Hello à tous,
On parle beaucoup de l'amour, de la colère, de la déception ou de la tristesse, mais très rarement de la honte. Pour moi c'est un sentiment qui génère beaucoup de frustration. J'ai du mal à la gérer. Qu'en est-il pour vous ? Y a-t-il des situation où vous avez réellement eu honte ? Pourquoi ? Et comment avez-vous fait pour passer outre ?
La honte est un symptôme; souvent elle prends source d'une mauvaise confiance en soi qui elle même vient d'une douleur plus profonde... Je te comprends tout à fait, maintenant à ce jour je suis une sans-gêne totale, même si je peux ressentir beaucoup de sensibilité par rapport au comportement d'autrui.
j'ai passé mon adolescence à avoir honte de tout, même de mon propre existence. Je ne savais absolument pas comment la gérer, ni quoi en faire. Je ne comprenais pas ce que les gens pouvaient avoir contre moi. Quoi que je fasse, on me traitait comme de la merde.
Donne peut-être un exemple, une anecdote. Ça pourrait mieux illustrer ta demande de conseils.
La honte ? oui, je vis avec depuis des dizaines d'années et en sortir est sans doute un des trucs les plus difficiles à faire.
Ma psy m'a apporté un point là-dessus que je trouve très intéressant. La honte est une manière d'avoir le contrôle sur une situation que l'on subit. Si on m'amène à faire quelque chose que je ne veux pas, le fait d'en avoir honte me donne le pouvoir de penser que j'y suis pour quelque chose. Je prends la culpabilité de l'autre pour au moins avoir ça, sinon, je suis tellement vulnérable et impuissante.
Et donc pour se défaire de la honte, en tout cas dans mon cas, il faut accepter cette vulnérabilité, cela va aussi avec me rendre compte que je sais me défendre. Pas facile, facile, mais quand on y arrive, on se sent tellement plus léger 🙂!
@Ambre Intéréssant le point de vue de ta psy, je n'avais jamais vu les choses de cette façon là, mais si on arrive pas à acccepter le fait qu'on soit vulnérable, on fait quoi ?
Idem si c'est pour nous faire réaliser les limites, est-ce que ça veut dire que ce sentiment n'est pas normal et qu'il faille forcément s'en soustraire ? Est-ce que ça signifie que dans l'idéal on devrait tout savoir faire sans honte ? Et que du coup on peut tout faire ?
Et bien je pense @Gwenouille que ressentir de la honte quand on a réellement fait soi-même quelque chose qui ne correspond pas à nos valeurs, règles ou repères, c'est adapté, mais ressentir de la honte quand on fait mal, parce qu'on est en train d'apprendre ou qu'on a été amené à faire un truc qu'on ne voulait pas, ça vaut le coup de résoudre ça. Et je pense vraiment que pour accepter d'être vulnérable, il faut d'abord ressentir qu'on a développé des forces, ailleurs. Je veux dire se rendre compte qu'effectivement, cette fois là, où dans ces circonstances-là on a été vulnérable, mais que par ailleurs, on a appris à se défendre à réagir, et qu'aujourd'hui on n'est plus ni dans cette situaiton là, ni cette personne là qui était vulnérable. Donc on accepte notre vulnérabilité en même temps que les forces en nous qui nous permettent de nous protéger.
@Gwenouille sujet intéressant. Et Ambre31 apporte pleins d'éléments pour lesquels je suis d'accord.
La honte est un sentiment complexe (et non pas une émotion) je pense, à la fois un mélange de jugement de soi, de colère envers soi et de sentiment de rejet. Alors, même si ce sont les autres qui nous jugent, rejettent, au final c'est nous qui permettons de nous laisser en position de victime. Alors que les autres, nous font un cadeau : ils nous permettent de nous rendre compte que nous nous jugeons, que nous nous rejettons, que nous avons de la colère envers nous. La projection sur les autres est toujours tellement plus facile que de se remettre en question. Mais attention, là encore, il n'est pas question de se juger. Il s'agit de prendre conscience de ce qui se passe pour nous et ce qui peut faire lien avec des blessures ou des angoisses (rejet, isolement) ou des jugements (croyances, exemple : "De toute façon, je suis nul(le) ou jamais assez..."). D'ailleurs, il s'avère que la vie(ou nous-même) nous mets toujours dans des situations pour nous donner raison (Si je suis nul, je vais me mettre inconsciemment dans une situation où je vais être en échec), mais ce n'est pas pour nous faire souffrir, c'est justement pour qu'on apprenne.
Alors oui, l'acceptation semble être la voie : accepter d'être faible, vulnérable (et il paraît que c'est une force mais pour ce coup, j'en ai pas encore fait l'expérience), choisir de ne plus se juger (ingrédient de la honte), de ne plus dépendre du regard des autres (et donc être capable de dire non ou de quitter des gens qui ne nous conviennent pas et donc être capable d'être avec soi seulement et le goûter, du coup ne plus subir l'angoisse du rejet (autre ingrédient de la honte) ou de l'isolement). Choisir de ne plus être une victime et vivre chaque expérience désagréable comme un cadeau pour dépasser ses peurs, blessures, angoisses (ou pour apprendre à se connaître et faire des choix).
@🤔
Je pense qu'on peut avoir honte et subir cette honte qui devient paralysante et porte à fuir...afin d'oublier cette honte.
Ou l'on peut ressentir cette honte et travailler dessus.
Tu me ferais honte de me faire honte.
Mais ce ne serait qu'un petit incident de parcours dans notre relation...
