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- Solitude et trop " atypique"
Bonjour. Ni à l Université, ni sur internet je n arrive à me faire des amis.
Est ce que c est du à mon amour pour l intelligence, mes pensées et mes analyses ?
Car oui, je vis seulement pour l Intelligence. Mais pourquoi c est tabou de l aimer? Certains aiment la musique, les arts, et moi... L intellect, et je me défini avec, c est moi, ma personne et non la capacité. Puisque si l intelligence était la capacité je ne serai pas s en servir, pour se servir d une chose il faut comprendre+ agir. Sauf que comprendre c est déjà l intelligence.
Un désir de l infini, de divin et de paix dans le monde, éliminer les guerres faire naître aux gens l amour et non l égocentrisme et l intérêt.
Pensée illogique, banale... Et pourquoi ?
Je ne comprends pas. Peut être je n ai pas la même vision des choses, mais, pourquoi alors rejetter si la société est pour la tolérance ?
Car je ne crois pas en théorie de l évolution et je pense que Dieu existe, que c est l intelligence ( pas moi bien sûr) qui a créé l Univers?
Sincèrement, je n arrive pas à me faire des ami(e)s à la fac...
Je ne suis pas féministe ( radicale) ni pour le matriarcat et patriarcat.
Le corps n influence pas la pensée et le caractère, ceci provient de l esprit qui est Neutre.
Le caractère féminin, masculin n existe pas.
Le caractère depand aussi de situation que l on vit,la personne que l on croise...
Serai je un jour heureuse à la faculté...
Compliqué.
Moi je suis prête a accepter vos centres d intérêt et opinion...
Et être ami...
Des conseils ?
Je m excuse...
Même sur ces sites de HPI je n ai pas d ami... pourquoi ?
N êtes vous pas passionnée par l intelligence ?
Ou le savoir au moins.
Je m excuse de vous déranger.
Bonsoir Felicia, tu soulèves plusieurs sujets dans ton message ! Pour ma part, je ne suis pas passionné par l'intelligence, je peux être admiratif (et jaloux😄) devant l'intelligence, mais passionné, non.
Sur se faire des amis à la fac, j'en suis triste pour toi, moi qui suis vieux, je ne me suis pas fait de nouvel ami depuis belle lurette, mais pendant les années d'études, je trouvais ça plus naturel, plus facile, et d'ailleurs dans les amis qu'il me reste, certain.e.s datent de cette époque.
Sur la théorie de l'évolution, tu as raison, on en fait une vérité scientifique alors que c'est une théorie, c'est abusif. Maintenant, tu ne peux pas nier les millions de fossiles découverts qui attestent que des espèces ont disparu, ont évolué, et que pour un tas d'espèces vivantes actuellement, dont la nôtre, on a trouvé des traces d'espèces disparues y ressemblant de plus en plus. Scientifiquement, il est en revanche impossible de trancher sur la question entre simple hasard matérialiste et dessein intelligent à l'origine.
Bien ce message est foutraque, j'espère surtout que tu trouveras des amis quelque part !
Bonjour. Je vous remercie pour votre réponse.
Oui, je pense que l évolution est engagée, même chez les personnes dites dans la norme de leurs époque, car certaines admiraient les pensées de Platon , d autres non.
Tout comme maintenant à vrai dire.
Et vous, vos passions ?
salut felicia.
pour se creer des contacts et des amities, il faut du sens commun. Et donc, si tu te places d emblee seule dans une niche non relationnelle, c est logique que personne ne vienne a toi.
sans me moquer de toi, mets toi au football ou aux jeux de societe, et tu vas voir que ta vie relationnelle va changer.
je te l ai dit ailleurs, sur un autre topic: l observation de l intelligence est un gouffre. Et plus on y regarde vers le bas, et plus on tombe dedans.
La voila la reponse. Desagreable certes. Mais c est la seule.
bonne nuit. 🙂
hine
Hello Felicia,
la lecture de ta rapide introspection, sur un air d'incomprehension lié au rapprochement avec son prochain, je te l'avoue, a fait naître sur mon visage un léger sourire en coin, cela dit sans méchanceté aucune, sois en sûre.
Cette forme de candeur dans l'approche que tu manifestes dans ton rapport à l'intelligence me fait te dire que je suis persuadé que si tu avais l'occasion de te relire dans quelques (pas mal) d'années, tu manifesteras également ce petit sourire en coin.
L'intelligence en soit n'est pas, à mon sens, une finalité mais un moyen, un potentiel qui t'ouvre les portes de la perception, une façon toute singulière de repousser tes propres limites dans ta conception de cette réalité, que nous partageons tous ensemble. Tu manques peut-être un peu de recul par rapport à ton atypisme, lequel represente certes, une forme de valeur ajoutée dans ton attirail interieur menant vers plus de resilience et de clairvoyance, mais attention toutefois à ne pas se perdre dans ces considérations qui au final, ralentissent ta progression dans ta comprehension du monde qui t'entoure.. et de ton rapport aux autres, donc.
Les autres, parlons-en. La grande majorité de personnes sur qui tu peux tomber au quotidien, ne pensent manifestement pas "tout à fait" comme nous. Les aborder en leur presentant comme passion l'intelligence, et intrinsèquement la tienne donc, leur renvoie au mieux une forme exacerbée d'amour propre mal placé, au pire l'image d'une personne imbuvable qui de toute façon ne peut être qu'une menace pour eux sous une forme ou sous une autre, si cela s'averait exact.
Si ce que tu recherches est l'intelligence pour l'intelligence, peut-être peux-tu essayer Mensa?
Je suis persuadé que tu pourras trouver sur ce site des personnes ouvertes à une discussion enrichissante et constructive. Si tu n'y arrives vraiment pas, il arrive un moment ou il faut se poser les bonnes questions, du genre des pistes que j'ai pu te proposer, même si tout ceci n'est que mon avis, bien sur.
Une chose est certaine; tu n'est pas seule dans cette atypisme prononcé. Ne fais pas l'erreur que j'ai failli faire et qui consiste à se couper totalement du monde exterieur par la perte d'espoir de trouver echo chez d'autres personnes.
Tu ne déranges aucunement, bien au contraire.. ;)
Bonjour,je crois que l'amitié ne se base pas sur l'intelligence.
Et sur quoi se base t'elle alors ?
Un sens commun,une réciprocité,une compréhension,une confiance.
Une écoute,un soutien,un rire,un regard,une épaule.
Peu de choses et beaucoup de choses.
Mais ça ne se contrôle pas, ça se fait, doucement.
Ne perd pas espoir @Felicia.
L'intelligence est une chose oui, mais savoir quoi en faire en est une autre,et tu en es peut être la.
Tu es jeune, toute la vie devant toi, reste avec nous tu pourrais avoir de belles surprises et je te le souhaite.🙂
Hiné et @ALBATORS nos messages se sont croisés,il y a du monde à cette heure !😄
Exact Zozotte.. Hinenao m'a devancé de deux petites minutes..:p
Bonjour,@Felicia ! Pour vivre l'amitié,selon moi, il est nécessaire de ne pas trop attendre de l'autre et cultiver ce qui nous en rapproche - y compris les sujets qui ne volent pas haut.
Ton intérêt pour l'intelligence est légitime. Mais on ne peut aborder ce sujet avec tout le monde. L'ami peut te faire découvrir d'autres horizons.
