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- La phobie sociale et le quotidien...
Tout le monde connaît la définition de l'agoraphobie. La phobie sociale est plus mystérieuse, méconnue, incomprise et différente. Malgré les propos d'un psy, on peut être phobique social sans être agoraphobe. Mais ce ne sont que des cases. Qui a un profil qui rentre dans une entièrement dans une case sans en chevaucher une autre ? Personnne, évidemment !
Plutôt que de parler de moi, je laisse ceux qui connaissent le sujet parler de leur quotidien...
@Charli plutôt que de phobie sociale, on parle d'anxiété sociale. Elle est effectivement amplifié quand on pense plus vite et plus loin, et/ou perçoit au-delà du commun.
De l'énergie est nécessaire pour s'adapter et parvenir à ce point où on comprend que l'autre soit à les mêmes problématiques, soit tout simplement n'y pense pas.
C'est une construction patiente et persévérante où on arrive un jour à parler aux autres sans aucune appréhension, en toutes situations et toutes circonstances.
@Kobayashi en effet, ce forum aurait pu s'intituler " L'anxiété sociale et le quotidien... ". Personnellement, j'ai entendu et lu dans le monde médical les deux termes : anxiété et phobie avec une légère prédominance du nom phobie d'où mon choix...
Vous évoquez " une construction patiente et persévérante ", je rejoins votre position même si, pour certains psy, il suffit de six mois pour rentrer dans la case " normale " ... si elle existe 😄
@Charli sans vouloir les dévaluer, je pense que plus de la moitié des psy n'arrivent pas à poser les bons diagnostics et encore moins d'opérer les bons traitements. Cela vient de la particularité de l'esprit humain. En plus, en France nous sommes en retard dans ces domaines. Ca s'améliore doucement, y compris au niveau législatif, enfin.
Derrière l'abréviation psy se cachent principalement deux mots.
Le psychiatre qui, comme tout médecin, est chose rare dans les déserts médicaux. Lorsque l'un nous accepte, on n'a pas le choix : il faut l'accepter aussi. Dans ces zones défavorisées, ils n'ont pas de temps à perdre pour écouter mais juste un peu de temps pour prescrire des médicaments. Inutile de dire que ça ne convient pas, le "patient" a toujours tord par principe 😄
Curieusement, les psycologues sont nombreux sur la diagonale du vide. Nous ne sommes plus des patients mais des clients. Jamais de contradiction et le thé est offert par la maison !!!
Personne n'y propose des méthodes novatrices du type réalité virtuelle car pas assez rentable. Du pseudo-neurofeedback est proposé par des personnes issues du monde non médical avec toujours le même argument de présentation. Dommage car le vrai neurofeedback pratiqué en milieu médical est une technique prométeuse...
@Charli Je ne peux que souscrire à une grande partie de ce que tu écris. Ayant pu faire un protocole de neurofeedback (le vrai), j'en ai tiré avant tout un bénéfice "diagnostic" : un TDAH à côté duquel tous les psy(chologues surtout / chiatres un peu), c'est un peu plus facile à contrer quand on sait contre quoi on se bat (même si ça reste un combat au quotidien). Ensuite, pour les bienfaits, dans la mesure où j'ai, exactement en même temps, commencé à réorganiser ma vie pour l'adapter à mon fonctionnement, je ne peux évaluer, dans les améliorations en cours, celles qui découlent du neurofeedback et celles qui viennent de ma nouvelle organisation.
Je suis d'accord avec ton dernier paragraphe, mais je ne sais pas si, notamment chez les HP, une forte proportion seraient partants pour ce genre de techniques (qui implique une dimension physiologique, à l'encontre de la majorité des discours des psy sur le HP (personnes "extra-ordinaires", pris plus ou moins au sens premier, ayant une "mission" pour l'humanité (si, si, je l'ai entendu et lu un paquet de fois, de la part de psy), etc.) C'est moins valorisant de se dire : "tu ne vas au bout d'aucun projet parce que ton cerveau déconne et est incapable de maintenir suffisamment d'attention et de motivation" que "tu ne vas au bout d'aucun projet parce que tu as tellement d'idées à la seconde que tu préfères passer au projet suivant (qui va sans doute changer la face du monde...)
