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- J'ai envie de brûler le monde
Je ne suis jamais à ma place, j'ai des aspirations qui ne m'emportent qu'en des vents, je me décarcasse à aider mon prochain qui me marche dessus pour le simple plaisir, alors on me dit que je suis faible, qu'un rien me traumatise... Mais que pourtant, l'on aura jamais le temps d'aider autre que professionnellement, car "quand un homme est au fond du puits, on lui jette des pierres".
Tout le monde est occupé à se faire aimer, jusqu'à un point où la société devient un jeu de mikado, où chacun cherche à retirer son petit baton bleu du lot. La sagesse, la bienveillance, croyez-moi c'est démodé. La vie est trop courte pour ne pas aller droit au but. Il faut cultiver l'expérience sexuelle, l'expérience pro par piston, par trahison en veux-tu en voilà, il est bon oui il est mieux d'être sans honneur. C'est sexy, c'est désirable. C'est dans l'air du temps.
Je n'en sais plus quoi dire, je n'en sais plus quoi être. Tout ça est une manigance. J'avais envie de contribuer, mais je ne suis pas fait pour un environnement où il est bon d'être déter, que le doute est une faiblesse, que l'on se presse dans la rue à marcher sur le chemin des autres, pour leur prouver que l'on est fort à ce point !
On compte les secondes dans le regard, pour prouver sa supériorité. On regarde qui regarde qui, et quoi. Il est de bon ton d'être dans la mode, dans le petit repli de pantalon qui montre qu'en effet, on est de bon goût. Moi-même je suis plus de bon goût que tous ces poltrons parce que je refuse de mettre ce petit pli de chemise. C'est d'une tristesse incroyable ?
Alors on va faire la guerre aux gens qui n'ont pas les yeux bridés comme il faut, parce que il ne partage pas assez de nos gênes et que la vie est trop courte pour courir après autre chose que ses décharges de dopamine. On y croit plus, à quoique ce soit. On ne croit plus en Dieu, ni en la beauté, ni en rien que ce soit.
Je haïssais Dieu mais au moins il y avait l'espoir de quelque chose.
Je n'ai pas envie de démoraliser, contrairement à ce qui pourrait sembler. Je suis encore dans cet espoir naïf qu'il y a des gens qui comprennent ce que je raconte, et qui en ont quelque chose à foutre assez pour comparer nos cynismes et nos braguettes, trouver qui c'est qu'est le plus cynique ou le plus apte à nous déresponsabiliser dans nos abandons mutuels.
Eh oui, je n'ai que peu d'amis, et je ne fais pas de cadeaux. Je juge !
Séparer le bon du mauvais est belle occupation pour ceux qui sont indifférents aux autres justement ou qui restent coi devant cette audace dont ils n'ont pas une once de compassion et d'humanité. La place n'est pas à faire. On est et c'est déjà un sacré plan. Tout le reste est bavardage. Donc parfois se couper des mauvais autres ceux là qui cherchent à être aimés la pioche à la main et faire son chemin avec dans sa tête ses valeurs et son éthique.
Enfin, il y a ce qui dépend de nous et ce qui ne dépend pas de nous. Ce qui dépend de moi j'en suis responsable pour le reste non. C'est un peu vivre en stoïcien. C'est à dire vivre conformément à la nature et avoir le courage d'être cohérent avec soi même (sans être rigide car Seneque en bon stoïcien prônait de toujours vouloir la même chose et toujours refuser la même chose".).
En fin de compte il n'y a pas de règle de vie, chacun fait comme il peut (capacité, volonté, possibilité...).
Cependant quand quelque chose ne va pas prendre garde de ne pas tout jeter au feu dont les autres, mais s'y jeter aussi.
Je pense que ne rien attendre des gens est une des choses les plus libératrices qui soit. Il faut les prendre comme ils sont, être tolérant, et ne jamais éspérer grands choses d'eux. De toute facon la plupart des gens n'ésperent jamais grands choses les uns des autres non plus je pense. . A part quelques liens sociaux qui pour la plupart seront éphémeres de toute facon. Je ne dis pas qu'il faut être une personne égoiste non plus. Mais juste être un peu plus détacher des choses et ce décarcasser uniquement pour les gens que tu jugent digne de ton aide et des personnes proches. C'est déjà bien. Ca doit être un problème de dosage et de réciprocité. Evidemment il faut aider les inconnus. Mais ca ne sert à rien d'ésperer grand choses. Je pense qu'être un petit peut égoiste. Et faire passer soit même avant les autres n'est pas forcémmment mauvais. Si c'est à une dose modérée et saine bien sur. On vie avant tout pour soi. Ca ne t'empèche pas d'être une personne altruiste pour autant. Mais il faut jutse être un peu plus séléctif.
En tout cas tu as le fait de n'avoir que peu d'ami n'est pas grave. La qualité est mieux que la quantité.
