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- Le camion rouge (un certain mécanisme du rejet)
L'action se passe dans un jardin d'enfants. Deux jeunes bambins jouent dans la cour clôturée, à part des autres, et chacun dans son coin. Aucun adulte n'interragit avec eux. Ils sont encore petits, tiennent debout tous seuls, ont un langage très basique, et une sociabilité encore en construction.
Soudain, un adulte arrive, pose un nouveau jouet, un gros camion rouge près d'eux, sans dire un mot. Puis s'en va.
Le joujou est énorme, splendide avec ses grosses roues noires, sa benne qui peut accueillir d'autres jouets, ou du sable, et un épais pare-choc orangé.
L'enfant le plus près délaisse aussitôt ce qu'il faisait, et commence à le saisir et le faire rouler.
L'autre, qui n'avait pas remarqué tout de suite, ne voit plus que cela : ce camion rouge. LE camion rouge. Il le veut. Ne veut plus que cet objet. Concentre son attention dessus. Il se fiche de son jouet actuel. Il se fiche qu'un autre enfant s'en serve déjà. Son monde entier se résume, à cet instant, à ce camion rouge. Rien ni personne d'autre n'existe.
La suite de l'histoire, tu la connais probablement déjà.
Le second enfant s'approche du premier, le tape, le jette à terre, et prends le camion pour lui.
Cette histoire, si tu la connais si bien, c'est probablement que tu l'as, à plusieurs reprises, observée ou même vécue. Parfois, sans le savoir, ou sans savoir pourquoi. Ce qui se jouait vraiment.
Tu as peut-être vécu des situations de rejet, similaires. Été rejeté(e), dénigré(e), voire frappé(e). Parfois après avoir exprimé le fond de ta pensée, ce que tu avais sur le coeur. Ou, parfois, rien dit, ta présence seule s'avérant "suffisamment" gênante.
Pourtant, pas de camion rouge, entre l'autre et toi.
Pas de camion ? Vraiment ?
Était-ce juste une situation gratuite, de la haine simple, bête et méchante ?
Moi je crois qu'il y a un camion. En toi. Appelle-le, comme tu le souhaites. Douance, haut potentiel, hypersensibilité, originalité, authenticité, capacité à faire des liens et voir les choses autrement, niveau de conscience, ouverture du coeur...
L'essentiel, est que tu as ce quelque chose en toi. Ce qui est déjà compliqué, c'est que ce quelque chose n'est pas physique, concret, comme un jouet pour enfants. Ce qui est encore plus compliqué, c'est que ce quelque chose ne se mesure pas, ne s'étalonne pas, ne se quantifie pas. Et non, les tests de QI ou autres ne sont d'aucune "efficacité" dans ce registre-là (mais pour les égos surdimensionnés en besoin de reconnaissance, on a créé le club Mensa - et d'autres associations du genre). C'est aussi quelque chose qui ne se nomme pas. Ne peut s'approcher sémantiquement, par un nuage de mots.
Ce qui est carrément violent, car justement, difficilement concevable, c'est que l'autre le voit, le sent. Même si ce n'est pas palpable, pas discible. Et, qu'il le veut. Alors, comme pour l'enfant qui veut le camion rouge, il s'approche, et il "tape". Et, ne pouvant obtenir ce qu'il n'a pas, toujours sans comprendre ce qui se joue, il rejette.
Ce que j'essaie de dire, via cette image du camion rouge, c'est ce qui peut se jouer, dans les bas-fonds de certains mécanismes de rejet. Pour peut-être aider à leur compréhension.
Une fois que l'image a été présentée, c'est bien joli, mais comment s'en saisir ?
Si cela ne m'appartient pas, je propose cependant certaines pistes de réflexion.
1. Arrête de chercher ce que tu n'as pas
Beaucoup d'entre nous avons du mal à nous sociabiliser. Certains sont en recherche de "normalité" ou de "normalisation", et de ce quelque chose qui leur "manque". Mais, ce n'est pas qu'il te manque quelque chose. C'est que tu as quelque chose en plus.
2. Reste à ta place
C'est là le point paradoxal : avoir ce quelque chose ne fait pas pour autant de toi un être supérieur. Tu n'es pas un élu, un héros, un surhomme, une surfemme, ou un sur-être non genré ou genré comme il te sied.
Nous sommes tous uniques, différents. Cette différence est normalement l'occasion d'apprendre, d'échanger. L'autre reste aussi, cet étrange miroir, qui nous renvoie et les défauts que nous ne voulons pas voir en nous, et les choses que nous nous interdisons d'être.
3. Préserve-toi
Toujours dans cette lignée de réflexion, tu as, avec cette chose en plus, un certain devoir de responsabilité. Gérer, dans ton rapport à l'autre, le fait qu'il ne comprenne pas une dimension possible de la relation. Cependant, si l'attitude de l'autre reste hostile, il ne faut pas se mettre en danger et couper court à la relation s'avère indispensable. Ce qui n'a rien de facile lorsque l'autre est censé être un proche (par exemple famille). Ce qui implique aussi un nombre très limité de relations, et donc une certaine solitude... Et le travail de deuil qui va avec (celui d'une socialisation "normale").
NB : j'utilise certains mots (à commencer par cette image de camion) à titre général, de façon neutre, et sans aucune volonté de suprématie masculine de quoi que ce soit. Merci pour la compréhension à ce sujet.
@clive,je ne sais pas quel mot employer.
Super?
Bravo?
Merci?
Je ne sais pas,prend ceux que tu veux,ou aucun, comme tu veux.
Mais j'ai compris le sujet,et l'ai trouvé très beau.
Il y avait bien un camion alors, même invisible.
Merci Clive.
J'aime beaucoup également.
1- La question de la recherche de "normalité" est un des pivots de cette réflexion. C'est pour moi un piège dans lequel il ne faut absolument pas tomber. On peut éventuellement "jouer" à être normal si la situation le demande, pour plein de raisons. Jouer un rôle en en étant conscient, pour fluidifier.
Mais quand l'enjeu est plus qu'une sociabilité d'apparat, où la relation mérite plus de notre part, alors jouons à être nous-même.
