Présentation or not présentation : that is the question

Bonjour à toutes et à tous,

Après quelques échanges en privé avec l'un(e) d'entre vous, je poursuis mon élan par une présentation, ou plutôt l'ébauche de celle-ci, étant par nature réservée et assez peu encline aux épanchements (pleuraux ou pas, même si je n'ai pas fait médecine et on ne s'en plaindra pas ! 😅).

Diagnostiquée (trop) jeune, j'eus cette chance d'être suivie et accompagnée durant mon parcours ce qui m'a valu d'apprendre à m'adapter et à poursuivre ma vie sans trop me soucier de potentiels clivages. Rétrospectivement, cela m'a valu d'éviter certaines déconvenues voltairiennes du type « Tout va pour le mieux dans le meilleur des mondes » sauf que j'étais, sans le savoir ou rendue capable de le mesurer, en plein dedans : les deux pieds dans mon potager, la tête dans les étoiles avec un rift, en guise d'épi de blé (en herbe même si je ne m'appelle pas Colette) entre les dents, entre les « autres » et moi, digne du Grand Canyon que j'étais la seule à ne pas voir.

« Il faut cultiver son jardin » mais sans mode ou code d'emploi.

Lorsque ma vue s'est améliorée, je fus saisie d'une première surprise : celle de réaliser que l'adaptation dont je fis preuve et tant scandée était davantage pour le confort social des « autres » plutôt que pour le mien. Dans ma condition d'équilibriste, je n'en percevais ni le danger, ni les travers d'une dénaturation ôtant toute velléité créative plutôt que son émulsion. J'ai donc appris à être « quelqu'un de bien », un peu rebelle sans être réactive, mais que l'on appréciait, jeune, pour ses « talents » supposés, et moins jeune, pour ceux, qu'adulte, on est censé (faire) taire conduisant ainsi à ne plus pouvoir être pleinement soi sauf à pratiquer une forme de garde alternée entre les événements sociaux pétris d'interactions et ceux que l'on ne vit qu'entre soi et soi, dans une solitude heureuse et assumée.

Quand enfin, ma vue se fit plus nette, il fut question du choix : celui de ne pas transiger avec soi tout en mesurant l'ampleur du rift en se grattant la tête sans pour autant avoir le vertige. Identifier la différence, l'observer, la mesurer et la comprendre. Trouver un espace où l'échange et le partage, réciproquement étaient possibles, et surtout et avant tout : communiquer sur les décalages en se livrant mutuellement avec une notice (sans oublier la posologie).

Ainsi les bases furent-elles posées, après que les premières pierres aient été jetées, et figurez-vous que rien de grave ne s'est produit. Bien au contraire et ce fut ma seconde surprise : le rift s'est fait plus petit et ne ressemblait même plus à une blessure semblable à une entaille. Ses frontières s'en trouvèrent, en quelque sorte, réduites de sorte que ses bords ne semblaient plus infranchissables. L'acceptation ou la cicatrisation fut, au final, plus facile que son travestissement (même pas mal) : jouer les équilibristes n'échappe à personne, à commencer par nous-mêmes lorsqu'on se décide à voir. Et c'est davantage cet exercice périlleux qui nous rend, il me semble, étranges aux yeux des "autres" plutôt que la douance qui demeure un concept qui en lui-même ne dit pas plus qu'il n'éclaire. J'irais même jusqu'à dire que la généralisation propre à tout concept n'est qu'un outil diagnostique qui peut faire office de voile, si ce n'est de leurre, notamment au regard d'un diagnostic (in)différencié de TSA. Mais pas que et c'est une autre histoire, et tant d'autres histoires !

Quoiqu'il en soit, je décide aujourd'hui de me présenter à vous, sans vraiment savoir comment le faire, après l'avoir fait sans regret de n'avoir pas su vraiment le faire ou d'avoir trouvé les mots parfaitement justes ou adéquats, à un moment de ma vie où je me détache de tout diagnostic de douance, que je récuse rétrospectivement, au profit de celui du TSA (beaucoup plus tardif et donc récent) que je ne nomme pour les besoins de la cause : celle de décliner ma présentation sans me décliner derrière une présentation, ou pire encore, un présentoir .😬

J'aurai grand plaisir à vous partager mes passions, mes rêves vécus et à vivre, à lire les vôtres pour accompagner le grand sourire que je vous adresse ainsi que mes plus belles pensées en cet instant.

Je félicite votre bravoure pour avoir su parcourir l'intégralité de ces lignes sans bâillement ni endormissement ou ronflement. Dans l'affirmative, vous êtes pleinement excusés : je vous comprends. 😄

Un grand merci par avance à toutes et à tous pour votre accueil en ces lieux et à cet(te) membre, qui m'a contactée, pour sa prévenance.

À bientôt ! 🙂