Pour le reste je suis désolé. Je ne sais pas trop quoi te dire.
@Yemethzi,
Juste un petit mot, car ta détresse me touche. Mais je crois qu'elle est le fruit, de, comment dire, faire les choses à l'envers.
Ce que tu le fais, tu dois le faire pour toi. Aider l'autre, par exemple, paradoxalement, demande à la fois beaucoup d'humilité, et d'être "au clair" avec son propre parcours, sa propre démarche. De la sérénité, également. Cela permet déjà de donner sans se donner, et de ne pas payer les pots cassés si l'autre ne prend pas, ou gaspille, brûle, crache sur ce qu'on lui donne. Comme tu le vois, l'équilibre n'est pas simple.
Quant à Dieu... c'est un tout autre débat. Perso, je me fais ma voie. J'ai lu Camus, son essai sur Sisyphe, et je n'arrive pas à être d'accord, pas le moins du monde, avec son raisonnement. Mais on est sur un chemin qui relève, je crois, du personnel, et même, de l'intime.
Je crois que, ce qui est précieux, c'est ce qui nous anime, nous met en mouvement. Nos désirs (et je ne parle pas de bas "désir" purement sexuel, mais bien de désir au sens de réalisation de soi, d'accomplissement, d'extirper une idée, une envie, un truc sorti de nulle part, de notre cerveau, de nos tripes, pour en faire quelque chose de concret). Nos émotions (qui nous renseignent, précieusement, sur où on en est et ce que l'on vit). Notre faim, notre soif, de quelque chose qui n'est ni comestible ni buvable, et pas tout à fait matériel.
Je trouve qu'il y a quelque chose d'assez vicié et dangereux, dans notre société actuelle. C'est que les contes de fées ont été détournés de leur fonction première, qui est celle de raconter les horreurs du monde (la violence, la jalouse, l'injustice, la mort, et autres "joyeusetés") avec la perspective que ces horreurs sont surmontables et qu'on peut passer outre (le fameux "et ils vécurent heureux..."). Non, les contes d'aujourd'hui sont des jolies historiettes, lavées de tout truc effrayant, où il n'y a même plus de méchant. Et où le bonheur est, d'une part, un "dû" qui nous appartient, et que l'on est donc en droit d'exiger si l'on ne l'a pas. Et de deux, un état fixe et permanent, que l'on se doit d'atteindre et dont on ne pourrait sortir, alors qu'il s'agit juste, le plus souvent, d'un concours de circonstance (un "accident heureux" ?) qui par essence ne dure pas (et c'est aussi, quelque part, cette fugacité qui fait sa préciosité).
Or, je reste persuadé que, l'Univers (si tu m'autorises à employer ce terme) ne nous "doit" rien. Par contre, il nous observe, autant que nous, l'observons, lui, et il "attend de nous" autant que l'on se pense en droit d'attendre de lui. Et la question se pose alors : qu'apporter, à cet univers, mais aussi à soi-même ? La réponse là aussi est personnelle, et intime. Mais y répondre, en conscience, faire ce job, c'est également répondre, d'une certaine façon, à "qui suis-je". Et cette réponse n'appartient qu'à soi, personne d'autre ne peut s'en saisir et donc le corrompre. Oups, j'avais dit un petit mot. My two cents.
@Yemethzi,
Ton témoignage me touche également .... et les mots de sagesse de @Clive sont plus justes encore que ce que je pourrai te répondre ...
" Mais .... ( commencer à ) répondre à "qui suis-je" , en conscience, faire ce job " . .... c'est entamer le chemin du " Connais-toi toi même "
Saches que sur ce chemin, après chaque étape franchie, .... un peu comme dans les jeux-vidéo, on passe au niveau supérieur, avec de nouvelles armes ... sans redescendre jamais !
.@Yemethzi
Tu as du Verbe !
J'ai bien aimé dans tes écrits:
"Voilà mon deuxième précepte le plus important. Je ne vous pas demande de croire, mais d'accepter que nos erreurs existent car elles font le bien de la Société de la Vie.
Si nous étions parfaits, alors nous dévorerions tout sur notre passage, et la vie serait un triste corridor. La vie est un tel manège, une telle danse, car justement chacun laisse la place aux autres de danser."
Alors ne nous mettons pas en burn out pour vouloir le monde parfait.
Gardons un petit pli à notre chemise afin de nous souvenir de cela...
Que le monde avance comme cela a été prévu...
Et au plaisir de nous lire...
😉
Est-ce que chercher à combattre ce monde que l'on juge à côté de la plaque, surfait, etc ce n'est pas lui accorder l'importance que l'on ne veut pas lui donner ?
Je me retrouve dans ce qui a été écrit et ce burn out, c'est déjà fait.
On a cette chance d'avoir ici un potentiel énorme de co-création pour créer une alternative qui nous parle et peut-être qu'on en sortira de nouvelles choses.