Ce truc du rôle est important. Tout le monde joue des rôles sociaux suivant les situations. Personne n'est le même au travail, entre amis, en famille. En être conscient permet d'en jouer sans tomber dans le piège du faux-self, le piège d'être quelqu'un d'autre sans s'en apercevoir et de rester bloquer dedans. Alors notre soi ne fait qu'en être le spectateur impuissant. Ce que nous avons en plus reste à la trappe. Pas bon !
2- Ce paradoxe, je le connais bien. Avoir ce plus ne nous permet pas d'en faire gonfler nos chevilles, c'est indéniable.
Pourtant, ça me fait bien cogiter, là.
Si avoir découvert ma douance m'a fait comprendre un peu plus ce que je suis, et aussi que je suis loin d'être le seul à partager toutes ces caractérisques plus ou moins prégnantes chez chacun, cela m'a fait surtout comprendre les "autres". Les autres à qui il manque ces capacités. Mais non, il ne leur manque rien, ce sont eux les gens "normaux". Whaff ! C'est ça la claque que j'ai reçu en appréhendant tout ce merdier.
Et c'est donc le décalage, l'écart que je commence à accepter.
Avant cette découvertte, j'ai passé un temps dingue à me demander pourquoi les gens étaient si peu curieux, ça c'est vraiment ce qui m'énervait, ce que je n'arrivais absolument pas à saisir. Pourquoi tous mes questionnements que je trouve tout ce qu'il y a de plus naturel étaient perçu comme perché, intellectuel à deux balles, masturbation mentale. Ça me dépassait complètement. Alors que connaître, savoir, comprendre le monde pour mieux y jouer le jeu de la vie, c'est humain, non ?
En tout cas ça ne m'a jamais empêcher d'aller chercher les réponses, ce que je continue à faire avec délectation.
Et c'est comme ça pour plein de trucs.
"Mais comment je vais faire, j'y connais rien.
- Et ben réfléchis, tu vas trouver !
Ben non, ça marche pas, ce truc. Je pensais qu'il y avait juste un problème de temps, de vitesse, que certains sont plus lents que d'autres mais que s'ils prenaient le temps de la réflexion qu'il faut, ils trouveraient, que s'ils ne trouvaient pas c'est qu'ils étaient juste fainéants du cerveau (combien de fois je suis permis cette remarque). Ben nan, ils ont besoin de passer par l'apprentissage de celui qui sait.
Réfléchir, essayer en mettant la main à la pâte, en utilisant les connaissances autres pour les reporter au nouveau problème, etc, c'est pas leur truc, ok.
J'ai enfin compris qu'il fallait arrêter de m'énerver contre ça, qu'ils sont comme ça.
Pareil pour l'intelligence émotionnelle.
"Mais tu vois bien qu'il va pas bien, lui dis pas des trucs pareil, t'es vraiment trop con". Ben nan, ils sont pas cons, ils sont normaux.
Alors ne pas se sentir au-dessus de la mélée, c'est vraiment pas évident.
3- Ça aussi c'est super important, bien vu. Savoir dire fuck off, même à sa famille. Les choses deviennent tellement plus simples.
@zozotte merci pour ton message, et pour tes mots. Je préfère partager plutôt que prendre. 🙂
@paradox, merci pour tes développements.
La question du rôle est bien sentie. On vit dans une société du rôle, de l'apparence. Pour reprendre le terme d'un célèbre jeu de rôle, une "mascarade". Et c'est justement un des soucis de ceux qui "ont un camion". Il y a des moments et des points où ils ne savent pas faire autrement qu'être authentiques. J'ai moi-même une tendance à garder le silence et la "pokerface" qui fait qu'on me qualifie souvent de mystérieux.
Sur la question des "normaux", aussi violent que ce terme puisse être, je crois aussi que c'est un de nos plus gros challenges. On vit sur une planète de plus en plus peuplée, donc, rien que mathématiquement, la propension à tomber sur des gens foncièrement différents de nous ne peut qu'augmenter. À côté de cela, notre société maintient, si ce n'est créé, des gens avec hélas peu de culture, une inégalité croissante de revenus, peu de perspective d'évolution, le tout pour une pseudo paix sociale aujourd'hui brinquebalante, et le maintien obstiné d'une élite sur son piédestal.
Mais si la bêtise elle, se trouve à tous les niveaux, c'est plus l'immobilisme qui personnellement me dérange.
"Tout être humain peut se développer et même se transformer au cours de sa vie. Il en a le désir et les possibilités."
Gisèle De Failly
Super fil de discussion !! 😍
C'est une des raisons pour laquelle j'aime être ici. 🙂
@Clive, tu es d'une lucidité et d'un détachement qui m'impressionne ! 😉
citation :
@paradox, j'ai relevé celà : Avant cette découvertte, j'ai passé un temps dingue à me demander pourquoi les gens étaient si peu curieux, ça c'est vraiment ce qui m'énervait, ce que je n'arrivais absolument pas à saisir. Pourquoi tous mes questionnements que je trouve tout ce qu'il y a de plus naturel étaient perçu comme perché, intellectuel à deux balles, masturbation mentale. Ça me dépassait complètement. Alors que connaître, savoir, comprendre le monde pour mieux y jouer le jeu de la vie, c'est humain, non ?
J'ai eu exactement la même démarche de réflexion (et je m'épate encore du peu de curiosité qu'on les gens... mais maintenant je me dis que c'est "normal").
Et comme moi, la découverte de ma douance m'a permis de mieux appréhender ma "particularité" et la "normalité", et bien sûr de mieux comprendre "mon chemin de vie", et ce jusqu'à mon enfance où j'ai pu comprendre des évenement, des aspects de ma personalité à la lumière de cette découverte...
Quant à la "normalité", c'est une réflexion tenace, constante chez les HPI à ce que j'ai pu constater... Pour ma part ça dépasse largement ma spère personnelle : anthropologie, histoire au prisme de la "normalité...
"une civilisation apprend plus de ses marges que de ses normes" -désolé je ne me souviens plus l'auteur.
Je poses des réflexions en fourre-tout, je me presse , j'ai peu de temps...
Aussi @Clive, ton "camion rouge" me fait aussi penser à la démarche bouddhiste et le concept "d'égo" dans la culture bouddhiste.
Pour ma part, je pourrais facilement remplacer le camion rouge par l'égo. Et j'ai pu constater que l'égo surdimensionné, l'orgueil...etc limitait grandement l'intelligence de tout à chacun -HPI compris.
