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Salut les gens ! Oui, il faut toujours que j'en fasse des caisses, je ne connais que deux modes actifs à mon langage corporel : super-joyeux et super-grincheux (du moins du point de vue des autres). En mode passif, je suis juste dans la lune - ou concentré, selon votre point de vue.
Je peux y ajouter des variations subtiles, comme faire des plaisanteries maladroites quand je suis mal à l'aise. Par contre, je suis incapable d'écouter autrui en regardant son visage, sous peine de n'y plus rien comprendre.
Je suis à la fois bavard et timide, du coup je suis devenu un peu masochiste : j'aime parler à un groupe mais je ne le supporte pas. Je sue et je tremble, mais j'endure pour essayer de communiquer et, disons-le, de me faire aimer. Le résultat est rarement au rendez-vous, je dois bien l'avouer. Au mieux, je passe pour un original avec un humour tordu et une culture générale intimidante.
Allez ! J'ai décidé que, pour une fois, j'allais me confier. Peut-être parce que j'essaie autant de me forcer à communiquer (je n'y arrive pas toujours), mes compétences langagières sont de loin mes plus développées. Malgré une méfiance envers les "psys" suite à quelques mauvaises expériences dans l'enfance, j'ai fini par passer un test qui m'a appris ce que je savais déjà : 90% des gens sont bêtes, de mon point de vue. Malheureusement, je ne parviens pas toujours à le leur cacher et il est fréquent que je m'énerve simplement parce qu'ils se permettent de me contredire en ignorant des fondamentaux. Je travaille là-dessus, avec un succès mitigé (Il y a quelque jours, je me suis par exemple énervé sur ma mère parce qu'elle prétendait m'expliquer comment utiliser un four à micro-ondes, sans rien savoir de son fonctionnement réel ni penser à se renseigner d'abord. Évidemment, j'avais raison et elle avait tort, vérification faite, mais cela me fait une belle jambe : j'ai échoué).
Bref, parlons chiffres, même si ce n'est pas mon fort : les tests WAIS-IV m'ont donné une moyenne de 135 points en 2013. Ma vitesse de traitement est, par contre, plutôt inférieure à la moyenne, avec un petit 97 (j'ai réussi à avoir 6/20 en codes, peut-être parce que j'étais fatigué à la fin du test, ça a fait plonger ma moyenne mais ça m'a fait marrer). Je me paye quand même un joli 143 en compréhension verbale. Il est probable que ça ait encore augmenté parce que, depuis, j'ai dû utiliser mes langues pour parler réellement avec des gens et collaborer avec eux. (Si ça a été pénible ? Oui. Si ça a été amusant ? Le plus souvent. Si ça m'a rendu malade ? Affirmatif, j'ai fini à la clinique en Pologne).
Peut-être est-ce le confinement qui me tape sur le système, mais j'en ai marre d'être entouré de gens un peu trop "standards" (si vous savez que j'habite près de Liège, vous y verrez sans doute une blague à tiroirs), même s'ils sont de ma famille. J'ai bien tenté de leur expliquer que je ne supporte pas qu'on hurle, qu'on claque les portes ou qu'on émette de la négativité en se plaignant très bruyamment de choses sur lesquelles je n'ai aucune emprise, rien n'y a fait. J'aimerais pouvoir échanger avec des gens qui ont autre chose à la bouche que la dernière vidéo qu'ils ont partagée sur internet sans en croiser les sources.
Cela fait trois ans que je suis célibataire et je commence à me dire qu'il me faut une compagne avec un intellect costaud et complémentaire au mien (être surpassé dans un ou plusieurs domaines ne me fait pas peur, c'est toujours mieux que de s'ennuyer). Peut-être une scientifique ou une technicienne, quelqu'un qui sache facilement revenir dans le concret. Cela dit, j'ai tendance à craquer pour les artistes, peut-être parce que je leur envie cette capacité de concrétiser leur imagination ou de faire entendre leurs émotions.
Bref, je cherche :
a) Des amis aussi imparfaits que tout le monde, mais avec une bonne capacité de raisonnement, une grande curiosité et un humour pas trop bas de plafond (je ne supporte pas les blagues purement racistes ou sexistes, ni l'humour sur la pédophilie - bref, les trucs de beauf').
b) Une âme soeur qui me compléterait à peu près autant que je la compléterais - on s'entendra toujours plus tard pour les détails, je suis du genre à plier plutôt qu'à casser, à réparer plutôt qu'à jeter.
PS : Attendez quelques minutes avant de répondre, il est statistiquement très probable que je veuille modifier mon message pour corriger les coquilles / ajouter un paragraphe / reformuler une maladresse.
Bienvenue @Edo
J'adore ta présentation 👍
Et bien vu la blague sur le standard de liège 👍 👍
Bonne chance dans tes recherches. Tu devrais trouver de quoi discuter "non-standard" ici 😉
Bon, avec moi c'est foutu, j'ai justement posté une vidéo de m.rd. ici même il y a quelques jours... Je suis pas prête de l'oublier celle-là :(
En tous cas, j'espère que tu posteras souvent, c'est hilarant :) bienvenue !