😉
L'humour ! (Revoilà le clown qui pointe le bout de son nez...).
Par là j'entends l'auto dérision, arme redoutable pour désamorcer toute situation délicate !
Exemple concret : je suis mauvais au bowling, mon tour arrive, j'annonce un lancé formidable avec effet sur la boule (qui implique un Haka particulier), je prend note de la température du sol (très important pour la glisse), je demande à mes camarades de respirer moins fort (une forte respiration peut créer une perturbation atmosphérique qui dévierait sensiblement ma trajectoire), bref, j'en fais des caisses... Ainsi on rigole déjà de mon proche tir désastreux, si bien que peut importe le résultat, j'ai décidé moi même d'installer ce "climat de honte/d'incompétence" avant même de l'avoir provoqué. Alors de quoi rigolerons mes camarades, de mon arrogance, de mon tir, des deux ? Tout dépend du talent déployé pendant ma "mise en scène". Ou avant de tirer, tu peux demander à ton camarade le plus proche de reculer un peu, car la dernière fois que tu as tirer une boule, 3 personnes sont parties à l'hôpital, ... L'auto dérision ! Provoquer une situation embarrassante par l'esprit, et non par l'acte.
En ce qui concerne la confiance en soi...et si tu mettais sur papier des choses dont tu es fière d'avoir réalisé ? (Je ne l'ai jamais fait sur papier, mais je fais parfois cet exercice dans ma tête). Dans ma liste tu pourrais trouver : avoir tenu le rôle principal dans "l'opéra de la lune" à l'âge de 10ans devant + de 1000 spectateurs, l'ascension du mont blanc, ...etc... Et toi ?
Parfois je repense à ces choses, et même si ça ne fait pas de moi quelqu'un d'exceptionnel, je suis fière et content de l'avoir réalisé.
Mais je dirais qu'en fait, si, je suis qqun d'exceptionnel, comme tout le monde en fait, comme toi 😉
Après tout cela n'est que théorie, et une méthode si elle convient à telle personne, ne conviendra pas forcément à une autre, entendons le.
Je vais finir par une phrase bateau :
- "Larguez les ammares et hissez la grande voile !"
Ah non, c'est pas celle là,
L'échec est le meilleur chemin sur la voie de la réussite, acceptes de te donner la chance de réussir 😉 (oui je sais, plus facile à dire qu'à faire).
Et encore une de Audiard : bien heureux les fêlés d'esprit, car ils laissent passer la lumière...
@Laurent...
"bien heureux les fêlés, car ils laissent passer la lumière..." ce n'est pas d'Audiard. Et c'est pas évident de trouver qui c'est, en vrai. Certains prétendent que c'est de Groucho Marx, moi, j'avais entendu que c'était Jimi Hendrix. Donc, si Audiard la dit un jour, ce n'est pas de lui.
Quelqu'un a cherché sérieusement : "Malgré nos recherches dans les bases Frantext, Europresse, le Grand dictionnaire des citations françaises, le Dictionnaire de citations françaises, le Dictionnaire des citations du XXe siècle : 4000 paroles essentielles à la mémoire du siècle, le Dictionnaire (inattendu) des citations, etc. nous n'avons pas trouvé l'origine de cette citation."
J'ai encore cherché. "Blessed are the cracked for they let in the light". Est apparemment la citation originale mais personne n'est sûr de qui ça vient.
Sinon pour la honte, j'ai deux citations avec lesquelles j'aboutis à une conclusion.
"Le ridicule ne tue pas" et "Ce qui ne nous tue pas nous rend plus fort", donc le ridicule nous rend plus fort. Héhé !
Faudrait renommer ce site wikipeople 😂
Merci pour l'éclaircissement 😉
Il m'est arrivé dans ma vie d'avoir fait des actions sous le coup d'impulsion que je n'arrive encore pas à expliquer aujourd'hui.
Ces actions me hantent depuis. 🙁 😭
C'est surtout le sentiment de honte qui m'envahie.
Je pourrais parler longtemps de ce sujet... Parce que ça "percute" avec un paquet de notions que j'ai dû analyser en profondeur dans ma psychothérapie (je suis bipoalire type 1 ==> eh non ce n'est pas une maladie, neuro-atypique êtes-vous de grands malades ? bref je suis en remission complète après un peu plus de 25 ans de parcours quasiment 26 ^^)
La honte, c'est un faux problème dans le sens que c'est un amalgame. Et c'est LE problème majeur tant qu'on gravite autour pour mieux en résoudre les causes. Je pense que (mais je peux faire un oubli / ceci n'est pas un extrait de thèse haha) c'est la résultante, à mon avis de (possiblement) plusieurs facteurs au choix ou additionnés :
- Être dépendant du regard d'autrui, ce qui est différent de "questionner" la perception d'autrui pour augmenter sa conscience de soi et la conscience des autres.
- Ne pas avoir résolu le fait que, "si on fait des erreurs" (qui peuvent sembler ridicules) : tout le monde en fait, et renvoyer la balle en mode "quelle honte" quand c'est une autre personne ==> c'est un truc qui reste de l'enfance, non résolu, assez puérile, de voir uniquement chez l'autre quand il y a un truc qui cloche, sans avoir une grande empathie (de se dire "zut il m'arrive d'être dans la même situation") ; les mauvais comportements qui consistent à blâmer les autres ça marque immanquablement et donc il en résulte cette gêne particulière, ce qu'on peut ressentir envers soi-même, aussi, quand on n'arrive pas à s'expliquer qu'on galère à faire des progrès.