D'allieurs, dans la culture bouddhiste, on parle moins d'intelligence que de "possibilités de sagesse" : à savoir une propension à dépasser son propre égo.
Je sais je disgresse un peu mais si j'avais le temps je pondrais des pages tellement ce fil me porte à réflexion...
Donc considérer que l'on a une "particularité" n'empêche pas la connerie de l'égo de s'exprimer ! 😄
J'ai eu cette réflexion à un moment : "reconnaître sa propre connerie, ne serait-pas là la première intelligence ?" Sachant bien que nous avons tous un peu de connerie en nous -tout être humain que nous sommes.
@clive ton fil est encore un magnifique cadeau !
@paradox : "Ben nan, ils ont besoin de passer par l'apprentissage de celui qui sait".
Je suis peut-être une incorrigible optimiste mais je pense que ceci est du a un problème de culture et d'éducation. Et la vidéo sur la peur de Thomas d'Ansembourg sur le fil dédié en parle bien. Notre élan de vie, notre curiosité, à l'école on apprend à s'en défaire. Ce n'est plus nos élans la motivation, c'est atteindre des objectifs. Ce n'est plus découvrir par notre expérimentation, c'est apprendre ses " leçons " (rien que le mot est terrible). Peut-être que les atypiques ont juste des élans plus intenses que les autres et sont incapables de fonctionner par objectif (en tout cas c'est de plus en plus mon cas), mais les autres aussi ont ces élans de vie et devraient être encouragés a les développer au contraire.
@clive "c'est plus l'immobilisme qui personnellement me dérange", oui, et c'est rigolo parce que cette vidéo (vers la 8 eme minute) en parle aussi, le danger de rechercher la sécurité par quelque chose qui vient de l'extérieur plutot que d'apprendre a vivre avec ses propres peurs, de construire une sécurité à l'intérieur de soi. Ce danger qui peut mener a toutes formes de sociétés violentes si notre sécurité intérieure n'est pas suffisante pour ne pas se laisser embarquer par les peurs du dehors. L'immobilisme est pour moi une forme de tétanisation due a un manque de sécurité intérieure.
@Siryack7, oui il y a de l'ego dans le camion rouge. Et désolée mais ca m'ouvre aussi des questionnements sur l'ego masculin, le besoin de posséder... Je ne sais pas si l'histoire serait tout a fait la meme finalement si le camion n'était pas genré 🙂.
Vite fait @Ambre. Oui effectivement tu as raison de poser la question de l'égo masculin dans l'histoire (la patriarcat a une longue histoire dans l'histoire de l'humanité...) ; mais réduire l'égo humain au masculin est un peu réducteur...
Et là je parle d'expérience personnelle, vu que je travaille très largement dans un evironnement féminin, il existe aussi des jeux de pouvoir, des jeux d'égo... Sans doute moindre mais réels. 😜
Tout a fait @Siryack7, je disais juste que la question de l'ego ne se pose peut-être pas de la meme manière mais loin de moi (et de mon ego? 🙂) l'idée de nier la puissance d'un ego féminin. Et je ne parle ici que du genre au sens culturel occidental.
@Clive Ce terme "normal", d'habitude, je ne l'emploie jamais (suivant le cas : naturel, habituel, sain, logique, standard et j'en oublie). Ou alors très rarement dans son sens premier, conforme à la norme. Mais la norme n'a rien de naturel, c'est une construction sociale.
Quans je lis parfois "normo-pensant", ça me hérisse le poil. Mais ça peut vouloir dire un truc, que leur pensée à été normalisée, conformée, standardisée. Ça rejoint un peu ce qui dit @Ambre31 à propos de la conférence d'Ansembourg "Notre élan de vie, notre curiosité, à l'école on apprend à s'en défaire."
(Je ne vais pas me lancer dans le débat "les surdoués auraient une intelligence normale qui n'aurait pas été inhibée", proposé par Tinoco.)
En fait ils sont pas "normaux", ils sont justes plus nombreux.
Mais comme tu dis, il y a de plus en plus de monde donc de plus en plus de différences. Mais en même temps, de plus en plus de standardisation, de resserrement des couloirs de la normalité, de mise au pas, ce qui entraîne de plus en plus de refoulés, de marginalisés, de différentes différences, de déviances. Et c'est tant mieux. C'est peut-être même une chance si les marginaux prennent le temps et font l'effort de construire leurs marges à leur convenance. La paix sociale est-elle souhaitable si elle ne fait que faire perdurer une normalité délétère ? (je suis pas pour une guerre civile, entendons-nous bien). Mais alors sortir de l'immobilisme, c'est aussi se confronter, confronter les idées, les positionnements, assumer ses changements, coûte que coûte pour ne pas être remis dans le rang de force. Il faut donc un certain courage qui lui, est grandement inhibé par la peur construite et diffusée à tout va. Le désir de changement existe surement chez beaucoup de monde, les possibilités, c'est moins sûr.
Je digresse mais là, ça me fait penser à ce que raconte Tinoco vers la fin de son dernier bouquin. (je n'en pioche que des bouts, limite je paraphrase).
Pour le "surdoué" qui s'autorise à bâtir son récit et avance en autodidacte, la reconnaissance arrive toujours bizarrement. C'est le prix à payer mais la seule condition pour éviter l'échec. Le face-à-face avec une institution, c'est prendre ce type de libertés. Elles sont à réinventer à chaque situation, en fonction des contraintes et des contradictions spécifiques que l'on rencontre et de la singularité de chacun. Pour ce faire, la première condition est de se détacher du regard et des jugements. Surtout, la clef n'est pas dans le compromis mais dans le fait d'assumer son intransigence.
@Syriack Je ne trouve pas l'auteur de ta phrase, ça ménerve. Mais je suis tombé sur deux articles intéressants.
https://journals.openedition.org/geocarrefour/695
http://ses.ens-lyon.fr/articles/sociologie-de-la-deviance
Je sais pas si je sors complétement du sujet ou si c'est un développement possible mais ça me parle.
Pour l'histoire du camion genré ou pas, il suffit de le changer par un jeu neutre, un cheval à bascule par exemple. Ça ne change pas grand chose, le camion n'étant qu'une métaphore.
Et bien, j'ai relu l'histoire avec un cheval à bascule et si c'est des filles... je ne suis pas certaine que la suite logique soit "Le second enfant s'approche du premier, le tape, le jette à terre, et prends le 'cheval' pour lui." De même d'ailleurs que si c'est un garçon et une fille, ce serait peut-être encore différent.