Voici une vidéo sur l'intelligence que je juge très pertinente. Bon courage à toi et je ne doute pas que tu puisses enrichir ton cercle d'amis.
voir la vidéo?si=ewFckR1Gy551WGvM
@Philibert Tu confonds théorie et hypothèse. Une théorie est un modèle explicatif.
La théorie de l'évolution, c'est un modèle qui explique l'évolution du vivant : descendance avec modification (mutation), sélection naturelle (les modifications qui apportent un plus adaptatif à l'espèce seront plus reproduites),
Mais l'évolution des espèces, elle, est prouvée, constatée, établie, observée.
Et la génétique nous apporte des contributions (preuves scientifiques) solides pour établir que la théorie tient bien la route.
Désolé pour cette digression, Felicia.
Mais je trouve une contradiction dans ce que tu dis. Tu parles de passion du savoir (ce qui est mon cas, je suis un obsédé des connaissances) et tu réfutes une théorie qui est l'une des seules à propos de laquelle il n'y a aucun doute (même si l'arbre phylogénétique du vivant peut parfois bouger au fur et à mesure des connaissances, le fond est incontestable).
Et il y a des croyants en dieu qui acceptent l'évolution, le Vatican l'a admis il y a quelques dizaines d'années.
Bonjour, merci pour vos réponses.
Et avec certaines je suis d accord, bien sûr il faut parler pas que de l intelligence.
Oui, je n admet pas l évolution de l intelligence humaine car certains scientifiques de génie disent que les anciens génies ont découvert des choses avant eux, voir plus approfondie.
Alors que les deux catégories sont les génies.
Même les sectes ésotérique répètent les pensées des anciens, de Bouddha etc.
Pour moi l évolution c est l amélioration, le changement peut être degradif . Peut être les anciens animaux étaient plus puissants, je pense aux dinosaures.
Concernant les idées que l intelligence n est pas génétique il y a un topic de philosophie personnel exprès en lien.
Ici c est vraiment pour parler d autre chose, en lien avec le problème principal.
Par contre, ma passion pour l intelligence est presque inné, apparu à l âge de cinq ans, toute seule, je ne sais pas comment.
Concernant les jeux de société...
Je joue aux échecs, Uno ( je découvre Uno en famille), Mario Kart...
J aime aussi le café à chats.
Manger des glaces.
J'ai vu Félicia, passer une question à propos de la théorie.
Je ne l'aime que mariée aux fêtes.
Dans le cas contraire, elle me complique considérablement la vie.
Elle m'est comme un labyrinte qui serai ma faim.
J'aime pas les échecs mais j'adore le jeu des rois!
Je te souhaite heureuse en quêtes et belles en victoires...
merci pour la vidéo @Etienna ! le titre est pompeux au premier abord, maladroit plus surement. Je l'ai regardée par curiosité et sa franchise m'a faite beaucoup de bien !
Qu'il est dur de s'adapter parfois, quand on a va plus vite, et qu'on prend plus de recul. Quand on ne se cantonne pas à son expérience, mais à la globalité, soit au résultat des expériences diverses exprimées...
J'en suis à un stade de ma vie où je sature un peu, des débats limités voire tirés trop souvent vers le bas. L'intelligence étant toute relative je méprise la prétention en général, mais dans le domaine de la réflexion, en tout cas dans celui de l'intellectuel, aie, ça fait mal quand même... Il est difficile de débattre intelligemment, càd avec du bon sens et du recul, sans ego...
Bon et bien c'est cette vidéo qui me fait vraiment me sentir intelligente (et pas perchée ou bizarre :D) et ça fait toujours du bien ces piqures de rappel...
@Felicia je suis de tout coeur avec toi, nous sommes tous uniques et profondément seuls, et devons vivre avec cette équation non résolue.
Cultiver la tolérance et le respect de l'autre n'est pas si simple.
Quelles sont les valeurs les plus importantes à tes yeux ?
Quelles qualités recherches tu chez les autres ?
Je crois profondément qu'on vibre et attire... Ma croyance s'arrête là. J'aime le mystère, et rêver 🙂
@paradox peut-être, mais une théorie n'est-elle pas une hypothèse qui n'a pas été infirmée. Ce que je voulais dire surtout c'est que j'accepte la théorie de l'évolution sur la question du comment ?, mais qu'elle ne répond pas à la question du pourquoi ? Je précise que j'ai pas de réponse à cette question, je suis un parfait agnostique. Voilà, je le soulignais juste car certains ont tendance à extrapoler en faveur du matérialisme athée.
@Felicia je suis complètement nul aux échecs, donc je pourrai t'offrir une victoire sur Lichess, je t'ai envoyé une invitation ( ou peut-être 2, du mal à comprendre l'interface, j'avais apéro ce soir... )
@Philibert La science répond au comment, c'est la philo ou la spiritualité qui cherche à répondre au pourquoi. Et je suis matérialiste, rationnaliste et pragmatique résolument athée. Je n'extrapole pas, j'explique.
Mais on en parle ailleurs, ce n'est pas le sujet ici, désolé.
Solitude et atypie de nos pensées algorytmées est il un sujet pragmathique ou philosophique?
Moi, transhumain, pas esprit.
Moi intéligence froide et radicale!
Pardon d'aimer les inconnus.
Tout ces fils de topic atypique me rende cinique.
Vade rétro Diogène!
J'imagine que les mères généticiennes de nos grand mères araîgnées vont s'y retrouver.
Je m'sens ici batards des faits.
Est l'écran qui fait que je n'est pas d'amis?
Où bien le fait que je n'ai pas d'amis qui nourrit l'écran.
Heureusement qu'en univers parallèle, j'ai tout de même quelques amoureusitées.
Qui veux la faim, cultive la famine.
Rien ne compte d'autre que le chemin...
Cordiale moimoijeries étnogocentriques...
Rien d'autre ne compte que le chemin, jolie @Zompo.
J'aime bien croiser mes pensées avec d'autres penseurs,et peu importe la forme au final.
Oui, j ai reçu votre demande au jeu. Inscription au site hier, oui .
J ai reçu une demande.
citation :
Rien d'autre ne compte que le chemin, jolie @Zompo.
Oulà @Zozotte, si tu commences à lui dire qu'elle est "jolie sur le chemin" - telle une Belle des Champs - ça va probablement lui faire de l'effet à notre chevrier apien! 😅 (en fait, je relève effectivement ta faute d'accord, mais j'ai surtout trouvé ça trop mignon. 😄)
voir la vidéo Bon ça c'était juste pour la déconne... 😉
... Mais, 'ma' vraie question de fond derrière cela pourrait être: " Et si pour se forger des amitiés en ligne, le chambrage mutuel ne serait-il pas l'une des voies parfaitement exploitables (voire explorables, afin de trouver un mot moins négativement connoté) pour y arriver? 🤔
Bref, dites-moi. (ou chambrez-moi...)
Hiné.
@Hinenao si tu commences à me chambrer sur mes fôtes tu vas vite être débordé hein !😜
Et puis en chambrage je suis balèze aussi, même qu'il me faut me mettre des freins sinon ça finit toujours en vexations !
Et puis j'ai mon côté susceptible aussi faut dire!😄
Mais oui,le chambrage est un formidable outil pour l'amitié quand il est bien partagé !🙂
Et puis vous savez,moi il y a un truc qui me titille la dedans,j'en avais déjà parlé, mais pour moi ce n'est pas seulement du virtuel.
Si j'écris quelque chose c'est que je le pense,et quand j'écris ce n'est pas virtuel,les émotions ne sont pas virtuelles,mon partage,même écrit et plein de fôtes, n'est pas virtuel.
