' avais la peur de tout perdre"...et un matin ne supportant plus mon quotidien (surtout professionnel) je me suis dit "allez, j y vais avec la determination de tout gagner" j ai perdu en qualité matérielle mais quelle belle sensation d avoir ose ce "saut quantique" je me sent libre, je ne suis plus esclave de ce qui ne me correspond plus (comme toi) et je construis ce qui me fait vibrer. Jamais je n aurais pense y arriver. C est l insupportable qui m a fait m envoler ! Je te souhaite la même sensation Juliette enfin peut être pas aussi radicalement. Mes proches n ont pas compris....mais c est Ma Vie ...et mon bonheur avant tout !
Merci @Celeste! Je sais que je vais y arriver, j'ai entière confiance en mon désir de liberté si profondément inscrit en moi, c'est lui qui finit toujours par prendre les grandes décisions. 😉
Merci pour vos témoignages, ça me conforte.
Je me rend compte maintenant qu'en fait Berengere avait tout résumé 😄
@Juliooo
Salut salut
À propos de : "Je me bat pour être concentré/présent/dans le moment et quand je me rend compte que je n'y arrive pas vraiment, je lâche le contrôle et perd un peu espoir, et paradoxalement c'est à ce moment là que m'arrive des moments de pleine présence/symbiose/bien-être/légèreté avec moi-même."
Moi aussi j'ai ce côté caméléon. Et moi aussi ça me fait de bien de lâcher. Le travail de caméléon qui semble important et que l'on s'impose est on ne peut plus fatiguant mentalement et physiquement. Et c'est petit à petit que j'ai appris à être moi-même avec les autres. D'abord, parce que je suis plus détendu physiquement, les muscles du masque social se relâchent. Mais aussi parce que les autres apprécient, grosse surprise ! La singularité n'est pas mal vu (j'veux dire, sauf chez les vrais connards), mon humour étrange ne dérange pas, il interpelle. Mes grimaces naturelles et expressives amusent mais parlent. Mes idées que je pensais loufoques s'avèrent intéressantes et à méditer. Etc.
À force d'essais, je peux maintenant facilement passer du miroir à moi-même, suivant la situation, s'il y a un enjeu social ou si je peux (ou dois) tomber le masque.
Et en expliquant les difficultés que tu peux avoir socialement, tu inspires un certain respect : le courage d'en parler, le travail que tu fais sur toi, la sincérité. Les choses se délient et les autres te vois comme ce que tu es et respectent ton cheminement, voire (parfois) inspire chez les autres un travail sur soi. La route est longue mais on est pas pressé.
Si le ridicule ne tue pas et que ce qui ne nous tue pas nous rend plus fort, alors Le ridicule nous rend plus fort.
À propos du bonheur, cette citation résume tellement bien ce que j'en pense (j'en ai plein des comme ça).
"Renoncer au bonheur, cette imbécillité, ce n'est pas être malheureux, c'est de ne pas se contenter des satisfactions permises, c'est rencontré des joies auxquelles on ne pensait pas."
Baudouin de Bodinat, la vie sur Terre.
Salut @franch ,
Oui il y a ce côté auto-jugement dévalorisant chez nous, et comme tu dit, ça prend du temps avant de savoir que le ciel ne nous tombe pas sur la tête.
Je commence à en prendre conscience mais il m'arrive encore de tout donner quand je vois des potes pendant 1 aprem ou moins, je force jusqu'à l'épuisement.. et je met d'autant plus de temps à revenir à moi. (Curieusement, le confinement m'a beaucoup aidé à travailler sur ça.)
Pour moi, les perles rares (et j'en ai rencontré peu) sont ceux qui arrivent à percevoir quand on n'est pas soi et qui savent passer au dessus mais en société, il faut toujours faire des efforts.
Oui, parler et se livrer améliore les liens et ça montre aux gens des choses qu'ils n'imaginaient même pas sur nous (qui peut inspirer le respect).
Super la citation 😉 Il faut que je m'en inspire !
Welcome to you Julio !
Ce qui me frappe dans ton récit dense et concis sur toi même, c'est cette "acharnement " à démêler tout ce qui se passe et qui te touche constamment.
Je sais, parce que je l'ai vécu moi même, que cela fonctionne sans notre consentement, à une vitesse vertigineuse (ce qui engendre nos fréquents décalages avec le monde extérieur) et qu'on donnerait parfois n'importe quoi pour poser la tête à côté pour avoir cinq minutes de tranquillité !
La seule chose que j'ai envie de te partager est que cette tendance permanente à tout scanner et analyser est un merveilleux outils. Juste, cela survolte notre sensibilité et que l'un ajouté à l'autre, nous sommes investi d'une puissance que personne ne nous a appris à gérer.
Il m'a fallu moi aussi m'épuiser aux extrêmes limites de nombreuses fois pour arriver à accepter que le monde est comme il est et que je peux simplement avoir confiance en la vie qui m'anime pour répondre à cette vie extérieure et qui n'est pas si différente que ça. (voire qui est la même !) 😉
@Lizebre @Ezig Merci bcp, ravi d'avoir rejoins le groupe :)
@MopMop Merci pour ton message plein de sens et rassurant.
Je dirai que la vie m'a contraint à me remettre en question pour résoudre mon problème de "mal-être" et de décalage avec les autres. Pour ce qui est du décalage avec les autres, il est bien réel et j'apprends à l'accepter car je n'ai pas le choix.
Pour ce qui est du "mal-être"="quand la confiance en la vie qui m'anime me quitte" (je te cite 😉 ), je le digère de mieux en mieux et ça finit par passer sans trop de dégâts. Lire des livres m'aide beaucoup.
Si tu as des lectures à me proposer je suis preneur 😉
Bonjour Juliooo
J'ai plusieurs auteurs à te proposer. Chacun d'autre eux à écrit plusieurs livres et ce sont les titres qui te guideront pour aller chercher ce dont tu as besoin au moment où tu cherches. Ce sont des valeurs sûres, tout ce qu'ils ont écrit est du nectar.
Guy Corneau, Jacques Salomé, Thích Nh?t H?nh, De Saint Exupéry, Marie-Louise Von Franz, Clarissa Pinkola Este, Georges Sand, Bertrand Vergely, Jeanne Siaud-Facchin, Mathieu Ricard, Christiane Singer, Jacques Schecroum, Gibran Khalil, Pema Chödrön, Isabelle Jary..... c'est un premier bouquet !
Belle fin de semaine à toi.
MopMop
Tout ce que je lis ici m'encourage à faire ma présentation, en tout cas m'encourage à y réfléchir pour vous la livrer bientôt 🙂 . On peut avoir en effet une vie riche en épreuves et être capable de résiliance, être porté par une envie de vivre et de curiosité. Je veux donc d'abord dire merci Juliooo pour cette présentation, merci pour ce partage, que je reçois comme un cadeau, parce que j'y lis beaucoup de générosité en fait ! Donc merci beaucoup ! À plus
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