Bienvenue @Edo 🙂
Ton pseudo est-il en lien avec la période historique du Japon ou un diminutif du prénom Édouard 🤔
Ou bien complètement autre chose qui ne me vient pas a l'esprit (car je n'en ai peut-être pas connaissance) ?
La ville (et période) du Japon et le diminutif d'Edoras, la ville dorée de Tolkien. Un vieux surnom de jeux de rôle.
Bienvenue ! Merci j'ai beaucoup ri et lors de certains passages je m'entendais parler
S'incline, accepte les compliments avec à la fois un sourire joyeux et l'air gêné, se retourne et s'éloigne en s'imaginant être digne... puis revient, l'air un peu paumé.
Euh... tant que j'ai une tribune, j'ai une grande question d'utilité publique : Comment ça s'utilise, un site comme ça ?
Nan, parce que bon, j'ai bien compris le concept des discussions par thème et du fil unique pour les relations amoureuses, mais je me disais "comment je remue cette bande d'introvertis qui veulent se causer mais qui n'osent pas ?" J'ai fais une petite recherche en mode surf à l'instinct, plus dans le genre "petit mammifère qui remue son museau" que "stalker flippant" (parce que 'faut bien se l'avouer, je suis trop con que pour être dangereux, un peu comme madame Musquin dans "le père Noël est une ordure" : "écoutez, je n'aime pas dire du mal des gens, mais effectivement elle est gentille")... Après cette recherche, donc, mes stats personnelles m'ont alerté, chiffres fantaisistes à l'appui, d'un souci technique : par rapport à d'autres forums, il y a un nombre incroyable de gens qui se sont inscrits sans jamais rien publier et qui s'observent du coin de l'oeil en se demandant qui sera le premier à lancer la conversation. Peu à peu, beaucoup se lassent et disparaissent dans la brume comme le pont de Waterloo (qui se trouve à Londres, où certes il n'y a pas moins de brouillard).
Or donc, soyons lucides : c'est pas en réunissant une bande de bras cassés timides et hyperémotifs dans une pièce qu'ils vont se mettre à danser la gigue, même s'il y a de la vodka et du champagne à volonté pour recoller les coeurs brisés (l'abus d'alcool est dangereux, à consommer avec modération, c'est un mec qui a travaillé dans l'ancien Bloc de l'Est qui vous l'dit). Entre ceux qui n'arrivent pas à remplir un profil, ceux qui n'osent pas le faire, ceux qui ont peur de déranger, ceux qui ne savent pas quoi raconter, ceux qui débarquent avec des cicatrices physiques et émotionnelles (je vous rassure, je m'inclus dans toutes ces catégories à la fois, 'y a pas de raison de croire que je sois moins nul que quiconque) - bref, avec tous ces gens qui pensent trop et/ou qui ressentent trop, on ne va pas pouvoir tourner un péplum, encore moins une comédie musicale. Un truc larmoyant, certainement, mais j'ai envie de rire et de me distraire, moi, pas de faire la fortune de Kleenex.
Oui, je sais, je viens de débarquer et, déjà, je tape mes gros sabots sur le tapis et je fais du bruit, c'est pas très poli. Mais bon, en général quand il faut quelqu'un pour se taper un peu de boulot d'éclaireur, c'est bibi qui s'y colle. Sauf si je suis dans un groupe de gens standards et qu'il y a un bon gros mâle alpha qui veut aller au casse-pipe, ou une meute de femelles prêtes à risquer une confrontation sociale - auxquels cas je les laisse partir loin devant et j'admire le spectacle depuis mon bunker souterrain (courageux, mais pas téméraire). Mais ici, quid ?
Bref, je me suis dit : vas-y Édo, tape dans la fourmilière, t'as rien à perdre.
Sauf que si. D'abord, même si je suis rompu à l'exercice de m'infliger volontairement un inconfort social, je n'apprécie pas tellement ça. Je finis toujours par transpirer le stress et ça m'insupporte. Et puis, qu'est-ce que j'en ai à foutre, des autres, d'abord ? Comment ça : tout ? Oui, bon, c'est vrai : je ne sais pas pourquoi, mais faire plaisir aux gens, les voir heureux autour de moi, ça me fait moins plaisir que d'apprendre quelque chose de neuf, mais pourtant c'est plus important (je crois... je dois choisir ?).
Enfin, voilà où j'en suis rendu : je vais essayer de réunir des timides et d'organiser des activités. Je vais faire du porte-à-porte, parce que de toute façon si je ne frappe pas à la coquille des gens il n'y aucune raison qu'ils me laissent entrer pour voir s'ils me plaisent un peu, beaucoup, ou pas du tout.
Et je vais les déranger, forcément. Déjà moi-même, je me dérange. Je me sens de trop, trop orgueilleux (alors qu'orgueilleux de quoi, en fait ? d'être inadapté ? encore une étiquette que des gens normaux t'ont collée, tiens !), trop bruyant... mais si je me tais, si je me laisse aller au doux ronronnement de nos solitudes éparses, seulement ponctué de faibles éclats plaintifs, pourquoi être venu ? Pour me plaindre ? Bien sûr, que j'en ai envie, mais est-ce le plus important ?
