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Sachant tout juste à quel point les humains sont naturellement diversifiés, j'ai envie de vous proposer ce fil comme un jeu d'équipe.
Chacune des personnes participant pourrait décrire ce qu'elle connaît de la diversité dans un domaine du fonctionnement humain, puis donner des précisions sur un détail en particulier, voire son cas personnel.
Devant l'immense richesse de possibilités, je ne m'en sortirai pas tout seul, et j'aurais besoin d'un maximum de volontaires.
Pour simplifier un peu : chacun = chacune.
Je veux bien commencer avec un très très gros morceau : la sensorialité.
Chacun son nombre de sens, chacun sa liste de sens, chacun ses fonctionnements de sens, chacun ses éventails de ressentis, chacun ses sensibilités, chacun ses efficacités des mémoires sensorielles, des imaginations sensorielles, chacun son vocabulaire sensoriel.
Tout petit (petit) détail : la perception des couleurs dans la vue :
- fonctionne avec des cellules en forme de cône dans les yeux
- la plupart des personnes sont trichromates, trois types de cônes, pour capter les couleurs autour du rouge vert et bleu
- les daltoniennes, avec déficiences ou absence d'un ou deux types de cônes
- 6 formes de daltonisme : rouge, vert, bleu, rouge-vert, rouge-bleu, vert-bleu
- 10 niveaux de dalt. simple, 100 variantes de dalt. double, 330 variantes potentielles
- environ 1 femme sur 200 dalt. rouge-vert
- environ 1 homme sur 13 dalt. rouge-vert
- environ 1 personne sur 30 000 dalt. bleu
- les achromates, avec déficiences ou absence sur les trois types de cônes, souvent confondues avec des dalt. car déficience très légère sur un type de cône, donc mal recensées
- 1000 variantes potentielles d'achro.
- environ 1 personne sur 33 000 total achro.
- les quadrichromates (tetrachromates), quatre types de cônes, rouge jaune vert et bleu
- environ 1 femme sur 40 000 quadri.
- environ 1 homme sur 60 000 quadri.
- 1332 variantes potentielles en tout
- altérations des couleurs des total dalt. :
- - rouge-vert ressemblent à du jaune
- - rouge-bleu ressemblent à du magenta
- - vert-bleu ressemblent à du cyan
- - rouge ressemble à du orange foncé
- - vert ressemble à du turquoise foncé
- - bleu ressemble à du... indigo peut-être ?
- - total achromate voit en nuances de gris
Cas personnel :
Légèrement (20%) daltonien bleu, aussi appelé dalt. bleu-jaune, ou encore tritanomalie.
Impossible de distinguer les différentes nuances de bleus très clairs, ou de bleus très foncés, et difficile avec les nuances de jaunes.
Diagnostic très récent, alors que j'ai toujours vu autrement que la plupart.
Ne pose pas de problème au quotidien, et tient plutôt de l'anecdote de temps en temps, à discuter du : "Mais comment tu vois telle et telle couleur toi ?".
Ben... des fois c'est pareil pour moi, alors que pour d'autres personnes c'est différent.
Une anecdote en passant : avec GIMP, quand je trace un dégradé de bleu, les bords ne sont pas dégradés à l'écran. Le bleu reste clair sur un dixième du tracé, et pareil pour un dixième du bleu foncé. Je précise "à l'écran", car dans mon imagination visuelle, je "vois" très bien à quoi devrait ressembler le dégradé de bleu, et ce sont juste mes cônes qui déconnent. 😂
Comme c'est normal d'être diversifiés, chacun va pouvoir jouer avec ses connaissances.
Au suivant... 😉
#lerreuresthumaine
Voilà ce que c'est de ne pas mettre à jour ses connaissances avant de poster des informations.
Les anciens tests de perceptions des couleurs ne comportaient que 11 niveaux, les derniers 21, ce qui change bien l'univers des possibilités, où chacun sa perception des couleurs dans la vue :
- 60 variantes potentielles de dalt. monochrom.
- 1200 variantes potentielles de dalt. dichrom.
