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Je me lance ! (en espérant ne pas me faire trop mal)

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Je me lance ! (en espérant ne pas me faire trop mal)
Nstrplxle 11 mai 2024 à 21:05

Bonjour,

Je m'appelle Nico, j'ai 44 ans, on m'a diagnostiqué un TSA il y 1 an et demi et un HPI il y a 4 ans. Ajoutez à cela un TAG, un trouble bipolaire et un état dépressif récurrent.

Pour me présenter plus en détail, voici mes réponses à 2 des questions posées dans la demande d'évaluation diagnostique du centre ressources autisme :

Quelles sont vos difficultés dans le domaine de la communication ?

Je communique en mode logique, une conversation est comme une équation mathématique qu'il faut résoudre. Les codes sociaux ne sont pas venus intuitivement pendant l'enfance et plus tard l'adolescence, j'ai observé et recherché pour les apprendre. Si entretenir une discussion est compliqué, l'entamer est encore pire. Je suis spécialiste des silences embarrassants ou parfois des logorrhées qui fatiguent mes interlocuteurs.La politesse est un concept, l'empathie un mystère, ce qui ne m'empêche pas d'être sensible aux autres, parfois de manière excessive. J'essaye de m'adapter en permanence à mes interlocuteurs et au contexte, me donnant la sensation désagréable de ne jamais être moi même. En bref la communication est un défi permanent même si j'ai appris à faire illusion.

Quelles sont vos difficultés dans les relations avec les autres ?

Je cherche rarement à socialiser spontanément. Il faut venir à moi, m'apprivoiser, gagner ma confiance. Je ne peux intégrer un groupe que si ce type de liens se développe avec une personne qui sera comme un médiateur me permettant d'être accepté. Je fonctionne principalement sur le registre de la complicité, la superficialité m'étant difficilement supportable. Je suis souvent exclusif dans mes rapports aux autres ce qui peut me rendre envahissant. Je n'ai que rarement eu des amis. Je n'ai jamais eu de petite amie même si j'aurais bien aimé. Je peux passer des semaines sans donner de nouvelles à des proches (même si je pense à eux) car je n'en ressens pas nécessairement le besoin, ce qui entraine de l'incompréhension. La solitude est souvent ma meilleure amie, ma pire ennemie aussi...

Voilà voilà... Je n'arrive pas à croire que je suis sur le point de partager ça avec de parfaits inconnus, mais le poids de 10 ans de solitude quasi complète est devenu trop lourd à porter.

Allez, je me lance !

zozottele 11 mai 2024 à 22:59  •   114330

Bienvenue 🙂
J'espère que ça ne t'as pas fait trop de mal finalement,et tu nous offres une très belle présentation,touchante et sincère à la fois.
Alors j'espère qu'elle te fera du bien,et que venir ici te permettra de découvrir encore plein de belles choses autant sur toi même que sur les autres.
Au plaisir de pouvoir te relire encore !

Hinenaole 12 mai 2024 à 01:00  •   114337

bravo pour ce lancement. Prez tres reussie. Ca valait le coup de se rendre un peu vulnerable. 👍

Bienvenue. 🙂

Hine

paradoxle 12 mai 2024 à 01:03  •   114338

Bienvenue !

ALBATORSle 12 mai 2024 à 12:48  •   114353

Hello Nstrplx,

je me permets également de te souhaiter la bienvenue.

Pour ce qui est des difficultés à communiquer, rassures toi, je crois que c'est à un moment ou à un autre, notre lot à tous, nous les atypiques. La gestion distance/investissement lors d'une discussion représente une vraie difficulté pour moi également. Sachant mon curseur par défaut placé sur "trop", je me dois de toujours jongler de manière à ne pas déborder dur cadre normé. Dés lors, impossible d'atteindre le niveau d'authenticité libérateur et permettant l'ouverture à toutes les audaces propres à me faire vibrer.
La solitude représente dans ce cas la seule alternative viable. Ainsi soit-il...

Malgrès tout, solitude ne veut pas dire être seul à être mis au ban d'une société grossière, intolérante, suspicieuse et malsaine. A nous de tracer notre propre route à notre façon, avec l'aide déchanges tels que ceux que tu viens de lancer.

Au plaisir..

Bruinele 12 mai 2024 à 17:13  •   114370

Bonjour @Nstrplx et bienvenue ici.
Si ça peut te donner un peu de courage pour la suite, sache que mes réponses auraient été assez simaires aux tiennes si j'avais répondu à ce questionnaire bien plus tôt dans ma vie. Mais je suis née femme et jusqu'à il y a dix ans, les "femmes autistes n'existaient pas " !!
Donc... je me suis contentée d'être "bizarre, folle, misanthrope, chiante, allumée du bocal, introvertie et/ou extravertie, bipolaire sans traitement, maniaque, versatile, etc, etc, etc", en m'adaptant, en sur-performant et en remplissant ma vie de tout ce qui fait, soi disant, une vie "bien remplie".
Mais au final, ce que tu exprimes là sur la solitude est mon lot quotidien, comme celui de tout un chacun, même s'ils n'en sont pas toujours conscients.
A mon sens, la seule solution réside dans ce que tu viens de faire là, le dire, le sortir de soi, l'exprimer, pour réussir à prendre un peu de recul.
Bon courage à toi.

Nstrplxle 24 mai 2024 à 19:25  •   115042

Merci pour vos messages bienveillants 🙂 Je pensais que le plus dur était fait après ma présentation... désillusion ! Après tant de temps passé dans un vide social intersidéral, commencer à s'ouvrir et recevoir quelques réponses a suscité en moi des besoins de contact humain démesurés, et comme je n'ai personne à qui parler dans le monde réel je me morfonds en attendant qu'une âme charitable vienne illuminer ma morne existence. Résultat des courses : je ne me suis jamais senti aussi seul et désespéré de toute ma vie... Alors effectivement me lancer ne m'a pas fait trop mal, mais maintenant p**ain que je souffre !!! Help! I need somebody, help !

paradoxle 25 mai 2024 à 01:02  •   115059

@Nstrplx Vas voir ce qui se passe du côté des sorties ou propose-en une ! 😉

Juliette.le 25 mai 2024 à 20:54  •   115089

Oui, c'est pas toujours évident la communication ici non plus. Et, pour toi qui ne sais pas faire le premier pas, je ne vois vraiment pas comment la commuication pourrait se mettre en place... Et puis, il y a même des fois où on prend contact et où notre façon de nous y prendre ne passe pas.
Je pense effectivement que la meilleure solution pour toi est d'essayer de te rapprocher de gens qui résident dans ton coin et qui auraient à peu près le même profil. En tous cas, tu n'as pas vraiment le choix, il faut oser cliquer sur ces profils, ou participer à une sortie, ou en créer une. J'espère que ça va le faire. Je suis certaine que tu peux faire des rencontres qui te feront du bien.