- Ne pas comprendre que si on cultive la honte ou l'évitement d'assumer ses comportements ridicules, on perd son temps au lieu de se concentrer sur "faire des progrès" le cas échéant (quand on fait une bêtise) et se détâcher du regard des autres (quand c'est plutôt ça le souci à régler) voire les deux à la fois puisque ça peut se lier dans une logique de cercle vicieux terrible.
On part sur un pied d'inégalité, suivant les histoires qu'on a eu dans la petite enfance à mon avis. De vrais psychologues en exercice pourraient confirmer ou dire si je me trompe en grande partie... Je n'ai que mon expérience même si elle est "assez monstrueuse" je peux manquer de recul mais ça me semble être ainsi (j'ai passé beaucoup de temps avec d'autre patients en art-thérapie notamment).
Personnellement j'ai fait des grosses "bêtises" (rien de grave) quand j'étais à la maternelle et je m'en souviens parfaitement et j'avais du mal à l'assumer ensuite. Mais au moins ça m'a servi de repère très dur dans le sens : ne pas faire des choses qu'on regretterait plus tard si on les fait sciemment sur le moment... Et puis assumer ses erreurs involontaires, se détâcher du jugement des autres alors que la plupart des gens ont fait des choses regrettables (et volontairement) parfois bien plus catastrophiques. Je pense être parti avec de la chance, suivant mon histoire de petite enfance, et n'avoir pas excessivement souffert de ce sentiment... Pourtant il m'a fallu "nettoyer" un paquet de trucs (comprendre mieux) pour me détâcher de certaines injonctions, dans mon cas (psychotique éternel) c'était très important "pour que ça passe"... Et j'ai vécu aussi des "mises à l'épreuve" absolument terribles, à la limite de la préparation (organisée) à me rendre ridicule dans des situations que je ne maîtrisais pas (devoir monter sur scène sans préparation devant beaucoup de monde et dans des conditions déplorables / c'est violent). Pour ma part j'ai eu l'impression de passer un genre de baptême du feu, un truc à la limite (ou peut-être pas "à la limite de" mais carrément) du bizutage pervers. Si j'y ai survécu sans prendre ça "pour moi" (sans renoncer à ce qui m'attache à la scène musicale notamment) alors c'est que j'ai gagné, point-barre, et à 100%.
N'avoir honte de rien, je pense que c'est un sacré atout, et je suis plutôt très proche de ce zéro absolu là désormais. Bien que j'en ai souffert (relativement peu) et que ça m'a servi de point d'appui pour résoudre : il me semble que c'est un sentiment extrêmement négatif, pernitieux, si on y incrémente aucune logique solide... Et ça engendre de la culpabilité plutôt que des résolutions nettes et efficaces... Et donc ce n'est pas tombé du ciel ! Il y a certaines choses que j'ai dues analyser profondément pour déconstrruire les logiques ou pseudo-logiques vaseuses. À mon avis ==> ça pourrait être un curseur (ressenti) pour dire : il faudra voir unoe psychologue au plus vite et prendre le temps de discuter et régler tout un tas de trucs profonds difficiles à démêler quand il est trop tard etc. Avec mon expérience (en psychiatrie) je pense que c'est aussi un sacré "curseur" de prise de décision médicale ==> si un individu exprime ne ressentir aucune honte ni aucun doute (le doute c'est très bien de le cultiver par contre ^^) alors c'est possible que l'amener vers unoe psychologue soit une perte de temps ==> et tout de suite annoncer les choses sérieusement ==> soit il va falloir prendre des pillules en cas de souci et recevoir des piqûres en cas de problème, soit il va falloir "changer de discours" (si c'est une facade) et reconnaître certaines choses avec conscience et humilité. Souffrir de "ça" est plutôt bon signe, mieux que n'en avoir jamais ressentie. Mais se détâcher du poids que ça représente, ensuite : c'est un des buts (inavoué bien souvent) de le psychanalyse et de la psychothérapie, pour avancer mieux et l'esprit plus affirmé et plus serein etc. Aller dans les moindres détails, ça n'est pas perdre son temps au contraire... Le "diable" se cache dans les détails comme on dit...
Il reste le cas de "se mentir à soi-même" ==> l'idée de l'auto-dérision me semble très limitée dans ce sens... Ça me fait penser à certaines personnes qui peuvent avoir un comportement ridicule et ne jamais s'en rendre compte finalement. À la moindre remarque (même bienveillante et discrète) : on passer à autre chose, on plaisante un bon coup etc. C'est un peu le comportementde l'autruche à mon avis. D'abord c'est négliger que d'autres peuvent avoir honte de nous, aussi. Un petit exemple : si je suis ridicule aux yeux de mes enfants, parce que je suis mal habillé etc ==> je sais (d'expérience) qu'ils le vivront très différemment si j'en ai tout à fait conscience et que je l'assume, en expliquant pourquoi (je m'en moque, je n'ai pas les moyens de me mettre autre chose sur le dos) et en adoptant un style en conséquence, discret mais RAB également si d'autres ont le regard trop appuyé en mode "déshabiller de haut en bas". Ça peut les faire rire, leur démontrer qu'on peut apprendre à laisser le regard des autres ne pas nous désarçonner. Mais si au contraire on fait "comme si c'était normal" (et invisible) ça va rendre les enfants assez mal à l'aide, résultant de l'inconscience du parent : eux vont la porter lourdement, cette honte là, à notre place, et c'est pas vraiment cool à vivre (à moins de ne se souvenir de rien de sa vie d'adolescent ^^). C'est juste un exmeple mais je pense qu'il peut parler, en tout cas pour moi c'est sûr puisque j'ai deux garçons en plein dans l'adolescence. Je préfère porter "ma" honte à leur place, le cas échéant, et je m'en remettrai très très bien (l'habitude et parce qu'au fond je n'en ai RAB si c'est un petit truc acceptable etc) et eux sont en général très bienveillants avec moi dans ce cas là, ça serait plutôt leur faire honte dont j'aurais honte au final. Et ils savent (même inconsciemment) que c'est de l'attention de ma part à leur égard, ce qui n'a rien à voir avec autre chose (et je suis capable de débarquer dans un accoutrement absolument ridicule au supermarché parfois à la limite du The Big Lebowski assumé à condition que ça n'implique que moi-même). À mon avis c'est vraiment salutaire d'en avoir conscience. Et pire de ne jamais s'en rendre compte, en terme d'impact sur autrui potentiellement. Et pour situer mes enfant semblent plutôt bien dans leur peau, attentifs aux regards (ils sont adolescents quoi de plus normal) mais conscients que c'est loin d'être la chose la plus essentielle dans la vie ; question d'éducaton.