A chacun sa sauce après bien sur,mais ceci est la mienne.
Ma vie est bien remplie et me comble,et écrire ici est un plus bien agréable.
Voila,just my two cents.
Stoppons là, avant que les athenients s'athègnirent, ces gauloiseries qui ont perdu les gaulois!
@Felicia, les qualités de la démonstration de Laurent Gané dont j'ai envoyé le lien relèvent de la clarté et de la pédagogie avec de solides références tout en montrant les impasses, les tabous, les malentendus et les erreurs liés à l'expression de l'intelligence. Je juge cette réflexion très éclairante sur la question du décalage qui peut isoler le sujet.
@cocozozo, je rebondis à propos de ton message du 05/05 :
J' estime que personne au monde n'est seul ...
Certains, certaines, souffrent d'un " sentiment de solitude " plus ou moins intense...et c'est tout à fait différent.
Et non, je ne joue pas sur les mots : un sentiment, une fois reconnu, conscientise. et identifié peut être relativisé voire. modifié.
Pour moi, ce n'est jamais la situation qui nous perturbe ou nous fait souffrir... mais notre propre réaction.
@gilde : voila un dernier message avec lequel je suis d'accord et que j'éprouve personnellement dans ma chaire. Je pense d'ailleurs qu'à y réfléchir, nous pouvons tous nous y retrouver..... Voila comment parfois la solitude semble un gouffre sans fond alors qu'à d'autres moments une situation des plus agréables...
Là, je me sens seule. Je le suis en regard du nombre de relations d'autres personnes mais pas de tous. Je le suis surtout en regard de mon désir non assouvi d'avoir une amitité telle que j'ai pu en connaitre... Je me sens seule parce que je souffre et que je ne me sens (bon, là, il y a un peu plus que du sentiment ^^) pas entendue. Mais.... Je reconnais aussi les quelques lumières de vie autour de moi, les rencontres fortuites du quotidien etc.Et surtout je ne me sens pas assez seule dutout dans ce lieu de vie bourré de bruit et de gens. La solitude est plus "spirituelle" (mmmmh, émotionnelle ou affective) que réelle...
Mais bref, tout ca pour finalement dire qu'en effet, une bonne part des choses vient de la manière dont on les vit plus que des choses elles-mêmes. Jusqu'à un certain point. Car oui, les souffrances relationnelles (ou par absence de...) existent. On peut surement travailler sur les deux mais on ne peut pas tout. La vie est profondément injuste. Et nous sommes si complexes qu'il faut bien faire "avec soi-même", ses forces et ses faiblesses.
Sorry, là je me parle à moi même en fait. Trop tendance à culpabiliser et me sentir responsable de tous mes maux ^^....
Bref deux : merci pour ce simple rappel 🙂
Bonjour à tous,
Je n'ai pas eu le courage de tout lire, je l'avoue. J'ai passé une nuit très courte, je suis assez fatigué.
Je voudrais livrer mon petit témoignage, à vous de voir ce que vous en penserez.
J'ai été toute ma vie rejeté par les femmes, qui me jugeaient "bizarre". Elles ont tendance à vouloir être rassurées, c'est le schéma classique, et le type un peu décalé, timide, dans son monde intérieur, ça leur fait peur. De la peur au rejet il n'y a qu'un pas, voire moins. Donc, j'ai été rejeté, et ça a commencé très tôt, par tout le monde. A l'école, j'étais le gamin seul dans son coin, qui n'a pas ou peu de copains, etc.
Parfois, dans certains cas, ce type de situation peut générer des bénéfices secondaires, sous forme d'une certaine créativité. Moins on est en étroit contact avec les autres, plus on est susceptible de perdre de vue les référents communs, les pseudo évidences qui n'en sont pas en fait, mais qui correspondent à la façon dont la norme, les gens dans la norme, définissent ce qui est "conforme" ou pas. Et si on n'est pas "conforme", on devient très vite "bizarre".
Maintenant c'est différent. Notre société devient bien plus tolérante, surtout pour les minorités sexuelles, etc. Mais quand j'étais jeune... Ce qu'on a pu m'ostraciser ou me faire des misères, parce que j'étais petit, pas très costaud, timide, et que je portais des lunettes ! Je ne vous fais pas de dessin.
J'ai donc eu la chance, le bénéfice secondaire, de voir éclore en moi une certaine créativité. Je vous la fais courte, j'ai fini par écrire des romans, composer de la musique, créer pas mal de choses en arts plastiques (techniques mixtes, aérographe, métal, céramique, informatique graphique). Et j'ai aussi analysé des films, bien que ça demande beaucoup de temps. Je n'en ai plus tellement en ce moment, car je vais sortir un album. On est trois, deux amis informaticiens avec moi, dont un ingénieur du son. C'est moi qui compose tout le répertoire, et fais les arrangements. C'est une musique qui mélange énergie rock, harmonies jazz, influences symphoniques, pas mal de sons électro et beaucoup de percussions latines. Un drôle de truc, à mille lieues de ce qu'on entend partout sur les médias, ce qui est à la mode, etc.
J'ai été très rejeté par les femmes, mais il y a eu un contre exemple magnifique, qui a duré vingt ans, une superbe histoire, assez improbable, presque de l'ordre du conte de fées. Une femme qui m'a accepté justement parce que j'étais atypique, créateur, etc. On a vécu l'amour fou. Mais ça n'a pas tenu parce que j'ai commis des maladresses et surtout, j'étais extrêmement dépressif, suite à des traumatismes assez graves. Quand je parle de maladresses, ça a été des moments où je ne comprenais pas ce qui se passait, et quand il y avait des difficultés, je m'y prenais tellement mal que lorsque j'essayais d'arranger les choses, c'était encore pire après. On va dire un manque de discernement, et une trop grande lenteur à réagir à ce qui se passe chez l'autre. Le temps que je comprenne (car je suis du genre à beaucoup douter), que je trouve la réponse adéquate (ou du moins, que je croyais adéquate), la situation avait empiré et souvent, j'étais dans le zig quand elle se trouvait dans le zag, et inversement. Et puis je m'enfonçais dans la dépression et on ne pouvait rien y faire, pas à cette époque. Je pense qu'elle a fini par vouloir se sauver, je comprends, même si ça me navre - d'autant plus que je me sens fautif. Je sais que c'est moi qui n'ai pas su faire, aucun doute sur la question.
J'ai souffert de cette séparation, mais il faut bien avancer et je ne crois pas être fait pour rester seul. A tort ou à raison, je crois n'être fait que pour deux choses, dans la vie : aimer et créer. Pour tout le reste, je suis nul, et ça m'est bien égal de l'être.
J'aimerais rencontrer une femme de ma région (le Var, pas loin de Toulon), qui soit compatible avec moi, je vais dire, en restant volontairement assez vague.
On peut très bien être rejeté par cent personnes, et être accepté par la cent unième. Moi j'ai eu l'immense chance de trouver une femme qui m'a accepté, mais pas que : admiré, adoré. C'est moi qui ai été trop défaillant, trop souffrant, pour pouvoir la garder, malgré ma volonté absolue de la garder. Moi aussi, je l'adorais, je l'admirais. Mais j'étais trop en souffrance, trop torturé.
