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Qui aujourd'hui me conduit ici.
Bonjour à tous, je suis Roy, un jeune homme qui comme beaucoup de monde ici est difficilement définissable en quelques mots. Qu'importe, c'est bien l'un des rares exercices sociaux qui ne me rebute pas, bien que mon perfectionniste m'y fasse prendre beaucoup de temps.
Je suis surefficient confirmé depuis bien longtemps, asperger dépisté depuis peu après des années de soupçons allant crescendo, mais aussi scientifique passionné par la compréhension du monde qui nous entoure et gamer invétéré. J'ai la chance d'avoir une famille aimante et des amis au top, bonheur que je savoure particulièrement et que je partage avec toute personne chère à mon coeur. J'ai même actuellement un boulot sympa et des collègues avec lesquels je ne ressent aucune pression, fait ô combien rare.
Pourquoi mes pas me mènent-ils ici, alors ? Je ne vous cacherai pas la raison première : j'espère y croiser l'amour. Parce quand on est à la fois bizarre, extraterrestre social et casanier comme pas deux, les rencontres ne sont pas facile, parce que même en étant totalement capable d'être heureux par soi même un amour pur peut multiplier ce bonheur à l'infini, et parce que c'est toujours plus facile de discuter, se comprendre et s'apprivoiser avec quelqu'un qui va comprendre le gros de notre fonctionnement (ou au moins y être ouvert).
Toutefois je ne suis pas du genre à laisser passer d'autres opportunités non contradictoires, à savoir des amitiés et des partenaires de jeu vidéo. Parce que même si ma vie amicale est bien remplie, j'ai encore largement de la marge avant d'atteindre la limite, si tant est qu'elle existe.
Ce sera tout pour une présentation basique, je remercie chaque personne ayant lu jusque ici et j'espère que mon cheminement ici sera un agréable moment de partage !
Ton cheminement ici sera l'agréable moment de partage auquel tu consentiras 🙂
Bienvenue!
Bienvenue, j'aime bien , je trouve ta présentation très "positive" 😄
Welcome à toi ! Oui ici tu trouveras au moins, des gens avec qui échanger sur des passions, ou sur l'humain complexe et tarabiscoté (j'adore ce mot).
Quelle vie formidable, enfin, disons que ton climat ambiant est bon, et chaleureux, et tu es totalement accepté, oooooh joiiieeee 😂
Brefbrouf, bienvenue, amuse toi bien, et ayons tous la positive attitude. Poutoux!
Merci beaucoup à vous tous !
>Bienvenue, j'aime bien , je trouve ta présentation très "positive" ?
Toujours ! Si je vois très bien le négatif et les problèmes, c'est parce que ça m'aide à les régler, compenser ou transformer. À vivre, le positif est autrement plus agréable, et à moins de s'y aveugler il n'est pas dangereux. Autant en profiter, et construire pour pouvoir le faire !
>Quelle vie formidable, enfin, disons que ton climat ambiant est bon, et chaleureux, et tu es totalement accepté, oooooh joiiieeee ?
Dans ma proche famille c'est sûr, pour ma famille un peu plus éloignée ça marche à peu près (quelques masques nécessaires), mais pour le reste je fais un tri permanent x)
Je suis très sélectif sur mes relations, n'hésitant pas à être naturel quitte à faire fuir quasiment tout le monde. Ceux qui restent sont géniaux et me suffisent amplement. Pareil pour le boulot : si ça passe tant mieux, sinon je change. C'est aussi pour ça que ma vie sentimentale n'a qu'une existence passée : la profondeur, la complicité et la symbiose (quasi) parfaite, ça ne se trouve pas comme ça, et je ne veux pas d'une relation pour une relation ^^
J'ai commencé à lire à droite à gauche sur le forum, et je m'en vais continuer de ce pas. Au plaisir de vous retrouver sur divers sujets, et si quelqu'un a la moindre question, qu'il n'hésite pas !
Bienvenue à toi :) Ta présentation me fait beaucoup écho. Et si tu le veux bien j'aurais quelques petites questions à te poser : qu'est-ce qui t'a mis sur la piste "asperger" ? Tu as fait un dépistage dans le public ou dans le privé ?
Je me retrouve dans beaucoup de points que tu as évoqué, et aussi beaucoup dans le trait "casanière" qui a tendance à être mal perçu, j'ai l'impression... Alors que moi je le vis très bien ^^
J'y répondrais avec plaisir !
Pour la piste asperger, les premières notions datent d'il y a longtemps, quand je regardais/lisais des témoignages et reportages sur les autistes et asperger. Je m'y reconnaissais un peu et je comprenais facilement les asperger, mais on m'a répondu "c'est parce que tu es surdoué" (ce qui est plausible, après tout).