- 8000 variantes potentielles des achrom. appelées aussi daltoniennes trichromates
- 9262 variantes potentielles en tout
- protanomalie : déficience rouge
- protanopie : absence rouge
- deutéranomalie : déficience vert
- deutéranopie : absence vert
- tritanomalie : déficience bleu
- tritanopie : absence bleu
- achromatopsie : absence totale couleurs
Dans les nouveaux tests, mes cônes bleu plafonnant à 85%, je suis donc daltonien bleu à 15%.
Pas de problème à voir le 42 rouge-vert, le 4 bleu-vert ok, mais pour le 2 qui mélange du bleu et de l'indigo, suivant la distance, soit je le distingue à peine, soit je ne le vois pas du tout.
Au passage, ça confirme que le bleu ressemble à de l'indigo pour un total dalt. bleu.
Si j'ai lancé ce fil, c'est que, bien souvent, je ne peux m'empêcher de repenser à toutes les rencontres avec ce que j'appelle le "normalisme", dont le discours se résume par :
"M'enfin... pour être normal il faut être comme tout le monde, comme d'habitude les femmes, d'habitude les hommes, d'habitude les humains, la plupart des humains. Toute personne différente est donc anormale !"
Les termes désignant les déficiences de cônes dans les yeux contenant "anomalie", ce serait tentant de lui donner raison... en partie.
Voyons voir ce qu'il en est avec la suite du fil...
Chacun son sang.
Avant 1890, les transfusions sanguines testées ont souvent été mortelles, conduisant à se dire : "Ah bon ? Le sang n'est pas le même pour tout le monde ?".
Quelques dates marquantes :
- 1901 : découverte des antigènes A B AB O = système ABO
- 1939 : antigène D négatif et positif = système Rhésus, mise au clair des compatibilités ABO-Rhésus :
- 1960 : groupe Bombay découvert en Inde
- plus récemment : groupes YT, MNS, Lewis, Duffy, Diego, Kell, Rhésus null...
La répartition est différente d'un pays à l'autre, A+ est le plus fréquent en France (44%), alors que O+ est le plus répandu à travers le monde (37%).
Un groupe est considéré comme rare quand il concerne moins d'une personne sur 250.
Bombay et Rhésus null sont les plus rares avec moins d'une personne sur un million.
Selon Cet article, 380 groupes sanguins sont recensés à travers le monde, dont 250 groupes rares.
On peut donc dire que, globalement, la plupart des humains sont O+ (37%).
Est-ce logique de supposer que seul O+ est normal et que les 379 autres sont anormaux ?
Cela me paraît bien plus réaliste de décrire cette richesse de possibilités comme étonnante et... normale... ou, chacun son sang.
Au suivant. 😉
Chacun ses hormones oestrogène et testostérone ...
J'aborde un "Chacun ses..." très compliqué qui me tenait à coeur, et j'ai eu un mal fou à structurer les descriptions tellement c'est un sujet riche de détails.
Je ne vais pas décrire les éléments qui génèrent ces hormones et toutes leurs utilités biologiques, chaque personne pouvant se renseigner davantage si ça l'intéresse.
Avertissement : beaucoup de généralités sont simplifiées, surtout pour les échelles et chacun = chacune, pour rendre plus clair le discours. La réalité est bien plus vaste, plus nuancée.
Alors, c'est quoi donc oestrogène et testostérone ?
- OEstrogène c'est de l'hormone féminine
- Testostérone c'est de l'hormone masculine
Beaucoup ne connaissant que ces phrases se sont construits une logique très répandue :
- Une femme n'a que de l'oestrogène
- Un homme n'a que de la testostérone
M'enfin... C'est c'qu'on m'a toujours dit !?
Ben... Non... La complexité de la réalité est d'un niveau stratosphérique.
Tous les humains ont des deux hormones, dans des quantités, proportions et variations d'une diversité astronomique.
Quelques généralités :
- La plupart des humains ont de 2 à 12, en moyenne 7 fois plus d'hormone de leur genre que d'hormone complémentaire.
- La plupart des femmes ont sept fois plus d'oestrogène que la plupart des hommes.
- La plupart des femmes ont sept fois moins de testostérone que la plupart des hommes.