Son départ a provoqué un bouleversement intérieur, dont je suis ressorti en état de lâcher prise, on va dire. On dirait que tout à coup, j'aie posé les pesantes valises et décidé que je ne voulais plus les porter. Parfois dans la vie, il faut aller jusqu'au plus extrême d'un état pour en sortir. D'un coup, le corps, l'esprit, lâchent. Et on bascule dans un mood différent.
Je crois, je me plais à croire, que j'ai beaucoup à offrir. Je resterai atypique et dans mon village et autour, on me considère, évidemment, comme une sorte de "fada". Pour ces gens, prompts à ricaner, si on est différent, ça ne fait pas un pli. Et moi, compositeur, plasticien, écrivain, je suis le "fadoli" du coin. Bon, c'est ainsi. Je crois que même ça, maintenant, je l'accepte, alors qu'avant j'en souffrais.
Je me concentre sur ce projet d'album. J'ai commencé à écrire un roman qui emprunterait certains codes à l'heroic fantasy, en mélangeant avec d'autres éléments, un truc un peu échevelé, baroque, farfelu. On verra bien. J'ai aussi un gros roman sur la Seconde Guerre Mondiale que personne n'a publié, l'histoire d'un garçon qui se laisse embarquer et séduire par la propagande nazie, qui se retrouve à commettre des horreurs en Pologne, et qui n'a pas du tout le profil, en réalité. Et qui ne tient que grâce à l'alcool, sur place. C'est un roman sur l'endoctrinement de la jeunesse et son dévoiement, extrêmement ambitieux, mais dont personne n'a voulu jusqu'à présent : trop épais, complexe, douloureux, susceptible de provoquer des polémiques, etc.
Voilà, ceci pour dire que oui, quand on est atypique, on se fait allumer de tous les côtés. La vie est compliquée, déjà, pour nous, les humains, les fameux "Sapiens". Mais quand en plus on est différent... Cela dit, il peut y avoir un jour une personne qui, au contraire de toutes les autres, vous choisit PRECISEMENT parce que vous êtes différent. C'est de ça dont je voulais parler.
Après, je suis isolé socialement. Dans tout ce que je fais, la seule chose qui se prêterait à des rencontres et un partage, c'est la musique. Mais je manque de confiance en moi et surtout, je ne veux pas jouer ce qu'on entend déjà partout, pop rock et autres. Je ne supporte déjà pas à écouter, donc en jouer, ça ne risque pas. Pourtant, on ne me propose que ça, parce que dans ma région, sans doute qu'il n'y a que ça qui marche. Donc ça me manque, je voudrais jouer en groupe, je l'ai déjà fait, mais rien n'a tenu sur la durée, jusqu'à présent.
Atypique même en musique, quoi.
Bon, déjà pas mal, je suis content d'avoir participé, ça faisait un bon moment que je voulais discuter ici, et je ne parvenais pas à trouver ce que je pourrais bien dire. MERCI donc d'avoir initié ce post, ça m'a permis de sortir quelque chose de moi, déjà ça. Au plaisir de vous lire,
Hello Gloubiboulga,
ce qui me frappe une fois de plus, et au risque de me répeter, à la lecture de tes diatribes dans notre approche de la vie et de notre perception du moi face au reste du monde, c'est cette absolue clairvoyance qui nous caractérise, mais qui ne nous donne pour autant aucune solution clef en main pour l'aborder de la meilleure façon possible. Comme si, en réalité, il n'existait aucune solution salvatrice à notre douleur systémique. Paradoxal, mais somme toute bien compris; nous ne sommes pas responsables de toute cette gabegie, bien au contraire.
Admettre que les choses sont ce qu'elles sont sans y voir d'autre altérnative, est en soi une source de mal-être, qui, je commence durement à le réaliser, est une partie intégrante de notre différence, aussi protéiforme et bienfaisante façe à l'adversité qu'elle puisse revêtir.
Notre imagination et notre besoin vicéral de conceptualisation et de projection semble être notre salut, et notre force.
Encore une fois cette lame à double tranchant qu'est l'atypisme et l'intelligence "autre".
Et je tombe en accord total avec l'idée que cent personnes peuvent te rejeter, tandis que la cent unième donnera l'impression d'avoir été créée pour te rencontrer, ce qui nourrit en moi l'espoir de ne jamais baisser definitivement les bras. L'attente et le long chemin jaloné d'embuches que cela implique mérite largement qu'on l'arpente jusqu'au jour ou cela doit se faire, tout naturellement, même si on ne devine parfois même pas l'ébauche d'un semblant de fin de parcours par l'acumulation d'echecs mal vécus.
Malgrès tout, j'éprouve énormement de plaisir à échanger avec d'autres atypiques, parce que, quoi qu'on en dise, cette possibillité de partage réciproque et authentique revêt une dimension tellement rassurante; ne plus se sentir résolument profondément seul.
Merci pour ton temoignage..
@Gloubiboulga
"Je resterai atypique et dans mon village et autour, on me considère, évidemment, comme une sorte de "fada". Pour ces gens, prompts à ricaner, si on est différent, ça ne fait pas un pli. Et moi, compositeur, plasticien, écrivain, je suis le "fadoli" du coin. Bon, c'est ainsi. Je crois que même ça, maintenant, je l'accepte, alors qu'avant j'en souffrais."
Évidemment que tu dois l'accepter, ça doit même être une fierté, une revendication. M'en fous chuis fou, et je vous emmerde !!!
Je comprends. Mais quand toute ta vie on s'est foutu de toi... C'est la répétition qui fait mal. On a de plus en plus mal.
Je suis isolé, j'en ai marre. Je voudrais jouer avec des gens, pas moyen, ils ne proposent tous que du pop rock, ils jouent tous la même chose. Les mêmes causes produisant les mêmes effets, tout le monde se retrouve à faire la même chose, et si tu essaies de vivre autrement, c'est comme si tu tentais de prendre l'autoroute à l'envers.
J'en ai marre aussi d'être seul, de n'avoir pas de femme à qui donner tout l'amour dont je suis porteur. Car je suis comme ça, un être de passion.
Oui, la cent unième personne. Je l'avais rencontrée, j'ai vécu le plus bel amour qu'on puisse imaginer sur terre. Si beau que je n'arrivais pas à réaliser. Je n'aurais jamais cru que deux personnes puissent s'apporter autant de bonheur. Je n'aurais jamais imaginé qu'un tel amour puisse exister.
Mais bon, je l'ai perdue. A cause de mes traumatismes. Je souffrais tellement que je m'enfonçais, malgré ce bel amour. On m'avait fait trop de mal, et je ne veux pas en parler, mais c'est allé assez loin. En gros, sans entrer dans les détails, des gens ont cherché à avoir ma peau. Et ça m'a marqué, je me trimballais, en gros, trois traumatismes majeurs.
Quand au final j'ai perdu cette femme, dont j'étais fou amoureux, qui m'avait apporté un amour infini et magique, ce fut le quatrième traumatisme, celui que je n'aurais jamais imaginé, car j'étais sûr et certain qu'on finirait notre vie ensemble, j'avais une foi absolue en elle. Non pas une idéalisation, une projection : cette foi était basée sur ses ACTES, elle m'avait largement prouvé son adoration pour moi. Elle m'admirait, m'adorait, était fière d'être avec moi. Et moi, idem. Et bon, malgré ce magnifique amour, ça n'a pas pu marcher, à cause de difficultés externes, qu se sont accumulées, et à cause de ma maladresse, aussi. Disons ma lenteur de réaction, ma propension à douter, à ne pas être sûr de ce que je vois. Et chez elle, le côté cash, le caractère bien trempé, intransigeant. Et en même temps, de la difficulté à dire ce qui ne va pas, enfin, elle disait, mais de telle façon qu'il y avait du flou, on pouvait interpréter ce qu'elle disait de mille façons différentes, alors que moi je suis hyper précis. Donc, le temps que je comprenne la vraie nature du problème, entre temps il lui avait fait de plus en plus de mal, et entre temps je m'étais employé à le résoudre de telle façon qu'en réalité, en voulant bien faire, je l'aggravais.