La première vraie interrogation a pour origine une série de trois remarques. Ma mère discutais avec une amie, psychologue, et lui décrivais mes traits particulier. Spécialiste dans l'autisme, elle a dit que ça ressemblais presque plus à la description d'un asperger que d'un surefficient. Une seule semaine plus tard, c'est une psychiatre en formation qui m'a demandé au détour d'une conversation si je n'étais pas asperger, ce à quoi je lui ai répondu que j'étais surefficient ; elle a rajouté que les deux ensemble n'étaient pas si rare. Enfin, deux semaines plus tard, c'est carrément ma conseillère Pôle Emploi qui m'a posé la question, car je réagissais de la même manière que deux cas d'asperger qu'elle avait eu récemment. Trois personnes sans liaison à si peu de temps de décalage, ça a mis la puce à l'oreille de ma mère et moi. Après un entretien avec une psy spécialisée dans les deux domaines qui aura avorté (dû à un travail trouvé à 200km de là), puis à de très grosses difficultés dans mon ancienne boite l'année dernière (avec un médecin du travail connaisseur ET un médecin généraliste réceptif, double coup de pot), j'ai finalement fait mon diagnostic dans le privé. Il reste toutefois la confirmation par un psychiatre pour avoir le diagnostic officiel et les démarches à la MDPH.
Dans l'oeil de beaucoup, être casanier est un défaut immense. Peu de sorties, de voyages, de "vraie vie"... alors que c'est une qualité immense pour moi : être capable de vivre heureux sans voyager ou beaucoup sortir, c'est à la fois reposant, pratique, économique et ça n'empêche ni une vie sociale épanouie ni d'avoir des loisirs prenants. Vraiment, je ne lui ai trouvé qu'un défaut en forçant beaucoup, c'est de faire peu de rencontre ; et là encore, on peux compenser relativement facilement, et il n'y a pas besoin de beaucoup de rencontres pour établir un cercle de confiance, de bonté et de rayonnement de joie.
Merci pour ta longue réponse détaillée :) Et qu'est-ce qui a mis la puce à l'oreille des gens qui ont croisé ton chemin, dans ton comportement, j'entends ?
J'ai de gros doutes pour ma part aussi. Malheureusement je suis entourés de gens qui vont trop mal pour porter véritablement attention pour autrui. Mes soeurs et moi on est toute HQI/THQI. Personne n'y a vu que du feu, et pourtant pour ma part j'étais tête de classe et l'idée de me faire sauter une classe est plusieurs fois revenue sur le tapis. Ca n'a visiblement pas suffi.
Idem pour asperger, on m'a fait beaucoup de réflexions du genre "arrête avec ton comportement autistique", "tu ne dis rien", "tu ne passes jamais de coup de fil, c'est toujours à nous de t'appeler", "dis les choses", "de toute façon avec vous c'est un problème de personnalité"... Je te passe les détails, la liste est longue... Mais je doute toujours et encore :( En attendant j'ai l'impression que tout le monde minimise combien certaines choses me son compliquées. Par ex j'ai mis 2 ans à faire mon dossier pour payer l'eau, j'ai pas payé ma nounou depuis février. J'arrive pas à envoyer le 2nd dossier pour le dépistage asperger. Et malgré tout ça et le fait que j'en parle, y'a personne qui s'alerte vraiment dans mon entourage :( Ils sont plutôt du genre à me dire "c'est pas dur, fait les choses" :/ Et en même temps si je ne suis pas reconnue Asperger, je crois que serai détruite... J'ai besoin de ce diagnostique pour qu'au moins mon entourage comprenne que j'ai besoin de temps, de préparation. Que si je ne suis pas entreprenante sur certains points, ce n'est pas par manque de volonté. Et que si je n'entretiens pas les relations, ce n'est pas faute d'essayer...
Un plaisir ! Quand à quoi exactement, de ce que j'ai compris c'est un ensemble de petits indices comportementaux. Personne n'a su me donner de détail précis, sauf la psy chargée du dépistage. Celui que j'ai retenu particulièrement, c'est le gros manque de vie sociale classique dans mon adolescence couplé avec l'absence totale de manque à l'idée d'en avoir ; le premier sans le second est une caractéristique dépressive, mais les deux à la fois sont plutôt tournés vers l'autisme.