- Les variations d'oestrogène sont plus grandes chez les femmes que chez les hommes.
- Les variations de testostérone ne s'organisent pas de la même façon chez les femmes et chez les hommes.
- Les variations de testostérone sont généralement plus importantes que celles d'oestrogène.
Exemples de proportions, en niveau, pas d'unité :
- Un homme a 20 oestrogène et de 40 à 240 testostérone, 140 en moyenne.
- Une femme a 140 oestrogène et de 11 à 70 testostérone, 20 le plus souvent.
Ça peut ainsi arriver qu'une femme ait momentanément plus de testostérone qu'un homme.
Les influences de la testostérone...
Chacun sa puberté :
Chez les filles, la puberté commence généralement entre huit et quatorze ans (en moyenne, à onze ans).
Chez les garçons, la puberté débute habituellement entre neuf et quatorze ans (en moyenne, à douze ans).
Elle s'étend souvent sur une période de quatre ans, et certaines personnes sortent de ces généralités, tant sur le début, la durée et l'évolution de leur puberté.
Chacun son larynx, chacun sa pomme d'Adam :
M'enfin... On m'a toujours dit qu'une femme n'a pas de pomme d'Adam !?
Aïe aïe aïe... Perdu ! Vous ne gagnez pas un million d'euros.
La pomme d'Adam est aussi appelée la "proéminence laryngée". Le larynx est un tube dans la gorge formé de plusieurs anneaux de cartilage, dont le plus gros est le cartilage thyroïde, autrement dit "la pomme d'Adam" !
Chez la plupart des garçons, et quelques filles, une quantité importante de testostérone à la puberté fait grandir le larynx, grossir l'avant de la pomme d'Adam jusqu'à un angle de 90º, formant une bosse bien visible.
Chez la plupart des filles, et quelques garçons, peu de testostérone à la puberté laisse le larynx quasi inchangé, comme caché dans le haut du cou, avec l'avant de la pomme d'Adam d'un angle de 120º.
Chacun sa voix, chacun sa mue :
Les cordes vocales protégées dans le larynx évoluent avec lui pendant la puberté, et le changement de voix est plus marqué chez certaines personnes que d'autres, en fonction de l'évolution hormonale.
Chacun ses préférences amoureuses :
Attention, je vais beaucoup simplifier...
Imaginons qu'une région du cerveau est programmée génétiquement pour réagir de quatre façons différentes au hasard de l'évolution de la testostérone.
À un moment de la puberté, elle attend une certaine quantité de testostérone, et :
- Si elle reçoit la quantité attendue, la personne va aimer les personnes du genre complémentaire.
- S'il y en a moins, elle va aimer les personnes du même genre.
- S'il y en a plus, elle va aimer les deux genres.
- S'il n'y en a pas, elle n'aimera personne.
Le moment et la quantité ne sont pas les mêmes pour tout le monde.
J'insiste sur la simplification.
Des nuances sont nombreuses, et c'est surtout pour montrer que la richesse de possibilités est normale et naturelle, pas contre-nature comme le prétendent certaines personnes.
Des archéologues se sont d'ailleurs demandés s'ils pouvaient trouver des indices à ce sujet.
Dans les études effectuées, je ne pourrais vous décrire les détails qui montrent que, oui, depuis très longtemps, cette diversité existe.
Il y aurait encore des tonnes de choses à dire sur ces hormones testostérone et oestrogène, et leurs influences sur la fertilité, la pilosité, ménopause, andropause, etc.
On lit d'ailleurs plus souvent les oestrogènes que l'oestrogène, là aussi, simplification.
Juste une dernière :
L'équilibre hormonal peut littéralement basculer en cours de puberté chez certaines personnes, devenant androgynes, conduisant certaines à changer de genre.
Je me souviens d'un chirurgien à la retraite qui m'avait raconté avoir vu un garçon chez qui des seins avaient poussé, et il s'était dit : "Tiens, encore un garçon androgyne."
Il l'avait dirigé vers des collègues car son service ne s'occupait que de chirurgie réparatrice.
Voilà les grandes lignes de ce que je connais sur le sujet, et n'hésitez pas à faire vos recherches si ça vous intéresse.
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