Ça y est : je m'incommode. Tant pis. Je vais écrire quelques emails et tendre la main à qui le voudra bien. En veillant bien à expliquer aux femmes, surtout, que je ne suis pas forcément là pour leur courir après (parce que hétéro blanc cisgenre issu d'une société de dominations infecte, toi-même tu sais). Plutôt connecter des gens et les inviter à une partie de monopoly ou de jeu de rôles sans qu'ils n'aient besoin de se farcir la difficile étape du "bonjour, je peux être votre ami ?" qui pour certains est déjà de trop.
Je vais inviter des timides qui ont l'air de me tourner autour. Les Asperger, notamment, parce que souvent je m'entend bien avec. Les autres le prendront peut-être mal, mais ils doivent bien se douter qu'ils sont assez débrouillards pour ne pas avoir besoin de deux bafouilles de quatre pauvres lignes.
"Et allez ! Te voilà donneur de leçons, pauvre tache !"
Je vous ai déjà dit que je débordais d'un amour bienveillant à mon égard ? Non ? C'est probablement parce que je ne sais pas bien mentir.
"Comme si tu étais sociable. Franchement, redescend."
Non, tu sais quoi ? Je vais le faire. Sans harceler, sans armes ni haine ni violence. Un court message, porte ouverte, main tendue et voilà. Et à jeun ! Jamais écrire en ayant bu, sinon tu vas pondre un roman.
"Comme ce que tu viens de faire ?" Non, pire ! Oui, ça pourrait être pire.
J'avais posé une question, non ? Je me suis encore perdu en route.
"C'est la croix qu'il faut porter quand on a du génie, des pouvoirs cosmiques phénoménaux. Dans un vrai mouchoir de poche. Mais alors la liberté, au lieu de « vous voulez quoi ? Voulez quoi ? Voulez quoi ? ». Devenir mon propre maître !, ce serait encore plus merveilleux que toute la magie et tous les trésors de tout l'univers ! Mais qu'est-ce que je raconte ? Il faut que je redescende sur terre. Ça n'arrivera jamais ! Génie réveille toi mon pote, il faut faire la pause couscous."
Je vais faire comme le génie de la lampe et je vais me contenir. Être bref, succinct.
Comment utiliser ce site ? Mais comme tu pourras le faire en respectant les lois d'Asimov, mon gars ! Ne pas nuire à un être humain, tout ça. Un bon robot comme toi devrais y arriver, non ?
Et il s'inclina avant de s'auto-bâillonner. Il se rendait bien compte qu'il en avait fait trop, mais espérait avoir au moins un peu amusé.
😜 😜 😜 hahahaha vous êtes nombreux sous cette calotte crânienne, mais au moins c'est toi le chef! 😉 😉
Moi aussi je me demandais comment les'introvertis et "handicapés sociaux" divers et variés du site géraient tout cet aspect, et comme toi j'ai vu que le nombre d'inscrits correspond surtout à une légion de lecteurs -suiveurs-chasseurs-cueilleurs!
J'ai rencontré un membre du site six jours après inscription en "vrai" il m'a ouvert les yeux sur pas mal de ces choses: ( merci mon poteau Lorientais)
- les sites de rencontre non payants sont rares et c'en est un
- si on veut rencontrer en irl sans parlotte sur le forum il faut juste le proposer en message privé et ça fonctionne bien
- pareil si on veut juste de l'écrit et pas des rencontres autour d'une activité de groupe ( houuuu le mo 🙄 nde extérieur ce grand inconnu!) 😜
- ben... souvent ce qu'il y a sur le forum ne nous convient pas et c'est pas évident de lancer ou alimenter un sujet donc à chacun de gérer ça
Et comme pour moi ce soir il y a aussi malheureusement le reflet du monde extérieur "jugeant" et "par derrière " qui envoie un message privé pour un de tes posts , et tu te rappelles pourquoi tu ne sors plus que dans certaines conditions... 🙄 violence, violence!
Ah, bienvenue @Edo, ô prosateur réfléchi, réfléchissant, strict ès langues, bâillonné et avide de culture, souffreteux des relations, aux nerfs tendus et aux ris é-nervés !
C'est amusant d'avoir assez d'éclairage sur sa personne et de rester dans des gigues délicates et des objurgations suprêmes... mais n'est-ce pas là justement le sel contradictoire de toute l'existence ? Mh, que ton autoportrait est riche de couleurs et d'exactitudes ! Cependant, et malgré toutes ces lumières d'avance données, et si tu y consens, laisse-moi te poser deux questions :
- Que fais-tu de toutes les choses nouvelles que tu apprends ? Et inclus-tu dans ce processus cognitif des faits et modérations sociales éventuelles, ou des états affectifs plus ou moins patents de tes pairs, ou ne retiens-tu comme exquisité intellectuelle que les choses que le tout-venant ne saurait faire venir dans une conversation ordinaire, comme un chef ne saurait venir dans un bar d'ivrognes pour changer, à la manière d'un néo-Jésus, du pinard en champagne à bulles calibrées ?