Pour rejoindre ton sujet initial sur la phobie sociale, là aussi, il y a de sacrés soucis de diagnostic. Je me suis entendue répondre par ma généraliste : "vous n'êtes pas phobique sociale, puisque vous êtes capable de sortir pour aller travailler". Sauf que la phobie n'implique pas zéro sortie, mais le fait de renoncer à une partie (généralement de plus en plus importante) des sorties dont on a envie / besoin. Du coup, j'en ai déduit que j'aurais de l'aide le jour où je serais vraiment cloitrée chez moi durant des semaines. (Si je suis restée sans salaire et sans nourriture, je sais pas trop ce que j'aurai comme aide à ce moment-là...)
Je ne sais pas quelle conception tu as du HP. Une psychologue (grâce à qui j'ai découvert le neurofeedback (Stéphanie Aubertin - Podcast méta de choc sur l'intelligence) parle régulièrement du danger de la vision encore majoritaire du HP : à force de dire aux gens que personne ne les comprend, parce qu'ils sont au-dessus, qu'ils pensent différemment, que le monde leur est hostile car jaloux, un certain nombre de personnes HP finissent par "s'auto-convaincre" (avec des biais de confirmation : chaque rejet, micro-agression (qu'on vit tous au quotidien) est mise sur le compte du HP, et comme le HP ne se guérit pas, ces manifestations hostiles sont inévitables, intolérables, et on ne peut s'en protéger qu'en restant chez soi).
Comment en sortir ? Ben en essayant d'approcher à nouveau les gens en ayant ce biais en tête et en essayant de le contourner. Ca ne veut pas dire que des sites comme celui-ci soient inutiles (si j'en étais convaincue, je ne serais pas là), mais que les liens qui se créent plus facilement entre personnes HP viennent plutôt d'intérêts communs, que du chiffre de QI (ou d'une façon de raisonner), de la même façon que des fans de bricolage, de tuning ou de phénoménologie de l'esprit vont se trouver bien ensemble (davantage en tous cas qu'auprès de personnes lambda).
Et puis aussi, j'ai fait des recherches sur le TDAH pour savoir comment vivre mieux avec. Et je suis tombée sur une étude américaine récente (2020 ou 2021) sur la Dysphorie de sensibilité au rejet. La quasi-totalité des personnes TDAH ayant participé à l'étude ont témoigné de difficultés dans les relations, se révélant incapables d'interpréter / mesurer le degré de proximité qu'elles ont avec les autres (en gros, impossible pour elles de dire si quelqu'un les apprécie ou pas). Là où ça devient intéressant, c'est que deux médicaments pour l'hypertension ont montré leur capacité à améliorer ce souci (au-delà du seuil qui relèverait du seul effet placebo). Et bingo : cause physiologique, une fois encore, et pas liée au HP... Je ne doute pas (même si, n'étant pas concernée, je n'ai pas approfondi la question plus particulièrement) qu'on puisse retrouver des éléments équivalents dans d'autres troubles (TSA, par exemple).
Désolée pour le pavé, j'ai du mal à résister à partager mon expérience quand le sujet me touche particulièrement.
Bon courage à toi en tout cas, et au plaisir d'échanger.
Généralement, les psys ne font que conseiller de proscrire l'évitement, en s'obligeant à se mettre dans les situations appréhendées. Ils peuvent ausi proposer des séances en groupe, des psychodrames.
Ce que je peux dire moi, après avoir vaincu le plus gros de cette phobie, c'est déjà que cet état n'est pas irrémédiable, que certains traitements sont aussi très efficaces, qu'on peut progresser là-dessus à force de séances "basiques" de psy, mais surtout qu'il faut tout faire pour s'entourer de personnes qui nous font du bien, qui encouragent, qui tirent vers le haut. Et évidemment fuir celles au contact desquelles on se sent mal. Je crois qu'il est très important d'enclencher des projets, même s'ils semblent minimes, qui nous rapprochent de nos rêves, des aspirations que l'on a depuis toujours. Bref, il faut cesser de vouloir se conformer à tout prix, et se faire confiance, s'écouter.