Nstrplxle 27 mai 2024 à 18:37  •   115182

L'isolement est vraiment une prison dont il est difficile de sortir et ce d'autant plus quand on y trouve réconfort et sécurité vis à vis des agressions du monde extérieur, qu'elles soient réelles ou perçues. Quoiqu'il en soit, ça commence à aller mieux, m'ouvrir ici à des inconnus m'a remis un peu le pied à l'étrier, j'ai repris contact avec 2 amis chers à mon coeur que je n'ai pas vu depuis 9 ans. J'avais peur de leurs réactions, mais ça s'est très bien passé 😊

Juliette.le 27 mai 2024 à 20:20  •   115190

Super! 🙂

zozottele 27 mai 2024 à 22:45  •   115200

👍

Alcedole 28 mai 2024 à 07:20  •   115206

La solitude choisie est douce comme le miel.
La solitude subie, plus âpre que la cigüe.

La vie souvent aigre-douce.

Hinenaole 28 mai 2024 à 12:37  •   115211

Salut. 🙂

De retour pour suivre cette conversation bien engagée... 😀

Et si la solution, c'était d'opter pour la socialisation à ouverture variable? 🙂

J'explique...
Rien n'indique qu'il faille sortir de la solitude subie en une passe et en une fois. Un peu comme lorsque on apprend à faire du vélo, n'aurait-on pas le droit de s'accorder des erreurs de lancé et des poses de pieds nombreuses, au sol, avant que d'arriverà se propulser élégamment en un seul mouvement bien droit, vers l'avant? 🤔 Par conséquent, je crois que nul n'est tenu à la perfection dès le premier coup de pédale de sa toute première tentative... et donc pour s'extraire de la solitude subie (mais aussi rempart obligé parfois contre les agressions extérieures) il est peut-être plus utile d'opérer par petites touches plutôt que de s'adonner directement au bain de foule.

Bref, je me rappelle encore de ma période de solitude subie, juste après mon accident - il y a 28 ans -, et qui a duré un peu plus d'un an, pour être précis. Et, je ne me souviens pas d'avoir réussi à maîtriser ma trajectoire de vie exactement comme je le voulais à partir du moment où tout s'est inversé et où j'étais plutôt dans un "bain humain" presque du soir au matin (et je ne parle pas là - pour une fois - de mon ancien métier, car c'était avant). Notamment, c'est d'avoir compris tout cela qui m'a fait, plus tard, assimiler comment activer la solitude à la demande comme on enclenche un bouton on/off, car sans cette étape là - ce moment désastreux de vie - je n'aurais pas pu saisir la mince (mais définitive) différence entre solitude subie et solitude choisie. (Et depuis, je peux aller vers le groupe humain et en sortir à ma guise sans briser mêmes les relations, ce qui, il faut le reconnaitre, n'a pas de prix en matière de confort de vie...)


Aller courage @Nstrplx!
Rome ne s'est pas construite en un jour. 😉


Hiné.

Nstrplxle 28 mai 2024 à 23:44  •   115237

Tous ces retours bienveillants et pertinents, c'est bon pour le moral ! C'est bon, bon, c'est bon bon !

Je me sens d'humeur à donner plus de contexte et à partager plus avant mon parcours chaotique (euphémisme!), puisque découvrir d'autres témoignages et s'ouvrir ici me fait beaucoup de bien, en reprécisant au passage qu'on m'a diagnostiqué un TSA assez récemment, histoire de faciliter la compréhension de ce qui s'annonce d'ores et déjà comme un pavé 😅

Caméléon décalé en quête d'identité depuis toujours, et plus particulièrement l'adolescence, période ô combien perturbante et douloureuse de mon existence malgré les quelques souvenirs agréables que j'en garde, et alors que ma scolarité n'avait été jusque là qu'un long fleuve très tranquille sans jamais avoir à bûcher pour être en tête des "charts" (pardon pour l'emprunt à l'anglais, mais j'aime ça, la faute au bilinguisme... et puis charts scolaires... 😄 on la garde ou je sors ? bref, fin de digression), quelques accès de rebellion à l'autorité, malgré mon caractère timide, introverti et discret, ainsi qu'un impérieux besoin de sortir de la "norme" et d'un chemin qui semblait tout tracé (intello=grandes écoles=pognon=rolex à 50 ans=réussite), furent annonciateurs des difficultés à venir.

Je viens de me rendre compte que cette phrase était beaucoup trop longue. Je vais essayer de faire dans la concision messires 😄 ... et gentes dames... i tutti quanti.

Face à mon incapacité grandissante à comprendre les codes sociaux toujours plus complexes qui se développent à cette période de la vie, il devint de plus en plus ardu de me faire des amis et de trouver ma place au sein d'un environnement qui me laissait sans cesse dans un état de confusion intellectuelle et par dessus tout émotionnelle. Je me retrouvai en décrochage scolaire au lycée, redoublant seconde et première et n'obtenant un Bac S qu'à la faveur d'une chance insolente après avoir littéralement parié (et gagné) sur les sujets susceptibles de tomber.

Sans aucune idée de l'orientation à donner à ma vie, j'échouai en fac de SM (non, rien à voir 😂 ça veut dire sciences de la matière), y passai une année en roue libre avant de bifurquer vers la fac de psycho, ou mon passage fût tout aussi bref qu'improductif. C'est pendant cette période que je devins (si seulement j'avais su 😉) accro au cannabis. A force de faire des bad trips qui me plongeaient dans des états de panique à la limite de la paranoïa schizophrène, je réussis à arrêter.

Ayant décidé de mettre un terme à mes études, qui ne menaient à rien de toute façon, je me dis qu'il fallait que je rentre sur le marché du travail. Affublé d'une anxiété sociale pas piquée des hannetons et d'une inaptitude totale à me projetter dans l'avenir, je vous laisse imaginer la galère qui s'ensuivit. J'enchainai cdd, intérim et longues périodes de chômage, avant d'obtenir un cdi comme vendeur/manutentionnaire dans une solderie (du genre foir'fouille).

A ce moment précis, ceux qui ont bien suivi jusque là devraient logiquement se dire : "Diantre! Lui, vendeur? Ca va pas du tout l'faire!".