- Pourquoi la Belgique ?! Si je t'ai bien lu, ta famille et autres objets périphériques ne semblent te réjouir comme ton contentement l'exigerait... alors quoi, n'as-tu jamais tenté l'exil, l'exploration sauvage définitive, les aventures artistiques extra-chauvines ? Parce que bon, il y a de bons Belges sur ce site, hein, mais pour reprendre un de tes mouvements de bras exécuté avec un air à la fois sérieux, moqueur et désabusé, "toi aussi tu le sais..." ! 😄
P.S. : Tu peux répondre, je n'édite plus, je publie ! 😉
@Mae : Tu arrives à synthétiser les choses, c'est impressionnant. ^^
"Objurgation". Je ne connaissais pas encore. J'aime.
Que faire de toutes ces connaissances ? "La connaissance pour la connaissance", par pur plaisir égoïste, aurais-je répondu il y a encore quelques années, sans doute. Un peu comme "l'art pour l'art", en somme. Mais la rébellion de l'adolescence est passée par là et je cherche depuis à en faire quelque chose... en vain le plus souvent, ce qui me cause surtout du tourment.
Les connaissances sont pour moi comme une nourriture. Petit, j'accumulais "des mégabits de données" par pure gloutonnerie. Ces connaissances accumulées ne sont pas que des choses purement élitistes (ni toujours académiques) : je ne m'enorgueillis pas de savoir plus que le commun des mortels (qui, de toute façon, n'en a généralement cure : ça amuse la galerie au début, mais bientôt la masse se lasse), je me plais simplement à apprendre, à dévorer, à essayer de comprendre, sans trop savoir pourquoi. D'ailleurs, pourquoi s'enorgueillir de quelque chose qui m'est si naturel ? Il n'y a guère que ce qui est acquis par l'effort qui puisse être source de fierté légitime.
J'ai envie, bien sur, de partager les informations accumulées, mais je ne sais guère m'arrêter à temps. J'ai souvent du mal à comprendre que le tout-venant ne trouve pas fantastique et passionnant qu'il existe, par exemple, différents calendriers martiens. Alors, depuis quelques temps, j'essaie de distiller le savoir au compte-goutte, quitte à ronger mon frein. Parfois, j'explose et je déverse le trop-plein... sous la douche, le plus souvent. Elle ne se plaint jamais. Me réciter mes découvertes ou mes réflexions à haute voix m'aide à les analyser, je crois.
Beaucoup de ces savoirs sont des poids morts. Certains sont objectifs uniquement et n'ont aucune portée subjective : par exemple, je peux analyser le langage corporel de deux étrangers qui se parlent, mais si ce sont des gens que je connais trop bien ou si c'est à moi qu'on parle, je n'en suis plus autant capable (et si je regarde trop mon interlocuteur, je ne comprend plus rien et, s'il s'agit de l'élue de mon coeur, aux prémices de la relation, je finis hypnotisé).
Pourquoi la Belgique ? Ah, l'exil ! Une fois, je suis parti vivre un an et demi en Pologne. J'en suis revenu revigoré, mais conscient d'une triste banalité : malgré mes habitudes d'aventurier (40 jours dans les steppes mongoles, par exemple, sont une source infinie de plaisir et de découvertes pour moi, malgré l'absence de sanitaires), je me suis attaché à quelques rochers belges, comme une moule. J'y ai peu d'amis, mais ils me sont précieux. Enfin, j'ai un neveu qui, au fond, partage un quart de mon patrimoine génétique : je me sens obligé envers lui... et sa mère (ma petite soeur) a eu besoin de mon soutien. Maintenant, il a grandi et je lui apprend le chinois avec la bénédiction de sa mère.
Mais certes, je songe souvent à repartir. Seulement, depuis que je suis revenu, j'ai travaillé la terre, j'ai semé et créé un beau jardin en pleine campagne. Les arbres de cette maison familiale sont devenus un peu mes racines. Je les regarde souvent en me disant que ce lieu me manquerait et, juste après, je me dis que je pourrais planter ailleurs et que la vie y pousserait tout aussi bien (quoique : je suis en Hesbaye, où la terre est la deuxième ou troisième plus fertile du monde). Mon âme d'enfant a plus d'attache en Catalogne, par exemple, et mes rêves d'adultes sont plutôt du côté de l'Asie, mais c'est ainsi : je suis revenu récemment, j'ai pris le temps de digérer la vie et je ne suis pas encore tout-à-fait prêt à repartir. À moins d'une rencontre, ou quand dans deux ans j'aurai fini un projet, peut-être...
Profitant de ta sinistre lucidité, une autre question, simple : pourquoi ces "hoi polloi" se lassent-ils donc si vite des incongruités culturelles que tu peux leur présenter ? N'oses-tu d'ailleurs, comme tu l'indiquais tantôt, le distiller avec humour ? Vis-tu, comme avec ton pommeau aqueux, sur le seul mode de la logorrhée ?
Et crois-tu qu'une vie sous la contrainte et l'étouffement comme tu tentes de la mener est une vie réellement faite de plaisirs et d'exaltations ? N'as-tu donc jamais rencontré âme qui tienne le défi de cet infini, de cet apeiron de l'enjouement et de l'exploration anti-académique ? Faut-il donc se dédoubler pour se supporter, s'extraire et s'épandre, ou n'as-tu même jamais tenté le défi de l'écriture pour y déverser les flots ubéreux d'une langue que tu maîtrises outrageusement bien ?