Des bagarres de filles (ou de garçons / filles) dans les récrés oui, il y en a, mais beaucoup moins. Donc je ne dis pas que c'est mieux, je dis juste que c'est différent, parce que je pense que le rapport à l'égo d'un homme et d'une femme peuvent être différents, culturellement parlant.
Ben oui, c'est bien possible. Mais comme chez moi, tout était mélangé, je n'ai jamais pu adhérer à cette fabrication de la séparation homme/femme. Mon grand frère a joué à la poupée très tard, j'ai une soeur garçonne et mysogine qui n'hésitait à me faire chier pour piquer mes jouets (assez championne en tirage de cheveux, un jour mon petit frère l'a mordu au sang, elle s'est calmée). Donc oui, c'est culturel tout ça mais je l'ai appris ça à l'école et à la télé. Un décalage de plus avec cette société toute pourrie.
Merci pour cette mise en perspective qui explicite le propos.
La question de savoir si le genre affecte le rapport que chacun entretient avec sa douance me paraît un sujet en soi, mais certes, ce n'est a priori pas l'objet de ce fil.
Hello, je passe en coup de vent pour dire que, oui, ce mécanisme de rejet a, évidemment, un lien avec l'égo.
Certains ont pu faire directement l'expérience du "camion qui existe" : dire à quelqu'un qu'on est HP, ou donner un score de QI. La réaction est souvent une forme de rejet, jalousie ou incompréhension.
Après je sais d'expérience que l'égo est un sujet très, très sensible qui peut susciter de vives réactions. Et je n'ai pas de métaphore en stock, comme cela, sur ce thème. Par contre j'ai un conseil lecture, le livre d'Eckhart Tolle intitulé "Nouvelle Terre", que je trouve très pertinent.
J'ai peut être mal compris l'histoire,mais l'enfant qui se fait taper, fille ou garçon, ce n'est pas lui qui a un problème d'ego,mais celui qui tape non?
Il me semble qu'avoir un quelque chose que les autres n'ont pas, de fait, sollicite ton ego. L'autre qui le veut pour lui a sans doute aussi un problème d'ego. La maniere dont ca se gère dépend de la capacité de chacun a gérer son ego et sa capacite a accepter et a gérer l'altérité.
Celui qui se fait taper a un problème d'ego,et en plus il se fait taper.
C'est double peine!
Moi je dirais que celui qui se fait taper n'a peut être pas assez d'ego justement, sinon il ne se laisserait pas taper dessus.
C'est intéressant comme réflexion.
@Ambre31 @zozotte intuitivement, l'ego et la jalousie ne sont ils pas liés ?
(je n'ai pas tout lu, mais peut être que ce fut déjà abordé un peu plus haut. Je décroche quand il y a trop de messages d'un coup....... )
On peut voir cela ainsi. Mais on peut aussi se dire que le quelque chose qu'il a lui donne une capacité a se comprendre et a comprendre l'autre et qu'il n'a pas réussi a accueillir et désamorcer la colère de l'autre face a sa frustration finalement assez légitime. [ réf ici a "tu as, avec cette chose en plus, un certain devoir de responsabilité" ]. Et peut-etre qu'il n'a pas réussi parce qu'il n'a pas voulu lâcher son propre ego. Il peut y avoir plein d'autres raisons aussi, mais il me semble qu'il y a toujours un peu de ca quand même.
Si, je pense que les deux sont liés, c'est pour ça que pour moi, c'est celui qui tape qui a un problème d'ego.
Sinon non,nous n'avons pas évoqués encore la jalousie plus haut @Tomto32,tu as donc bien fait!🙂
Cool de te lire ici @Tomto32 🙂.
@Clive évoque je crois la jalousie dans ses premiers posts.
Je pense aussi qu'il y a de la jalousie de la part de l'autre, mais on peut comprendre aussi que ce soit difficile a comprendre pour l'autre que le premier ait ce quelque chose que l'autre n'a pas, c'est assez injuste en fait, pourquoi tout le monde ne l'a pas? Et aussi ca met son ego en grande difficulté, car lui ne comprend pas tout et l'autre comprend plus que lui. C'est pas facile pour son ego. C'est pas forcément que son ego est surdimensionné, c'est juste que cette situation est rude, non?
@Tomto32, tu veux bien développer ce qui te fait parler de jalousie ?
Pour moi, c'est celui qui tape qui a un souci d'égo. Dans la définition que je me fais de l'égo, moi.
Au moment ou il tape, je suis d'accord. Mais l'histoire commence bien avant et il se joue plein de choses qui interrogent chacun dans son rapport a son ego. On ne peut comprendre pourquoi il tape qu'en regardant ce qui se passe avant et la situation n'est pas facile pour son ego.
Sachant que je n'ai pas de defintion de l'ego autre que comment on se considère soi-meme. Avoir un problème d'ego est alors de se considérer plus important que les autres, ou moins important aussi...
C'est hyper intéressant tout ça !👍
Oui un problème d'ego par manque d'ego,ou parce qu'il est surdimensionné.
Les deux ont un problème d'ego dans ce cas çest vrai.
Un en a trop,et l'autre pas assez!
Après on peu comprendre celui qui tape bien sûr.
Frustré de ne pas comprendre l'autre, jaloux,ne sais pas comment réagir autrement qu'en tapant ?
Il se sent en concurrence avec cet enfant qu'il ne comprend pas,il le crois dangereux,il a peur,il veut prouver que lui aussi a de la valeur,avec ses poings, l'effet de groupe qui le pousse à agir ?
On peut le comprendre de plein de manière c'est vrai, elles sont toutes bonnes.Quant à celui qui se fait taper,je ne pense pas que son égo soit surdimensionné en tout cas.
Mais manque d'ego oui
Mais je pense que celui qui a quelque chose en plus est fortement questionné lui aussi dans son ego. Que faire de ce quelque chose, il a besoin de le montrer parce que ca fait partie de lui, mais en meme temps aussi parce que ca flatte son ego, lui qui pourrait en manquer...il a peut-être d'autant plus besoin d'exposer ce quelque chose. Et au lieu de rester discret, lui (ou elle, c'est du vécu ca 🙂), pour se rassurer, il/elle peut exposer et mobiliser ce quelque chose, non pas dans la compréhension de l'autre, ou dans l'amélioration de la situation englobant les deux personnes, mais dans l'objectif de se rassurer lui-même et son ego. Je ne crois pas que tout soit si simple avec les bons et intelligents d'un côté et les mauvais et cons de l'autre... C'est beaucoup plus complexe et riche que ca a mon avis.