Je ne vais pas faire durer le suspens, ça l'a pas fait! Ça a quand même duré 7 ans et demi mais à quel prix!!! J'y ai laissé mon dos et je suis devenu alcoolique... Putain, l'alcool!!! Le remède miracle (au début) qui me permettait de tenir jour après jour et de ne plus être envahi d'angoisses de toutes sortes, qui me rendait toujours joyeux et jamais agressif... En revanche le piège de la solitude commençait insidieusement à se refermer sur moi, je buvais tous les soirs seul chez moi en mode binge drinking (c'est le fait de s'alcooliser massivement très rapidement). Je n'allais chez mes rares amis et ne participais aux épisodiques repas de famille qu'avec une profonde réticence puisque je ne pouvais y boire à volonté. Cette addiction est la pire des choses à m'être jamais arrivé. Je ne vivais que pour elle et par elle. Rien n'avait plus d'importance que le prochain verre, et comme j'étais déjà faiblement socialisé j'ai très vite perdu de vue les gens qui m'étaient chers...

Au boulot j'arrivais à assurer mais mon fréquent mutisme auprès de mes collègues m'a valu d'être trop mystérieux à leurs yeux et surtout au goût de ma patronne qui me voyait comme un danger. Un jour elle m'a dit sur un ton que je n'ai pas su décrypter : "Je sais que c'est vous le plus intelligent ici...". Comme les irrégularités et les violations au code du travail étaient légions dans son entreprise, je crois qu'elle avait peur, à tort, que je nuise à son business. Petit à petit un harcèlement moral s'est mis en place, elle m'a purement et simplement ostracisé en mutant dans d'autres magasins les quelques collègues avec lesquelles je sympathisais occasionnellement, pour finir par me licencier pour cause réelle et sérieuse sur des motifs fallacieux et des témoignages forcés. Ayant en sainte horreur l'injustice, et avec l'aide de mon carburant quotidien, j'ai trouvé juste assez de force pour me battre et aller aux prud'hommes.

Je vous la fais courte : J'ai gagné, j'ai touché une grosse somme d'argent que j'ai dilapidée en whiskey, avec l'aide de pôle emploi j'ai entamé une formation en logistique que j'ai abandonnée juste avant les examens finaux, terrorisé par la perspective des oraux et traumatisé à l'idée de retravailler, j'ai fait une tentative de suicide qui m'a value une hospitalisation en HP, j'en suis ressorti plus abîmé qu'en y entrant, pour finalement me retrouver au RSA après avoir épuisé mes droits au chômage.

Ayant touché le fond, j'ai pensé que la seule solution pour m'en sortir serait de me recentrer exclusivement sur moi. J'ai pendant trop longtemps cherché à aider mes proches dans leurs moments difficiles, me révélant à ma grande surprise souvent fin psychologue, probablement aidé en cela par ma grande capacité d'analyse objective et d'observation. Je n'étais malheureusement pas capable de faire preuve de la même sagacité à mon égard, m'empêchant de prendre soin de moi. J'ai donc choisi de couper les ponts avec absolument tout mon entourage et me suis enfermé dans la solitude absolue.

Alors oui, ça m'a permis d'atteindre mon objectif absolument prioritaire, à savoir arrêter de boire. Il était en effet impensable d'envisager une quelconque projection dans l'avenir autrement. Ça fait maintenant 6 ans que je suis sobre. Mais c'est là qu'est intervenu l'effet pernicieux d'une telle décision. Comment sortir de cet isolement quand on a tout envoyé valser et qu'on a volontairement jeté la clé de sa cellule par peur de remettre un jour le nez dehors ?

C'est là que je me dois de rendre un immense hommage à toutes les personnes qui m'ont aidée tout au long de mon suivi médico-psycho-social ces 7 dernières années. Tout est parti d'une conseillère pôle emploi, puis des psys et des assistantes sociales ont pris le relais. J'ai notamment pu récemment déménager dans un logement décent après 18 années passées dans un 18m² insalubre loué par un marchand de sommeil. Mon diagnostic de TSA m'a permis de commencer à mieux me comprendre, et l'AAH qui m'a été accordée il y 6 mois me permet de respirer financièrement.

Je suis en pleine construction, l'idée de retravailler ne me fait plus (trop) transpirer et j'envisage sérieusement de passer (il serait temps!) le permis de conduire. Petit à petit...

@zozotte Merci 😊 @Hinenao Merci 😊 @paradox Merci 😊 @ALBATORS Merci 😊 @Bruine Merci 😊 @Juliette. Merci 😊 @Alcedo Merci 😊

Et merci à celles et ceux qui m'auront lu jusqu'au bout 🙂 Je ne sais pas si mon passage par cette communauté d'atypiques me permettra de tisser des liens mais je sais déjà que ça m'a apporté un certain réconfort de savoir que je ne suis pas seul à être "différent".

Au plaisir de partager.

paradoxle 29 mai 2024 à 01:13  •   115248

👍

Juliette.le 29 mai 2024 à 06:20  •   115252

Bravo Nico! Pour t'être sorti de tout ça, pour le raconter ici, et pour ton humour 😀
Et je ne vois pas pourquoi il ne se tisserait pas de liens, si tu continues à oser. 👍 (Mais, comme le dit @Hinenao, par touches, tranquillement, que ce soit tenable.)

Hinenaole 30 mai 2024 à 10:02  •   115291

Eh bien! L'investissement en temps, pour cette réponse, a été épique! 😅

J'explique courtement. Enfin, je vais tenter, comme à mon habitude...

Petite pavasse commencée en lecture, il y a 48 heures, de nuit au fond du lit, puis interrompue très vite par l'arrivée brusque du sommeil. J'ai tout arrêté en milieu de page, me promettant de m'y remettre au matin. Et ça ne s'est pas fait. La journée s'est enchaînée ensuite bizarrement, ce qui m'a empêché quelque peu de revenir à la lecture de ce dernier et long post, ici. Puis finalement, le soir suivant est tombé, je ne me suis pas remis franchement en lecture bien qu'ayant placé ta présentation dans mes sujets suivis [slider vert]. Et enfin, à la suite immédiate d'un léger cauchemar, tout à l'heure, [ici, in real time, il est en ce moment à peine 4h!], je me suis ré-enfilé le tout, reprenant donc ma lecture depuis le début, en plein milieu de nuit. Tout ça pour, finalement, trouver pas mal de "tendresse de vie" dans ton propos et être incité à y répondre, alors que le jour n'est pas encore levé, le tout après un indispensable petit café... 😋 Au moins me concernant, tu sauras que tu n'as pas écrit pour rien... car ça fait deux jours grosso modo que je vis avec toi, dans ma tête. 😅

Et à présent, un peu de saucissonnage de post, avec la contribution du modeste partage de mon sentiment analytique, au fur et à mesure...

citation :
histoire de faciliter la compréhension de ce qui s'annonce d'ores et déjà comme un pavé

