La ligne dure / la souplesse.

Hello everybody, ça va ?

Moi j'essaie de remonter en énergie, en vibrations. Pas toujours évident, mais on est là pour ça, je crois. Grandir, s'améliorer, avec vers la lumière, même si gadins et gnons nous tirent en arrière, par moments. Même si le moral chancelle.



J'ai beaucoup changé ces derniers temps, je me suis même assez métamorphosé.
Je ne pige pas vraiment, ça se ramifie à l'intérieur, ça m'échappe quelque peu. Mais c'est ainsi. "Ne nage pas contre le courant, mais avec lui", dit le Tao. Alors j'ai tiré parti de ce qui m'arrivait, je n'ai pas fait l'économie d'un grand déménagement intérieur. Un gros déblayage.

Un truc important pour moi, c'était de jouer avec des gens. Et je n'y arrivais pas. Je crois que j'étais trop dans la ligne dure. J'ai dû rajouter pas mal de souplesse dans tout ça.

J'aime, j'adore la sonorité du piano Rhodes, gloire à son inventeur, Harold Burroughs Rhodes, bienfaiteur de l'humanité ! Je cherchais à jouer, mais dans mon créneau, fusion et acid jazz, qui n'est pas grand public, il faut le dire. J'étais dans la ligne dure, fidèle à mes idées, mes idéaux. Je ne voulais faire que dans cette direction, ce qui me correspond intimement - bien que ça nécessite un niveau technique supérieur au mien, mais j'étais prêt à faire les efforts.

J'ai eu certes l'occasion de rassembler quelques musicos pour jouer ça. Mais dans ma région (Toulon et environs), c'est tellement dur. Les gens ne sont pas motivés, ils savent qu'ils ne passeront à droite à gauche que deux ou trois fois, ils savent qu'économiquement, ça ne marchera jamais. Sauf à jouer exactement ce qui est à fond commecial. Et ça, je n'y tiens pas, du tout. Ou alors il disent qu'ils ne sont pas au niveau, comme si un bassiste qui reprend du Uzeb devait jouer comme Alain Caron.

Ou alors, c'est moi qui suis un peu inconscient. 😀


Après quelques expériences un peu éphémères, je me retrouvais donc très isolé, à ne jouer avec personne.

Après j'ai eu une période d'études, où on travaillait à deux avec un guitariste, mais c'était plus un travail de fond, comme ça, histoire que chacun bosse avec l'autre au lieu de rester dans son coin. Standards de jazz et de bossa nova. Bon, j'aimais bien, mais ça n'était pas un groupe. Juste un gentil petit truc sympa, à deux.

Là, j'ai décidé d'accepter une proposition récente. Des gens qui font, en gros, quelque chose entre pop rock et smooth jazz. Avant, je n'aurais JAMAIS accepté ça. C'est vrai que musicalement, on voit tout venir de très loin, c'est très convenu, ça n'a rien de vraiment intéressant, ni stimulant, d'un point de vue musical. Sans citer de morceaux en particulier, mais globalement, quand j'ai écouté la playlist, je ne me suis pas dit "olà, mais qui a composé ce truc, c'est fabuleux, quelles super idées" ! Non, c'est du pop rock, honnête et standard. Pas vraiment intéressant en soi, mais...

Mais d'abord, j'avais envie de jouer, car il n'y a que comme ça que je progresse.

Ensuite, je me suis dit que ça n'empêchait pas d'apprendre. Sur une suite d'accords un peu bateau, on peut si on veut faire péter les neuvièmes, onzièmes, treizièmes, sortir les voicings qui tuent, les super combinaisons qui font chanter le Rhodes et le rendent si envoûtant.

Mais surtout, FAUT QUE JE BOUGE ! Que je rencontre des gens ! Que j'aie une activité concrète. Je suis trop enfermé.

Alors voilà. Je bosse des trucs connus, ma foi. Et j'essaie de trouver les chouettes accords. Et une fois que je les tiens, je tente de taper le chorus par-dessus sans m'emmêler les doigts.

Enfin, ce ne sont que des exemples. Le sujet, c'est comment l'atypique, avec ses idées bien arrêtées sur la musique (ou autres sujets), réussit à faire preuve de souplesse pour aller vers LES AUTRES.

Sortir. S'aérer le cigare. Bouger. Rencontrer. Discuter.

Ce soir, pour la première fois depuis très longtemps, je me suis retrouvé sur la place du village, avec plein de monde autour, à taper la discute. J'étais avec le gars qui dirige le groupe des randonneurs, un ancien marin, pragmatique, sympa, qui a du coeur. Un qui a eu des épreuves, lui aussi. Un brave type, à l'écoute. Mais ça me faisait drôle. Comme un simple citoyen, et pas un pestiféré ou un type "bizarre". Car on m'a taillé la réputation, au patelin.

Eh bien j'étais là quand même ! Non mais.


Je le sens, ça se ramifie. Je reprends confiance en moi, je lâche prise sur certains sujets, je me dis esquive, fais ta vie. Ne rentre pas dans un conflit. Garde ton énergie pour faire autre chose. Je m'ouvre. Etc.

Enfin, il me semblait que j'avais plus de choses à dire, mais ce soir, j'ai la tête un peu vide - et pourtant, je n'ai pas bu d'apéro ! Bah, s'il me vient autre chose, je le dirai en commentaire.

Voilà, mes chers compagnons de singularité. On s'adapte. On bouge. On change, il le faut.

J'ai vraiment l'impression qu'il y a encore un truc qui m'échappe, mais tant pis... Rien n'est parfait. 🙂