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Peut-être que certains se reconnaîtront dans ce poème.
L' extrême solitude
Vert fluo sur marron gluant,
Pieds envasés,
Mains balancées par le vent,
Cheveux emmêlés ;
Seule, je marche sur le sentier
Vert arbré,
La beauté ancre ma solitude
Dans l'océan d'un bleu rude;
Je croise des gens,
Que je ne connaîtrai jamais,
J'entends des voix,
Je vois des visages ;
Enfermée dans ma citadelle,
Je glisse le long de leur monde,
J'ai laissé mon coeur au rez-de-chaussée,
Trop lourd à porter jusqu'en haut.
Je regarde au loin
Le bruit de ce monde,
J'entends les couleurs se liquéfier,
Et je pose mes mains sur les pierres;
Je les écoute me parler du gris de leur vie ;
Des mousses, des insectes,
Des coups de pied, des éboulis,
De l'ombre des papillons.
Soudain, j'entends mon coeur en-dessous,
Il m'appelle, se cogne contre les murs,
Il a peur que je l'oublie, que je l'emmure,
Inutile petite chose sanguinolente.
Pourtant, j'étais si bien,
Sans ses larmoiements,
Ses histoires d'amour en stuc,
Et ses espoirs enfantins.
Encore une fois,
Je lui tends la main,
Encore une fois,
Ma citadelle se fissure;
Je me retrouve dehors,
Brûlée par le soleil de l'illusion.
@Aquila,
Très belle poésie 🙂, saisissant par sa fin tragique qui mène à l'absolue extérieur, un monde brûlant, vaste champs de mars aussi géant que terrifiant, je ne peux que avouer mon attachement inclusif à cette lecture qui fait presque office d'un générique de fin de film dramatique, c'est riche, c'est une amère réalité, mais un plaisir à lire.
Un énième prélude avec dénouement pour chaque inconnu(e) esseulé(e) se trouvant içi ou ailleurs, se perdant dans la carrière défrichée et bétonnée mettant en scène les ambitieux, les oppressants et les oppressés, tenus d'apporter une raison artificielle mais reconnaissante et réconfortante pour eux-mêmes mais aussi pour les nouvelles âmes qui sortent du divin, intègrant la matière de l'existence, bénéficient au commencement de la couronne des saints innocents mettant sous cloche leur essence spirituelle guilleret et enchantée, jusqu'à découvrir par l'expérience du bien et du mal, que la vie terrestre, humaine ou de la chair n'est que la phase longue conduisant à la détermination indubitable de ce qu'on appelle communément la mortalité.
Faute de temps, temps qui se veut joueur et marque son autorité par l'incrédulité des êtres qui y sont soumis, son impulsion immuable provoque cette course effrénée maladive mais étroitement compréhensible à s'autodeterminer par la recherche autant que faire se peut, autant que possible et par tous les moyens qui se présentent de la Postérité.
Merci @Mikaa pour ton commentaire. Je suis contente que mon poème t' ait touché.
Ton interprétation est intéressante même si, à la base, il n'y aucune connotation marxiste dominant/dominé etc. Mais plutôt, tout simplement, un pur ressenti d'isolement, de solitude . Une évidente séparation entre les humains et moi.
La sensation d'une illusion permanente.
Plutôt un poème existentiel. Et ce lien, indispensable avec la nature.
Bonjour @Aquila,
Je crois comprendre que c'est un poème de ta création ? Autobiographique ?
Est-ce que l'on peut y voir une forme de bulle/armure protectrice face aux fortes émotions (parfois douloureuses...) liées à l'amour entre humains en général ?
Oui, je l'ai écrit.
Tous mes poèmes sont autobiographiques , ils parlent de mon ressenti, ma vision du monde, mes croyances, ma vie.
Oui , c'est une possibilité car il y a autant de lecture d'un poème, peinture ou autres qu'il y a de lecteur.. C'est donc très subjectif et tant mieux.
Je l'ai écrit pourtant en plein été l'année dernière, dans un paysage magnifique en Bretagne. Un soleil splendide et en balade, voilà ce que j'ai ressenti.
Cette coupure avec les autres, le monde des humains, est inhérente à ma personnalité. C'est ainsi. Je l'ai acceptée depuis longtemps.
Mais parfois, ça devient trop prégnant, alors, j'écris.
Très beau poème ! Bravo ! J'en ai donc fait moi aussi mon interprétation :)
Oui, c'est vraiment très beau @Aquila, poignant, mais sublime (dans le vrai sens du terme, ça sublime), même si ça n'enlève pas la douleur de faire du beau...
Merci @Music28, oui, la poésie ne vit que par ses lecteurs, comme tous les arts.
Merci@Juliette. Écrire permet de transmuter sa douleur mais surtout d'en déposer un peu hors de soi. C'est un peu égoïste car le lecteur reçoit cette douleur mais alors, il peut à son tour transmuter et s'alléger.😉
Oui @Aquila, se reconnaître, ou croire se reconnaître, ça fait du bien. 🙂
Il m'est arrivé un truc pas marrant tout à l'heure. Ma fenêtre était ouverte, et j'ai entendu la gardienne qui discutait avec des voisins parler de moi en disant que j'étais bizarre. Bah, je sais que beaucoup le pensent, mais l'entendre comme ça, ça fait toujours un peu mal...
Voilà ce qui arrive quand on ne discute pas régulièrement avec les gens de la pluie et du beau temps. 😒
@Juliette. moi à ta place je serai ravie d'être différente et dérangeante pour des gens qui critiquent sur de tels arguments 😅
Vraiment, tant mieux que tu ne fasses pas partie de leur monde, il a l'air bien sinistre 🙄
Continue d'être toi et tiens toi bien droite et fière la prochaine fois que tu les croiseras 😉
Moui... Le pire, c'est que je fais quand même des sourires, un minimum de parlotte, mais bon! Ça va aller, au fond de moi, y'a rien de nouveau là-dedans.
Ah @Juliette, le monde des humains est parfois bien cruel. Mais il y en a des bons, des justes. Moi, c'est lorsque j'avais 11 ans dans la cour du collège... qu'on m'a dit que je n'étais pas comme eux. Tout est affaire de digestion. Digérer la douleur puis ensuite, se marrer toute seule ! Ou se réfugier dans les livres, tout en haut de la haute tour des solitudes. Courage !
Je vais bien en ce moment donc, ça va vite passer. 🙂 Ce qui est sûr, c'est qu'il ne faut pas se forcer, ça ne sert à rien. Et, avoir peu de gens avec qui se marrer à plein poumons, c'est en avoir tout de même. Sur apie, il en passe régulièrement.
Merci @JustMyselfe et @Aquila! 🤩
Inscrite ce jour pour cause combat d'extrême solitude.
Ma solitudiné !
Je me sens seule à ne pas toujours me comprendre et à ne pas toujours être comprise, même si je m'attele à chercher les mots justes...
Bref... Ça fait du bien de te lire Akila ?
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