Qui suis-je ? Où vais-je ? Que jous-je là ? Dans quel état j'erre ?

Ces questions et leurs nombreuses déclinaisons, diverses et variées que je me suis posé, durant ces dernières annés.
Je suis ce qu'on appelle un survivant, autant d'un point de vue physique, que psychique et émotionnel.
J'ai survécu à un accident de voiture, à des abus et maltraitance dans l'enfance, et d'autres trucs spirituels pas chouettes.

J'ai toujours été ''entre deux'', que ce soit niveau des générations, des relations, de mes différentes classes d'études, et même au niveau psychologique.
Je me suis toujours senti ''ailleurs'', à l'écart, tout en arrivant à bien m'intégrer dans des groupes.
Parfois trop bien intégré même, ce qui a fait qu'en comprenant bien les problèmes qui les unissait, j'arrivais à tout faire s'écrouler en appuyant et révélant les points sensibles de ceux ci.
Souvent c'était des groupes toxiques, parce que dans le fond de la dépression on ne traine qu'avec des gens comme ça.

Étrangement, c'est ce qui m'a aidé à mieux me connaître, à trouver une piste de réflexion plus pertinente que celle qu'on m'avait imposée avant.
J'arrive à en parler maintenant, mais avant l'émotion était trop forte, je m'en étais voulu d'avoir détruit des relations.
Parce que par amour pour ces personnes je voulais leur montrer que je tenais à elles, (souvent des femmes) en leur présentant ma perception d'une possible amélioration, en leur parlant de ce que je pensais pouvoir les aider.

J'ai joué au sauveur, avec des personnes qui n'étaient pas prêtes à se sortir de leur situation, avec des personnes qui y trouvaient leur compte et leur plaisir.
J'ai cherché à les aider bien plus qu'à m'aider moi-même, bien plus qu'à trouver en moi les sources de mes problèmes.
Et toujours, en discutant avec ces personnes, je prenais mon exemple pour expliquer mon point de vue, pour aborder ce point commun avec l'autre.
Faire une passerelle, c'est ce que je voulais faire, ça a fonctionné parfois, en montrant l'exemple, en accompagnant l'autre dans un parcours commun.

J'ai tendance à trop me replier sur moi-même, à parler de moi comme si je contais la légende d'un héros banal.
Un exemple pris sur les jeux vidéos ? Une sorte de syndrome de l'héroïsme ? C'est ce que je me dis ces temps ci, c'est plus adapté que de dire ''autocentré'', d'autant que je ne cherche pas la gloire ou la grande popularité, parce que je n'aime pas être regardé comme une bête de foire.
Je pense plutôt que je n'aime pas être regardé par des personnes qui ne sont pas concernées, qui ne vont que critiquer, et qui n'ont pas voulu me voir, tout autant que je ne veux pas me montrer à eux, qui ne comprennent pas.
C'est pour ça que je préfère les petits comités, les confidences, avec une notion ésotérique, très fermée.

Je suis maladroit dans ce que je fais, dans ce que je dis, dans l'aide que j'ai voulu apporter, mais j'y peux rien, je n'ai pas eu les bons exemples.
Au moins, je le fais du mieux que je peux, et si ça échoue, ou si ça casse des relations, je demande pardon, je pleure cette perte, je cherche à comprendre ce qui s'est passé, pour m'améliorer.
Comprendre, c'est ce que j'ai toujours cherché à faire, d'aussi loin que je me souvienne, j'ai toujours été curieux.
Même si à un moment ça m'a valu des problèmes, que j'en ai subi les conséquences invisibles pendant longtemps.
Mais j'ai toujours entendu dire que la solution à nos problèmes se trouve là où les gens qui nous veulent du mal, (ou qui sont inconscients de leur négligence) nous disent de ne pas aller.

C'est ce qui m'a poussé à toujours chercher où je sentais qu'on me cachait les choses, où je sentais que même si ça fait mal en moi, il y a une réponse à mes questions.
C'est donc à travers mes relations, plus ou moins bénéfiques et toxiques, que j'ai appris à vraiment revenir en moi, à écouter les souffrances qui m'accablaient, après avoir su nettoyer et pister les traces qu'avaient laissé mon être blessé pendant si longtemps.
Paradoxallement, c'est à la fois ce repli maladif qui m'a poussé à aller vers les autres, mais aussi qui m'a permis de retrouver ce petit que j'étais, qui a souffert, pleuré et appelé à l'aide, en vain.
Maintenant, je suis là pour m'apporter l'aide dont j'ai besoin, l'aide que je ne trouverai jamais auprès des personnes qui ne me comprennent pas, l'aide dont je suis le seul à savoir me prodiguer.

Voilà ce qui m'anime en ce moment.
Merci de votre lecture.