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- La contradiction et le zèbre
Bonsoir.
Je souhaitais faire partager une expérience de vie que j'ai eu l'occasion de vivre récemment, entre début décembre 2018 jusqu'à début janvier 2019.
Afin de clarifier les choses, je tiens tout d'abord à préciser qu'habituellement, je suis d'un esprit parfaitement rationnel et posé. En outre, les sens en alerte souvent constantes, j'ai une tendance et une propension naturelle à repérer les contradictions, dans mon environnement proche. Je précise que je suis également une personne qui aime avoir un certain contrôle, non pas évidemment sur les autres, mais sur ma propre vie - cela me rassure en quelque sorte - en outre les imprévus « négatifs » sont pour moi sources d'angoisse.
Ceci étant, j'en reviens à mon expérience de vie. Ayant perdu beaucoup en l'espace de quatre jours (travail - pas pu aller à la fin de la formation que je suivais entre le 08 octobre et le 26 novembre ; ancien appartement rendu entre-temps car je me projetais dans ce nouveau travail qui était hors de ma région d'origine ; 2000€ d'investis de ma poche en vain en quelque sorte, 500€ de bagages volés, 700€ de frais de déplacement, pas de soutien, un entretien stigmatisant de la part de mon ex employeur pour me dire qu'il n'était pas envisageable de continuer avec moi, proches de la famille qui m'ont tournés le dos et qui m'ont encore une fois fait une morale à propos du fait que je n'étais pas capable de décrocher un CDI...), je suis revenu sur ma région (moselle) en désespoir de cause.
J'ai pu trouver alors un pied à terre chez une connaissance, afin de disposer d'un toit temporairement, et de pouvoir réfléchir à comment faire pour pouvoir rebondir. Seulement, pour diverses raisons, je me sens mal chez cette personne (nos caractères sont non compatibles, le mode de vie qu'elle a n'est pas du tout le même que le mien, nos opinions divergent, je n'ai pas de rangement pour quelques affaires que ce soit - vêtements, soin du corps etc.).
Je me suis alors tourné naturellement vers ma compagne (nous ne vivions et ne vivons pas ensemble), afin de trouver un peu de soutien, et aussi de pouvoir extérioriser verbalement la détresse dans laquelle j'étais (par téléphone). Malheureusement, une dizaine de jours plus tard, elle aussi a eu des difficultés de son côté et, naturellement à se préserver, a voulu un peu de tranquillité et être moins sollicitée de ma part.
Et c'est là où les choses ont commencé à prendre une sale tournure. Je m'étais dit (à tort, avec du recul maintenant) qu'il fallait que je préserve ma compagne. Aussitôt, j'ai eu un réflexe de m'auto-persuader que j'allais mieux, afin de pouvoir garder un contrôle sur le peu de choses que je pouvais contrôler encore sur ma vie, et ce faisant également, pouvoir exprimer à ma compagne que j'allais « soi-disant » mieux, dans une optique de ne pas lui rajouter une surcharge de par rapport à ses soucis personnels.
Or, et c'est là où je voulais en venir, c'est que je me suis retrouvé dans une situation de déni vis-à-vis de moi-même ; en effet, en voulant me persuader que j'allais mieux, je me suis retrouvé à me mentir à moi-même. Etant alors convaincu de mon mensonge, je le propageais autour de moi, y compris auprès de ma compagne qui a mon avis a compris que je « mentais », en quelque sorte. Je me sentais alors de plus en plus mal d'être face à cette contradiction où elle me disait que je ne me sentais pas bien ; je démentais, encore et encore.
Au final, pris de panique, j'ai essayé de tout faire pour lui donner des signes de vie, redoublant d'imagination pour pouvoir essayer de la convaincre de revenir, une fois encore, en vain. Elle s'est alors éloignée de moi, malgré le fait que j'avais réussi par je ne sais quelle force intérieure, à me centrer un petit peu sur moi, afin de refaire un CV posté en ligne, afin de retrouver du travail le plus rapidement possible et sortir de la torpeur dans laquelle je m'étais fourrée. Je commençais alors rapidement à m'enfermer sur moi-même, en particulier sur mon PC, et de ne rien faire d'autre, ne pas saisir d'occasion pour décompresser, pour sortir, pour prendre l'air, pour aller mieux.