Et posséder ce quelque chose est un don reçu au hasard et donc injuste pour les autres. Et cette chance là, va avec une responsabilité envers les autres, envers le groupe et notamment en cas de crise comme notre société la vit en ce moment. Alors on peut juste, se le garder pour soi, ce quelque chose, en considérant qu'on le mérite bien (ego tout de même un peu surdimensionné) ou bien on peut réfléchir a voir comment il peut etre utile aux autres, au groupe, a la société ( la l'ego est géré dans sa complexité de + et de -).
Ça me parle aussi le manque d'ego.
Deux personnes m'ont dit un jour, parce que je ne mets jamais mon vrai nom sur mes créations (en fait je change de pseudo assez souvent pour brouiller les pistes), que j'avais un problème d'ego. Je ne comprenais pas. Pour moi, avoir un problème d'ego c'était en avoir un trop gros. Je commence à peine à comprendre. Et c'est vrai que je ne frime jamais dans la vraie vie.
Quand je suis arrivé sur ce site, j'ai balancé tout plein de trucs du genre : je suis fort en ci, je suis fort en ça. C'était pas pour frimer, c'était pour redorer l'image que j'avais de moi. Je ne m'en aperçois que maintenant. J'ai quand même réussi tant bien que mal à dire certains trucs qui n'allaient pas chez moi ou qui me travaille. Et je vous remercie pour l'écoute.
Je suis d'accord aussi avec "les bons et intelligents d'un côté et les mauvais et cons de l'autre". Tu métonnes que c'est pas si simple. Qu'est-ce que je peux être con parfois. Ça me rappelle une vidéo du Précepteur : pourquoi l'intelligence peut rendre bête, ou un truc comme ça. Ultra pertinent.
Et puis il faut faire la différence entre con du genre méchant, pas subtil ou autre, et le bêta gentil, qui lui ne m'a jamais posé problème.
Ce truc de la jalousie envers les "surdoués", c'est vrai que ça revient dans les vidéos des psys. Ou dans la série HPI où la fille en veut à sa mère de pas être comme elle.
Pour l'histoire de l'ego et de taper, je suis pas si sûr. Celui qui tape, c'est surtout parce qu'il a pas appris à parler, c'est lié à un problème de communication, j'ai l'impression. On peut très bien mettre en avant son ego sans taper, jusquà une violence psychologique qui peut être tout aussi (voire plus) destructrice. Apprendre à communiquer sans violence (avec ou sans coup), où l'on met son ego de côté si on en a trop ou bien s'en redonner un peu si on en a pas assez, c'est la clef d'une relation apaisée.
Moi qui ai un problème d'estime de moi, c'est moi qui en prenait plein la tronche. Faut que j'arrête. Encore un équilibre à trouver, comme toujours.
"Et posséder ce quelque chose est un don reçu au hasard et donc injuste pour les autres. Et cette chance là, va avec une responsabilité envers les autres, envers le groupe et notamment en cas de crise comme notre société la vit en ce moment."
Ça aussi ça me parle. Vivant en collectif, je ne me gênais pas pour conseiller, remettre à sa place, apprendre aux autres, mettre le doigt sur les problèmes, en gros partager mes capacités pour le bien de tous. Quand c'est partagé avec bienveillance, ce n'est jamais mal pris. Il y a une certaine jalousie quand on garde ça pour soi, peut-être je ne dirais pas jalousie, mais on vous en veut quelque part, en tout cas, sentiment d'injustice comme dit plus haut . Pas de jalousie quand il y a partage.
(bon, faut que je décroche, là, il fait super beau, l'été arrive enfin dans le nord, je vais en profiter).
A plus.
@Ambre plaisir partagé. 🙂
Ben en fait, pour moi, le violent est jaloux que l'autre ait le camion.
Par la bassesse de la violence employée, le violent se ridiculise par la même occasion qu'il intimide afin d'essayer de montrer que c'est le plus fort, et donc indirectement lui, le "meilleur" des deux, à qui de bon droit cette chose lui revient (ou plutôt reviendrait) .
En écrivant ces mots, je me rends compte pourquoi vous parlez de l'ego depuis tout à l'heure : ça devient assez clair qu'il pense être le meilleur en se montrant violent, pour se sentir supérieur au battu, et qu'il se gargarise sûrement de pouvoir ridiculiser le "plus faible" des deux, toujours pour montrer une suprématie typique d'un normau-pensant par rapport à une différence (encore un qui est à côté de la plaque quoi 🙄 )
J'espère ne pas vous avoir perdu en route.
Non tu ne nous perds pas en route @Tomto32,et plus on est nombreux, mieux c'est !🙂
Je reviens sur @Ambre31 et @paradox.
Bien sûr que c'est plus compliqué que juste "le méchant qui tape et le gentil qui se fait taper".
Ambre tu dis qu'il faut partager notre "force".
Je suis entièrement d'accord.Mais pour la partager,encore faut il savoir que l'on en a une,de force !Et ce n'est pas si évident.
L'ego,nous l'avons ou nous ne l'avons pas, c'est aussi une histoire de caractère.
On peut travailler pour en avoir plus quand on en manque,je l'ai fait, ça marche.
Mais je ne crois pas qu'on arrive à en avoir un surdimensionné si on en manquait avant.
Pour moi, quand j'ai découvert la douance,je ne me suis pas dis "wahou trop bien je suis plus intelligent que les autres !"
Je me suis plutôt dis "putain je suis trop con j'aurais mieux fait de me faire confiance plutôt que de mappitoyer sur moi même !"
Je pense que vous vous êtes dis la même chose non?
Nous n'avons pas un égo surdimensionné,car nous sommes humble je pense,et empathiques.
Et on ne change pas comme ça,et c'est tant mieux.
Ensuite pour le partage je suis d'accord,je partage, j'ai toujours partagé, même sans comprendre mes différences.
Mais encore plus aujourd'hui du coup.
Je ne crois pas faire trop de "jaloux".
