Vous avez dit... atypique ?

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Lilienettele 30 décembre 2023 à 07:32

Bonjour,
Je n'ai pas trouvé de post sur ce sujet qui m'intéresse, alors voilà qui est fait !

Dans le sens "Émission", savez-vous mentir ?
Je me souviens de moi, enfant, qui savait mentir à mes parents quasiment sans culpabilité. Mais, avec les années, j'ai perdu cette "capacité" ! Et essentiellement la paresse : un bon menteur doit se persuader que son mensonge est en fait "sa" vérité et se souvenir quel mensonge il a dit à qui. C'est tellement plus simple de dire la vérité.
J'ai également perdu cette "capacité" car j'ai l'impression que n'importe qui me connaissant un tout petit peu est capable de s'apercevoir que je mens, comme si c'était inscrit sur mon visage. Est-ce de la culpabilité ?
J'arrive un peu à mentir par omission. Mais là encore, j'ai l'impression que ça se voit, malgré ma Poker face 😶

Dans le sens "Réception", comment réagissez-vous face au mensonge ?
Pour ma part, comme je n'arrive pas à mentir, j'ai déjà beaucoup de mal à me dire que mes interlocuteurs me mentent. C'est tellement puéril de mentir plutôt que d'assumer ses actes.
Il y a beaucoup de mensonges par ignorance. Mais se tromper, est-ce vraiment mentir ? Si oui, dans notre monde où circulent des montagnes d'informations non contrôlées, nous sommes cernés par le mensonge 😱
Il y a le mensonge "pour ne pas te faire de mal". Celui-là, je ne le comprends pas. Je préfère qu'on me dise la vérité, au risque de me vexer ou m'énerver, mais cela permet de mettre les choses à plat.
Et il y a les vrais mensonges, quand on veut vraiment te cacher quelque chose. J'ai l'impression que, celui-ci, il finit toujours par ressortir un jour ou l'autre. Et il fait mal car on a l'impression d'être pris pour un imbécile. Il brise notre confiance, remplit l'air de doute...

Et enfin "en interne": vous mentez-vous à vous même ?
À force de se construire un personnage, on finit par se persuader que certaines idées sont les nôtres. Voire même certaines valeurs. Je me rends compte en écrivant que j'enfouis beaucoup de ressentiments. Est-ce une façon de me mentir à moi-même ? Qu'en est-il pour vous ?

Dans l'attente de vous lire... Finissez bien l'année !

Juliette.le 30 décembre 2023 à 11:10  •   107816

Excellent ce post Lilienette!

Je sens qu'il va me faire avouer le pire... 😄 Tant pis, je le fais. Mais je ne répondrai à aucune autre question, tenez-vous le pour dit.

Moi je ne mens qu'à moi-même. Au moment où j'en ai besoin pour ne pas me laisser aller trop dans la sombritude. J'utilise des subterfuges, des artifices, des coups d'pied où je pense, qui me cantonnent plus dans le beau, et dans ce qui "avance". Et ça marche, même si je préférerais évidemment pouvoir m'en passer. Mais, comme je suis lucide, je ne considère pas ça comme un mensonge. Et puis, une fois enclenché le processus, j'y crois moi-même, en tous cas, tout ce qui ressort de moi est vrai. Il a simplement fallu bidouiller un peu le starter.
En fait, depuis que je suis mère, je le fais pour cet enfant. Et donc on pourrait dire que je lui mens. J'embellis autant que possible les choses. Pour lui, je suis celle qui trouve toujours une solution. Mais hier justement, je lui en ai parlé, de ces efforts qu'il me faut faire, pour en arriver là. Non, ma force n'est pas surnaturelle et indestructible.
Quand il sera plus grand, et surtout "forgé " je l'espère, je me dis que je prendrai plaisir à ne plus en rajouter.
Je pourrai alors me laisser aller à nouveau pleinement à mes émotions brutes. Je sais qu'elles ne sont plus aussi dévastatrices que dans ma jeunesse, mais encore bien trop denses quand on élève seule un enfant si sensible et lucide...

paradoxle 30 décembre 2023 à 13:22  •   107819

À ma mère, oui, pour ne pas l'inquiéter pour rien, je ne me gène pas. Et puis c'est courant dans la famille.
Aux flics, pour me sortir de situations délicates, ça m'est arrivé mainte fois et j'adorais ça.
Faut dire que j'avais de l'entraînement avec les profs, à qui j'ai baratiné tellement de fois.