Bah ouais, mais ce n'est pas grave! Tout au contraire. Le minimalisme d'expression, c'est bien, mais cela a ses limites aussi. Et puis, quelque part, marre également de rentrer sans cesse sous le tapis pour ne pas laisser trop d'empreinte. A un moment donné, il faut faire un choix clair! Soit écrire et s'exprimer beaucoup, si besoin, soit ne pas s'inscrire du tout si on a littéralement peur - en écriture - d'effleurer les touches de son clavier. Donc, même si je sais que tu as aussi cette forme de tempérance durant l'exercice de rédaction, comme pas mal de personne qui gravitent ici, mais n'osent pas s'exprimer de crainte, justement, de déranger, bah moi plutôt je te félicite pour cette longue prise de parole. Et puis quelque part, c'est chez toi, ici. C'est ta prez! Tu es donc libre de balancer la somme des mots qui te fait plaisir. 🙂

citation :
Caméléon décalé en quête d'identité depuis toujours,

Huit mots, si on inclus le discret "d" apostrophe, et déjà tu as presque tout dit. Tout ce qui suit dans ton écrit transpire exactement cette quête absolue. (Etait-ce même inconscient ou l'avais-tu remarqué?)

citation :
(pardon pour l'emprunt à l'anglais, mais j'aime ça, la faute au bilinguisme... et puis charts scolaires... on la garde ou je sors ? bref, fin de digression)

Ah non au contraire, moi j'ai beaucoup rit, tout à l'heure! 😄 (silencieusement, dans le lit conjugal, évidemment), et je dirais même qu'après mes visions d'horreur de mon petit cauchemar, ça m'a fait beaucoup de bien et resynchroniser assez vite avec la réalité.

citation :
malgré mon caractère timide, introverti et discret, ainsi qu'un impérieux besoin de sortir de la "norme" et d'un chemin qui semblait tout tracé (intello=grandes écoles=pognon=rolex à 50 ans=réussite),

Tu sais à quoi ça m'a fait penser cette phrase? ... A l'image d'un chien abandonné soudainement en refuge et qui paniquerait de se retrouver dans une toute petite cage. "Vite sortir, vite sortir! Ou je vais étouffer... Je veux être libre! Kaï-Kaï! Wouf! Wouf!... Kaï-Kaï!"

(A noter que dans mon esprit, ça n'a rien de péjoratif que d'être assimilé par analogie à un animal de chenil, car nous le sommes tous/tes un peu finalement. D'autant quand on s'inscrit sur un site pour bavarder ou rencontrer, comme Apie, puisque sinon nous ne serions pas en recherche de complément humain (moi, y compris.) Mais cette vision du chien qui fait un gros focus sur l'extérieur au-delà des grilles du chenil me semble ne pas refléter mieux la peur de la flétrissure de l'âme qui t'anime et qui semble être la matière structurante de toute ton existence. Le pivot. Pardon toutefois si cela puisse être pris de travers ou de manière condescendante. Car, en mon esprit, ce ne l'est pas, assurément. 😇)

citation :
Je viens de me rendre compte que cette phrase était beaucoup trop longue. Je vais essayer de faire dans la concision messires ... et gentes dames... i tutti quanti.

Même pas mon sentiment. Je l'ai trouvée à la bonne taille. 😉 Du coup, celle-ci finalement (citée juste au dessus de ces présents mots) me semble en regard trop longue pour expliquer qu'une phrase est longue. 🤔 (humour! 😋)

citation :
Face à mon incapacité grandissante à comprendre les codes sociaux toujours plus complexes qui se développent à cette période de la vie, il devint de plus en plus ardu de me faire des amis et de trouver ma place au sein d'un environnement qui me laissait sans cesse dans un état de confusion intellectuelle et par dessus tout émotionnelle.

Dissonance... Tout cela se résume peut-être en un mot, te concernant. Et sans doute pas sur une manque d'assimilation des codes, car tu retranscris assez fort bien la structure du vide entre toi et le groupe humain. Tu sais piger donc un minimum de trucs, nécessairement...

citation :
Je me retrouvai en décrochage scolaire au lycée, redoublant seconde et première et n'obtenant un Bac S qu'à la faveur d'une chance insolente après avoir littéralement parié (et gagné) sur les sujets susceptibles de tomber.

Intéressant. Visiblement, ça t'as marqué. Car peu de personne accorde autant d'importance à leur passage de bac, au fur et à mesure de l'avancée dans la vie. Certes, les quelques première années immédiates, juste après le passage des épreuves, ça t'occupe encore l'esprit. C'est logique! Tu es souvent jeune et avec moins de repères de vie. Cependant par la suite, c'est généralement une circonstance de vie qui s'estompe beaucoup et fini par passer au second plan. Voir plus loin encore, en arrière plan...

A mon avis, ce pari hautement réussi, que dis-je, ce coup de poker!, doit avoir une valeur assez symbolique pour toi, car en somme c'est peut-être bien l'un des rares moments de ta vie où tu as fonctionné à l'envers de tes codes présumément angoissés! Dans une sorte d'out-control nébuleux où tout s'est déroulé mystérieusement au feeling. Et ça a marché! (et c'est ce que tu n'as plus jamais fait aussi!...) Bref, un peu comme si, imaginativement [attention, je suis quand-même un gros nul en foot. Là, on est donc au max de ce que je crois savoir en la matière, depuis l'inoubliable année 98. 😅], tu es donc buteur en division 3, et la même année, par on-ne-sait-quel miracle et, aussi, par le jeu d'une compétition contre-intuitive qui aurait déjouée tout les pronostics journalistiques les meilleurs, te voilà offrir la victoire à ton équipe - et ton pays - sur un coup de pied droit dans les buts adverses, et face au monde entier!

Forcément, tu tombes à genou sur la pelouse comme un Thuram saisit le doigt interrogateur sur la bouche [bon en vrai, en finale, les buteurs, c'était Zidane et Petit, d'ailleurs je ne connais bien que ce détail là 😅 Thuman, ce devait être en demie.]. Bref, t'y crois pas toi-même que c'est arrivé! Cependant, tu sais au fond de toi que ce parfait alignement des planètes ne pouvait se produire qu'une seule fois, et donc que la redite est impossible. La victoire prend alors un double sens immédiatement: celle d'une réussite absolue, indiscutable, l'effet invictus. Et en même temps, à peine passée, elle se teinte déjà d'une couleur presque nostalgique qui est imprimée même dans la matière de son inreproductibilité, tant les chances sont minces que les dites planètes se réalignent un jour. (Et la vie du buteur ne peut plus jamais être pareille, du coup. Peut-être plus jamais aussi intense également, va savoir pourquoi...)

citation :
Sans aucune idée de l'orientation à donner à ma vie, j'échouai en fac de SM (non, rien à voir ça veut dire sciences de la matière), y passai une année en roue libre avant de bifurquer vers la fac de psycho, ou mon passage fût tout aussi bref qu'improductif.