Après, évidemment, ce que j'ai dit là n'a pas vocation à être affirmé comme si c'était une Loi de la Physique des particules élémentaires, pas à ce point ==> je suis parfaitement en accord avec ce que j'ai dit là, mais ça reste mon point de vue, à chacun de voir/comprendre si ça fait écho ou pas, peut-être d'autres vivront "avec" mieux que moi-même. Et personnellement j'ai ressenti le besoin de m'en débarrasser totalement ou le plus possible en tout cas ; même si ce n'était pas comme ça que je formulais la démarche psy dans mon esprit au début (en plus grossier : ne pas aller au bout aurait donné la résultante de "me sentir trop nul" etc ; sentiment qui me semble tout à fait correspondant avec la honte attendue et que je souhaite ressentir le moisn souvent et le moins fortement possible).
Bien à vous. Bon courage avec ça (pour vous en débarrasser autant que possible). De mon point de vue vous mettez le doigt sur quelque chose sérieux et dont on parle trop peu en général. Merci pour ça.
Comment ne pas avoir honte en faisant les liens?
Nous appartenons à une humanité qui traverse une époque biocidaire.
Je ne me sens pas innocent de cet état de fait et je ne doit ma santé physique qu'a une longues suites de décompensations.
Certaines on objectivement fait de moi un salauds.
D'autres, une vedette.
Les deux sont des jugements d'enfermements.
Le besoins de conservatisme de l'esclavagisme intéllectuel que nous traversons existe par jugement mentaux.
Sans relativisme philosophique les personne à haute sensibilité en sont les premières victimes.
L'erreur est certe humaine mais on oublie systématiquement de dire que c'est la persévérance dans l'erreur qu'il faut éviter.
L'erreur à une extraordinaire vertu d'apprentissage quand la bétise du jugement ne nous y enferme pas.
En aimable climat on jauge et corrige.
Jauger plûtôt que juger est un remède philosophique qui laisse libre l'autre et soi même.
Je l'associe à la conscientisation que nous n'existons que par dons
car celas suggère onomatopiquement parlant ce pardon que l'on doit également accorder aux autre comme à sois même...
Je pense qu'incarnés, nous ne pouvons ni ne devons n'être que sages mais nous pouvons être en apprentis sages...
Salut. 🙂
Tiens, encore un topic qui remonte... 🤔
(au passage, c'est pas grave. Perso, je m'en félicite même. Merci @zompo. 😄)
Honte, honte... Perso, si je reflechis, les hontes que j'ai pu éprouver ne sont peut-être pas celles qui pourraient être socialement les plus inadmissibles. En tous les cas, depuis que ce topic est remonté et que j'ai mis un marque-page mental sur le sujet pour ne pas le laisser filer, je pourrais dire que j'ai sûrement pu identifier 5 grandes voix possibles, chez moi, qui auraient pu me rapprocher du sentiment de honte. Par conséquent, entrons donc dans le détail...