Aux amis, je ne mens pas, c'est la moindre des choses.

Sinon mentir par omission dans la vie en général, oui, j'estime avoir bien le droit de garder des trucs pour moi.


Se mentir à soi-même, je crois que c'est inhérent à l'être humain.

Juliette.le 30 décembre 2023 à 19:57  •   107831

Sinon, oui, je peux mentir facilement à des collègues, au boulot en général, et à toute connaissance que je ne considère pas comme amie, et surtout avec laquelle je ne me sens pas en confiance. A mes parents, oui, je l'ai fait. Je mentais pas mal effectivement plus jeune. Dans un souci d'intégration surtout je pense...
Mais le rêve, c'est bien de trouver les gens avec qui on peut être entier. Et j'en rencontre ici.

Juliette.le 30 décembre 2023 à 21:54  •   107844

Hum, si j'avais su que nous n'étions que 3 menteurs sur apie, je me serais abstenue de me dévoiler... 😄

Abderianle 30 décembre 2023 à 21:56  •   107845

Amusant ! Tiens, petite idée de saynète, avec une tirade que l'on pourrait prêter à un personnage idoine et métathéâtral :

"Moi, je mens au mensonge
Quand de son air rogue et sérieux
Il veut que la vie soit un songe
Qui réponde à ce qu'il a de mieux

Alors je prétends dire
Que je dis aux autres
Ce qu'il lui ferait plaisir
Un peu comme une faute

Mais ce faisant je ne suis sincère
Mentant à ce tyran sans matière
Et prétendant qu'un peu je le suis
Je ne dis rien que ce qui y est sis

Car Mensonge est comme Folie
Il devient difficile à discerner
Alors plutôt que de lui dire oui
Je mets des noms à ses énoncés

Car un énoncé avec des oui
Ce ne serait plus tellement ça
Et ça plairait probablement à lui
De dire ce que l'on ne dit pas

Car taisant ce que l'on veut
On ne sait trop ce qu'on en fait
Or en révélant ses contre-aveux
C'est le Mensonge qui se démet

Et c'est tout l'art du mentir-vrai
D'être écrivain ou bien acteur
Si le théâtre est aussi frais
C'est qu'on y va tous en choeur

Car quand les mensonges se multiplient
C'est un chaos qui devient si juste
Qu'on est libre d'interpréter ses envies
Qui entre les mots s'incrustent

En sorte qu'un mensonge pur
Est un exercice de style difficile
Peut-être moins en littérature
Sauf si on en fait avec style

Mais Mensonge a ses quartiers
Dans les affaires les plus politiques
Et c'est le bon sens le mieux partagé
De ne rien y dire qui soit authentique."

Juliette.le 30 décembre 2023 à 22:08  •   107847

😄 C'est pas faux!

Juliette.le 30 décembre 2023 à 23:07  •   107850

On ne peut pas comparer nos souffrances, ni rien de ce qu'elles ont marqué en nous, ni rien de ce qu'on est.
Mais en communiquant, en partageant, au-delà de nos dires, en vivant ensemble, ceci, et cela, nous pouvons nucléer quelque-chose aux propriétés étonnantes.
On ne peut présager de la part vraie de ce que l'on ne veut qu'apercevoir. Si on va réellement à la rencontre des autres, on se rend compte que notre défaut de sentiment d'appartenance ne leur incombe aucunement. Ils sont comme ils sont, nous sommes comme nous sommes. Au souffrant de ne jamais arrêter de clamer sa souffrance, ou personne ne viendra en parler. Ça semble injuste, mais c'est comme ça. En fait, c'est logique. L'humain sait imaginer mieux, ou pire, mais dans ce cas il relègue à un autre degré. Il est incapable de s'imaginer emprunter une autre dimension. Vous-même qui me lisez, pourriez-vous vraiment penser et concevoir dans la tête du voisin ?
On a beau aller loin en pensée, on ne reste que soi. Et se croire au-delà ne fait pas mieux embrasser le tout.