Il m'est plus facile, par écrit, de taper un point d'interrogation. Toute l'affaire est là.
Comme je parviens difficilement à savoir si mon interlocuteur est réellement intéressé ou simplement poli, j'en fais souvent trop.
Et lorsqu'au lieu d'affirmer je pousse une hypothèse ou une piste de réflexion, ils ne comprennent généralement pas que je doute et attend une répartie. Leur silence (ou leur lenteur) me met mal à l'aise et me pousse à enchaîner... jusqu'à les excéder, parfois. Cela n'est jamais arrivé avec des gens plus "vivaces", il me semble (l'année dernière, je traînais parfois avec un aspie et une HP, quand j'avais la chance de les croiser, quel plaisir c'était !).
D'un mutisme qui me fait passer pour froid et réservé, je passe souvent à une exubérance de mots. À mes amis proches (les seuls que je considère comme tels), j'ai demandé de me dire les choses clairement, sans fioritures, ce qui facilite la vie de tous (par ailleurs, la plupart de mes amis sont eux-mêmes plutôt "éveillés", ce qui me permet de retenir mes chevaux sans trop tirer sur le mors). Quand je connais un peu les gens, je m'efforce de ne parler que du domaine qui les intéresse.
Mais avec les nouvelles connaissances, ou ma famille, c'est différent. Avec la famille, c'est comme si j'oubliais, parfois, que je suis différent et dois faire attention à bien communiquer. La confiance de l'habitude me fait perdre l'équilibre appris. Eux-mêmes, d'ailleurs, ont bien du mal à accepter ce "handicap" et ne me ménagent guère que par crainte de se faire "mordre". J'ai une voix puissante et il m'arrive de tonner comme un orage, lorsque j'estime qu'on s'est trop longtemps joué de moi sans que je ne réagisse.
Non, mais sans blague : en haussant un peu le ton, sans trop forcer, j'ai déjà fait trembler des lustres au plafond ! :D Une fois, un môme qui était venu assister à une de mes animations de camp médiéval a commencé à emmerder les autres, à me manquer de respect et à menacer le matériel. Au bout de deux rappels à l'ordre, je me suis redressé pour avoir une bonne colonne d'air et j'ai claironné (poliment) comme un Stentor... il s'est enfuit comme si les démons de l'enfer étaient après lui ! Ses parents m'ont donné raison, ô joie. ^^ Les adultes et enfants ayant assisté à la scène ont eu du mal à s'arrêter de rire, ayant été surpris eux aussi. Bref : non seulement je dois surveiller mon niveau de vocabulaire (pour l'adapter à chacun), retenir mon débit de parole, mais en plus je dois veiller à ne pas mettre une force normale dans ma voix. Oui, c'est épuisant. Mais au moins, ça me permet d'être un bon conteur et de couvrir n'importe quelle classe turbulente sans efforts.
Écrire, je le fais. Mais je ne suis jamais totalement satisfait. En juillet, j'ai écrit 150 pages d'un roman de SF, mais je suis arrêté au moment de tuer un personnage féminin (j'ai du mal à faire du mal aux femmes, fussent-elles virtuelles : mes héroïnes ont souvent la belle vie). Ce mois-ci, j'ai tapé 40 pages d'une aventure préhistorique, mais je sens que mon ton est faux lorsqu'il s'agit de dialogues amoureux (l'un des deux amants, en plus, n'étant pas honnête, ce qui m'est... inconnu). Et puis, il me manquait une péripétie de plus. Je vais la laisser me venir.
Merci pour ces réponses détaillées ! Et comme je ne me lasse point de t'entendre, dis-moi, que valorises-tu dans tes enquêtes médiévales ou SF ? J'ose croire que tu as, toi-même, un appétit immodéré pour ces pans littéraires, n'est-ce pas ?
Oufti ! Ma réponse va comporter peu de verbes, mais une pléthore de noms d'auteurs et d'ouvrages ! xD
SF (par ordre chronologique, à peu près) : du Jules Vernes, des Yoko Tsuno (ainsi qu'un roman de Roger Leloup dont j'ai oublié le titre), des Gundams, un gros paquet de romans de l'univers étendu de Star Wars (de Timothy Zahn surtout... avant le rachat par Disney), les oeuvres complètes d'Asimov, du Werber, le H2G2 de Adams, le cycle de Mars de K.S. Robinson... pour les oeuvres qui m'ont probablement le plus impacté (du coup, Barjavel est hors jeu, je l'ai trouvé un peu fade, sans raison particulière).
Romans médiévaux : les cycles (Argouges, Castelreng) de Pierre Naudin... mais ça doit bien remonter à mes douze ans ! Le cycle arthurien, les contes de samouraïs (ah, les 47 rônins !), les récits de conquistadores... l'Iliade et l'Odyssée, en un sens, même si l'époque n'est pas la bonne.
Ce que je valorise dans ces genres, je suppose, est la nature humaine, qui n'y change pas tant malgré le décalage technologique ou sociétal.
Et puis, l'invitation au voyage !
Voir un ailleurs, sombre ou brillant, fantasmé ou réaliste.
