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- Les rencontres de l'esprit critique. toulouse. 18 sept.
Le REC est un Festival d'éducation populaire dédié à l'esprit critique.
Assistez à un programme d'animation pensé pour toute la famille, avec des tables rondes, des expositions, des ateliers ludiques et pédagogiques qui vous apprendront à douter des informations qui vous entourent, ainsi que de vos propres certitudes ! 30 intervenants.
Entrée gratuite, avec contribution libre au profit de l'association "Tout le monde contre le cancer". Il faut tout de même réserver sa place.
18 SEPTEMBRE 2021. DIAGORA, TOULOUSE-LABÈGE.
http://www.rec2021.com/
Le programme me semble fort intéressant ! Dommage que j'y suis loin... :s
D'autant plus dommage que "l'esprit critique", ça me parle grave !!
Bon, je viens de recevoir un mail du forum de mon réseau local de recherche d'alternative, qui parle de cette manifestation "scientifique". Je partage, c'est très long mais asses édifiant, sur la manipulation du discours scientifique par les firmes.
L'adhérente qui s'exprime sur le forum est une scientifique que je connais personnellement, c'est une personnne particulièrement engagée bien longtemps engagée dans des pratiques alternatives. Elle évoque son scepticisme par rapport aux intervenants de cet événement. Elle indique que nombre d'entre eux (pas tous) sont cités dans le livre "les gardiens de la raison : enquête sur la désinformation scientifique", écrit par Stéphane Foucart et Stéphane Horel (journalistes au Monde) ainsi que Sylvain Laurens (sociologue qui a étudié l'évolution du mouvement rationaliste), paru l'an dernier aux éditions de la découverte. Or ce livre explore les nouvelles frontières du lobbying et de la manipulation de l'autorité de la science à des fins d'influence. Elle considère que différents youtubers adeptes de vulgarisation scientifique qui interviendront à cet événement font de la désinformation bien plus que de l'information. C'est le cas sur les pesticides par exemple, où leur discours sert clairement les firmes agrochimiques et est en décalage avec l'état de l'art des connaissances scientifiques.
Elle partage d'abord la 4e de couverture du livre
Les gardiens de la raison
Enquête sur la désinformation scientifique
Stéphane FOUCART, Stéphane HOREL, Sylvain LAURENS
Les années 2000 ont vu déferler les mensonges des industriels du tabac, des énergies fossiles ou des pesticides et leurs études commanditées dissimulant la dangerosité de leurs produits. Explorant les nouvelles frontières du lobbying, cette enquête dévoile les stratégies de manipulation qu'emploient désormais ces « marchands de doute » pour promouvoir leur « bonne » science et s'emparer du marché de l'information scientifique.
Leur cible privilégiée n'est plus seulement le ministre ou le haut fonctionnaire. Aux aguets sur les réseaux sociaux, des agences spécialisées visent le professeur de biologie de collège, blogueur et passeur de science, le citoyen ordinaire, le youtubeur, le micro-influenceur. Instrumentalisés pour propager des contenus dégriffés, les amateurs de science sont transformés en relais zélés des messages de l'industrie et en viennent à se considérer comme des gardiens de la raison.
Parmi ces fact-checkers, vérificateurs d'informations autoproclamés, peu savent qu'ils amplifient des éléments de langage concoctés par des officines de relations publiques. Une poignée d'intellectuels et de scientifiques, en revanche, participe sciemment à la réactualisation, autour de la science, de tout le crédo conservateur. Un projet politique volontiers financé par l'argent des industriels libertariens, et qui porte la marque de leur idéologie anti-environnementaliste et antiféministe.
Elle partage ensuite l'article du Monde qui présente le livre, en y conservant le droit de réponse de lecteurs à la fin.
« C'est la possibilité même de la diffusion de la vérité scientifique auprès du plus grand nombre qui se trouve désormais attaquée »
Dans « Les Gardiens de la raison », à paraître le 24 septembre, dont nous publions des extraits, nos journalistes Stéphane Foucart, Stéphane Horel, et le sociologue Sylvain Laurens, explorent les nouvelles frontières du lobbying et les stratégies des firmes pour instrumentaliser le savoir.