Bref, la cent unième je l'ai eue, pendant vingt ans, c'était la femme de ma vie, et je l'ai perdue.
Je me sens, malgré tout, capable d'aimer encore et même mieux, dans la mesure où j'ai compris mes erreurs. Mais aimer qui ? J'ai vingt ans de plus, je suis timide, je ne fréquente aucun milieu, je n'ai même pas l'occasion de jouer en groupe - et je peux te dire que jouer en groupe, c'est presque toujours n'avoir affaire qu'à des types.
J'ai à la fois appris de mes erreurs, mais aussi beaucoup perdu confiance en moi. Comment dire ? Quand je vois l'ignoble GALERE que ça a été avant que cette femme arrive... Elle, m'a choisi parce que j'étais différent. C'était l'exception qui confirmait la règle. Elle m'adorait, elle m'appelait "mon amour d'amour", j'ai encore un carnet quelque part, où elle m'écrivait des choses bouleversantes. Je n'aurais jamais cru qu'une femme puisse aimer un homme à ce point. Et en ce qui me concerne, je suis quelqu'un qui aime de façon absolue, qui donne tout, qui se perd dans le bonheur du simple contact, peau contre peau. La fameuse ocytocine. Quand je vois la galère immonde, tous les coups bas qu'on m'a faits, je me dis à la fois que je suis fait pour aimer - aimer et créer, je ne sais rien faire d'autre -, que je ne peux pas rester seul, c'est rigoureusement impossible, et je me dis aussi que je ne peux pas me replonger dans l'enfer de la séduction. C'est un milieu où l'homme propose, la femme dispose, c'est donc lui qui doit aller au charbon, et qui encaisse les refus, pas toujours corrects, loin s'en faut. Et puis, si tu es un mec petit (c'est mon cas), pas très costaud ni à l'aise physiquement (c'est aussi mon cas), timide (idem), tu es perdu d'avance. Le premier mot qu'on lit sur les annonces de femmes, je le sais, j'en ai lu beaucoup avant de rencontrer mon grand amour, ce premier mot, c'est "grand", il revient systématiquement. Quand tu n'es pas grand, quand tu es hypersensible, tu ne corresponds pas au modèle de l'homme rassurant, standard. Il faut une femme EXCEPTIONNELLE pour vouloir de toi quand même, et ma compagne était mieux que ça encore. Et malgré tout, ça n'a pas tenu. Comment espérer qu'il en vienne une autre ? Comment croire à nouveau que ça pourrait marcher ? Comment s'aligner à nouveau sur lesr rangs, quand on se retrouve à 65 ans ? Je dois dire aussi que ma compagne avait dix ans de moins que moi, qu'elle faisait jeune et qu'elle était très jolie. Je ne crois pas que je pourrais avoir envie de me mettre avec une femme de mon âge, pour être tout à fait honnête - il me semble qu'en matière de choix d'objet et de désir, ce sont des choses qui ne se discutent pas, on respecte, on n'a pas à critiquer ça, c'est personnel. C'est comme le nombre incalculable de femmes qui m'ont dit, avant que je rencontre ma merveille, "oui mais moi je veux un mec grand". Des femmes qui avaient ma taille ! Et donc, il leur fallait des types bien plus grands, quitte à monter chaque fois sur un escabeau pour pouvoir les embrasser. Va comprendre. Cela ne se discute pas. Moi je suis attiré par les femmes petites et menues, j'ai une nette préférence pour les cheveux noirs et une peau un peu pâle (mais ça, ce n'est qu'une préférence, c'est secondaire), les femmes féminines, fines, et ma compagne avait dix ans de moins que moi et je la trouvais très belle, même si elle l'était moins qu'à l'époque où elle était arrivée dans ma vie, le temps n'épargne personne. Mais je l'aimais toujours autant et j'étais certain que ça ne bougerait plus jamais, qu'on finirait ensemble. Depuis qu'elle est partie, je me sens comme une baleine échouée sur le sable, inutile. Pour moi, là aussi on peut être d'accord ou pas mais ça ne se discute pas, si tu n'es pas en amour avec quelqu'un, si tu n'est pas dans la bulle d'amour et de confiance, de loyauté absolue, si tu n'es pas la personne que quelqu'un a choisie, alors tu ne sers à rien, tu perds ton temps. La seule chose à faire dans ce monde, c'est créer et aimer, pour moi. Pour ce qui est de créer, je ne me prive pas, je passe mon temps à composer de la musique, du reste, je serais tenté de poster un truc sur ça, mais en France, la musique est tellement moribonde, les médias bombardent à longueur d'année le public de toujours le même bullshit, quand tu fais autre chose tu passes pour un jobard et tout le monde trouve ton truc "bizarre", encore et toujours cette histoire du "bizarre", et tout le monde te rit au nez. Enfin, la seule chose à faire c'est aimer et créer, et je n'ai plus personne à aimer, et plus personne ne semble avoir envie de m'aimer. Je t'avoue que ça me mine, à force. Je perds la saveur de la vie.
Surtout, surtout, après avoir connu un amour exceptionnel. C'était mon oxygène. Elle me disait "chez toi, ça tourne à mille à l'heure, ça n'arrête jamais. Les seuls moments où tu arrêtes de gamberger et te torturer, c'est quand on fait l'amour. Là, tu oublies tout, tu es pleinement heureux". Eh oui, ça me correspond pleinement, parce que je suis le prototype de l'homme qui s'implique à l'extrême, qui ne fait pas que les gestes, qui mets des INTENTIONS dans chaque geste, une PLEINE CONSCIENCE, une vraie FERVEUR. Je suis amoureux de l'amour, pour moi c'est presque religieux, mystique, transcendant. Je ne saurais dire. Là, je me sens inutile, rejeté, ignoré, je me sens comme un concurrent d'un rallye genre Paris Dakar, qui aurait cassé son moteur et se retrouverait impuissant sur le bord de la route, hors jeu, en plein soleil, en train de crever de chaleur et de soif, et exclus de facto de cette course, avec de la fumée qui monte et la vilaine odeur de l'huile cramée. Je suis hors du seul jeu qui soit vrai ; nous sommes éphémères, fragiles, ton meilleur ami peut d'un coup s'écrouler raide devant tes yeux, crise cardiaque, et donc tout est fragile et impermanent. Dans cette optique, je crois, moi, que la seule chose que j'aie à faire, c'est de composer de belles musiques (mon ingé son dit que ce sont "des voyages") et aimer, chérir, une femme, lui donner de l'amour et du plaisir tant que je peux, l'écouter, la respecter, voir dans ses yeux briller le bonheur, la confiance. Sinon, je ne sers à rien.