Le manque d'attention c'est terrible, surtout quand on souffre de notre état et que nos efforts n'arrivent pas à régler les problèmes... Tu sais, même maintenant il y a pas mal de gens qui ne comprennent pas que pour moi faire certaines choses relève d'une épreuve presque impossible, alors que ça leur semble ridiculement facile. La différence avec avant, c'est que je peux les envoyer sur les roses en me sentant légitime. "On engueule pas un aveugle parce qu'il ne distingue pas une différence de couleur" : généralement ça fait réfléchir. Je comprend totalement tant tes difficultés (j'ai mis deux mois à poser le préavis de départ de mon appart après l'avoir quitté, et seulement parce que ma mère était derrière à me booster) que ton désespoir devant cette non reconnaissance, sans parler de cette peur de ne pas obtenir ta légitimité officielle ou tes doutes à l'idée que tu la mérites. Mais de mon avis, même sans la reconnaissance asperger ton entourage aurait dû accepter ce que tu es, car asperger ou pas cela fait partie de ton caractère, de toi.
Ouep bah ma mère une fois m'a fait comprendre qu'elle en avait marre de ne parler que de musique et de livres. Je lui ai dit que c'était un peu ce à quoi se résume ma vie donc si elle ne voulait pas en parler c'était comme me renier moi. J'ai aussi pas réalisé qu'il fallait rompre mon contrat avec l'eau et EDF quand j'ai déménagé en Chine, ce fut tout un pataquès. Donc ça ne date pas d'hier. J'aimerais bien les envoyer sur les roses aussi. Et pour l'histoire de l'aveugle, ça me rappelle une conversation désespérante que j'ai eu avec ma boss. En fait je ne comprends pas toujours à qui s'adresse une personne quand elle vient dans le bureau, donc je me prends tout un tas de réflexions très désagréables vis à vis de ça. J'ai donc essayé en entretien de parler de l'autisme à ma boss, ou du moins des traits autistiques. "Mais ça change quoi en vrai ?" "Oui, mais ça aussi mon mari a" "Oui mais ça aussi j'ai" "oui mais ça aussi y'en a plein qui ont". En fait on n'est jamais autiste pour les autres car tous les traits de l'autisme se retrouvent forcément un jour chez quelqu'un d'autre de normal. Et à la fin j'ai eu la phrase magique, qui m'a fait l'effet d'une phrase en plein coeur : "mais ne t'inquiète pas, tu vas apprendre petit à petit, on apprend tout au long de notre vie" Moi en mon fort intérieur : "oui sauf que là tu demandes à un eléphant de grimper à un arbre", avec la sensation que non, je n'apprendrai jamais car il me manque une case dans le cerveau. Oui je comprends quand on me l'explique, mais non je ne réalise pas quand je suis dans ce cas de figure et du coup je fais toujours et encore les mêmes erreurs...
Par contre elle a vu un reportage sur les autistes a la TV et elle a tout compris, elle était même prête à tenter une immersion en mettant une personne avec autisme dans un super-marché pour faire de la mise en rayon. Ce à quoi j'ai rétorqué que c'était la dernière chose à faire. "Nonon, j'ai vu à la tv, ils aiment les taches répétitives et le classement..." -_____-
Dur à recevoir comme commentaire, encore plus de la part de sa propre mère... Désolé pour toi.
Rompre le contrat d'eau/électricité... faut que je pense à stopper les miens, d'ailleurs.
C'est l'une des raisons pour laquelle avoir le diagnostic m'est cher. La première c'était pour ne plus douter moi, mais dans le tas des autres il y avait pouvoir dire "je suis officiellement reconnu comme >handicapé<, l'adaptation n'apparaitra jamais magiquement de moi seul". C'est effectivement le gros problèmes des traits autistiques et de toute différence psychologique. Celui à qui il manque une main ou qui avance en fauteuil, ce n'est pas dur de se rendre compte qu'il ne fera pas comme les autres (même si se rendre compte de tout ce qui va lui être difficile, c'est une autre histoire - on ne l'imagine jamais sans être en situation).
Pour le reportage sur l'autisme, je peux te dire qu'en mettre un en mise en rayon marche... si le supermarché est peu/pas peuplé quand il bosse, qu'il est fortement accompagné sur le reste, que toute l'équipe est attentive, et même comme ça il aura possiblement besoin d'autres ajustements (horaires notamment). Ah, et ça ne marchera pas avec tout les autistes, ni avec toute les formes d'autismes. Quand au côté répétitif, pour peu qu'il y ai un peu de douance ça ne passera pas.
Perso tu me met sur un poste pareil, j'éclate. Le semi-répétitif ça me va (il me faut une base fixe, pour ça qu'un milieu d'analyse où tout les échantillons sont différents mais la trame d'application est la même me convient), le classement j'aime bien, mais il me faut le milieu, l'ambiance, le rythme, la limitation de stimuli sensoriels parasites... J'ai comme l'impression que ta chef n'a pas vraiment vu l'amplitude du boulot derrière pour un manager et pour l'équipe.