Par Stéphane Horel, Stéphane Foucart et Sylvain Laurens
Publié le 22 septembre 2020 à 06h30 - Mis à jour le 29 septembre 2020 à 16h03
Bonnes feuilles. « Beaucoup a déjà été écrit sur la capture et l'instrumentalisation de la science, à des fins économiques et politiques, par les grandes firmes. Plusieurs livres et des dizaines d'articles académiques et d'enquêtes journalistiques ont montré que les industriels du tabac, des pesticides, du plastique ou du pétrole fabriquent le doute sur les sujets scientifiques qui les affectent sur le plan commercial. [...] Si nous avons décidé d'entreprendre ensemble un nouveau livre malgré cette bibliographie abondante, c'est parce que nous sommes aujourd'hui témoins d'évolutions rapides et inédites. A nos yeux, un degré supplémentaire a été atteint dans la manipulation de l'autorité de la science à des fins d'influence.Les années 2000 ont été le décor du lobbying de ces "marchands de doute" et de leurs études sponsorisées dissimulant les dangers de leur chimie, de leurs sodas, de leurs gaz à effet de serre. Mais elles furent aussi, sans nul doute, celles du grand dévoilement. Les procès faits à l'industrie du tabac à la fin des années 1990 ont permis la mise en ligne de millions de documents confidentiels révélant les stratégies de leurs cabinets de relations publiques. Ironie de l'histoire, c'est l'important travail de sensibilisation de l'opinion publique et de diffusion de ces informations par des chercheurs, des ONG et des journalistes qui a précipité la mutation et l'accélération des formes de manipulation de la science par le secteur privé. L'industrie s'est adaptée à cette vague de scandales et de documentation de ses actes. Ce que nous explorons dans ce livre, en somme, ce sont les nouvelles frontières du lobbying et les degrés insoupçonnés de raffinement qu'atteignent désormais les stratégies des firmes pour défendre leurs intérêts en instrumentalisant le savoir.
« Nous assistons à un détournement des logiques mêmes de fonctionnement d'un espace public reposant sur un idéal de vérité »
Comme ces dix dernières années l'ont montré, ce mésusage de la science n'a pas cessé sous l'effet de la dénonciation de ses effets pervers. L'usage de l'autorité scientifique est vital au maintien de pans entiers de l'industrie : c'est donc la possibilité même de la diffusion de la vérité scientifique auprès du plus grand nombre qui se trouve désormais attaquée. Il ne s'agit plus seulement de commanditer des études à publier dans les revues savantes pour influencer le décideur public tenté d'interdire un produit. L'enjeu consiste maintenant à prendre position dans l'espace de la médiation scientifique, dans ces lieux où l'on fait la promotion de la science et de son esprit auprès des citoyens, parfois avec l'aide des pouvoirs publics. Prendre position, mais aussi possession. Les arguments de l'industrie étaient parés des atours de la science, ils sont maintenant dissimulés derrière une défense de la science comme bien commun. Chacun a entendu ces affirmations dans le débat public : être contre les pesticides dans leurs usages actuels, interroger certains usages des biotechnologies, critiquer l'industrie du nucléaire, c'est être "contre la science", c'est verser dans l'"obscurantisme". La stratégie des marchands de pétrole, de plastique, de pesticides et d'alcool consiste désormais à dire ce qu'est la "bonne" science. De ce fait, nous n'assistons plus seulement à un dévoiement de l'expertise scientifique, mais à un détournement plus profond des logiques mêmes de fonctionnement d'un espace public reposant sur un idéal de vérité.
Réseaux sociaux et citoyens ordinaires
Les firmes s'emploient à faire passer leur matériau de lobbying scientifique pour l'état de la science. Elles veulent voir leurs études validées, agrémentées d'un coup de tampon officiel. Voire financées sur fonds publics. Mais elles ont aussi besoin de disséminer leurs informations et de recruter des défenseurs, parfois à leur insu. Cherchant sans cesse l'aval d'acteurs de terrain, les stratèges de l'industrie ne s'encombrent d'aucun scrupule, embarquant au passage la réputation et le prestige de petites associations qui ont, pendant des décennies, défendu l'éducation populaire à la science et la médiation scientifique avec autant de patience que de conviction. Tel a été le destin de l'Association française pour l'information scientifique (AFIS), dont il sera longuement question dans ce livre. Cette héritière du mouvement rationaliste proclame promouvoir la science et défendre son intégrité. Elle a pourtant été la première importatrice du climatoscepticisme et d'autres mensonges sponsorisés par de grands groupes états-uniens. Mais ceux qui relaient les messages des firmes et de leurs consultants n'ont pas toujours conscience de ce qu'ils font. Et c'est justement là l'une de ces nouvelles stratégies furtives concoctées par le marketing digital. Pour certaines agences spécialisées dans la manipulation des réseaux sociaux, le nouvel horizon du lobbying scientifique est le citoyen ordinaire, le micro-influencer, comme dit le jargon du métier. Transformé en "relais de terrain", il diffuse des argumentaires conçus et façonnés par d'autres. Défense du climatoscepticisme au nom de la libre expression, antiféminisme au nom des soi-disant "découvertes" des biologistes évolutionnistes ou des neurosciences : le micro-influencer dissémine et partage sur les réseaux sociaux une prose rédigée par une poignée d'intellectuels de campus convertis aux mots d'ordre ultralibéraux et libertariens. Les idées rationalistes faisaient partie des fondamentaux de la gauche et associaient la science au progrès ; elles sont aujourd'hui utilisées pour étouffer tout mouvement social qui tenterait d'employer les armes de la science pour argumenter.