Chercher à détruire une chose qui s'en occupe déjà de par elle-même n'est peut-être pas le + efficace.
Et pourquoi le détruire? Pourquoi ne pas construire à côté?
La destruction est aussi une passion créatrice. (Bakounine, je crois bien).
citation :
.Je suis encore dans cet espoir naïf qu'il y a des gens qui comprennent ce que je raconte, et qui en ont quelque chose à foutre.
Oui,il y en a tu vois,et peut être plus que tu ne le crois.
Je ne sais pas si ça te remonte le moral, mais c'est sincère.
@clive,je plussois, c'est beau.
le roi salomon a ecrit ; avec beaucoup de sagesse on a beaucoup de chagrin, et celui qui augmente sa science augmente sa douleur. Gustave Flaubert a ecrit ; Être bête, égoïste et avoir une bonne santé, voilà les trois conditions voulues pour être heureux. voila les 2 conditions qui nous ait offert par DIEU ou par le big bang si tu préfères! laquelle préfère tu?
[Je précise, c'est de l'humour]
citation :
voila les 2 conditions qui nous ait offert par DIEU ou par le big bang si tu préfères! laquelle préfère tu?
Mouarf! 😋 Comme le premier n'existe pas et que le deuxième n'est pas moins théorique, ça ne va pas être simple de trancher dans cette affaire. (et là dessus, Flaubert n'en dit rien. Zut alors...😋 )
" j'ai envie de brûler le monde".
Vas-y brûle tout.
Mais ne brûle que le tien, de monde. Uniquement le tien.
Laisse celui des autres tranquille, ils ne t'ont rien demandé. Peut-être sont-ils satisfaits de leur monde.
Tu vas voir : t'auras déjà largement de quoi t'occuper ensuite niveau contraintes de reconstruction.
[FLAME ON]
Arfff ! Dommage que @Tortue_tranquille nous ait déjà quitté, j'aime bien sa réplique 😄
Effectivement, j'ai été moi aussi (comme lui/elle ?) choqué par le titre du fil, au premier abord.
Il m'a fait penser aux personnes qui se suicident au gaz, sans se préoccuper des autres personnes qui peuvent en pâtir et périr si une étincelle survient et que le bâtiment explose...
Alors que la fenêtre est si facile à ouvrir, et à franchir... Fais-toi plaisir !
[FLAME OFF]
[COMPASSION ON]
Dommage que @Clive soit parti aussi, c'est sa réponse qui me semble la plus appropriée.
Ce sont nos propres attentes, souvent inconscientes, souvent artificielles aussi, qui nous font souffrir lorsque ce que nous avons "donné" ne nous est pas "rendu".
Personnellement, je ne sens pas l'idée d'être un peu plus égoïste et de s'occuper plus de soi-même.
@Clive a écrit :
citation :
Aider l'autre, par exemple, paradoxalement, demande à la fois beaucoup d'humilité, et d'être "au clair" avec son propre parcours, sa propre démarche.
Je me suis pris quelques baffes, il n'y a pas si longtemps, qui m'ont fait comprendre que ce que je voulais donner, par "bienveillance", pour "aider l'autre", n'était pas attendu. Que c'était mon insistance à donner sans que ça m'ait été demandé qui mettait l'autre dans l'embarras, dans la gêne, dans la honte, dans la position de se sentir jugée comme incapable de s'occuper d'elle-même puisque j'insistais tant pour l'aider.
Que je me posais en "supérieur", que j'étais "arrogant", en venant me mêler de ce qui ne me regardait pas.
Désormais, je ne cherche pas tant à m'occuper plus de moi (si, un peu, mais ça ne m'est pas naturel ni facile) qu'à m'occuper moins des autres, et à m'assurer qu'ils et elles veulent de mon attention et de mon aide avant de les leur donner.
Ca participe du thème très actuel du consentement...
Alors, oui, je crois que je comprends ce que tu racontes, et que j'en ai quelque chose à foutre.
Mon conseil, qui n'engage que moi : Arrête de te focaliser sur ces faux-semblants qui te blessent, n'applique pas ces règles communes qui ne te correspondent pas (et que tu regrettes de ne pas pouvoir respecter comme "les autres" sans en souffrir, c'est ça la source de ta rancoeur), et passe à autre chose que de les détester.
Invente ta propre façon de contribuer au monde... et avance !
[COMPASSION OFF]
Oui, voilà, c'est ça @Maverick, accepter sa propre façon de contribuer au monde! Un joli coeur laisse dans son sillage de l'énergie pour des tas d'âmes égarées... Merci à tous ces hors-bords du coeur d'ailleurs en passant. 🙂 Et toutes ces personnes passionnées qui délivrent sans rien attendre en retour, et en respectant l'autre, tous les autres, leur savoir... 😍
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