Haha non je pense que toutes à mon boulot on une idée de ce qu'est l'autisme et pensent savoir à tort... Elles comprennent avec leur tête, et encore. Mais elles ne comprennent pas émotionnellement ce que ça implique. Moi en mise ne rayon je craque au bout d'une semaine je pense. Les lumières c'est compliqué, le rythme je n'en parle pas. La pression c'est très dur. Trop de monde, trop de bruit. Trop physique aussi. En plus d'avoir à tous les coups ou presque la certitude que je ne m'entendrai pas avec l'équipe. Enfin, j'arrive à tolérer, mais eux ne me tolèrent pas. Ca a fini en harcèlement/ rejet au collègue, au lycée, à la fac de géologie, à la fac de musique, dans mon premier emploi. Le second c'était un peu mieux mais aucun contact réel. Le troisième je m'entendais bien avec les filles et elles m'avaient acceptée comme leur petite soeur, et là mon emploi ça va pas trop mal dans l'équipe. Mais ma chef reste très tolérante et elle est cool. J'ai peur de changer d'emploi et de finir en burn out à cause de la pression de l'équipe :/
C'est le cas de beaucoup de monde. Je doute d'ailleurs être épargné, je ne suis pas plus parfait qu'un autre. Au moins, j'en ai conscience et bosse pour m'améliorer ^^
Ton résumé succinct de ta scolarité est à la fois triste et trop classique. Rien qu'avec le peu de parcours que j'ai fait ici j'en ai trouvé plusieurs, et je m'y attendais. J'ai jamais trop su quoi faire pour aider ceux dans cette situation. La mienne a été un peu différente : j'étais souvent exclus, mais je m'éloignais aussi volontairement des autres que je trouvais inintéressant au possible, jusqu'à ce que mes amis de fac me fassent découvrir que ce n'est pas toujours le cas.
L'équipe et l'ambiance au travail est un point que bien des gens sous estiment. Ça fait souvent bizarre aux gens quand je leur dit que je place cette priorité bien avant mon statut social ou mon salaire. Généralement, ceux qui comprennent sont agréable à côtoyer en tant que collègues. Je comprend aussi totalement ta peur d'aller trouver un nouvel emploi, quand le point le plus critique ne laisse que très peu d'indice avant d'être directement confronté aux possibles problèmes. Là dessus aussi la reconnaissance peut aider, mais pas toujours.
Mise en rayon...J'ai tenu un an, et c'était vraiment dur... Comme une petite torture, à petits feux, sortir les bocaux et les reranger en fonction de leur date limite de consommation... Rangée par rangée, rayon par rayon... Alors un jour j'ai fumé un pet' j'me suis dit qu'ça faciliterait peut être les choses... Tu parles, le temps était ralenti, le temps ne passait plus ! Encore plus horrible... Cela me semble très sain, comme réaction, de ressentir une profond effroi, à l'idée qu'on va passer les 6 prochaines heures de sa vie à ranger des bocaux sur des étagères.
Royjade je te rejoins tout à fait sur l'ambiance au boulot. Pour simplifier, je me dis que je passe presque plus de temps au boulot qu'à la maison, donc que j'ai plutôt intérêt à faire des concessions car passer 35 h par semaine dans une ambiance de merde, c'est invivable. Idem c'est mon point priorité avant même le salaire. Ca serre à rien de toucher un salaire énorme si c'est pour ne plus en voir le fruit au bout de deux semaines pour cause d'arrêt maladie, de démission ou de burn out.
Julien XD Mais quelle idée aussi ! Alors oui c'est sain, et en même temps si on doit passer tous les jours en comptant les secondes... Fin moi qui ne supporte pas l'ennui, c'est psychologiquement intenable... !
Oui je te rejoins, j'ai besoin de m'impliquer dans les processus de conception et de décision des travaux que je fais, de manière globale, peu importe mon niveau hierarchique, donc ça coince, car "on ne te paye pas pour penser" ha !
Je passe nettement plus de temps chez moi qu'au boulot personnellement, malgré mon rythme en 37h. Et plus précisément, plus encore devant l'ordi x)
Mais même l'année dernière où j'étais en temps partiel thérapeutique, il fallait une ambiance correcte pour tenir. Je pense que même cinq ou six heures par semaine qui se répètent avec une mauvaise ambiance, c'est trop nocif pour moi et nombre de nos semblables.
L'ennui est un cauchemar, purement et simplement. Le temps à perdre peut être génial quand on peux l'occuper à notre convenance, mais quand c'est du temps que l'on nous ordonne de passer à faire le figurant social... j'ai craqué l'année dernière à cause de ça.
Et pareil que toi Julien, si je ne peux pas participer au pourquoi de mon boulot (ni même en connaitre les détails), je ne peux simplement pas bosser. La qualité s'en ressent très vite, et ma motivation part en fumée.
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