L'idée consiste à prendre appui sur l'autorité prêtée aux scientifiques pour reformater tous les étages du débat public
La description de ces phénomènes risque de choquer des engagements sincères, de heurter ceux qui donnent de leur temps pour faire progresser l'idéal scientifique auprès de différents publics. Car les simples amateurs de science, aussi, sont enrôlés dans cette entreprise de propagande. Dans l'écosytème de la tromperie modern style, la cible privilégiée des influenceurs n'est plus seulement le ministre ou le haut fonctionnaire de la Commission européenne, mais le professeur de biologie de collège, animateur d'un "café-science", ou l'agronome éclairé, passeur de savoir sur son blog. Ayant pris conscience que leur monde était désormais traversé par ces ruses retorses, certains se plaignent de la récupération de leurs idées à des fins mercantiles. Ainsi, des animateurs de chaînes YouTube ou de blogs scientifiques ont déjà eu la mauvaise surprise de voir leurs logos repris sur des plaquettes de think tanks financés par le secteur privé. Autre circuit de transmission, des éditeurs universitaires et des agences de presse diffusant des informations scientifiques sont rachetés par des grands groupes privés. En parallèle, des associations "à but non lucratif", en fait financées par l'industrie, mettent en selle des citoyens "ordinaires" qui demandent à leurs députés de prendre leurs décisions politiques sur la base de preuves scientifiques. L'idée consiste à prendre appui sur l'autorité prêtée aux scientifiques pour reformater tous les étages du débat public. Une grande bataille pour le contrôle de l'information scientifique est bel et bien en cours.
Matière prête-à-l'emploi
Difficile, désormais, de se servir de la science sans y ajouter un emballage vertueux ou philanthropique : désintéressé en apparence. Alors, on peut prétendre oeuvrer pour la défense de la science dans l'espace public. Des amateurs de science sous perfusion de l'industrie réclament l'établissement de centres fournisseurs de matière scientifique prête-à-l'emploi pour les journalistes, à l'image du Science Media Centre britannique. Voire de hautes autorités chargées de contrôler la diffusion des informations sur les organismes génétiquement modifiés (OGM), le nucléaire ou les produits chimiques. Ce type de stratégies, qui consiste à prendre position au plus près du secteur public de la recherche et de la santé, va bien au-delà d'une manufacture du doute. Les lobbyistes du secteur privé sont ainsi transformés en auxiliaires permanents mais intéressés de la science, de la vérité et du bien commun. Si nous n'avons pas encore atteint le stade orwellien d'un ministère unifié de la Vérité, voilà déjà les brigades du Vrai qui entrent en action. Les années 2020 seront résolument celles des fact-checkers autoproclamés, vérificateurs d'informations et chasseurs de rumeurs. Au-delà de cet accaparement des lieux et des acteurs de la médiation scientifique, c'est aussi une véritable capture du langage qui est en cours. Au fil d'une dialectique passive-agressive incessante, les mots et concepts inventés pour décrire ces stratégies sont retournés à l'envoyeur. Ce sont les journalistes et les militants écologistes, et les chercheurs qui les ont analysées, que les accusés tentent de marquer du sceau de l'infamie en les qualifiant à leur tour de marchands de doute et de diffuseurs de "fake news".[...]