En réalité, ce sont plutôt les romans d'aventures et les quêtes initiatiques qui m'ont bercé, de façon générale. Mais les lister va relever du travail de forçat... je viens de me rendre compte, par exemple, que j'ai lu "l'île sous la mer" d'Isabel Allende en français il y a dix (15 ?) ans, et en espagnol cette année. Le simple fait de changer de langue m'a fait vivre l'histoire d'une autre façon.
Ah, Jules Verne n'est pas sans pouvoir gonfler les petits lexiques des jeunes lecteurs ! C'est heureux de le citer, lui qui semble désormais souvent jeté dans l'ombre des auteurs anglo-saxons.
Une autre question, si tu l'acceptes encore : toi que les micro-ondes mal employés ennuient (@Paradoxchval a des problèmes similaires avec cet engin, à croire qu'ils se liguent contre nos spécificités !) et toi qui vis tant de situations agonistiques, dis-moi donc, pourquoi mets-tu autant l'accent sur l'importance d'un discours vrai, sur la nécessité d'être exact ? D'autant que tu sembles aussi retenir ce principe, autrement exposé, dans tes écrits, par un souci très vertical de cohérence.
À vrai dire, je ne me suis jamais posé la question. Je n'aime pas tout ce qui est faux : le mensonge, la trahison, le non-sens.
Le vrai, le bon, le juste... cela va nous entraîner dans la philosophie. Mais c'est ainsi : je ne supporte pas d'être contraint de mentir (je peux, à la rigueur, le faire par omission) et trouve intolérables les erreurs grossières (ceux de mes profs qui n'acceptaient pas d'être corrigés ont eu bien du mal !).
Je sur-réagis souvent à l'agression, à l'injustice... Petit, je me prenais des coups pour avoir joué au "casque bleu", prenant systématiquement la défense d'individus isolés (ce qui était un peu ridicule vu que j'étais malingre, mais ma "juste colère", à la façon des Grecs, compensait largement toute différence de force ou de taille). Je ne suis pas particulièrement violent de nature, au contraire : c'est d'ailleurs un de mes défauts à l'escrime, j'ai trop souvent tendance à retenir mes coups, à craindre d'y aller franchement. Mais étant né garçon, on n'a jamais véritablement bridé mon désir de justice ou de confrontation. C'est plus tard que le yoga et la méditation sont venus au secours de mon corps qui commençait à souffrir de cette colère contenue et de cette énergie qui souffrait de l'ennui d'être inutilisée. Toutefois, je n'ai pas vraiment perdu ce côté chevalier blanc, je l'ai seulement discipliné.
Il m'arrive, bien sûr, de me tromper... et je fais alors mon mea culpa sans aucune difficulté, pour peu que j'ais des preuves (j'ai parfois l'impression que les autres s'attendent à ce que j'en fasse des tonnes pour m'excuser, car le fait de battre ma coulpe aussi facilement leur semble faux, peut-être). J'ai un peu du mal à comprendre que ce soit aussi difficile pour autrui, même si je l'accepte. Il m'est plus facile de ne pas faire perdre la face à un individu de culture extrême-orientale que de ne pas flétrir l'orgueil d'un Occidental. Si j'applique les mêmes recettes aux Occidentaux, ils n'y comprennent évidemment rien (alors que ça me semble parfaitement naturel, comme si ça avait toujours fait partie de moi) et ne voient pas les sorties honorables que je leur propose.
J'aime les choses précises dans les détails et vagues dans l'ensemble. Je ne peux concevoir qu'on zoome sur la réalité sans adapter son focus, rendant ainsi le monde flou. Pour chaque écrit issu de mon imagination, je fais des recherches, je demanda l'avis d'experts, j'ai autant le soucis du mot juste que de la science exacte et de la psychologie réaliste. C'est fatigant, mais passionnant.
salut Edo. il vaut toujours mieux faire des caisses que de les lâcher.
(tu remarqueras que j'ai attendus suffisamment longtemps pour non seulement tu puisse modifier ton message mais en plus que tu puisse répondre à ceux qui t'ont répondu)
(c'est sympa Verlaine, j'y vais chaque année où il n'y a pas d'épidémie pour faire une marche gourmande)
Tu écris avec beaucoup d'élégance et de clairvoyance. J'ai beaucoup d'admiration pour l'intelligence de soi et des mots. Se connaître, s'accepter, oser.
Bienvenue @Edo
nous avons des choses en communs avec la reconstitution et pour une part de tes écrits de présentation qui me font miroir. J'ai/avais des amitié à Gand et de bons souvenir d'animation au château.
Au plaisir de te lire.
Salutations !
(Contexte de la non-longue-durée-de-rédaction de ce message : il est tôt/tard)
J'aurai deux choses concises à exprimer:
1-Pensée spontanée- Tu as l'air adorable T.T (larmes virtuelles de personnes touchées)
2-Je suis en étude d'art donc probablement artiste, au minimum dans ma manière de percevoir.
PS: qu'il est satisfaisant et même si je l'ose dire ''jouissif'' d'avoir un endroit où un tel mode d'écriture et d'expression est considérer comme normal, appréciable, vivant et presque indispensable à utiliser pour certains.
Bon matin, bonne soirée, bon instant de vie.
Corps dit allemand,
-Nerlinement votre
PPS: à cette heure (ainsi qu'aux autres, je ne me relis point "que de honte!)