Désolé si je pète les plombs mais je ne dors pas en ce moment, et puis voilà, ça me pèse, d'une part. D'autre part, j'ai des problèmes de ronds, je ne peux presque pas sortir de chez moi. Enfin, je ne vois vraiment, vraiment pas, d'où je pourrais sortir une cent unième. Et puis en plus, j'ai déjà eu une cent unième, quelles sont les probabilités que j'en rencontre une autre ? ? ? Moi je ne pensais pas qu'elle partirait, je me disais maintenant je m'en fous, je peux croiser la plus belle femme du monde, je m'en fous, je suis casé, je peux dire merde à qui je veux, si besoin, je n'attends plus rien de personne, je suis heureux. Combien de fois dans sa vie on peut avoir la chance de croiser une cent unième ? Et en fait, si on était réaliste, on devrait plutôt parler de mille unième ! Et je me rappelle très bien comment j'avais été piétiné, humilié, rejeté, avant elle. Donc ça me fait peur, je ne me sens ni de m'aligner sur les rangs, surtout en tant qu'atypique, quelle horreur ! Ni de m'enterrer vivant et crever dans mon coin, ce que je fais pour l'instant.
On va me dire "tu fais reposer ton bonheur sur un tiers, sur des facteurs extérieurs". Eh oui, l'amour, c'est ça. On peut connaître un immense bonheur, je peux en témoigner. Mais on s'expose au risque de perdre l'autre, soit qu'il veuille partir, et on n'est là pour retenir personne, soit qu'il meure, tombe malade, etc. C'est le risque. Ou alors on fait comme plein de gens, qui m'ont dit, tant et plus, "moi je ne veux plus m'attacher, j'ai déjà trop souffert". Je comprends tout à fait, je respecte, mais pour moi, ça, c'est devenir un mort vivant. Si ça leur va, tant mieux pour eux, mais moi je suis fait pour aimer, j'ai besoin de donner toute la tendresse qu'un homme peut offrir, j'ai besoin de regarder l'autre dormir en me sentant tout attendri, j'ai besoin de dire des mots doux dans le creux de son oreille, j'ai besoin de lui donner du plaisir, tout ça fait partie de la vie, de ma vie, et là, je me sens inutile. Je rêve de la petite femme marrante, atypique, pleine d'esprit, brillante, qui m'épatera, que j'oserai à peine aborder, et qui me donnera à un moment le signal du genre "mais oui, tu peux me parler, je n'attends que ça, tu n'as pas compris que je te désire" ? Car ça, je l'ai déjà vécu, et c'était merveilleux, voilà
Bon, je me tire de là avant que quelqu'un vienne me répondre que je suis un jobard, ou que cette femme n'existe pas, ou que si je ne me bouge pas je ne la trouverai jamais... me bouger, comment ? Je suis petit, timide, atypique, hypersensible, rescapé de traumastismes graves, et je n'ai pas un rond. On fait quoi, avec ça ? Et je me retrouve dans la peau d'un type de 65 balais, alors qu'en fait, moi, au fond, je suis resté un jeune homme passionné.
J'ai l'impression que je ne dis que des nullités et que je vais passer pour celui qui se plaint tout le temps. En plus j'ai dit mes préférences, je sais que ça ne plait pas trop. De nos jours, les femmes peuvent dire ouvertement qu'elles veulent un type grand et musclé, tout le monde trouve ça normal. Mais si un homme dit qu'il n'est pas attiré par les blondes, ou qu'il aimerait une femme de tel âge, ou je ne sais quoi, on lui tombe dessus. N'importe comment, de nos jours, les hommes ne sont pas en odeur de sainteté et beaucoup de femmes considèrent que tous les hommes sont des porcs. Et ça, c'est le vieux truc judéo chrétien, le sexe c'est sale, c'est honteux, c'est infâmant. Ma foi, tant qu'on ne viole personne, qu'on respecte l'autre, qu'on est doux et tendre, où est le problème ? N'importe comment, moi, une femme qui n'a qu'à moitié envie, je n'ai plus envie du tout, c'est clair. Et puis non, ça n'est pas honteux ni sale, ça fait partie de la vie, et les femmes ont autant de désir que les hommes, juste ça ne fonctionne pas selon les mêmes modalités. Mais une société est cinglée si elle dévalorise le désir, car le désir est aussi naturel que l'envie de manger, ou de boire. Donc c'était déjà compliqué entre hommes et femmes, là ça me parait devenir impossible, maintenant. Moi, quand je me balade, je ne regarde personne, tellement j'ai peur qu'on vienne m'accuser de harcèlement. Je passe, je ne vous ai pas vues, vous ne m'avez pas vu, foutez-moi la paix. On en est là. Mais dans mes rêves, je ne peux m'empêcher d'imaginer la cent unième, la nana petite et menue, un peu espiègle et brillante, super intelligente, qui me regarderait avec amusement et défi, d'un air de dire "il va se décider quand, celui-là, il ne voit pas que je le désire, il est vraiment à côté de ses pompes. Il va falloir que j'aille le brancher, sinon il ne se passera rien". Mais moi je ne demande pas mieux, je suis pour l'égalité, justement. Je n'aime pas aborder, je déteste ça. Une fois, une fille m'a vraiment branché, mais j'ai eu peur. Elle a posé sa main sur la mienne, elle me regardait intensément, elle était très belle. Mais j'étais à Paris, dans le métro, le soir, et je venais de sortir du cinéma, j'étais allé voir "Alien", j'ai flippé, con que je suis, je n'ai pas osé rester dans la rame et la suivre ; quand je suis arrivé à ma station, je suis descendu.
Bien plus tard, j'étais allé à Paris pour un salon du livre, dans le train il y a eu un problème de couchette, une jeune femme et moi, on était complices, je ne saurais dire, un truc se passait. A tel point que le contrôleur a cru qu'on était ensemble. Il a posé la question, je n'ai pas eu le culot de dire oui, ça n'est pas tellement mon genre, il nous a donc mis un ici, l'autre ailleurs. Et j'ai vu que la fille était déçue, ça s'est joué à un cheveu. Je n'ai pas eu le cran d'essayer, par peur de me faire rejeter. J'aurais pu passer toute la nuit à juste lui caresser les cheveux.
Je suis resté un jeune homme passionné, je vis intensément la musique, le cinéma, la littérature. Et je vis intensément l'amour, sauf que pour l'amour, il faut trouver la personne à aimer. C'est hyper compliqué, je trouve. Et j'ai toujours en moi les merveilleuses sensations de ma compagne, quand elle était heureuse, dans mes bras. Ce que j'aimais, c'est qu'elle se blotissait contre moi, sa petite tête sur mon épaule, et elle ne bougeait plus. Et nous étions sur un nuage de bonheur. Des fois même, elle s'endormait un moment, comme ça. J'avais l'impression de tenir une bestiole, un écureuil, quelque chose comme ça. Je lui disait "mon petit museau", "mon ange". Elle m'appelait "mon amour d'amour". Faut l'avoir vécu, un amour absolu comme ça, une fois dans sa vie. Mais moi je n'ai pas envie de rester ainsi. Si elle était restée, je me serais laisser vieillir avec elle, je l'aurais aimée passionnément, jusqu'au bout. Mais j'avais trop de souffrance en moi, à l'époque, et elle est partie.
Je ne devrais pas parler de ça.
Je suis triste, oui. Je fais dépendre mon bonheur d'un facteur extérieur que je ne contrôle pas, oui. Et après ? Si tu es privé d'eau, de nourriture, tu crèves. On pourrait dire que tu te laisses dépendre de l'eau, de la nourriture. Mais pourtant, c'est naturel, de boire, de manger, qui peut faire autrement, sans mourir ? Eh bien pour moi, c'est naturel d'aimer, je suis fait pour ça. Aimer et créer. Sorti de ça, je suis nul, et je m'en fous bien de l'être.