Les brigades des gardiens autoproclamés de la science comptent dans leurs rangs scientifiques, intellectuels, sociologues, journalistes, étudiants, enseignants, blogueurs, amateurs de science et trolls des réseaux sociaux. Beaucoup sont de bonne foi quand ils répercutent et amplifient des éléments de langage concoctés par des officines de relations publiques, sans percevoir qu'ils participent à un projet politique dont la nature et la portée leur échappent. Peu savent que l'argent de l'idéologie libertarienne contribue à sa diffusion. Ce qui se joue dans les pages qui suivent ne concerne pas seulement les controverses sociotechniques sur le glyphosate, les OGM, le nucléaire ou les pesticides. Si enjeu il y a, c'est bien celui de la réactualisation, autour de la science, de tout le credo conservateur. »
Stéphane Horel, Stéphane Foucart et Sylvain Laurens
Les Gardiens de la raison, par Stéphane Foucart, Stéphane Horel et Sylvain Laurens (La Découverte, 368 p., 22 €).
Droit de réponse
« Reprenant les "bonnes feuilles" d'un ouvrage à paraître aux éditions La Découverte, Stéphane Foucart, Stéphane Horel et Sylvain Laurens affirment textuellement dans les colonnes du Monde daté du 22 septembre 2020 que l'Afis (Association française pour l'information scientifique) a été "la première importatrice du climatoscepticisme et d'autres mensonges sponsorisés par de grands groupes états-uniens".
L'Afis, dont la crédibilité et la rigueur sont ainsi mises en cause, tient à souligner que rien ne vient prouver cette affirmation, et que tout indique qu'elle est fausse. Les thèses climato-sceptiques étaient déjà publiées et débattues dans les médias français, y compris dans Le Monde sous la plume de Claude Allègre le 28 octobre 2006, avant que la revue de l'Afis ne publie en janvier 2008 un article de Charles Muller exposant ces thèses. Cet article était en réalité inclus dans un dossier qui donnait toute leur place aux observations et conclusions portées par le GIEC (dans l'introduction du dossier et sous la plume de Michel Petit, représentant français dans cet organisme).
Il est donc manifestement faux que l'Afis a été "importatrice du climatoscepticisme" : elle n'a fait que rapporter les arguments d'un débat suscité ou importé par d'autres. À chaque fois qu'elle évoque le sujet du réchauffement climatique, l'Afis le fait en présentant avant tout le consensus scientifique sur le sujet, tel que récapitulé dans les travaux du GIEC. Enfin, l'Afis est une association de bénévoles dont les comptes sont publics, consultables en ligne, et chacun pourra constater qu'elle est indépendante de tout "grand groupe états-unien" ».
Bon, là, on est dans un gros débat. Je vais d'abord donner mon point de vue sur ce festival puis extrapoler sur les bisbilles entre science et alternatives, parce que l'enjeu est important.
Je suis loin de connaître tous les intervenants de ce festival mais ceux que je connais, j'aime bien ce qu'ils font, ce qu'ils racontent et souvent comment ils le racontent. Des vulgarisateurs qui font bien leur boulot. Du coup, puisque se sont des rencontres, beaucoup de gens différents y seront. C'est donc possible ce que certains ne soient très clairs. Ce serait intéressant de savoir qui en particulier est visé.
En fait, beaucoup des vulgarisateurs, zététitiens et autres scientifiques que j'écoute, ils seraient d'accord en gros avec le long texte que tu as posté, @Ambre31. Et ils se posent collectivement ce genre de question.
Hier nuit, il y a eu la nuit de la zététique et de l'esprit critique, 12h de débats (j'ai pas encore tout vu) entre vulgarisateurs de plutôt à très militants et bien différents, je les trouve plus qu'intéressants. Et ils sont tous indépendants, ce sont des sceptiques qui se placent entre les méchants propagandistes de la techno-science et les gentils propagandistes alternos.
Science versus alternative. Déjà, il y a La science, où en sommes-nous des connaissances, et il y a tout le commerce qui se fait avec ainsi que la propagande scientiste relayée partout. Et puis il y a "les alternatives" et tout le commerce qui se fait avec ainsi que la propagande du "bien-être". Et le combat sur le net est violent.
Prenons l'exemple des pesticides. J'ai effectivement vu Higiène Mentale en parler, en tout cas d'un article qui dénonçait la présence de pesticides dans les céréales, repris par tous les médias. Or, il s'est avéré que les chiffres mentionnés ne prenaient pas en compte le seuil de tolérance à ce pesticide. Dans les céréales, c'était presque rien en fait. Il s'est avéré que c'est un lobby du bio qui avait écrit l'article. Je ne dis évidemment pas que les pesticides sont pas dangereux. Je dis que la manipulation et le charlatanisme y vont de tout côté.