Il est regrettable que, suite à la signature d'un CDI, j'ai continué à me montrer tantôt plaintif, tantôt confiant, tantôt stigmatisé, tantôt à côté de mes pompes, jusqu'à même me contredire moi-même d'une phrase à l'autre, lorsque je parlais au téléphone à ma compagne, suite à la signature du CDI (vers le 14 décembre). Et plus les jours défilaient, plus je devenais misérablement imaginatif afin de vouloir ne pas la voir partir. Evidemment, la réalité fut que mon changement brutal de réactions a fait qu'elle a pris de plus en plus de distance, m'indiquant verbalement (à ces moments, je ne l'entendais même plus, j'étais prisonnier du déni que j'avais mis en place vis-à-vis de moi-même) que j'avais changé, et que j'étais une personne qui montrait finalement son vrai visage.
Je devais commencer ma prise de poste (CDI) peu avant Noël, le 19 décembre. Néanmoins, cela fut reporté au 02 janvier en raison des fêtes, et, à la veille de cette date, de voir encore la date reportée au 07 janvier. Durant vingt jours, j'étais en attente de pouvoir démarrer, et je ne faisais alors plus rien du tout, me laissant vivre sur l'ordinateur, complètement déconnecté de toute forme de réalité environnante.
Il a fallu finalement attendre la date du 07 janvier pour que, en quelques heures de travail, je reprenne finalement mes esprits, et me rende au final compte que tous les événements qui ont découlé de ma perte de travail fin novembre vient du mensonge que je me suis fait à moi-même, à vouloir me convaincre que j'allais mieux, alors que ça n'était pas le cas.
Mon esprit réflexif me fait alors penser que je me suis retrouvé dans une situation où mon propre cerveau fut en contradiction avec lui-même, chose que je déteste par ailleurs chez les autres. Je pense que ma perte de contrôle sur moi-même vient de là.
Je pense que face aux contradictions, je suis sensible, et je pense que cette expérience me fait prendre conscience que se mentir à soi-même peut avoir des effets dévastateurs sur soi, ainsi que sur l'entourage proche et/ou sur l'environnement proche.
Voilà pour ce témoignage.
@Gael
C'est presque un effet boomerang finalement.
Vouloir être et paraître différent de ce que l'on est c'est bien souvent pour plaire aux autres, pour se sentir "aimé", apprécié.
Cela peut fonctionner quelques temps mais inexorablement tout cela nous revient en "plein" visage car finalement c'est aller contre notre nature profonde.
Cela me fait un peu penser à ce "Oui ....mais" que j'utilise souvent inconsciemment d'ailleurs
Ce qui prouve bien que le fait d'acquieser et instantanément de dire le contraire est tout à fait paradoxal.
Rester fidèle à soi-même est le principal.
"Cessez d'être gentil, soyez vrai" de Thomas d'Asembourg en est une parfaite illustration.
Si cela t'intéresse, ou intéresse un des membres du forum, on peut trouver la vidéo très facilement et même le livre sur le net.
Quoiqu'il en soit, je salue le fait que tu ais retrouvé un travail assez rapidement ce qui monte que tu es un battant.
........... oups je me suis peu être un peu perdue dans la discussion
si c'est le cas, je m'en excuse.
Non non du tout - et pour la vidéo, je la connais, je l'adore d'ailleurs et la recommande.
J'ai avancé également dans mon analyse, au fond, je me suis surtout confronté à ce « mensonge » fait à moi-même, effectivement, le fait de me montrer convaincu de me sentir bien alors qu'en fait ce ne fut pas le cas.
Surtout que la conséquence fut qu'elle a perçu cela de sorte qu'elle a cru que je me révélais sous ma « vraie » nature, comprendre par là : je portais un masque et je me suis montré finalement pas très cohérent après avoir fait tomber le masque.
J'en suis au stade où je dois la laisser tranquille et ne pas la « coller » durant un moment, mais le temps me semble long.
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