Erlenmeyerle 31 décembre 2023 à 00:27  •   107858

*Dans le sens "Émission",
-Oui, et c'est assez difficile pour moi de m'y tenir : soutenir le regard de l'autre, mais pas trop etc. Avoir l'air naturel pour que l'autre y croit, alors que je ne suis qu'artifice pendant quelques secondes. Mais je mens rarement, donc je n'ai pas de "registre" à retenir pour savoir ce que j'ai dit, et à qui.
Je mens davatange par omission je pense, et là aucun problème (des petites omissions 😉, hein, pas des catastrophes sous le tapis ! 😱).

*Dans le sens "Réception"
-Comme je suis à la fois méfiante et naïve... (oui, je crois bien que c'est possible 😅), a priori je crois les gens, mais pas dur comme fer, s'ils mentent je m'en rendrais compte plus tard (ou pas).

citation :
-C'est tellement puéril de mentir plutôt que d'assumer ses actes.

Cette phrase me choque un peu. Je ne suis pas d'accord. Mentir n'est pas forcément le refus d'assumer ses actes ; et quand bien même c'est le cas, dans la difficulté il me semble que c'est humain de choisir la facilité du mensonge.
-Pour ce fil, je vais considérer que se tromper soi-même n'est pas mentir aux autres.

citation :
-Il y a le mensonge "pour ne pas te faire de mal". Celui-là, je ne le comprends pas. Je préfère qu'on me dise la vérité, au risque de me vexer ou m'énerver, mais cela permet de mettre les choses à plat.

Pour moi, il est plutôt dans la case "émission". S'il y a peu d'enjeu, c'est mon mensonge le plus courant : le mensonge de convenance. De façon tout à fait égoïste, ma version est dans ta réponse : si je n'ai pas envie que quelqu'un s'énerve ou se victimise, je ne lui donne pas matière à s'énerver. Evidemment, cela dépend du caractère de la personne, de l'enjeu, et s'il s'agit de faits ou de sentiments/opinions.
- Oui, bien sûr que toute révélation brise ma confiance, au moins en partie. C'est là qu'entre en jeu la rétro-action : ne pas tout croire dur comme fer. Il y a cette phrase : fais confiance, mais vérifie.

* "en interne"
Je ne suis pas hyper au point sur les définitions. Mais je dirais que mentir est conscient, alors se mentir ce serait se tromper. Mais est-ce qu'on le sait ?

gildele 31 décembre 2023 à 05:20  •   107861

@Erlenmeyer , je me permets de revenir sur une expression ...le mensonge par omission.
.Def Dissimuler une information dans le but d'obtenir un avantage .
Et je ne pense pas que ce soit dans ce sens que tu l'aies utilisée

Pour moi le premier,, toute vérité n'est pas bonne à dire mais " se taire ', garder pour soi est parfois nécessaire, pour ne pas inquiéter, par exemple des personnes âgées ou fragile.

Perso je ne ment plus... j'en suis devenu complètement incapable..Mon rapport à l'authenticité, peut être ... ce besoin de." sonner juste" ... comme une cloche, une très vieille cloche ( that i am ,)

Zompole 31 décembre 2023 à 09:50  •   107866

L'arme ultime et à double tranchant est le verbe.
Il ne peut qu'habiller le silence qui seul détient la vérité.
Il la défend, la profane et l'accompagne mais jamais ne la remplace...
Dire une vérité, c'est déjà la travestir...

Erlenmeyerle 31 décembre 2023 à 12:56  •   107879

@gilde
Ok. Je l'ai peut-être utilisé dans un sens plus large. Je n'ai pas exactement la même définition.

LeBullucle 20 août 2024 à 00:15  •   118317

Merci @Lilienette. Analyse on ne peut plus pertinante sur un sujet clé à mon avis.
Vous avez déjà mieux écrit que j'aurais pu le faire ce que j'aurais répondu aux deux premières questions. Je n'y ajouterai donc rien.