Dans la nuit de la zététique, il y avait un médecin vulgarisateur qui disait qu'il n'y avait qu'une médecine, la Médecine, celle qui marche, peu importe qu'elle soit conventionnelle ou alternative, on fait des progrès partout. Et les autres soignants étaient d'accord pour dire que la médécine était devenue trop mécaniste et qu'une approche holistique, c'est-à-dire qui prend en compte le global du malade, son histoire, son moral, etc, était plus efficace. Comme l'effet placebo de l'homéopathie qui est renforcé par l'écoute et la prise en compte du récit du patient. On est loin des gens influencés par big pharma.
Moi, je suis content quand un débunker prouve que tel machin du "bien-être" vendu super cher, ça sert à rien. Qu'une interne aux urgences s'amuse à faire un travail de journaliste pour montrer que tel gourou-vendeur-de-bien-être du web sort de boite de commerce, ou untel qui m'a enfin appris tout ce qu'il y avait à savoir sur l'homéopathie, etc.
Là, on est dans un débat d'idées prégnant, récurrent et sans fin chez les alternos. Mais je reste persuadé que la science en tant que connaissances toujours renouvellées doit nous aider à prendre des décisions sur notre santé, en connaissance de causes et d'effets. Et dans ce fatras d'infos sur le net, je préfère souvent celles qui citent leurs sources, font la part des choses, militent pour le partage du savoir, restent ouverts à la contreverse et que parce qu'il sont militants, maîtrisent leurs sujets. Des gens qui seront à ce festival et qui seront, j'en suis sûr, ouverts à ce genre de question.
En relisant mon post, je me demande si j'ai été claire en parlant du forum dont je parle,puisque je parle de "recherche d'alternative" et qu'ensuite je parle d'une scientifique. Il s'agit d'un collectif de citoyens développant des pratiques alternatives (et toujours en recherche d'autres alternatives) et parmi eux une citoyennes qui est aussi chercheuse en sciences dures.
Il ne me semble pas qu'elle oppose ici l'aternative et la science, ni qu'elle incremine les vulgarisateurs. Il me semble plutôt qu'elle appelle à avoir un regard critique sur ce qui se positionne comme scientifique et en particulier comme se revendiquant d'un "esprit critique". Et effectivement ces deux sous-entendus étaient liés pour moi à cette événement. J'ai appris pourtant que toute conférence scientifique se cara terise par son caractere payant, les universités n'ayant que tres peu de moyens. Un événement gratuit, est donc financé par quelqu'un, cela peut déjà donner une indication et éveiller notre regard critique sur cette événement, autant d'ailleurs que sur toute " résultat scientifique récent". En effet, je reste pour ma part sceptique face à LA science, qui prétend détenir LA vérité, alors qu'elle n'est qu'un construit possedant nombrr de failles, qu'elles soient académiques ou liées aux financements (perte des financements publics dédiés a un laboratoire en faveur de financements dédiés a un objet de recherche en particulier, repondant à une politique publique ou privée).
La zététique est en fait un monde que je ne connais pas.;le mot deja est étrange. Ce que j'ai lu parle de doute (mais la recherche est en soi basée sur le doute)... Est ce une critique de la science enfermée dans son monde ?
Elle ne l'est pas toujours, de plus en plus de recherches sont participatives et actives, sous toute une panoplie de variations.
Et bien sûr il y a les courants critiques au sein de la recherche.
La zététique est elle alors une critique de la recherche, hors la recherche, et a la fois une vulgarisation ?
Et je suis tout a fait d'accord sur la necessité d'avoir un esprit critique sur tout propos, et notamment émanant d'une personne ou d'un groupe quels qu'ils soient et bien sûr y compris de courants alternatifs (même si a priori ils sont ouverts a la controverse par principe). C'est la raison pour laquelle, citer des sources est certes un gage de confiance mais un autre est a mon sens l'expression du positionnement du propos. En épistémologie on parle de subjectivité affirmée du chercheur. Expliciter d'où l'on parle permet a l'auditeur de mieux comprendre la subjectivité éventuelle du propos. Et les approches croisant les perspectives sont gages d'une meilleure compréhension, plurielle de l'objet.
Alors deux infos,
D'abord je me suis trompée sur l'identité de la personne, qui porte le meme prénom que la X scientifique que je connais. Je n'ai aucune autre information sur sur la personne qui a publié ce post sur le forum, en dehors du fait qu'elle est adhérente a une asso qui offre entre autre de nombreux circuits-courts.