Déjà, en premier, il y aurait peut-être mes comportements bizarres de gosse, à évoquer. Ceux-là même qui ont poussé ma mère à s'interroger sur ma nature et à m'emmener voir un psy (quelqu'un qui ne sera pas courtement de passage dans ma vie et qui comptera sur bien des points, ensuite). Parait-il donc que je présentais par moment des comportements évaporés, inadaptés. Pour anecdote, ma mère m'a vu "dormir" en classe de solfège, vautré littéralement comme un ivrogne dans ses pages de cahier à partition chiffonnés, avec des trucs tombé par terre. On aurait cru du désintérêt profond. Et à côté de ça, la même année, j'ai composé mon premier morceau de musique solo sur une thématique de la Fontaine que j'avais interprété ensuite seul sur scène. (la pièce durait entre 13 et 15 minutes, de mémoire. Donc, pas juste deux phrases musicales.) La partition papier déployée était d'ailleurs tellement longue qu'il avait fallu deux pupitres jumelés, et full déployés, pour la voir en une seule passe, le tout tenant avec des trombones discrets pris sur les fers fins des bras pliants. Et tout proche, ma prof était là qui veillait à ce que l'orga ne dérape pas. Parce que, donner un coup d'instrument par mégarde et tout foutre par terre face public, ça, c'était bien moi! 😅 Et là, bonjour la grosse honte pour les parents assis dans la salle. Et toute la famille aussi... Mais moi, de ces hontes, je ne sais pas, je n'en éprouvais aucune. Juste étais-je sans doute un peu trop fusionnel avec mon environnement, et ce genre de choses, je pense que mon contexte familial ne le comprenait pas. Idem pour ma créativité plastique débordante qui finissait par emplir ma chambre d'enfant de mille bricolos en carton inrangeables. Des robots articulés et volumétriques, des technologies réelles recopiées en cartonnette à l'identique (cassette audio, téléphone, par exemple), des détournement aussi. > Ou quand tu te fabriques toi-même une maison de Barbie (bah oui, pour un garçonnet pas féminin déjà? Euh..... bizarre... 🤔) et que ton kiff à toi, ce n'est pas d'y installer des poupées de fille dans un grand confort visuel, mais plutôt d'aller installer une électrification fonctionnelle en 12 volts des 2 ou 3 pièces de ce grand "carton" aménagé, avec interrupteurs, ampoule de voiture chipé à papa, mini va-et-vient basculant à base de trombones de bureau, et puis aussi, entre autre, un faux réseau d'eau avec des pots de yaourt découpé, percés, et des pailles à boire soudées avec du scotch pour arriver à produire une véritable évacuation des "eaux usées" en cuvette... Ensuite est venu le temps, vers mes 12 ans où j'ai eu envie de me lancer dans l'habillage de mes anciennes peluches (des fois qu'elles auraient eu froid 😄). Mais là encore aussi, dur-dur de voir un petit garçon se mettre tout seul à la couture. Sans raison comme ça. Et sans rien demander aux grands. Juste grâce à l'observation. En piquant du matos, du tissus. Y en a eu des moments "Mais qu'est ce que tu es encore en train de bricoler?" 🙄(??)
Autre faisceau de hontes possibles, là on sera bien plus tard. Et je ne garde encore qu'une mémoire sélective de cette période là. Ça concerne, en fait, mes premières tentatives de drague, et présentement, je peux dire que, oui, rétrospectivement, me reste la trace de quelques hontes résiduelles. Non pas que j'ai eu des gestes déplacés ou maladroits, mais plutôt parce que j'ai tenté parfois des approches pas très classiques mais qui me semblaient over cools (dire à une toute jeune fille que je l'imaginais pareil que si elle avait déjà 60 ans, et que je pourrais l'aimer tout autant. ; ou bien tenter des rapprochements aussi avec les bagarreuses de ma barre HLM plutôt que d'aller tourner autour des belles un peu fashion ; ou bien encore lancer à une de mes camarades "délicieuse" que je pourrais l'aimer / la désirer aussi, rien que parce qu'elle est un parfum, une saveur dans l'air juste à son passage, en somme. Rien à voir donc avec un quelconque produit issu de chez un grand parfumeur. Je parlais là plutôt "d'essence corporelle, personnelle". Odeur de corps évidemment, mais aussi probablement de savon, de cigarillos, de poudre de biscuit aux amendes et de linge de maison, peut-être. Je crois d'ailleurs, pour cette dernière, qu'elle doit encore essayer de comprendre si elle se pose toujours la question, parce que ce n'était vraiment pas le bon biais psycholoque par lequel lui présenter la chose, au regard de sa personnalité. Tant pis. 😅) Bref, mes entrées n'étaient pas très classiques, et mes sorties, toujours piteuses. Puis en grandissant, cela a été de pire en pire. Puis j'ai été de moins en moins audacieux. Puis, le pire c'est mêlé à la mauvaise audace. Et j'ai fini par abandonner assez tôt toute perspective calculée de séduction. Heureusement dans mon malheur tout relatif, et en n'étant absolument pas un canon de beauté à 18 balais, j'ai eu aussi la chance que la gent féminine s'empare de moi, et donc plus d'une fois, je me suis simplement laissé faire. On dit des fois, en mal pensant souvent, qu'il y a des filles qui peuvent être un peu faciles, pas très farouches. Mais je vous promet qu'au masculin, ça existe aussi! 😊
