Ma présentation, un défi

Bonjour à tous,

Un corps aujourd'hui d'adulte, mon coeur reste celui de l'enfance brisée, incomprise. A la recherche de réponses jamais obtenues, je déclare que l'univers reste acquis à ceux qui le ressentent.

J'ai traversé une vie chaotique en cherchant à me conformer aux us et coutumes, mais avec un décalage certain.
J'ai une passion pour les arts, la science... mais pour tout, en fait ! Avec un sens du détail absolu, je regarde les choses et les êtres qui m'entourent, je cherche la profondeur, celle que l'on cache. "J'entends" et je "ressens" les sentiments qui s'expriment comme certains synesthésiques entendent la lumière ou voient des sons. J'analyse tant et tant que j'oublie toute temporalité, je n'ai plus faim, plus soif...

Je ne compte pas être l'étoile qui brillera la plus car je m'aperçois qu'un certain nombre d'internautes ici, sont très brillants et je suis ravie de lire les commentaires de ces forums qui semblent indiquer qu'un fil connecteur relie les mêmes êtres.

Enfant, j'ai tenté de me frayer un chemin vers les gens mais mon apparence chétive n'aidait sans doute pas à former de la sympathie à mon égard. De plus, il m'était impossible de comprendre comment et pourquoi le monde fonctionnait ainsi. J'étais donc ravie lorsque des sympathiques rencontres venaient à moi, me donnant l'impression d'être un peu "normale" (au sens de ce qui est conforme). En médecine, on présente la normalité comme un "état d'équilibre dynamique entre tous les paramètres psychosociaux de l'individu et son environnement psychosocial"... L'anormalité serait donc une forme de déséquilibre ou de dérèglement... cela faisait un peu peur. Il fallait donc (réussir) à cacher cet état.

Alors, après un parcours scolaire chaotique avec mes pairs écoliers puis collégiens, le statut de "cancre" me collait à la peau ; j'ai finalement entamé toute ma vie de lycéenne à distance et j'ai passé et réussi par correspondance mon diplôme de fin d'année, seule mais enfin tranquille pour étudier.

Personne ne savait réellement ce que j'entreprenais, ma famille y comprise, mais à leur décharge je restais très secrète jusqu'au résultat final. J'étais donc un peu "l'extra-terrestre" de la famille ainsi que de mes proches...

Sans m'étendre, ma vie estudiantine s'est déroulée de la même façon et ma vie professionnelle aussi. Un peu antisociale par moment, je suis loin d'être asociale, j'aime la vie, la beauté, les êtres, un battement d'ailes m'émeut, une musique me résonne profondément et longtemps, j'aime aussi le rythme de la danse sur chaque millimètre d'un corps que je ressens alors pleinement.

Un jour, alors que je travaillais en entreprise, ma présence au bureau a été très vite remarquée : une réflexion profonde, le sens aigu du détail, des dossiers de synthèse de 50 pages au moins... avec des murs de bétons pour me protéger du monde entier et une pile de dossiers sur mon bureau que j'étais la seule à pouvoir absorber en une nuit ; un collègue un peu proche de moi suspecta en moi une personnalité atypique "tu sembles être un peu aspi" me disait-il. Je ne souhaitais pas entrer dans une catégorie car seuls m'importaient les objectifs à atteindre, je ne connaissais pas l'errance, mais la remarque était restée ancrée comme une possibilité.

J'ai effectué plusieurs tests (type Baron Cohen avec un résultat de 42 sur 50), puis un test de QI qui semblait plutôt significatif, mais rien d'officiel. La prudence reste de rigueur quand les catégories se révèlent, à partir de quels critères (physique/social) le handicap se déclare-t-il vraiment ? Et jusqu'où va la tolérance pour les esprits atypiques ?

J'ai ensuite lu plusieurs ouvrages : sur les enfants différents nommés les enfants indigo (les enfants du troisième millénaire, selon Lee Caroll), l'autisme, le haut potentiel, les TSA, les troubles d'apprentissage comme les troubles Dys... sans avoir une réelle conscience de qui j'étais vraiment.

J'ai assuré pendant un temps du soutien scolaire à mon compte pour aider les enfants brillants certes, mais avec des troubles qui envahissaient non leur développement mais leur scolarité et qui traversaient, comme je les avais traversées à mon époque, les affres de la scolarité. J'ai étudié plusieurs méthodes (Vittoz, Davis, etc.) et je les combinais toutes pour en faire la mienne, une réussite totale.

Aujourd'hui, j'enseigne à mon compte dans ma spécialité pour des adultes et même dans ce métier, mes compétences restent atypiques : un enseignement multimodal avec une approche de transversalité entre les différents domaines ou filières que j'ai pu embrasser.

Alors, d'avance, je vous dis merci pour m'avoir lu jusqu'au bout. Les écrits restent le témoignage fidèle de pensées et d'idées qui traversent mon esprit, telles des étoiles filantes jusqu'à l'anéantissement, pour sortir le beau et le renouveau, début de la résilience (et de l'acceptation, enfin).

J'espère à bientôt de tous vous lire dans votre parcours de vie !