Je lui ai demandé si elle avait les noms de intervenants cités dans le livre et les voici :
THOMAS C. DURAND - Chaîne "La Tronche en Biais"
SAMUEL BUISSERET - Chaîne "Mr. Sam"
NATHAN UYTTENDAELE - Chaîne "le chat sceptique"
ROMAIN MEUNIER - Auteur, Ebbh.fr
Bon, c'est ultra-complexe @Ambre31.
J'ai écouté ce que disent des journalistes France Inter sur le bouquin en question. Il a l'air très bien au sujet de l'idéologie d'une science pure relayée par les médias et les vulgarisateurs. Mais il parle de la zététique comme un front commun de zététiciens. Hors, c'est plein de gens différents voire qui s'opposent sur certains sujets ou certaines pratiques. Et c'est vrai que beaucoup sur tweeter qui se revendiquent zététiciens se prennent pas pour de la merde et dénigrent les croyances. Ce qui pour beaucoup d'autres (plus sérieux) donnent une mauvaise image de la zététique. Comme partout, il y a des gens qui parlent beaucoup et prennent de la place et il y a des gens qui pronent l'humilité.
Donc on parle de guéguerre entre zététiciens, de guerre entre La science et le scientisme, de guerre entre savoir académique et savoir alternatif. C'est un merdier.
Et puis ce livre parle de gens qui seraient payés par des lobbys pour propager de la désinformation. Ce qui est évidemment réel et courant.
Mais les noms cités plus haut (sauf le dernier que je ne connais pas) sont totalement indépendants. Thomas Durand est salarié de son asso pour la diffusion de l'esprit critique (lui, c'est vrai, à un côté vindicatif mais il n'aime pas les charlatans. En tout cas il est souvent obligé de répéter qu'il n'est affilié à aucun labo ou autre lobby, il refuse régulièrement des sous qu'on lui propose).
Mr Sam, c'est un ancien conspi déconverti qui étudie de son côté et nous délivre ce qu'il apprend, Nathan est un prof de statistique. Ils sont tous les deux payés par la contribution de leur abonnés. Et ils font partie de ceux que j'aime bien écouté et oeuvrent pour l'apprentissage de l'esprit critique. Du coup, j'ai un peu du mal à rester objectif mais un truc m'énerve dans cette histoire.
Je suis d'accord avec toutes tes remarques sur l'épistémiologie et ces gens sont très attachés à tout ça.
En fait ce livre vise beaucoup plus les influenceurs et les lobbys qui polluraient par ruissellement les délivreurs de savoir. Ok.
Mais énormément de vulgarisateurs se battent contre ça, en parlent, nous engagent à être prudents face aux études scientifiques et de leur relai dans les médias, etc.
En fait ce débat met le doigt sur les dérives scientistes et sur les dérives des alternatives.
Moi non plus je n'aime la science qui se prétend garante de La Vérité, c'est ça qu'on appelle le scientisme, c'est sa définition.
J'aime la science qui dit : dans l'état actuel de nos connaissances, nous pouvons dire que...
Or, sous prétexte de tout remettre en question, beaucoup de gens prennent du recul avec le savoir académique (ce que je comprends) mais sont prêt à adhérer à des croyances pas bien malignes. Et ça me fait peur.
Sur le financement de cette rencontre, c'est sponsorisé par des assos, des mutelles, et des trucs que je connais pas. Pas beaucoup d'infos là-dessus.
En tout cas, je ne pourrais pas être là-bas et chuis un peu dégoûté parce que ça à l'air bien intéressant.
Merci @paradox d'avoir fouillé le sujet et nous avoir fait part de tes conclusions. Ces gueguerres montrent bien qu'il y a matière à débat, et c'est tant mieux si ces débats s'expriment. (A moins que ces débats ne perdent une énergie qui seraient utile ailleurs ;-().
Je reste sur ma posture épistémologique de considérer qu'il n'existe pas une réalité mais une multitude de perspectives qui donnent une appréhension petit a petit plus complète d'un objet, quand on sait qui parle, d'où il parle, ses valeurs et ses objectifs. Or on ne sait que rarement tout ça 🙂. Donc cela confirme a mes yeux la nécessité de "penser par soi-même" (n'est-ce pas @zozotte 🙂) et de se construire sa propre (et unique) compréhension des choses, dans un esprit critique éternellement renouvelé, avec tous, y compris les critiques et les critiques des critiques...
Et ne soies pas désolé @paradox, de toutes façons l'événement affiche "complet".
D'accord avec ta conclusion @Ambre31, et je pense que ce genre de rencontre peut aider. D'ailleurs, tu y vas ?
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