Mais il y en a,et en aura toujours,des jaloux.
Parce qu'ils sont mal dans leurs peau,souvent,parce parce qu'ils sont méchants.
Ils doivent faire un travail sur eux aussi,mais pour ça,il faut déjà le vouloir !
Et ben, moi, il y a une partie de moi qui se dit (enfin surtout au début mais ca m'arrive encore) qui se dit "wahou trop bien je croyais être conne et en fait, sur certains plans, je suis plus intelligente que d'autres !". Mais il y a aussi des moments (toujours autant) ou je me dis que je suis vraiment trop conne. Donc mon rapport a mon ego oscille, comme mes émotions. Bref, ce que je veux dire, c'est que le rapport a l'ego il peut fluctuer, et on peut mal se comporter dans certaines situations, soit qu'on se considère comme inférieur à ce moment la, soit supérieur. Heureusement la plupart du temps, je me sens quand meme plutot ni + ni -, enfin j'espère.
Et moi aussi je peux être jalouse. Les jaloux ne sont pas des méchants. Ce sont des personnes qui a ce moment la sont jalouses, et elles ont probablement des blessures qui expliquent cela. Une personne douée d'empathie pourrait être capable de sentir déjà que son don elle ne le " mérite" pas plus que l'autre. Et que l'autre peut trouver ca rude de ne pas l'avoir, parce que c'est injuste. Elle peut chercher à aider l'autre dans sa blessure si elle le peut (ce qui est loin d'etre évident pour plein de raisons).
Mais surtout en fait, moi ce que je vis, et ca a bien trait a l'ego mais d'une autre manière, c'est que ce quelque chose, et notamment l'empathie, te donne accès a des clés de compréhension de l'autre sans meme que lui ne les possède. Et ca, tu as beau etre gentil tout plein, n'avoir aucune mauvaise intention, ne vouloir que le bien de l'autre, il s'agit d'une sorte de pouvoir sur lui. Et ca, c'est très violent pour l'autre, et notamment pour son ego. Et ca peut facilement l'amener a utiliser ses propres mécanismes de défense, y compris malheureusement dans certain cas la violence, pour faire face a ce qu'il ressent comme de la violence a son égard.
Bref, rien n'est simple dans tout ça. Mais on s'est éloignés peut-être du sujet qui était finalement de comment gérer cette violence qui nous arrive dessus, quelques soient les raisons qui l'ont provoquée, c'est ça ?
Je ne trouve pas qu'on s'éloigne trop, non. On débrousaille même assez bien le sujet, c'est cool.
Je trouve marrant que la découverte de la douance vous a fait découvrir votre intelligence. Parce que ça, être plus malin que la plupart des gens, ça fait bien longtemps que j'avais remarqué. Hummm... En y réfléchissant, c'est peut-être bien les autres, depuis tout petit, qui me l'avaient fait sentir ou dit directement. Je passe les exemples mais il y en a plein qui me reviennent depuis l'apprentissage de la lecture. C'était chouette pour l'ego mais quand c'est ma mère qui stoppait une conversation que je trouvais super importante en disant : "ohhh, mais t'es trop intelligent pour moi", c'était pénible, frustrant. Alors qu'elle était, est toujours en fait, cultivée et loin d'être con.
La jalousie est caractérisque d'une blessure, j'aime bien.
C'est pas la même chose mais la jalousie en amour est souvent lié à la peur de l'abandon. Je connais des gens très bons en sport ou en musique, ça leur suffit, ils ne sont pas jaloux de mes capacités, ils travaillent et arrivent à leur fin. Et quand ils voient comment je peux me prendre la tête sur tout et n'importe quoi, ça leur donne pas envie. Si un jour j'arrive à dire à des amis le coup de ma douance, je dirais un truc du genre : "ah, ça y est, je sais pourquoi je me prends tant la tête dans la vie".
C'est plutôt la façon dont on a écrasé ma sensibilité qui m'a rendu con et parfois méchant, "sans coeur" on me disait. Mais on m'a tellement dit "ce que tu es sensible", "te mets pas dans des états pareils pour si peu", etc, etc. J'ai forgé un mur entre moi et mes émotions, que j'ai dû apprendre à démonter petit à petit mais c'est pas fini.
(Du coup, c'est moi qui extrapole, là).
Je reviens sur ce qu'a dit @Tomto32. J'ai pas l'impression que l'autre est violent "pour" montrer qu'il est le plus fort, il est violent pour avoir le camion et doit se montrer plus fort pour ça. Il se ridiculise à nos yeux, ça c'est sûr. Mais moi aussi je me suis montré violent envers mon petit frère, vraiment pas malin. Il me l'a même reproché deux décennies plus tard en mode réglement de compte. Je pense que je reportais la violence reçue de ma soeur sur plus petit que moi (là, je parle d'avant nos... 6-8 ans je dirais, après ça s'est calmé, on s'entend tous bien). Et je n'ai jamais plus été violent. Méchant verbalement envers les connards qui le méritent, ça oui, ça peut être joussif.
En fait, je ne pense vraiment pas que jalousie et violence soit une histoire de doué/normo. Un peu trop facile. C'est une question d'histoire personnelle, de blessures, d'éducation et autres. L'empathie peut aider à prendre le pouvoir sur l'autre, peut être une arme redoutable si elle est utilisée comme telle. Elle n'est ni gentillesse ni compassion, je l'ai déjà dit mais c'est plus qu'important à comprendre. Que les "surdoués" seraient plus gentils que les "autres", c'est aussi un syndrome des chevilles qui gonflent (ou du cou pour les belges).
J'ai l'impression que je ne rappellerais jamais assez que Goebels et beaucoup d'autres dignitaitres nazis avaient un QI de plus de 130, tests effectués à l'occasion du procès de Nuremberg. Ils étaient donc empathiques et hyper-sensibles, en plus d'être super malins. J'aurais bien assisté à une psychanalyse d'un de ces gars par curiosité.
Erratum : ce n'est Goebbels mais Göring qui, entre beaucoup d'autres, était surdoué. Hitler, Himmler et Goebbels n'ont pas été testés. C'est l'intelligence qui les a rendus si dangereux, ça n'a rien à voir avec la morale.
😄 J'ai touché un point sensible : l'égo.