Mais sur le mensonge à soi-même, j'ai à dire. Mon vécu fait que je me suis menti comme on peut mentir à un enfant qu'on aime et qu'on veut protéger. Ou à des proches à qui on essaie de faire croire que "ça va". Ceux qui vous connaissent ne sont pas dupes, mais souvent démunis, on ne dupe personne. Sauf soi. Pour se protéger. On "oublie" de voir certaines choses (de l'inconfortable à l'indicible) parfois pour se rendre la vie un peu reposante, parfois juste supportable. Et on s'enferme souvent dans ses mensonges, on s'y épuise et un jour on prend le réel dans la tronche. C'est douloureux. C'est pénible. Mais une fois qu'on arrive à ne se mentir "que" en toute bonne foi, on s'apaise. Le doute devient alors moins délétère, il devient un garde fou. Mais quand on se ment à soi-même, on finit toujours par se démasquer tôt ou tard... Et c'est sans doute ce qui peut nous arriver de mieux ! Pas de plus confortable, mais de plus sain et constructif et apaisant. C'est un peu le travail d'une vie, mais c'est aussi à mon avis la preuve qu'on peut s'apanouir au travail 😉

lebergerle 22 août 2024 à 19:20  •   118433

Alors là...
"Chaque lecteur invente ses lectures, ce qui n'est pas mentir; mais chaque lecteur peut aussi mentir, imposer délibérément au texte la soumission à une doctrine, à une loi arbitraire, à des avantages personnels, à la loi des propriétaires d'esclaves ou à l'autorité des tyrans."
Alberto Manguel
Une histoire de la lecture.

NicoLMTle 25 novembre 2024 à 03:07  •   122559

Petit déterrage

Je me suis reconnu dans ton message introductif, Lilienette.

Quand j'étais petit et adolescent, je pouvais mentir de façon totalement perverse et approfondie, m'inventant des scénarios, tous plus élaborés les uns que les autres. Je me persuadais que c'était ma réalité. Le pire, c'est que je réfléchissais déjà à la probabilité que le mensonge soit découvert. Alors à chaque fois, il fallait une liste interminable d'éléments annexes prêts à créditer le mensonge. Le mensonge, lui, portait souvent sur de simples détails, des choses insignifiantes, a priori. Ce sont des mensonges qui n'auraient aucun intérêt, le plus souvent, du point de vue de mes interlocuteurs. Mais c'était une façon de m'évader, de me distinguer, d'arriver à mes fins. Parfois, on se rapprochait carrément de la manipulation. Il m'est même arrivé de voler. C'était généralisé, tout mon entourage y passait, à l'école, en famille, avec les copains.



Puis, dans l'adolescence, à mesure que mon TSA s'est manifesté, j'ai perdu cette "capacité" et je n'en vois plus l'intérêt. Aujourd'hui, je suis dans l'impossibilité de cacher, mentir, omettre, voler. La moindre tentative d'entorse à ma bonne conscience fait surgir une douleur cérébrale extrême, comme si tous les démons du passé revenaient me punir. Ma vision se trouble, j'ai des sueurs froides, et des tremblements trahissent mes palpitations. J'ignore le lien entre cette mutation et la manifestation du TSA. Mais je suis bien content de devenir qui je suis aujourd'hui. D'ailleurs, j'en ai gardé une certaine "expertise" qui me permet de déceler les phénomènes dangeureux et les interactions toxiques. Avec mes proches, c'en est même devenu un outil pour être prévenant, en tout temps, pour s'assurer de communiquer avec transparence. Je parviens souvent à anticiper les situations fertiles au mensonge ou à l'omission et à les désamorcer.



Quelqu'un a-t-il vécu cet aspect du revirement ?

Morporckle 25 novembre 2024 à 19:58  •   122573

Hier soir ma fille a déposé sa liste au Père Noël decant la cheminée, ce matin il y avait un sucre d'orge. Est ce que ça compte comme un mensonge?
Je ne sais pas mentir et sauf circonstances exceptionnelles (ou pour avoir la paix ou éviter la punition ) je ne le fais pas .
Je peux déformer les choses pour éviter de blesser les gens ou parfois obtenir ce que je veux mais je ne ferais pas de mensonge délibéré .
De principe je crois les gens et c'est souvent après coup que je me pose des questions.
A moi même... Probablement souvent, plutôt que d'affronter la réalité, se leurrer pour se dédouaner et ne pas assumer. Après un jour ou l'autre ça ressort et ça explose.
Sinon je ne pense pas avoir radicalement changée. Petite j'étais encore plus candide, je n'aurais même pas fait un mensonge par omission. Ado ça m'est arrivé pour éviter des engueulades ou des punitions.
De principe j'évite les situations pouvant avoir des conséquences plus tard si jamais elles sont découvertes.


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