... un peu comme si t'avais eu un beau moteur, mais pas de carburant ...

citation :
C'est pendant cette période que je devins (si seulement j'avais su ?) accro au cannabis.

Merci pour ce partage honnête, car tu aurais pu nous éluder ce détail par souci de préservation. Et d'ailleurs, pour moi aussi, "fac" et cannabis sont liés indéfectiblement dans mon esprit - et à ma première trajectoire de vie - mais pas du tout pour les mêmes raisons. En tous cas, pour moi également, ces années là ont la "même odeur". (parfois, en fermant les yeux, et me concentrant, je peux la retrouver encore, sachant que je n'ai même pas approché un joint depuis deux décennies, tout de même.)

citation :
Ayant décidé de mettre un terme à mes études, qui ne menaient à rien de toute façon,

Mais qui franchement peut avoir envie de revenir en D3 quand tu as tenu la Coupe du Monde entre tes mains? Peut-être à la limite si ton padré est l'entraîneur de ton patelin. Par affection. Par amour filial. Et encore...... parfois... C'est lui-même qui te pousserait bien ailleurs. Loin.

citation :
Affublé d'une anxiété sociale pas piquée des hannetons et d'une inaptitude totale à me projetter dans l'avenir, je vous laisse imaginer la galère qui s'ensuivit. J'enchainai cdd, intérim et longues périodes de chômage, avant d'obtenir un cdi comme vendeur/manutentionnaire dans une solderie (du genre foir'fouille).

Je sais que je sur-projette un peu fort avec mon exemple footballistique olé-olé. Mais pareil, encore une fois, comment projettes-tu le lendemain immédiat de ton avenir dans le modeste stade communal de Saint-Jean-Paul-des-Roubignoles quand tes crampons ont foulé l'herbe "sacrée" du Stade de France. Idem, quand tu reviens au village, tout à chacun, à ta place, aurait bien du mal à se produire une certaine idée de l'avenir. Car il y a comme une forme de "trou d'air" juste après une telle victoire mondiale. Et rien ne peut plus jamais être aussi porteur de perspective qu'un match acté devant le monde entier.

... Divagation d'esprit et pensée en arborescence, d'ailleurs. Livré comme ça en instantané, à cette minute. C'est pour ça que j'adore notamment le personnage d'Ellie, dans le film Contact (au delà d'être notamment un fan inconditionnel de l'actrice 😊), pour cette dimension qui la fait revenir à sa "vie d'avant" alors qu'elle a fait un saut scientifique et historique à proprement jamais plus grand que tout ce que l'humanité tout entière a pu accomplir depuis qu'elle s'est elle-même constituée et organisée en civilisations. Bref, je trouve qu'il y a quelque chose d'incroyablement beau dans cette démarche "désabusée" du retour à la vie ordinaire. Et celui ou celle qui "revient" alors, apparaît parfois à son entourage - et au spectateur/trice aussi - avec une force d'âme sans commune mesure. Bref, je m'égare... Pardon. 😊

citation :
J'y ai laissé mon dos et je suis devenu alcoolique... Putain, l'alcool!!!

En cherchant bien sur le forum, tu pourras voir que le sujet a déjà été évoqué, notamment comme médicament psy ou comme exutoire. Et perso, pendant quelques années, il y a longtemps, je l'ai même éprouvé comme "outil de travail" quotidien. Pour tenir sur poste. Bref, ne sois pas gêné et n'aies pas de gros tabous avec le sujet, car cela est aussi une composante possible des conversations d'ici, sur Apie.

citation :
Comme les irrégularités et les violations au code du travail étaient légions dans son entreprise, je crois qu'elle avait peur, à tort, que je nuise à son business.

Oui parce que, pour toi, les vraies préoccupations étaient ailleurs en sommes... 😄 Mais il aurait fallu qu'elle te voit noyé dans le fond de ton verre de whisky pour le comprendre et prendre une forme empathique. Or, ça, c'est du domaine de la vie privé. Quelque chose qu'on n'est pas obligé de partager avec sa sphère pro...

citation :
Ayant en sainte horreur l'injustice, et avec l'aide de mon carburant quotidien, j'ai trouvé juste assez de force pour me battre et aller aux prud'hommes.

Du coup là, t'avais le carburant, mais pas le moteur! 😄 Et ça semble être de la déconne ce que je dis là, mais sous un aspect un peu chambreur j'aurais tendance à mentionner que ce n'est pas faux et que ça se défend... car si tu avais perdu ta confrontation prud'homale, alors là, la dégringolade aurait été d'autant plus forte. Un peu comme pour ton bac, tu as semble-t-il opéré au feeling et tu as négocié les bons virages juste sur le bon filet de gaz, dans cette affaire assez lourde. Ce qui prête à bien vouloir montrer que tu as les ressources intellectuelles quand la liberté est promise au bout du tunnel. Bref, ta nature est habile mais n'aime pas être contrariée précisément sur ce point, je crois.

citation :
j'ai fait une tentative de suicide qui m'a value une hospitalisation en HP, j'en suis ressorti plus abîmé qu'en y entrant,

Pas faux. il y a bien évidement des personnes qui ont besoin de soins individuels et attentifs, la folie les prenant tôt. Mais parfois il vaudrait mieux soigner la société directement dans son ensemble que d'isoler et de gaver de poudre médicamenteuse un seul individu temporairement désorienté. Cependant, on a fait de nets progrès tu sais! (douce ironie) Il a encore 40 ans (1982, si je ne me trompe pas), on plaçait légalement les homos en hospice des fous pour des histoires de déviance. Bref, normalement, au siècle prochain, ça devrait être tout bon et enfin carré, aligné. Bye-bye le Moyen-Age. Reste plus qu'à vivre en moyenne 150 ans de plus, en cas de grosse déprime... C'est tout! Pas compliqué... 😜

citation :
J'ai pendant trop longtemps cherché à aider mes proches dans leurs moments difficiles, me révélant à ma grande surprise souvent fin psychologue, probablement aidé en cela par ma grande capacité d'analyse objective et d'observation. Je n'étais malheureusement pas capable de faire preuve de la même sagacité à mon égard, m'empêchant de prendre soin de moi.