Troisième faisceau identifié, c'est encore un peu plus tard. Et ça va toucher à la bagarre. Des sortes de moments étranges de flottement où il est fort possible de s'afficher défavorablement en public. Et sur la routes, plus précisément, j'en ai eu un paquets de fois, des moments chelous! Ainsi, je ne vais pas nécessairement entrer dans les détails dérangeants et sensibles, pour la lecture, mais malgré tout je n'oublie pas cet autre moi alternatif qui fut tant de fois sorti de son véhicule pour s'engager physiquement dans le conflit. Généralement, sur la route, je ne suis pas vraiment territorialise. Qui veut doubler, double. Qui veut me montrer qu'il peut me griller au démarrage du feu vert, me grille. Mais si on me cherche ou qu'on tente de m'impressionner avec la haute calandre, la rage moteur, la masse, la longueur pour m'envoyer péter mes jantes dans les bords de trottoirs, alors là, ça passe pas!! Et donc, de mémoire, je ne peux compter le nombre de fois où, de mon siège conducteur, j'ai balancé un poing dans une tôle trop proche, une vitre aussi, un dessus de rétro. Ou, sortant, carrément balancer un coup de boule dans un parebrise. Et si ça ne suffisait pas, ok, alors extirpons les bâtons, les marteaux, les haches des coffres ou des joues de portières. Du fait que j'ai toujours été très bon à la manipulation de la batte improvisée, j'ai aussi fait reculer des véhicules sur des nationales et laissé s'enfuir aussi d'autres... Oui, mais quand est-il de ces moments là où toute la rue vous remarque en colère, hurlant comme un âne et menaçant alentour? Au retour dans le cockpit de la voiture, c'est là qu'on peut s'interroger de sa limite à être un "héros de la route" ou bien bètement un "taré du bitume", et forcément, On rentre chez soi ensuite avec un bien étrange sentiment mêlé de, "il faut que j'arrête de faire ça. Vraiment." et "non, il n'y a rien d'honteux, je n'ai fait que me défendre!" Bref, j'ai fini par corrigé spontanément le tir comportemental, puisque les violences allaient croissant et l'inconfort de la honte, sans cesse repoussé. Déjà que le dernier type un peu fou-fou, j'ai sûrement dû lui casser des doigts dans son propre montant de porte puisqu'il voulait, je cite "m'attraper, m'ouvrir le ventre et me vider de mes tripes sur la route, puis me regarder crever sous ses roues." Trop vu de films de méchants, sans doute, cuilà! Bon, finalement je pense qu'il a été réfléchir à tout ça durant l'heure suivante, sur un banc des urgences. Mais il n'empêche quand-même que de mon côté, j'ai réflechit aussi beaucoup à tout ça, également. Pour ça qu'à présent, au volant, je vais un vrai effort conscient quand je tombe sur un authentique "Moi-je passe". En effet, je le laisse passer. Je m'écrase. Et j'essaie de ne plus chercher à m'enflammer. ... parce qu'un jour je serais descendu, j'aurais pris spontanément une balle dans le ventre, et je ne serais plus jamais ensuite remonté dans ma voiture. Fin. Bref, s'il y a des hontes dont il ne faut pas toujours avoir honte, il y a par contre parfois malgré tout des peurs dont il faut vraiment savoir avoir peur...
Tiens d'ailleurs, ça me rappelle une anecdote, et ça fera très bien mon point quatre. Et il faut dire que c'est assez mémorable pour que je m'en souvienne encore très bien, tant ce fut fondateur dans mon parcours lié à la violence physique. Ça remonte à pas si longtemps que ça d'ailleurs, tout compte fait. 2018? 2019? C'était seulement il y a quelques années, donc, dans la bascule entre les deux métiers. Je me prends alors sévèrement la tête avec un mec sur un parking (lieu professionnel). Le type en veut franchement et il commence à monter sur moi rapidement pour le contact physique. Mais là, à ce moment là, dans ma psychologie, je suis déjà fraîchement orienté vers le choix de la totale non-violence, et dans cette situation bien difficile, il va s'avérer être un combat encore plus difficile à mener que la prise de tête frontale avec une personne, c'est à dire, mon propre conflit intérieur. Bref, je résume, le mec - la quarantaine, massif, artisan sûrement, poignes de gaillard, grosse barbe, est assez véner. Et il vient m'invectiver jusqu'au visage, pointer durement son index sur ma poitrine plusieurs fois. Bref, de plus, il demande à ce que je m'excuse de mon comportement alors qu'en fait, c'est vraiment lui qui est en mode "j'emmerde tout le monde. J'ai picolé, et j'ai peur de personne.". A un moment, je sens bien une ouverture qui pourrait juste me suffire à le faire basculer en arrière, lui et sa baguette de pain qui danse dans tous les sens. Mais, rien. Je ne bouge pas. Pire encore, avant que je m'en rende compte, me voilà commencer à m'excuser platement alors que mon esprit reste toutefois techniquement indécis entre agripper et mettre un coup de boule direct, ou pousser et le faire tomber parce qu'il a des appuis de merde sur ses jambes fines, toutes deux trop en avant (un peu comme si on cherchait à pointer davantage avec le sexe que le nez, voyez). Mais non, je m'écrase, je continue à m'écraser, je me vois encore en train de "ramper" psychologiquement devant lui, tout en restant bien droit face à sa personne, par réflexes conditionnés, pas en garde de combat mais couvrant bien les quatre coins du corps et le centre (le bas ventre, pour être clair). Bref, comme je me fais petit, finalement, il s'éloigne, me traitant de tous les noms de lâches possibles, et ça se clôture par un long doigt d'honneur balancer de dos. Et, tout autour, des gens qui observent sur le parking, à des fenêtres, ce type qui semble rester là, décomposé, anéanti, un peu minable d'avoir été faible devant un type dont tout le monde, clairement, ne pouvait ignorer la mauvaise foi circonstancielle. (fallait voir l'ambiance qu'il avait mis précédemment dans la boutique!) C'est précisément là où cela a été le plus dur ... et en même temps, le plus auto-satisfaisant, vis-à-vis de ma propre politique de l'expression de la violence. Aux yeux des autres, j'étais certainement une merde sans honneur, sans couilles. A mes propres yeux, c'était la première fois que j'avais réussi à baisser aussi bas la garde en situation de conflit. Volontairement. Acceptant déjà possiblement le coup au visage. N'empêche, je m'en souviens encore. Quand je suis monté dans ma bagnole, j'avais comme un