Mais tout celà reste du blabla, et je n'ai malheureusement pas de recette miracle et universelle. Mais courage à ceux qui se sentent englués dans cet état et surtout, les choses peuvent évoluer, et pas qu'un peu. Je dirais même que d'être passé par là peut, dans certains cas en tous cas (bizarre ces certains cas en tous cas 😄), rendre la teinte de la vie d'après bien plus éclatante. 🙂
@Fanny-146 oui, il y a un déficit de vraies études médicales sur tout cela, ce n'est assez vendeur pour les labos. Une chance que quelques médecins produisent encore des études ! L'humanité a encore du chemin à faire...😂
@Juliette. Je pense, comme tu l'évoques, que ce n'est pas un état irrémédiable et qu'on peut progresser. Je crois aux séances de groupes et aimerais tant les tester ! Seulement, j'ai évoqué dans un précèdent post la "diagonale du vide". Bien qu'ayant déménagé plusieurs fois, j'ai toujours vécu sur cette diagonale et, malgré mes demandes répétées, on n'a jamais pu me le proposer... Toujours au mauvais endroit 🙂
"Cesser de vouloir se conformer à tout prix", je te rejoins. Existe-t-il un standard du savoir être ? Pour moi non... mais la société tente de nous en imposer un...
Juliette,
tout à fait d'accord. mais il faudrait avoir le "feeling" pour sentir qui sont ces personnes bienveillantes. C'est là que le bât blesse ( c'est pas qu'on soit des ânes bâtés). Car en effet, les Aspies ne "sentent" pas le vrai degré de proximité avec l'autre. Le risque est grand de s'attacher très fort à une personne qui vous considère comme "juste une relation". On peut être cruellement déçu par un ami. C'est toujours à l'individu de "faire" ses relations alors qu'il n'y a pas si longtemps que cela, le groupe familial, l'entourage direct étaient plus stable et donnaient des bases. En outre la société actuelle qui est très coulante avec l'éducation n'arrange pas les choses :
1 Elle est mobile, les gens changent beaucoup de lieu d'habitation, de région et même de pays pour leur travail ce qui ne favorise pas l'attachement à long terme et les Aspies sont lents à nouer des liens.
2 Il manque de plus en plus un "code de comportement commun" ( courtoisie, ce qui se fait, se dit, ou pas), chacun( ou chaque communauté) ayant le sien. Donc on ne sait pas vraiment comment faire si on n'a pas le code.Un peu de conformisme à l'ancienne, pour hypocrite qu'il soit, faciliterait les rapports, si vous voyez ce que je veux dire : dire bonjour, demander des nouvelles, tailler une bavette, inviter au pot de la boîte, enfin de petites choses comme cela pour mettre en confiance. Or c'est justement ce qui se perd. Au quotidien je vois se développer la grossièreté du langage, la violence verbale.
3 Le culte actuel de l'autonomie est un obstacle dans la course aux relations car il est mal vu d'avoir "besoin d'autrui". Chaque personne doit montrer qu'elle est indépendante. Or par exemple dans une relation de voisinage, les voisines s'entr'aident : l'une va emprunter un peu d'huile ou de sucre à l'autre qui va lui demander en échange de garder les petits le temps qu'elle aille à la pharmacie. Cela fonctionnait ainsi dans les immeubles et les résidences quand j'était petite( années 70). Aujourd'hui c'est méfiance et méfiance, de plus les habitants ne restent pas longtemps à la même adresse.
Je viens de découvrir cette association qui propose des ateliers d'écriture, d'impro théâtrale, de stand up... pour les personnes atteintes d'anxiété sociale. C'est à Paris : https://www.a-petits-pas.org/nos-activités
J'ai rencontré la personne qui anime ces ateliers, elle est très sympa. C'est une ancienne phobique sociale.
Des témoignages de personnes qui ont suivi ses ateliers ici :
https://phobie-sociale.over-blog.com/2022/08/livre-d-or-temoignages-des-participant.e.s-aux-ateliers.html
Tout le monde connaît la définition de l'agoraphobie. La phobie sociale est plus mystérieuse
La foule est comporté de gens si différents, que cela représente un effort insumontable de s'adapter à eux
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