Penser aux autres, pour s'oublier soi... Une autre forme d'alcoolisation où les émanations vaporeusement et psychiques des personnes environnantes prennent alors la saveur égale d'un bon éther.

citation :
J'ai donc choisi de couper les ponts avec absolument tout mon entourage et me suis enfermé dans la solitude absolue.

Tu t'es jeté dans une forme de sevrage, en somme. 😄 [Et encore une fois, je ne juge pas. Du tout!]

citation :
Alors oui, ça m'a permis d'atteindre mon objectif absolument prioritaire, à savoir arrêter de boire. Il était en effet impensable d'envisager une quelconque projection dans l'avenir autrement.

Tu as donc remis le moteur en route, et cette fois avec le bon carburant. Celui de l'amour propre. bravo! 👍

citation :
Mais c'est là qu'est intervenu l'effet pernicieux d'une telle décision. Comment sortir de cet isolement quand on a tout envoyé valser et qu'on a volontairement jeté la clé de sa cellule par peur de remettre un jour le nez dehors ?

Alors là, franchement peu de personnes pourrait disposer de la réponse avant même d'expérimenter soi-même. En mon esprit, ce n'est donc pas anormal que tu te sois retrouvé dans cette singularité, entre estime d'avoir bien fait et nouveau prix à payer. Ce qui me fait penser, par association d'idées - encore une fois... - au principe des poupées russes. Tu en ouvres une, et ho merde, il y en a encore une dedans. 😅 Que tu ouvres à son tour... Oh bah merde, il y en a encore une dedans... 🤔 Et ainsi de suite jusqu'à la plus petite qui "culmine" à la demi-taille d'un oeuf de caille... Bref, comme si la vie ou les poupées étaient des caisses situationnelles encastrées dans de plus grandes, à la manière de fractales. Et à chaque grand moment de changement, un basculement nouveau de dimension. Bref, ta propre représentation de ta vie, à l'écrit, [et bien évidemment je ne juge toujours pas!] me fait beaucoup penser à ça.

citation :
J'ai notamment pu récemment déménager dans un logement décent après 18 années passées dans un 18m² insalubre loué par un marchand de sommeil.

Et c'était une très bonne idée. 👍 Car, dans des murs peu sains, l'esprit ne trouve pas d'aération et ne se nettoie pas des souillures du passé. Je pense même qu'après ton déménagement, tu as dû t'y sentir particulièrement bien, même dans ta solitude. Comme régénéré. Du moins, stable.

citation :
Mon diagnostic de TSA m'a permis de commencer à mieux me comprendre, et l'AAH qui m'a été accordée il y 6 mois me permet de respirer financièrement.

Bref, te voilà au centre de toi-même, avec juste un plan général de ta ville intérieure et encore tout à explorer. Bienvenue à Nstrplxcity, alors. 😉

citation :
Je suis en pleine construction, l'idée de retravailler ne me fait plus (trop) transpirer

Bah vouais, quand on ne se sent plus en dissonance et que la cage du chenil s'ouvre enfin, on s'estime plus fort pour affronter le réel. Naturellement. Presque sans rien faire. Par la conjugaison de soi et de soi. Reste à s'organiser pour s'assurer le moins de rechutes possible. (ce qui n'est pas grave en fait, tant qu'on peut remettre une pièce dans la machine et redémarrer tout le temps.)

citation :
et j'envisage sérieusement de passer (il serait temps!) le permis de conduire.

Au passage, si le contexte de l'apprentissage se fait plus difficile que prévu, n'hésite pas à venir en discuter ici, dans un topic neuf et consacré, et séparé possiblement de ta prez. Car, parfois un peu de ressource extérieure permet de faire passer les quelques pics de difficulté. [...sachant que durant le permis, généralement, presque tout le monde rencontre une période initiale de progrès très fort, même de grisement, ensuite un plateau de stagnation assez pénible, voir long, puis enfin une nouvelle période de progression mesurée et correcte.]

Pour mémoire et bien que j'ai déjà plusieurs permis sur mon précieux papier rose, je garde humblement en souvenir mon retour difficile à la moto où la part de psychologique et de l'auto-conviction a bien représenté 90% de l'effort de la démarche totale, contre seulement 10% de réelle difficultés techniques, puisque je savais déjà depuis longtemps comment se manipulait ce genre d'engin. Une fois revenu au guidon, donc, (et quasiment fier comme Artaban! 🤘😅) j'ai aidé un temps, dans ma région - via un réseau de motards - des angoissé(e)s du passage du permis A qui bloquaient pratiquement et définitivement sur le 125cc car ne s'estimant plus capables - parfois après quelques échecs cuisants et quelques chutes en moto-école - de se lancer follement dans la conquête du gros cube.

Il en donc ressorti que je les ai aider à surpasser leurs angoisses, parfois aussi leurs montées soudaines de trac avant l'épreuve du plateau (tombant d'ailleurs juste avant la réforme de 2013, et ensuite le fameux format A2 bridé. Bref, rien pour simplifier non plus les choses) et parallèlement, me concernant, m'a placé dans un situation inédite et inattendue de vivre en leur compagnie une auto-psychothérapie in situ, qui elle, m'a permise rétrospectivement de comprendre également tous mes propres noeuds mentaux dans lesquels je m'étais enfermé durant des années, allant de ma douloureuse période post-accident, jusqu'à de nouveau mes premiers kilomètres solo au guidon de mon propre véhicule. Ainsi, tout le monde y a gagné, et pas que les bénéficiaires des conseils. J'ai donc remarqué que dans ce genre de cas là, il ne faut surtout pas rester isolé(e) avec ses blocages, même si ça ne concerne qu'un simple "permis de conduire". Ainsi, en cas de rétropédalage psychologique et de peur, très vite, il faut ouvrir une boite à dialogue et évacuer la raison précise de sa perte de progression. Car une fois fait, c'est souvent le point de départ qui permet la fin du plateau de stagnation. Ainsi, parler = agir.

(NB: Et voilà aussi pourquoi, dans le coin, je suis " " "connu" " " pour être le type qui salut systématiquement toutes les 125 en plus des gros cubes, car je sais que parfois derrière le casque, il y a une personne qui a tout tenté pour décrocher le Saint-Graal et n'y est pas parvenue. Par conséquent, c'est fait beaucoup de bien à l'âme que de recevoir un V de reconnaissance, de l'index et du majeur gauche, lorsque la règle motarde - toujours sciemment entretenue - veut que, en dessous de 125cc, théoriquement, tu n'y a pas droit. Où se trouve donc la vraie fraternité la-dedans?...)

citation :
Et merci à celles et ceux qui m'auront lu jusqu'au bout

[humour >] En fait pour les pavés comme le tien et le mien, le problème n'est pas d'arriver à les lire en entier, mais plutôt de savoir d'avance combien de jours ou de nuits il faudra pour y parvenir. C'est tout. 🤡

Voilà donc, en échangeant ton pavé contre le mien, ce jour, je te dis à bientôt. Présentement ici, ou ailleurs sur le forum (et peut-être dans un topic permis B, qui sait). Là, je vais surtout tenter de me refaire tout de suite un petit somme réparateur, et si tout va bien, je produirais une dernière correction orthographe en offline avant que d'envoyer probablement ce message entre 7h et 8h du mat.