rouge de feu aux joues qui piquait fort. Mes deux Moi intérieurs ne se réalignaient pas très bien et j'étais pris étroitement dans le tir croisé de sentiments follement contradictoires, roulants en pensée, à chaque tour de minute, tels: "Mais pourquoi t'as pas répondu?" ; "C'est bien. Good boy! T'as résisté à l'envie." ; "Petite merde va! Tu t'es écrasé juste comme une petite merde face à une mouche! Pas de quoi être fier." ; "Bah voilà, c'est ton premier pas dans la non-bagarre. C'est pas mal, non?!" ; "En même temps, tu t'es bien fait allumer. La piqure d'égo, elle fait mal là, n'est-ce-pas? J'espère que ça ne va pas toujours être comme ça non plus, parce que sinon....." ... Bref, je crois que j'ai bien pris 30 à 40 minutes à ne plus avoir excessivement chaud au visage en me regardant, rouge de honte, le front quelque peu perlé de sueur, dans le rétro central. Mais, finalement, je crois que ça valait la peine. Il fallait passer un cap, une limite inédite, un plafond de verre sciemment jamais fréquenté. Et puis, qui sait, c'était peut-être qu'une histoire de jours avant qu'un(e) autre fasse le job et lui rentre sa baguette dans le "luc", après trois mandales, à cet odieux personnage... 😅 Des fois à trop chercher, on trouve quand-même! 😄
Enfin, cinquième et dernier point - mais pas des moindres - et ça c'est une honte toujours active à ce jour: Publiquement, vous ne saurez jamais qui était mon ancien employeur. Jamais ça ne sera écrit donc en toutes lettres bien lisibles sur Apie, et que ce soit dans la partie accessible en lecture sans inscription, ou pas. Non, parce que là, vraiment, j'ai très honte. D'ailleurs, à ce jeu là, vous aurez toutes les chances de voir mes vrais traits physiques dans l'encadré de mon avatar, à la place de ma vahine dessinée, plutôt que j'avoue pour quel genre de boite "mafieuse" j'ai bossé. Et comme je ne compte jamais afficher mes traits, bah vous pouvez être tranquille et déjà envisager de dormir pleinement sur vos deux oreilles. C'est pas près de sortir. Ça ouais, c'est de la honte bien "bétonnée". 😄
Voilà, des bises non-confuses.
Et il reste peut-être éventuellement des fautes et des erreurs de frappe (mais ça au moins, j'en ai pas honte. 😋)
A plus tard.
Hiné.
Pour ma part, la sensation de honte, c'est à cause du regard de l'autre. J'ai failli face à "lui/elle" et donc honte de ce que j'ai fais ou dit.
Je m'astreint donc à n'en avoir rien à faire de ceux dont je considère les avis comme inutiles. Ils sont des ombres qui passent dans ma vie, et je ne leur accorde plus aucune lumière, merci le burn out de prise de conscience.
Pour ceux qui m'importent par contre, j'accepte de sentir la honte, me sentir "merdeux" face à eux, car JE leur donne le droit de me juger.
En me relisant je me trouve hyper égo centré... Mais bon. Les gens n'ont de prises sur nous que celles qu'on leur laisse.
Encore un fil de discussion dont le sujet m'interpelle... genre. :
" Tiens. ...au fait ... en étant franc et sincère, de quoi ai-je honte ?
Que me viens spontanément à l'esprit ? "
Ben ...encore, je pense, une réponse " hors norme" de ma part : rien !
Assez vite,, la notion de remords s'associe à celle de honte ...
Là encore...rien...un vide abyssal !
Fierté ?...pas plus !
C'est un peu comme si ces antinomies, honte, fierté, n'entraient pas dans mon champ émotionnel...
En tout cas, grand merci à celui, ceux qui ont réveillé ce fil de discussion 👍
Comme pour moultes sujets, celui ci me permet d'être ...de " presser en dehors"
( Ex- pression) ... bien mieux qu'un journal intime ...que je ne tiens pas !
Kissdoux à @toutesettous
Fraîchement inscrit, je prends le sujet en route ; je viens de le parcourir et de commencer à y réfléchir, mais une évidence vient de me sauter au yeux. Une évidence dans mon cas et à cet instant ; une évidence "pour moi" qui ne prétend pas à plus, mais qui pourra, peut-être, alimenter une réflection collective plus poussée et productive que mon simple témoignage.
Je crois n'avoir jamais eu honte que quand je me voyais perpétrer ou subir des actes ou des comportements qui ne sont pas en accord avec mon "moi le plus profond", mon éducation, mes principes, mes valeurs, mes exemples. A chaque fois que j'ai (ou ai eu l'impression de) nier ce qui fait ma singularité. Parfois consciemment (c'est dur, mais on le voit !) parfois inconsciemment (c'est dur, incidieux et délétère parce que justement, c'est inconscient).
J'ai souvent eu honte. Je me suis détesté, souhaité du mal, fait du mal ; j'en ai fait autour de moi et en ai profondément souffert.
On m'a détesté, souhaité du mal, fait du mal en retour ou même d'avance, dès tout petit.
J'ai très longtemps été incapable de dénouer l'écheveau d'un marasme dont je n'avais pas toute la conscience ; j'en souffrais en silence, je me suis profondément isolé, j'en avais honte et en souffrais davantage. Je suis tombé si bas que j'ai touché le fond. En tous cas "un" fond. Peut-être "le mien". Qu'importe. Le fond a au moins cette vertu que quand on l'atteint et que l'on a encore un poil de plasticité on s'y écrase, mais peut rebondir. Education, principes, valeurs, exemples. Moi, c'est ça qui m'a éviter de ne faire que m'écraser. Enfin je crois. La science a démontré la plasticité du cerveau, bonne nouvelle.
J'ai longtemps cru que mon inconscient me pourissait la vie. Un jour, je me suis demandé si, en fait, il ne me disait pas "Eh, c'est pas toi, ça. C'est pas par là, TA direction. Tu aspires à mieux que ça, tu vaux mieux que ça, tu le sais puisque quand tu te reconnais dans tes actes, t'es fier. Et tu peux l'être pour une ou deux choses un peu spectaculaires et une infinité d'autres plus petites, des tas de petits grains de sable insignifiants en apparence, mais qui font un tas."