PPPS: @Abderian + @Edo = Jdr incroyablement riche = Roman = Silmarillion second du nom 🤘
Puisque mon humble prose pétaradante semble plaire à certains, tout comme Meurisse, "je vais en faire un autre !" (Oui, je fais des références au chocolat, que voulez-vous ? On est toujours un peu le produit de son terroir).
Je vais partager avec vous quelque chose auquel je pensais depuis le jour de mon inscription ici, soit pratiquement une semaine avant mon anniversaire : je déteste les anniversaires.
Oh ! Je ne déteste pas faire la fête, ne m'imaginez pas éternel grincheux , même si j'apprécie de fuir régulièrement la compagnie de mes semblables pour me réfugier au fond de ma grotte. Non, ce que j'exècre (le mot est plus approprié), c'est l'obligation sociale de devoir faire la fête à date fixe, sans aucune raison logique. Ce qui a nourri ma réflexion, je dois bien l'avouer, est que ma propre date ne m'arrange guère : je suis né fin août, il n'y avait jamais grand monde pour répondre à mes invitations, tout le monde est encore en vacances à cette date, dans mon hémisphère.
Car, enfin, qu'est-ce qu'un anniversaire ? Quel est l'intérêt de fêter le fait qu'un individu ait survécu à une révolution supplémentaire de la Terre autour de son étoile, une de plus depuis 4,543 milliards d'années ? Quel exploit réside dans cette survie et mérite d'être célébré, à l'ère de la pénicilline, dans un pays riche où chacun (sauf exceptions révoltantes) dispose de la sécurité sociale et des supermarchés ? Ce n'est pas comme s'il fallait encore chasser son mammouth et arpenter une toundra glacée peuplée de prédateurs ! De plus, à cette époque, ils ne fêtaient pas leurs anniversaires.
Faute de calendrier, me direz-vous ? Non ! Le concept actuel des anniversaires est un héritage direct de la noblesse romaine. Un truc pas trop con, au départ : on faisait des cadeaux à l'empereur pour éviter de se retrouver avec une dague plantée dans le dos ou au milieu des fauves du cirque. Puis, le riche romain s'est mis à faire des cadeaux à sa femme, histoire de lui faire oublier son statut de sous-humain en tutelle perpétuelle, et à ses amis histoire d'éviter de se retrouver avec une dague plantée dans le dos (oui, le concept d'amitié est un peu lâche, chez les nobles romains). Et un jour, on s'est dit que c'était une coutume sympa et que tout le monde devrait faire pareil.
Sauf que pour moi, la probabilité que mon dos rencontre la lame effilée d'une dague est quand même assez faible. Quant aux fauves, c'est carrément fantasmagorique ! À la limite, une épée dans la tête, pourquoi pas (j'ai deux fines cicatrices sur la tempe gauche pour en témoigner, deux jours où mes élèves ont été rapides sans avoir assez de maîtrise et où je devais être un peu fatigué).
Cette année, j'ai eu la présence d'esprit de supprimer cette date fatidique de mes réseaux sociaux : le bon-heur ! Le calme ! Personne ne s'en est souvenu, en dehors de ceux confinés avec moi et qui, du coup, ont quand même réalisé un gros gâteau au chocolat (deux étages, le machin !). Nous sommes allé chercher une de mes grands-mères pour ne pas qu'elle reste toute seule chez elle et puisse nous aider à vider des bouteilles d'alcool. Et le jour avant, nous sommes allé chercher notre étudiante étrangère annuelle (celle de cette année est Japonaise et présente un intérêt marqué pour la pâtisserie, les châteaux, le jambon italien et la bière trappiste). Petit comité, peu de gens pour me souhaiter quoi que ce soit, pas de faux-semblants : presque parfait.
Pourquoi presque ? Parce que ce que je n'aime vraiment pas, au fond, au delà de la date imposée (Car - merde ! - Je fais la fête quand je veux, d'abord ! Je n'ai pas besoin d'une excuse pour me bourrer la gueule et me remplir la panse !)... ce sont les félicitations, les voeux, les formules. Que suis-je censé répondre ? Merci ? Merci de quoi ? De respecter une convention sociale ? Mais je vous en prie, je n'y suis pour rien. Ne me félicitez pas pour ma naissance, c'est ma mère qui a fait pratiquement tout le travail.
Dans un autre registre, je me sens mal à l'aise de souhaiter la bienvenue à quelqu'un. Tu viens, tu poses tes fesses dans mon groupe et puis c'est tout. Il ne m'appartient pas de légitimer ta présence (je m'accorde le droit de te rendre illégitime plus tard si tu t'avères être un(e) enfoiré(e), na !) ni d'émettre un jugement sur toi sans te connaître. Je suis de toute façon trop bête socialement pour ça, alors discutons et je finirai bien par voir si on s'entend ou pas. Pourquoi souhaiter la bienvenue ? T'es un humain, libre et théoriquement doué de raison, comme moi. Viens et c'est tout.
On se dit bonjour, on papote éventuellement, l'affaire est faite.