J'ai un roman fantastique qui vient de sortir. J'ai un album qui va bientôt paraitre. Je suis fier de ce que je fais, je crois que c'est vraiment audacieux. Dans tous les domaines de création, je suis super ambitieux, et je veux faire un truc qui ne ressemble qu'à moi. Un peu comme quand on écoute Magma, on ne peut pas se tromper, on les reconnait immédiatement. Créer ton truc à toi, trouver ton son, trouver, pour un écrivain, son ton, sa mélodie, son rythme. Je suis fier de tout ça. Mais à côté de ça, je ne m'accomplis pas dans l'amour, je ne donne de bonheur à personne. J'ai l'impression que je pourrais crever, que je ne manquerais à personne. C'est de la non-vie, ça. On peut en penser ce qu'on veut, ne pas être d'accord avec moi, ça m'est bien égal. Moi je fonctionne comme ça, les autres, ils font comme ils veulent, ça les regarde. Que dire ? Ou je laisse comme ça, ou j'efface tout, mais ce serait dommage, je suppose. J'espère qu'on ne va pas me reprocher de dire que je préfère ceci à cela, que je désire ceci ou cela... on est des êtres de désir, on en est pétris. Assez d'hypocrisie. Je le redis, chacun de nous peut s'écrouler raide d'un instant à l'autre, il ne faut jamais l'oublier. Le garder à l'esprit, ça nous maintient la tête à l'endroit. Et on reste humble, on arrête de se la jouer, on n'est que des humains, pas plus, des humains égarés à la surface d'une planète de fous. De bourrins, plus exactement.
Ma compagne, elle était fière de moi, elle était fière d'être avec un type atypique, qui écrivait, qui composait... Elle se mettait dans le canapé, et elle m'écoutait chercher mes idées. "J'adore ça, j'assiste à la naissance de la musique", elle disait. Dire que j'aie pu perdre un amour aussi précieux... Misère.
Bon, j'en ai marre, j'ai l'impression que je vais passer pour un jobard, un malheureux, un mec "en demande", pure idiotie. Car dans notre culture, l'homme demanderait et la femme accorderait ? Faux, m'sieurs-dames. C'est un PARTAGE. Les deux donnent et les deux reçoivent. C'est ça, la vérité, quand on a compris comment ça fonctionne. Voir les choses autrement, c'est entretenir à la fois l'inégalité et l'hypocrisie. C'est révoltant, je trouve, et c'est comme ça qu'on fabrique des névrosés, des frustrés. Les deux reçoivent et donnent en même temps, c'est là que ça devient merveilleux, bouleversant, céleste, lumineux, sacré.
Bon, coucouche panier, je débloque, on dirait. A plus tard, braves gens atypiques. On va voir, tiens, qui est atypique, et qui va me ramener au politiquement correct. J'espère que je peux dire ce que je pense, sur l'amour, sur la difficulté des hommes et des femmes à communiquer vraiment et sainement, dans cette culture ? Si on ne peut plus en parler, alors on est vraiment foutus.
A plus, tous.
@Gloubiboulga Juste vite fait. Je ne vois pas bien ce qu'il y aurait de politiquement incorrect de ce que tu dis, aucun risque que quelqu'un puisse te reprocher de dire sans hypocrisie comment tu ressens les choses. Ou alors c'est moi qui ne comprends rien.
Et je trouve ce texte assez bouleversant. Sans doute parce que ça me ressemble en pas mal de points. À moi et ma situation. Même si je ne le vis pas aussi mal que toi, apparemment... mais moi chuis blasé.
Bon, je ne sais toujours pas comment on fait pour citer quelqu'un ou lui répondre... tant pis.
Merci, mec. Oui, c'est bouleversant parce que j'ai infiniment souffert de ma condition. Je cumule, il faut dire. Du point de vue psychologique et social, je suis atypique, hyper sensible, sans doute HPI, très certainement un créateur. Et en plus, je me suis rendu compte que j'étais bipolaire. Justement grâce à ma compagne, très psy, très observatrice, remarquablement pragmatique et toujours d'un excellent conseil. A tous points de vue, elle était centrale dans ma vie. Bon, même si avec un caractère difficile et un côté extrême par moments.
Donc, je présente un type de personnalité qui, on va dire, peut facilement provoquer le rejet, si on tombe sur des bourrins, disons-le. Beaucoup de situations sociales où on se juge, où il y a de la compétition. Comme disait Bourdieu, une société constituée de "classeurs se classant par leurs classements" ("La distinction"), et donc j'étais étiqueté "bizarre", "baltringue", "indésirable", "différent", et ce depuis très tôt. Et à force, ça marque, ça sape l'image de soi.
Et en plus, petit de taille, timide, pas spécialement bâti costaud, et un peu dans mon monde. Je ne te dis pas le nombre de femmes qui m'ont traité de "nain", et m'ont répondu négativement. Une femme se retrouve en situation de refuser une proposition, mais elle pourrait le faire correctement. Moi ça a été "Eh ben non, ça l'fait pas", "Tu te fais des rêves, mon pauvre", "Je ne sors pas avec les nains", etc. Et ça aussi, ça marque, ça sape l'image de soi.
Et s'il y a bien une situation où on est en compétition, où on est jugé, évalué, avec parfois des critères bien arrêtés, une exigence, c'est la séduction. Système malsain et inégalitaire. où c'est l'homme qui propose, la femme qui dispose et donc, in fine, c'est elle qui tranche, qui a le POUVOIR, dans cette intéraction. Et c'est là que justement, il y a tout un jeu pervers possible. Du style la femme qui s'amuse avec toi pour te faire souffrir, qui te fait croire que tu lui plais, pour ensuite te jeter, de préférence devant ses amis, hilares. On me l'a fait, tant et plus. Celle qui te balance une réflexion en passant, alors que tu ne demandes rien et que tu es tranquille. Il y a beaucoup de perversité, chez "Sapiens", et je ne parle pas que des pervers étiquetés comme tels. Je parle de la méchanceté occasionnelle, de celui qui voit une opportunité et ne se prive pas, de t'enfoncer, un kif que je ne comprends pas, personnellement. On m'en a tellement fait, si je racontais le quart, tu ne me croirais pas. La femme étant sollicitée, l'homme solliciteur, les femmes se retrouvent submergées, surtout sur les sites ou applications de rencontres. Et donc elles finissent par devenir blasées, t'examinent de la tête aux pieds comme si elles faisaient du shopping et deviennent super exigeantes. Si tu regardes leurs critères dans les annonces, on dirait la liste de Noël d'un gamin gâté pourri. Et des fois même, des critères qui se contredisent entre eux, des exigences contradictoires. Et alors, quand elles te disent non, c'est à la chaîne, et parfois de façon totalement révoltante, avec une hostilité... Sans parler de celles qui, manipulées ou ayant été abandonnées, bref, ayant des contentieux avec les hommes, règlent leurs comptes sur toi, qui pourtant n'y es pour rien. Elles se jettent sur l'occasion, en fait.
J'étais arrivé à l'écoeurement le plus total, du style quand je sortais, je ne regardais plus les femmes, je n'abordais plus personne. Et je peux te dire que même comme ça, je me faisais brancher, aborder, par des femmes dans le seul but de m'enfoncer des dards dans le coeur, me monter des plans pourris, c'est vraiment glauque, répugnant.