A plus tard.
Hiné.

Bruinele 30 mai 2024 à 18:20  •   115312

Quel parcours ! Bravo à toi @Nstrplx, pour ta présentation étoffée d'une vie tellement douloureuse mais que tu sembles avoir su sufisamment transcender pour t'en sortir. Chapeau, oui, pour cette vie qui t'anime !

Et puis aussi, petit retour tout personnel. A te lire, je mesure encore une fois à quel point le fait d'être femme (et donc sensément plus "empathique" pour répondre aux attentes sociales) et aussi celui d'être devenue mère (par cinq fois, c'est donc véritablement un choix assumé) m'a sauvée d'une atypie totalement niée pour la simple raison que cela dérangeait les autres.

Aspie Caméleon parfaitement masquée, j'ai rencontré autant d'obstacles que toi, mon parcours professionnel dénote d'autant de cahots que le tien (moi aussi j'ai été "vendeuse", mais comme conseil, c'est donc moi que j'étais censée vendre... un calvaire, mais j'étais extrêmement bien payée ceci dit), je suis partie tous azimuts et je suis souvent tombée de haut (preuve aussi que parfois je suis grimpée assez haut pour me faire mal en tombant ^^') mais j'ai tout du long été soutenue par ce projet de vie d'être mère, par la vie que je menais avec eux et pour eux, par cette enfance reconstruite, cette joie de vivre qui animait notre quotidien, l'émerveillement sans cesse renouvelé de la vie, etc. Du coup je n'ai pas sombré dans l'addiction, sinon celle au jeu vidéo dont j'ai aussi pu me servir pour rebondir, peut-être justement parce que je les y ai cotoyés, là aussi.

Par contre, car à te lire ma réflexion avance, ce projet ne me portant plus puisqu'ils sont tous adultes (même si je joue encore avec ma fille aînée par exemple), je mesure à quel point aujourd'hui je souffre de ne plus avoir ce soutien que je m'étais offert, parfois au prix d'une lourde culpabilité. Il est grand temps que je retrouve cette en-vie qui me caractérisait, quand je croyais encore à ... je ne sais pas quoi.

Donc, merci, te lire m'a inspirée 😉

Nstrplxle 31 mai 2024 à 03:44  •   115349

@Hinenao ÇA c'était un pavé, façon rumsteak 😮, à côté mon récit fait figure de bifteck, façon semelle 😥. Je n'en prends nul ombrage... 🥲 vraiment pas... 😭... 😂 😂

Merci pour ton temps et cette réponse exhaustive. Je voudrais juste revenir sur quelques points.

Concernant le "caméléon décalé en quête d'identité depuis toujours".

"Huit mots, si on inclus le discret "d" apostrophe, et déjà tu as presque tout dit. Tout ce qui suit dans ton écrit transpire exactement cette quête absolue. (Etait-ce même inconscient ou l'avais-tu remarqué?)"

En fait c'est une sensation très troublante qui m'habite (m'anime, ça fait moins phallique). J'ai oublié de préciser dans mon récit que j'ai connu 5 déménagements pendant les 15 premières années de ma vie, j'ai vu mes parents divorcer quand j'avais 8 ans (ils ont fait ça tellement à l'amiable,comme si de rien n'était, que la confusion inhérente à ce genre d'expérience traumatisante pour tout enfant n'en a été que plus grande), et j'ai passé 2 ans et demi dans un internat (l'horreur). Mon caméléonisme (pardon pour le barbarisme mais j'aime jouer avec la langue 😜 ) vient sans aucun doute de tous ces changements subis. S'adapter pour survivre, d'une manière parfaitement inconsciente. Je n'ai commencé à en prendre conscience qu'à l'age de 15 ans et je me suis toujours défini comme tel depuis. Pour répondre à ta question, c'est donc à dessein (volontairement, ça fait moins mammaire) que j'ai entamé mon écrit de la sorte. Le trouble évoqué plus haut provient du fait que si j'avais bien compris depuis longtemps d'où cela venait, je n'avais en revanche jamais saisi la raison profonde des souffrances extrèmes engendrées par ces changements, jusqu'à mon diag de TSA, l'intolérance aux changements étant une composante immanente à l'autisme. Donc, clairement, cette adaptation permanente à mon environnement m'a toujours laissé un goût amer dans la bouche, ne sachant jamais qui j'étais vraiment. Pouvoir se définir est une chose, se forger une identité sur des fondements indéfinis en est une autre.

"peu de personne accorde autant d'importance à leur passage de bac"

"t'y crois pas toi-même que c'est arrivé! Cependant, tu sais au fond de toi que ce parfait alignement des planètes ne pouvait se produire qu'une seule fois, et donc que la redite est impossible. La victoire prend alors un double sens immédiatement: celle d'une réussite absolue, indiscutable, l'effet invictus. Et en même temps, à peine passée, elle se teinte déjà d'une couleur presque nostalgique qui est imprimée même dans la matière de son inreproductibilité, tant les chances sont minces que les dites planètes se réalignent un jour"

Points fondamentaux. Ça s'est vraiment fait au feeling, à l'arrache et certes la chance m'a sourit. En revanche j'ai ressenti tout l'inverse de ce que tu décris, no offense 🙂 J'ai longtemps eu honte d'avoir réussi sans quasiment rien glander alors que j'ai vu des camarades de classe qui avaient bossé comme des dingues fondre en larmes le jour des résultats pour avoir échouer. C'est le syndrome de l'imposteur en quelque sorte et ça m'a indubitablement marqué.

Du coup les points que tu soulèvent par la suite à coup de métaphores footballistiques ne sont pas pertinents, re no offense 🙂. J'ai passé 5 ans au lycée à ignorer quelle orientation donner à ma vie, et j'ai arrêté mes études d'une part à cause de cette sensation persistante d'avoir "volé la coupe du monde", et d'autre part précisement car je savais pertinemment qu'en continuant et en faisant le strict minimum,avec mes capacités, j'aurais très bien pu aller jusqu'à bac+5 et reproduire le "miracle" du bac. Ça me semblait inenviseagable.