Et si un jour on se perd de vue et qu'on ne se revoit pas avant dix ou vingt ans, rassure-toi : tu seras toujours mon ami si tu l'étais quand nous nous sommes quittés. Je peux très bien ne pas donner de nouvelles pendant une décade, mais t'accueillir à bras ouvert si un jour tu viens à moi. C'est mon côté nomade préhistorique : si un jour tu reviens du fin fond de la steppe, tu pourras toujours dormir près de mon feu. Je m'attend, naturellement, à pouvoir faire pareil (même si je comprend que le commun des mortels ne raisonne pas de la sorte).
Et si un jour tu as besoin de quelque chose que je peux te donner sans que cela ne me nuise de trop, je te le donnerai de bon coeur, sans rien attendre en retour. Le don sans contre-don. Ou avec un contre-don hypothétique, dans un futur lointain, peut-être à une autre personne que moi. Parce que pour moi, les conventions sociales sont le plus souvent inutiles (je les apprend par contre avec la plus grande rigueur, afin de ne pas heurter la sensibilité des humains autour de moi - avec une efficacité toute relative, car ce n'est pas parce qu'on connaît la théorie qu'on sait la mettre en pratique).
Parmi les gens que j'aime, il y a des gens désespérément normaux et d'autres plus fous. Il n'y a pas si longtemps, une personne que j'apprécie, sans pour autant la considérer vraiment comme un ami (nous ne nous connaissons que de vue, mais il ne faudrait sans doute qu'un peu de temps pour que nous soyons de véritables amis, l'alchimie étant palpable), est venue me voir et m'a tendu un casque en me demandant mon avis d'expert :
- Selon toi, est-ce que c'est bon pour le treizième siècle, ça ?
- Hmm. Un spangenhelm viking qui a évolué... casque normand du douzième à la fin du treizième siècle. C'est tout bon pour les Croisades, mon frère !
- Si c'est bon, je te le donne. Je change d'orientation, je préfère être artisan que combattant.
Cette personne, qui visiblement pensait comme moi que les biens matériels n'ont que peu de valeurs et que les liens sociaux ne sont pas si conventionnels que ça, venait de me faire un cadeau à plus de 200€ (mais sa valeur, pour moi, est bien plus grande). Ce n'était pas mon anniversaire, mais c'est sans doute le plus beau cadeau qu'on m'ait fait cette année là. Et le plus beau de tout : il était fait sans calcul ni obligation sociale.
Celà n'a rien à voir, mais il me vient un autre souvenir heureux :
La nuit précédent la réception du casque, ayant fuit (en zigzaguant un peu dans le noir) une beuverie organisée par un copain pour fêter la naissance de sa fille, je m'étais couché dans la tente que je partageais avec quelques Liégeois. Un "compère" se coucha dans la tente peu après et me tint des propos qui me semblèrent intolérables : il m'assurait que le consentement d'une humaine n'était pas absolument nécessaire pour un simulacre de reproduction et qu'elle pouvait même apprécier d'être ainsi dominée contre son gré. Ne pouvant trouver d'arguments pertinents, j'estimai que mon bouclier sur sa face constituait, en soi, une argumentation suffisante. Dont acte : ceux qui étaient assis à l'extérieur de la tente me virent, à travers l'entre-bâillement de la tente, ramper totalement nu jusqu'au gredin et le maraver à grands coups de rondache en lui demandant s'il appréciait. Il convint rapidement de la justesse de mes arguments et je me couchai avant de m'endormir du sommeil du juste. Le capitaine du jeune freluquet, qui avait assisté à la scène de l'extérieur (et qui, donc, avait vu mes fesses, bien que je n'ais pas la prétention d'y voir un lien de cause à effet), donna raison à mon jugement et à ma sentence.
Ce fut certainement mon plus beau weekend depuis longtemps.
[Mais c'est super, ça ! Tu vas passer pour un alcoolique bagarreur, maintenant ! J'en ai marre de servir de conscience à un demeuré pareil ! C'est décidé, j'me barre !]
@Edo, l'idée de bienvenue n'est pas le témoignage d'une morgue quelconque ou d'une supériorité des anciens sur les modernes, ou des encroûtés sur des contemporains : la bienvenue est l'idée totalement horizontale d'un groupe déjà virtuellement constitué qui collégialement indique d'une personne supplémentaire ne nuira en principe ni à ses ressources ni à ses aspirations ni à son identité. C'est donc le fait non pas d'accepter par un bon-vouloir un peu sorcier ou un peu dirigiste, mais l'amicale acceptation que, dans un monde groupusculaire, ceux qui quittent ou visitent d'autres tentes, d'autres villages, d'autres tribus, d'autres fora, peuvent librement explorer les partenaires humains qu'il ou qu'elle vient de rencontrer.
C'est du moins l'idée d'un accueil humaniste : cela ne signifie pas bien sûr que la "bienvenue" ne soit pas celle d'une hiérarchie ou d'un protocole... Le bizutage à ce titre en ferait partie.
Ergo, on peut tout à fait considérer des phénomènes sociaux selon plusieurs perspectives, et ce n'est pas la fréquence d'une expérience qui doit faire l'unique définition d'un terme.
(Mes bienvenues à moi sont plutôt comme des encouragements...)
A se sentir à l'aise, enfin, c'est ce à quoi j'aimerais participer quand je souhaite la bienvenue...
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