J'étais rendu au dernier degré de l'écoeurement, quand elle est arrivée dans ma vie. Et là, ce fut un pur miracle. J'avais ENFIN trouvé une femme qui non seulement m'acceptait dans sa vie, mais m'avait CHOISI, était FIERE d'être avec moi, parce que j'étais écrivain, musicien, etc. Et parce qu'elle avait compris qu'au fond, je suis quelqu'un de gentil, de bon, même si maladroit. Je ne pourrais pas dire tout ce qu'elle a fait pour bâtir cette relation. J'avais des ennuis assez graves, elles s'est battue pour moi, y a passé un temps fou, beaucoup d'énergie. Elle habitait à l'autre bout de la France, elle s'est organisée pour venir me rejoindre. Une fois qu'elle a été là, elle m'a adoré, l'amour fou. Et moi idem. Elle écoutait ma musique, elle était fière. Elle suivait l'évolution des morceaux que je composais, quand un était fini, c'était elle qui l'écoutait toujours la première, le découvrait. J'écrivais un texte, elle en avait la primeur. Je pensais quelque chose, je lui racontais, je lui disais tout. On s'appelait tous les soirs, on se voyait le plus souvent possible. Elle était d'une incroyable douceur dans ces gestes. Elle avait dix ans de moins que moi, et je la trouvais belle, fine, exactement le genre de femmes qui m'attirent. J'étais fou d'elle.
Et je l'ai perdue. Parce que j'avais des traumatismes lourds, et que peu à peu, je m'enfonçais dans la dépression. J'ai eu ensuite des ennuis de santé, qui ont perturbé la relation. Puis j'ai failli crever, deux fois, les poumons, le coeur, à quelques jours d'intervalle, et là, elle a eu une réaction, elle m'a demandé qu'on agrandisse la maison et qu'on habite ensemble. Et là j'ai eu peur, à cause de son caractère, de nos prises de bec de temps en temps, elle taureau, moi bélier. Son chien et le mien ne savent pas jouer ensemble sans se battre, il aurait fallu installer une clôture, ils se seraient aboyés dessus à longueur de journée. Ses chats auraient été se perdre dans les arbres. Son ex mari, ses enfants, débarquent chez elle quand ça les chante et ne respectent rien, la traitent en bonniche. Lui je ne peux pas le voir, je me suis dit que ça allait être pareil chez moi. Bref, pour tout un tas de raisons, j'ai pensé que le mieux allait être l'ennemi du bien, j'ai refusé, elle s'est sentie rejetée. Au final, un jour après une maladresse de ma part (un texto un peu vif, car elle avait dit quelque chose qui ne me plaisait pas), elle a pété un câble et a décidé de m'abandonner.
Depuis, je me sens perdu. Inutile. Indépendamment du chagrin, du sentiment de deuil, de son absence, car elle a partagé vingt ans de vie avec moi et elle a été merveilleuse, même si pas facile... Le bilan est quand même élogieux et j'ai une très grande admiration pour elle, du respect, je considère que ça a été un privilège, une très grande chance de vivre une telle relation, je ne pensais pas que de telles choses existaient... Au final, j'ai eu un miracle dans ma vie, et je n'ai pas été capable de maintenir les conditions pour qu'elle reste. Je m'en veux toujours, depuis le temps.
Et là, depuis, je me retrouve seul, désolé de l'être, et je me dis : si j'ai pu rencontrer la mille unième, après des milliers de gnons dans la tête, à l'extrême limite d'abandonner, se résigner... Combien de milliers de gnons encore, avant de rencontrer une autre mille unième ? ? ? Et puis, qui voudra de moi ? Et aussi, quelles sont les probabilités pour qu'un atypique écorché vif comme moi puisse rencontrer, dans sa vie, DEUX mille unièmes ? Y aura-t-il une deuxième ?
Cela me ronge. En plus, je n'ai pas de plans pour jouer des musiques intéressantes, donc pas de vie sociale. Et je manque de ronds, donc je ne peux rien faire, je ne peux pas m'inscrire à des activités, etc.
Je suis désespéré, je te le dis. Des fois, je me dis que je fais, certes, des choses intéressantes, vraiment bien, dans mon coin. Mais je me déssèche, sans amour. Je ne parle pas seulement d'en recevoir, mais d'en DONNER. J'avais un truc, avec les femmes. Je ne payais pas de mine, mais celles qui essayaient étaient toujours bouleversées par ma tendresse, ma gentillesse, ma capacité à m'investir dans l'amour absolu, je suis un fervent amoureux de l'amour. Après, certaines ne pouvaient pas rester, pour telle ou telle raison, distance notamment. Mais j'ai marqué ces femmes, et je n'ai oublié personne, pour moi, si une personne sort de ma vie, si je ne la revois plus jamais, je ne l'oublie pas, je ne suis ni ingrat, ni aigri, j'ai toujours refusé de le faire. Et quand une femme s'en va, je ne dis rien sur elle une fois qu'elle n'est plus là pour donner son point de vue, du style "ah oui, celle-là, elle était spéciale", etc. Ma compagne, elle avait son caractère, mais elle était brillante, fine, super intelligente, cultivée, très psychologue, un jugement sûr, je l'admirais. J'étais fier d'être avec elle, nous étions heureux et conscient de former un beau couple, un couple de personnes qui s'adorent. Je jure que je pensais ce couple indestructible, quand on avait eu des difficultés, elle ne cessait de dire "on va réinventer le couple, s'adapter".
Quel désastre.
Et depuis, eh bien je suis resté sur la touche, comme un type qui, je le disais, a cassé son moteur et n'avance plus, et voit passer les autres concurrents, qui filent. Les autres, dans ce cas, les autres hommes heureux, en couple. Sur l'autoroute, je roulais et je me disais : tous ces gens, autour de moi, ces milliers de types dans leurs voitures. Beaucoup d'entre eux rentrent du boulot, ils vont retrouver une femme qui les attend, qui les aime, ils vont quelque part où on désire leur présence. Moi je vais rentrer chez moi, il n'y a que le chien qui m'attend, et encore c'est un chien adorable. Mais les chiens vieillissent sept fois plus vite que nous, c'est cruel, après on est déchiré, quand ils meurent. Mais je n'ai que lui, mon bon berger australien, il est adorable. On dirait qu'il comprend tout, et il est, lui aussi, rempli d'un amour infini. Parfois je me dis que ce chien, même s'il est très trouillard, s'il a des défauts, je peux compter sur lui. Jamais, jamais il ne me fera de mal. C'est une certitude absolue. Alors que ma compagne, au bout du compte, est partie quand même. Ok, j'ai fait des erreurs. Mais je pensais qu'on s'en sortirait. Elle me disait "on avait tout pour être heureux", en partant.
Il y a des moments, je m'effondre. Je ne vois plus où ça va, tout ça. Sans amour à donner, sans merveilleux moments de tendresse, je ne suis plus qu'une machine, dans le rationnel : composer, écrire, produire des idées, du texte, mais comme une machine, coupé de mes propres émotions. Sans la magique sensation de COMPTER pour quelqu'un, d'avoir été CHOISI, d'être le seul, l'unique, "le seul homme qui me touchera", disait-elle. Et moi pareil, même dans les pires moments, je n'ai jamais été la tromper, et j'en étais fier, de ça, de ce respect pour elle.
Il me reste mon chien, et ma solitude. Il est adorable, mais ça ne remplace pas...
Je pleure. Bon, il est temps que j'arrête, je ne vois plus mon écran.
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