présentation d'une nouvelle arrivée

Plusieurs visites à consulter des profils, à lire des commentaires, et ajouter quelques idées sur le forum auront été nécessaires pour me décider à rédiger un bien trop long portrait de Nomdeplume.

Il m'aura fallu quelques années étant adolescente pour comprendre ce que le monde attendait de moi. Mais quand on a un minimum d'intelligence, on l'utilise pour analyser les autres et la société dans laquelle ils évoluent, et il est ainsi aisé de faire comme eux, de leur donner ce qu'ils veulent et passer inaperçue dans leur monde. J'ai donc observé, analysé et adapté mon comportement de telle façon à ce que je corresponde bien à leurs attentes. Je sais faire des plaisanteries de mauvais goût, rire aux blagues pas drôles, m'intéresser à des nouvelles dans intérêt, flatter l'égo de ceux qui en ont un surdéveloppé, rassurer ceux qui en manquent, être une bonne fille, une bonne amie, une bonne collègue, le tout avec un certain talent digne d'une prix d'interprétation, mais soyons honnête, la majorité de ce qui se passe à l'extérieur de me n'intéresse pas.

Je travaille dans un environnement qui aurait dû me stimuler intellectuellement. Quand j'y suis entrée, je croyais pouvoir avoir des conversations enrichissantes avec mes collègues sur des tas de sujets que je ne maîtrisais que peu et que je pourrais ainsi enrichir mon savoir, mais j'ai eu droit aux mêmes conversations insipides sur les maladies des enfants, la réfection de la cuisine et les vacances au bord de la mer qu'à la machine à café de la COGEREP.

Le problème quand on comprend trop ce qui se passe autour de soi c'est qu'on assimile à la fois les concepts mais qu'on a aussi le lexique pour les verbaliser. Verbaliser c'est analyser. Analyser c'est comprendre. Comprendre c'est être majoritairement déçu.

Ce qui explique que beaucoup de gens avec une forme d'intelligence supérieure à la moyenne soient mélancoliques.

Reste à savoir qui l'on veut vivre en permanence avec une mélancolie qui vous pèse et vous coule jusqu'au fond ou si l'on accepte qu'elle soit là en permanence seulement comme l'ombre que l'on promène partout avec soi sans qu'elle n'entrave notre marche.

J'ai choisi de vivre avec, je la laisse me servir d'oreiller quand je vais me coucher, de compagne dans mes longues séances de marche dans la forêt, de repère quand l'ennui me gagne, elle me rappelle ceux du passé qui ne sont plus, elle me force à regarder devant moi quand j'ai envie de baisser les yeux, elle est la seule présence constante tolérable sans agacement.

Nomdeplume est en résumé une personne qui passe sa vie à regarder des films et à lire de la littérature, à marcher dans la nature et à arpenter les rues de villes, à apprécier la musique du violoncelle et du vent dans les arbres, à essayer de comprendre le monde par la science et la philosophie, à laisser les autres croire en ce qu'ils veulent et s'intéresser elle-même à des formes de spiritualités sans ésotérisme, à travailler sur son égo et son esprit, à chercher une forme de paix qu'elle espère toucher du doigt un jour.