J'en ai fait des pelles... Mes vies ne m'auront pas toujours épargné, mais j'ai eu l'immense chance d'avoir une éducation, des principes, des valeurs, des exemples solides ; d'arriver à devenir celui que j'ai toujours été, au fond, et du fait des épreuves, avec le recul, d'en tirer une grande fierté. Le recul et la connaissance de soi sont ici fondamentaux, je pense. Parce qu'avec le recul, pas mal de recul, on réalise parfois qu'on a fait "ce qu'on a pu avec les moyens du moment". On a honte de ne pas avoir fait ce qu'on croit être "bien", on a honte de ne pas avoir fait "suffisamment". On culpabilise. Mais avec le recul, pas mal de recul, on réalise qu'on a fait tout ce qu'on a pu. L'échec est difficile. Mais on en tire des enseignements. L'échec a des vertus, Charles Pépin l'a très bien dit et montré. Le seul échec qui peut engendrer la honte est celui pour lequel on n'a pas fait tout ce qu'on a pu. Mais le reconnaître humblement et en tirer des enseignements solides pour ne pas s'y laisser reprendre est une source de fierté. Pour moi, la honte, c'est aussi refaire les mêmes erreurs. J'ai pas mal pratiqué. J'en ai honte. Mais mon rapport à ce snetiment a évolué.
Je ne me suis pas débarassé de la honte. Elle m'habite encore, je m'y suis ouvert car j'arrive souvent (pas toujours...) à y voir une alarme. Une mise en garde. Je vois aujourd'hui la honte comme une réaction du système immunitaire. Traiter les symptômes, oui. Mais pas que. Chercher la cause. La traiter, elle. Sans quoi les symptomes, les mêmes ou d'autres (autodépréciation, culpabilité, faible estime de soi, difficultés dans les rapports sociaux, amoureux ; et j'en passe...) referont surface tôt ou tard. Peut-on tout comprendre ? Non. Peut-on tout régler ? Non. Ces choses ne sont jamais simples. C'est du travail, plus ou moins long pénible et douloureux selon le passif de chacun, mais à chaque petit pas chaque petit progrès, on peut être fier. Je pense qu'on peut l'être sans tomber dans l'autosatisfaction egotique grotesque et détestable. La chose peut paraître ridicule, elle me l'a semblée quand je l'ai entendue, mais je la pense vraie. Il faut être bienveillant avec soi-même. Lucide, honnête, mais bienveillant. "Foutez-vous la paix !" Fabrice MIDAL. Dans toutes les bonnes librairies. Pas remboursé par la Sécu, mais ça mériterait.
Alors dès que je peux, que j'en ai l'occasion, le temps, la force, le courage, le besoin, j'essaie de faire quelque-chose dont je puisse être fier. C'est pas toujours facile, y'a des jours avec et des jours sans, on se trouve (enfin,je me trouve) souuvent un prétexte, je procrastine, je repousse. Mais faire quelque-chose qui a un sens profond pour moi, et/ou que je partage, grain de sable après grain de sable et dont j'espère qu'au moins ne serait-ce qu'un de ces grains de sable pourra contribuer à une construction ou une reconstruction solide, pérenne même si je ne le vois pas ; et bien arriver à faire ça, j'en suis fier. Si je sais que j'aurais pu et que je ne l'ai pas fait, j'en ai honte. Puisque j'aurais pu.
C'est en essayant de partager ce que j'ai de bon (j'ai bon fond, je le sais, j'y suis allé !) et en essayant de partager ce que j'ai reçu de bon (des trucs profonds, des trucs légers, des compétences, des questionnements et j'en passe...) que je suis fier. C'est quand j'ai ruminé, entretenu, reproduit et montré ce que j'ai fait de mauvais, que je n'ai pas fait et ce que j'ai reçu de mauvais que j'avais honte. C'est ça qui me culpabilisait et me faisait souffrir.
C'est sans le moindre doute le travail d'une vie. Ne pas comparer les résultats d'un individu à un autre mais ne se comparer qu'à soi, essayer d'être juste, essayer d'être sain, accepter d'être faible, apprendre de ses erreurs, panser ses plaies, demander de l'aide, tenter d'aider à son tout et chercher à faire un beau tas de sable à terme. Grain de sable après grain de sable, contre vents et marées. C'est est long difficile, mais vaut la peine.
Je pense que rien de tout cela n'est possible sans aide ; ta question @Gwenouille m'aura permi de réaliser une chose que l'on sait tous mais dont on ne mesure peut-être pas toute la portée ni la profondeur. Il n'y a pas de honte à demander de l'aide. C'est peut-être là un moyen d'essayer de boucler la boucle...
Mais c'est bien triste les posts ce soir! Alors...
"Tous nous lisons nous-mêmes et lisons le monde qui nous entoure afin d'apercevoir ce que nous sommes et où nous nous trouvons. Nous lisons pour comprendre, ou pour commencer à comprendre. Nous ne pouvons que lire. Lire, presque autant que respirer, est notre fonction essentielle. "
Alberto Manguel
Une histoire de la lecture.
(Ma bible de ce soir...)
"Mais le pinson n'est pas gai. Il est gai quand il est gai ou triste quand il est triste. Ou ni gai ni triste. Est-ce qu'on sait seulement ce que c'est qu'un pinson?"
Prévert. Dans ma maison.
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