"si tu avais perdu ta confrontation prud'homale, alors là, la dégringolade aurait été d'autant plus forte. Un peu comme pour ton bac, tu as semble-t-il opéré au feeling et tu as négocié les bons virages juste sur le bon filet de gaz, dans cette affaire assez lourde. Ce qui prête à bien vouloir montrer que tu as les ressources intellectuelles quand la liberté est promise au bout du tunnel. Bref, ta nature est habile mais n'aime pas être contrariée précisément sur ce point, je crois"

Là par contre c'est but en pleine lucarne 😄 Je reconnais et accepte la nécessité des règles mais si on entrave trop mon besoin de sortir de temps en temps des sentiers battus pour faire les choses à ma façon, je réagis intuitivement jusqu'à retrouver ma liberté, fusse-t-elle illusoire (ne l'est-elle pas toujours d'ailleurs 🤔 ).

Petite aparté concernant les HP, j'ai pu y voir avec effroi que les chocs électriques se pratiquaient encore sur les patients psychotiques un peu trop "agités" 😱...

"Je pense même qu'après ton déménagement, tu as dû t'y sentir particulièrement bien, même dans ta solitude. Comme régénéré. Du moins, stable"

Vu mon allergie au changement, et compte tenu de 18 années passées au même endroit, avec des repères, des routines, même si le logement était insalubre et plein de mauvaises "vibrations", c'était quand même mon chez moi, je disais à mon assistante sociale : "c'est un trou à rats mais c'est le mien".

Ça me fait penser au film Full Metal Jacket dans lequel le soldat "Baleine", martyrisé à cause de son surpoids et de son incapacité à suivre le rythme sombre progressivement dans le désepoir et fait de son fusil son meilleur ami, allant jusqu'à lui parler, lui susurrant des mots doux... jusqu'à le retourner contre lui... Sans aide extérieure je serais probablement resté dans mon taudis jusqu'à ma mort, pour cause de vieillesse ou d'effondrement de l'immeuble...

Donc non, pour l'instant c'est très compliqué dans mon nouveau logement, mais ça a provoqué une réaction salutaire en me donnant envie de me rouvrir progressivement au monde extérieur.

Sinon c'est super de te lire, pas trop indigeste 😉, merci pour les conseils sur le permis et puis au plaisir 😄

Nstrplxle 31 mai 2024 à 04:00  •   115351

@Juliette. Merci pour ces gentilles paroles 🙂 Et puis t'es quand même vachement plus agréable et rapide à lire qu'@Hinenao 😉

Nstrplxle 31 mai 2024 à 05:43  •   115355

@Bruine Si je ne dis pas de bêtises les femmes aspies sont statistiquement beaucoup moins nombreuses que les hommes justement à cause de ce que tu évoques, le fameux masque.

Je ne suis pas une femme (sans déc'! ... attends je vérifie quand même 😂 ) mais la perception que les gens ont de moi est totalement faussée par le fait d'être un homme d'1m82 pour 90kg avec le crâne rasé (par choix pour cause de calvitie précoce, fuck les skinheads et autres engeances du même type!!!), discret et taciturne de surcroît. Une collègue dans mon ancien boulot m'avait dit un jour : "Nico c'est la force tranquille". Au delà du fait que ça m'avait fait penser à un slogan de campagne présidentielle de Mitterrand, je m'étais surtout dis : "on pense vraiment ça de moi ? je serais plutôt la faiblesse agitée..." ; mais toute en intériorisation, masquée donc invisible.

Pour ce qui est d'être parent j'avoue que je ne sais pas si j'aurai des enfants un jour (faudrait déjà que je trouve l'amour 😭 ), mais j'ai souvent pensé que ça devait être une expérience transformatrice, boulversante à partir du moment où c'est désiré.

Le jeu vidéo tu dis? J'y joue depuis que j'ai 6 ans, ç'a toujours été mon refuge (avec la musique) 😊

Merci à toi 🙂 et puis si je me mets à inspirer des gens sans faire exprès, alors... quelqu'un d'autre veut être inspiré ? 😄

Hinenaole 04 juin 2024 à 09:01  •   115500

Salut. 🙂

citation :
ÇA c'était un pavé, façon rumsteak 😮, à côté mon récit fait figure de bifteck, façon semelle 😥

Non non, ça c'est juste moi quand je réponds en utilisant un clavier classique de PC (j'en ai déjà tué comme ça plusieurs dans ma vie. Et celui-là commence aussi à donner des signes de faiblesse... 😅)... Parce que sinon, à la place, si je passe en mode réponse sur smartphone only avec mes gros pouces en forme de spatules, alors là, c'est la cata! Bref, si je dépasse alors, dans ces cas là, la vingtaine de mots, c'est le grand maximum. 😅 (manière reconnaissable d'ailleurs au fait que quand je répond, je fais sauter volontairement la grande majorité des accents, les apostrophes, les majuscules, etc... On peut donc savoir aisément quand je suis sur PC ou sur téléphone, pour la petite anecdote. 😄)

citation :
no offense 🙂

Et, si je puisse te rassurer, non, il n'y a pas offence non plus. 🙂 ... Parce qu'en fait, je vois plutôt le dit-échange (comme beaucoup d'autres de mes participations d'ailleurs, sur Apie) comme une symbolique partie de jeu où tu poses une carte, puis j'en pose une autre, puis toi une de plus, et ainsi de suite. Il n'y a donc pas souvent de volonté à asseoir un propos comme une vérité. Pour ça d'ailleurs que je n'ai pas été très complexé à faire des comparos larges et imagés avec le monde du ballon rond, tant ça n'a pas de véritable colonne vertébrale full argumentaire dans le fond. En tous les cas, présentement je te remercie pour les rectifications que tu as apporté, en surcouche à ce que j'avais pointé (en l'air), car cela contribue nécessairement à une plus grande netteté à la description de vie que tu as produit, et donc in fine, une définition meilleure de ce que tu veux transmettre ici. Merci.

... Et d'ailleurs, dans l'autre sens, no offence également à me voir répondre avec deux ou trois jours de décalage. Encore une fois, j'avais lu ton propos le jour même mais ai du postponer un peu, la faute à trop de moellons qui envahissent un peu ma vie en ce moment. (maçonnerie pas marrante à faire IRL, et si possible le plus tôt dans ce début d'été... Corvée. 😭)

A plus tard.

billyboble 16 juin 2024 à 13:46  •   115919

Bonjour Nico & les autres,
Grosso modo c'est pour moi logique et je fonctionne pratiquement comme toi, sauf pour les relations amoureuses.
"Des individus comme nous sont Super Sympathiques et Rigolos dans les films et les séries, par contre dans la vie réelle on ne nous supporte pas vraiment."


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