Pour ma part, personne n'est exempt d'égo. (Après tout est question de degré de "distanciation" vis-à-vis de son propre ego... quelque soit la situation). (de même que Freud considérait que nous étions tous névrosés -désolé pour la référence, je sais que beaucoup exècre Freud...)
Je reprends l'exemple du camion rouge à ma sauce : celui qui veut le camion rouge et ne fait pas acte de violence et fait acte de renonciation, c'est bien qu'il fait une forme de renonciation à l'objet de son désir ! Non pas qu'il n'y ait plus l'envie de l'objet mais qu'il renonce à l'objet de son désir. Et ce pour x raisons : le rapport de force lui est désavantageux (là l'égo n'est encore pas absent mais une certaine forme de lucidité est présente ou l'estime de soi n'est pas suffisante ou la "chandelle" n'en vaut pas la peine...), il "fruste" son propre ego... etc...
Ce que je veux dire. c'est qu'il est impossible de se départir de son propre égo. Il est toujours là et même quand on croit agir sans lui... (l'altruisme n'est-il pas une forme de volonté de reconnaissance de soi-même ?!)
(désolé mes références sont essentiellement bouddhistes mais pas seulement)
Ceci dit : "on ne se baigne jamais dans le même fleuve" proverbe hindou. Ce qui veut dire que à chaque moment on est différent. L'eau dans laquelle on se baigne n'est jamais exactement la même selon le moment, c'est ce que veut dire ce proverbe. Ce qui veut dire que les "processus", les "variables" qui agissent en nous à travers nous sont en perpétuels changement, et que rien n'est fixe en soi.
L'égoi, on n'y échappe jamais -ou presque.
Je me suis fait reprendre en formation -peu importe la formation- parce que je "croyais" en à la pure altéirté, comme quoi je pensais qu'il puisse y avoir des actes purement altruistes sans égo -désintéréssés. Ca m'a fait réfléchir. Il me semble que les sciences occidentales en psychologie considérent que les actes désintérssés n'existent pas -même l'altruisme. Ma croyance est autre, ma croyance, ma croyance en l'être humain....
Ce que je veux dire, c'est que ce n'est pas parce un égo n'est pas exprimé pleinement qu'il n'existe pas ! Tout est question de rapport de force entres les êtres humains et entre soi (à l'intérieur de soi) ! Et aussi cette putain de reconnaisance de soi et pour soi et dans le groupe (besoins secondaires selon maslow).
Pour ma part, ignorer son propre égo, c'est ignorer une certaine réalité des jeux de l'égo en soi......
Je sais que je ne suis pas très clair, que je suis très imprécis...
je suis persuadé que parmi ceux/celles qui nous lisent, il y en a qui pourraient nous éclairer quant à leurs connaissances sur la psyché humaine de l'égo et à leur irréductabilité, non ?! 😉
"dire à quelqu'un qu'on est HP, ou donner un score de QI. La réaction est souvent une forme de rejet, jalousie ou incompréhension."
@Clive, maintenant j'évite de mentionner celà. Tout simplement parce que j'ai remarqué que tout un "processus" d'égo se manifeste quant à considérer que "je suis plus intelligent qu'autrui". Rare sont les personnes qui ne sont pas dans le jugement et ont bien compris ce "truc" et qui ne jugent pas.
L'égo, on n'y "réchappe" que peu.
J'ai aussi rencntré des HPI qui avaient une certaine fierté à m'annoncer leur score de QI et disaient qu'ils étaient vraimant intelligents attesté par une forme "d'attestion scientifique", et que je trouvais très "bête" dans leur égo...
Intelligence multiple, un autre débat.
Je préfère : un fontionnement différent.
Le problème de l'ego, c'est qu'il y a deux façons de le voir.
Wikipédia : "L'ego est considéré soit comme le fondement de la personnalité (notamment en psychologie) soit comme une entrave à notre développement personnel (notamment en spiritualité)."
Je ne suis pas complètement hermétique à la philosophie Bouddhiste (religion sans dieu).
Mais du coup, l'ego, qu'on définit comme l'image qu'on a de soi-même, le me dans "je me connais", ce serait que le fondement de notre personnalité serait une entrave à notre développement ? Ça veut pas dire grand chose. Il y a un ego des psys et un ego des spirituels. J'ai l'impression qu'on ne parle pas de la même chose.
Ou alors je comprends pas et @Clive pourrait éclairer par les dires de Eckart. Ou alors chacun a sa définition et on est pas sorti de l'auberge.
Bon, en continuant la page wikipédia, qui propose une bonne dizaine de définitions, il y a la notion de Krishnamurti (1895-1986, présenté comme un sage spirituel alors qu'il se considérait comme philosophe, enfin passons) qui parlent de l'ego comme d'une fausse personnalité constituée de souvenirs et d'expériences. La confusion entre l'ego/« fausse personnalité » et sa vraie nature produit une illusion qui prive ceux qui en sont prisonniers d'une vraie liberté et les enchaîne à des schémas de souffrance (égocentrisme, orgueil, vanité, amour-propre, « perception erronée du monde »).
Parce que l'amour-propre, c'est un schéma de souffrance, elle est bien bonne celle-là.
Ben, je crois que je préfère ce que je disais avant sur l'équilibre à trouver entre une image valorisante et une dévalorisante. Une estime de soi qui ne soit pas disproportionnée, ni dans un sens, ni dans l'autre. J'ai pas l'impression qu'apprendre à connaître passe par se débarrasser de son ego mais d'en avoir une juste mesure et de le faire évoluer si besoin. Avoir une meilleur image de soi, en somme. Ou alors je comprends rien.
@paradox mais en fait si l'image de la douance est un camion, un jouet, un bien matériel manipulable, la douance elle même est immatérielle, et donc il est impossible pour le violent de récupérer une caractéristique intrinsèque. D'où mes mots disant que le violent frappait pour se montrer "plus que" quelque part 🙂
J'ai aussi une vision de l'ego où il faut savoir trouver un juste milieu.
Ni trop,ni pas assez.Un équilibre oui.
Sinon pour la découverte de la douance,ce n'est pas que je me suis rendu compte que j'étais intelligent.
C'est plutôt que je me suis permis d'y croire.
C'est une nuance en fait.Je ne voulais pas y croire,car pourquoi moi?
Pourquoi il n'y aurait que moi, ce n'est pas possible, je dois me tromper.
Et donc voilà,au lieu de me faire confiance, je me suis pris tout seul pour un débile.
