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Je voudrais savoir si le fait d'être lucide sur soi est une caractéristique générale des Aspies? Dans mon cas, j'ai une lucidité extrême de ce que je vis actuellement avec tout son cortège de questionnements, qu'il soit d'ordre existentiel ou non. Cela m'amène finalement, pour presque tous les actes que je pose, à me questionner sur le pourquoi je le fais et donc d'en chercher la motivation. Et je sais que parfois, je n'aime pas la motivation qui se cache derrière car elle reflète une partie de ce que je suis, en ce moment, que je n'aime pas. Comme je ne souhaite faire de mal à personne, je me mets moi même dans une situation au mieux inconfortable et au pire non-authentique. J'ai des valeurs auxquelles je tiens mais je me rends compte qu'en situation délicate, je pourrais être amené à aller contre celles-ci et se faisant, à manquer de respect. A contrario, j'ai posé il y a quelques jours, pour la première fois de ma vie, un geste spontané vis à vis de quelqu'un que je ne connais pas. Eh bien, figurez vous que je ne sais quelle suite y donner... Si j'essaie de l'analyser à l'aulne de ma lucidité et de mes questionnements, je ne trouve pas de réponse... C'est une première pour moi de ne pas avoir une explication 'rationnelle', peu importe quelle soit juste ou pas.
PS: Je suis bien conscient que j'abuse probablement un peu du forum mais j'ai tellement d'interrogations pour lesquelles je n'ai pas de réponses et cet endroit d'accueil est le seul dans lequel je peux être moi-même sans filtre.
Entendu hier soir dans un film :
"Il ne suffit pas d avoir compris le problème , pour résoudre le problème "
La lucidité intellectuelle c est souvent notre compétence première. Perso, ce sont les autres competences qui me posent des problèmes ...
Ps : je fais mon original en essayant de rester synthétique sur ce forum 😂
N hésite pas si tu veux un développement. 😉
Coucou,
Difficile d'évaluer objectivement le taux de validité de son auto-lucidité... On se fait tous son propre narratif sur soi (en général, dans l'objectif de se sentir bien, cohérent, pour expliquer/relativiser des choses qui font souffrir...). Parfois les autres nous renvoie des différences avec ce narratif. Pas obligatoirement justes, mais peut-être intéressantes à analyser.
Valider la justesse de sa propre lucidité ne peut passer que par les autres. Par le miroir que propose des proches solides et aimants.
Simplement croire en sa propre lucidité fait partie du narratif de base pour être bien avec soi-même. C'est normal.
Quand à l'extrême lucidité de savoir/comprendre exactement pourquoi on fait tout ce qu'on fait, c'est illusoire je trouve. Trop de variables, trop d'inconnues, impossible à résoudre. Et le fait d'essayer ne ferait que bloquer/brider son identité sur l'une des milles possibilités.
Essayer de trouver certaines grandes lignes fonctionnelles et explicatives, de les valider dans le miroir des autres (et en plus d'accepter d'être incohérent, et qu'on va de toute manière changer dans le temps), me semble "personnellement" plus réaliste, et néanmoins hyper dur !!
PS: Désolé, je sais pas pourquoi je réponds à ça, aucune légitimité autre que celle de m'être déjà posé ce genre de question... À prendre avec des pincettes de 30 mètres de long... Que dit la science ?? Non, la science, pas la psychanalyse... Oups pardon, balle perdue 😇
PPS: ton autre post m'a perdu du coup... Je suis maintenant presque certain que je n'aurais pas dû répondre... J'efface le message si besoin, no problem.
On a des cerveaux conscients calibrés pour mettre soit-disant au dessus de tout le rationnel, le réfléchi, le pensé, le truc mentalisé, conceptualisé et organisé.
Et des inconscients allumés en permanence de messages d'émotions, souvent de peur, d'angoisse, d'urgence, de rejet. Ou de désir. Les pubs, les chaînes d'infos continues, une part de plus en plus grande de la culture...
Pas étonnant que plein de gens deviennent dysfonctionnels, pas étonnant que beaucoup pètent des boulons, fassent des burn out... Je suis presque surpris qu'ils ne soient pas plus.
Je ne crois pas que savoir (au sens de conscientiser) soit une fin en soit. Absolument pas. Dans un processus évolutif, la prise de conscience n'est que la première étape (ou, encore, un préalable).
Je pense aussi que beaucoup de choses se jouent dans le subconscient, dans l'inconscient, et même dans le corporel. Qu'aucune de ces couches n'est fermée sur elle mais qu'elles interagissent, échangent, diffusent en permanence. Et je pense même, dans un sens qu'on pourrait qualifier de "jungien", que certains niveaux sont reliés aux autres (inconscient collectif ?).
Je crois qu'on se construit aussi dans nos doutes, dans nos limites, dans nos deuils, dans le vertige indicible de cette faille intérieure qui nous habite tous. Dans l'empreinte que toutes ces choses, qui n'ont pas forcément de nom ou de verbe ou de concept, marquent en nous.
Et sinon, l'altérité n'est pas une vue de l'esprit. Elle doit participer, non à la construction de son identification propre (parce que là c'est open bar à tous les extrémismes, dogmatisme ou sectarismes), mais à son évolution, à sol mouvement.
@Reboot
Toute discussion est utile pour avancer... En tout cas, même si tu penses que cela n'est pas approprié pour moi, il le sera certainement pour d'autres.Je ne crois pas que la lucidité est utilisée pour tendre vers un certain 'bien-être'. Je crois, et peut-être que c'est ce qu'il y a en filigrane de ton discours, le fait qu'on se manipule inconsciemment pour être bien avec soi même. En tout cas, ce n'est pas ce que je ressens chez moi, la seule consolation est de me dire que cette conscience de mon état m'évitera peut être une dépression. Mais à vrai dire, je n'en sais rien et probablement que sur ce point, tu n'as pas tort, j'essaie de me sentir moins mal. Par contre, tu as raison sur le point du caractère vain et illusoire de la démarche.
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