Je tenais à préciser ça, pour mieux expliquer.
Après, comment réagir face à la violence,un vaste débat oui.
De mon côté, j'ai toujours eu moins de mal à défendre les autres qu'à me défendre moi même.
Je ne me défendait pas d'ailleurs,mes parents ne me l'on jamais appris.
L'éducation a un grand rôle je crois.
Nous sommes hyper vigilant avec notre fils.
Il s'est fait emmerd.. dès la deuxième année de maternelle,on ne l'a pas lâché,on lui a rabaché de ne pas se laisser faire.
Et la, le deuxième jour de la rentrée,il a mis un pain dans le nez de celui qui l'a toujours emmerd..!
On s'est fait engueulé par la maîtresse, mais waouh !😀
Bon c'est pas drôle,taper c'est mal,on lui a expliqué,ne tape jamais en premier,on t'a dit de te défendre, pas d'attaquer.
Mais on est content,il a fait un grand pas, maintenant c'est juste un réglage.
Enfin tout ça pour dire que l'éducation à beaucoup a voir la dedans.
Pour régler la violence,il faut apprendre le respect, dès le plus jeune âge.
@zozotte Effectivement, c'est plus clair le coup de la confiance.
Sinon, pour des gosses de cette âge, la violence est tout à fait naturelle. Les choses sont claires comme ça, c'est avec l'âge que la sociabilité s'apprend. Et je suis sûr qu'ils vont devenir copains, les deux, là, une fois les limites acquises, ça se tasse.
@Tomto32 ah ok, un "plus que" symbolique, en somme. Mais qui fait mal quand même, au lieu de défier à la course ou au ping-pong. Les jeux c'est fait aussi pour ça, encore une question d'éducation et de communication.
Un certain mécanisme du rejet ou comment se persuader deux fois qu'on est décidément du bon côté, en entretenant consciencieusement son statut de victime, mais de victime un peu "spéciale", c'est toujours plus glorieux : si on me rejette c'est parce que le monde est globalement hostile et si le monde est hostile c'est évidemment parce qu'il jalouse le gros qi rouge qui clignote sur mon front. Avec cette posture, j'ai doublement raison et on ne peut rien m'opposer sans se transformer aussitôt en oppresseur ou en bourreau, imparable.
Mais on peut aussi être seul, ou finir par se retrouver seul, simplement parce qu'on ne s'entend pas avec la plupart de ceux que l'on rencontre, et ce, pour d'innombrables raisons, plus ou moins directement corrélées avec la diversité des profils cognitifs mais sans qu'il soit pour autant nécessaire d'assimiler la "différence" à un quelconque "surcroît de" attisant la convoitise et la jalousie. Imaginer qu'on puisse rejeter quelqu'un au seul motif qu'il a ce que je n'ai pas ou qu'il est ce que je ne suis pas, ça revient à penser la singularité en termes de surabondances et de déficits en miroir et donc à la nier dans son essence, qui est de nature, non de degrés. Chacun a son "véhicule" s'il faut continuer de s'appuyer sur cette métaphore routière et un camion ne vaut pas mieux qu'une charrette, surtout s'il ne sert qu'à trimballer l'encombrant sentiment de ma propre importance ou de mes "responsabilités" fantasmées.
C'est à Héraclite qu'on doit l'idée d'un monde comparable à un fleuve dans lequel on ne se "baigne jamais deux fois".
Quant aux têtes pensantes du IIIème Reich , j'ai bien peur que leur dangerosité ait quand même un léger rapport avec la morale puisque c'est bien dans la mesure où elles pensaient pouvoir s'en dispenser qu'elles ont fait si mauvais usage de leur intelligence.
Pertinent, @Terence, comme toujours.
Et merci pour Héraclite, je me disais bien aussi.
"la singularité est de nature,non de degrés"
@terence, pourquoi tu ne participe pas plus,a chaque fois tu fais mouche !
@terence, merci. Je suis d'accord avec tout ça et particulièrement avec la notion de victime, et des différences de nature et non de quantité. Mais je reste avec mon idée de responsabilité tout entendant le risque qu'elle présente avec la référence au III ème Reich. Il me semble que chaque etre humain participe de fait à la vie de sa société et qu'il y joue un rôle qu'il le veuille ou non. Ainsi il est responsable de ce rôle qu'il choisit. Des personnes qui ont quelque chose que d'autres n'ont pas comme de l'empathie, des facilités en termes de réflexion et de capacité d'apprentissage, et une compréhension systémique du monde, ont la responsabilité de les garder pour eux ou de les partager et la responsabilité du choix de ce à quoi elles contribuent.
Je reviens sur la violence.
Car oui ça peut être normal que des enfants de maternelle se chamaillent,se volent leur doudous ou autres.
Mais aujourd'hui,la violence a atteint un cap, même en maternelle.
Ce n'est pas normal que deux plus grands coincent un plus petit dans les toilettes,le colle contre un mur,et l'empêchent de sortir.
Ni qu'on lui dise de ne rien dire sinon il aura des problèmes.
Ni que des enfants de 4 ans s'acharnent sur un autre dans un bac a sable,sous prétexte qu'il a les cheveux trop long.
La violence a atteint un cap.
Aussi,notre pédiatre nous a signalé qu'il y avait une augmentation de la violence,de plus en plus forte et de plus en plus jeune.
Nous ne sommes plus dans le normal.
Plusieurs pédiatres se réunissent depuis un moment pour faire remonter l'information,et sensibiliser les pouvoirs publique.
La violence d'avant,de notre enfance, n'est pas la même que celle d'aujourd'hui.
En plus il y a internet,nous n'avions pas ça a notre époque.
Le harcèlement à l'école continue sur internet, c'est grave et préoccupant.
Vu comme ça, ça fait peur, oui ! Nous vivons une époque formidable.
Oui, et je ne parle pas de l'omerta dans les écoles, quand professeurs et mairies ne veulent rien voir ni entendre pour ne pas salir leur image,ou aussi quand même les parents ne veulent pas se plaindre, de peur de faire des vagues.
La loi du silence, l'autruche.
Voilà les réponses que l'on apporte à nos enfants.
@zozotte, te suggerais-je d'ouvrir un petit fil sur le harcèlement et la violence pour y faire face, ou d'autres solutions ? (a moins qu'il n'existe deja ?)
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