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- Le temps qui passe
Je souhaiterai profiter de la présence de personnes atypiques sur ce site pour poser une question qui l'est tout autant.
Comment faites vous, avec votre lucidité particulière, pour gérer le temps qui semble s'accélérer de manière exponentielle en vieillissant ?
Je découvre petit à petit la notion de relativité du temps qui s'écoule pour chacun d'entre nous. Il n'est pas perçu de la même manière par un enfant ou par une personne âgée. En fonction des situations nouvelles ou habituelles, une journée, une semaine ou une année n'a pas la même valeur temporelle tout au long de notre vie.
J'ai toujours aimé planter des graines, les voir s'épanouir puis inevitablement se dessécher. Mais aujourd'hui j'ai vu grandir mes enfants, vieillir mes parents, partir certains amis...
Cette perception d'un temps de vie très limité m'angoisse de plus en plus. Je ne suis pas le premier, certainement pas le dernier. La notion, un peu tendance actuellement, du Carpe Diem me paraît difficile à appliquer au quotidien. D'autant plus pour moi même qu'avec certaines personnes qui ne semblent pas avoir besoin de se poser cette question que je juge pourtant existencielle.
Je suis ici en recherche de points de vue différents, de ressentis ou d'expériences particulières qui me permettrait de mieux appréhender ce questionnement personnel, intime et fortement liée à la mort.
Avez vous des croyances, des certitudes, des trucs et astuces, des mantra ou autres qui vous permettent d'assumer au mieux cette évidence du temps qui passe de plus en plus vite, pour vivre au mieux possible avec moi même et mes proches ?
J'imagine bien que vous n'avez pas de réponses toutes faites à me donner mais toute expression est la bienvenue.
Le temps est ce que l'on en fait. Sa perception est entièrement relative, et on peut très bien rallonger quelques minutes ou au contraire raccourcir une année. Mais selon mon expérience, se focaliser sur le temps qui passe est le meilleur moyen de le faire passer trop vite sans même le voir... :)
J'allais ouvrir un fil en demandant ce que vous pensiez de l'expression suivante :
"Aujourd'hui est le premier jour du reste de ta vie".
Cela fait écho à ce que tu écris, je crois.
Je me rappelle de quelques moments qui me paraissaient diablement longs quand j'étais enfant. Une certaine forme d'insouciance qui semblait suggérer quelque chose du style : "bah... on a bien le temps, on verra plus tard".
Mais le temps s'écoule, passe d'un côté à l'autre du sablier, irrémédiablement. Peut-être que le temps qu'on semble "perdre" se transforme en autre chose que l'on gagne, tels des vases communicants, même si la moitié du sablier semble parfois "vide".
Quand on est adulte, on a aussi plus de "responsabilités" ou "contraintes" qui apparaissent comme des entraves à l'élan que l'on pourrait avoir en se disant : "oui, aujourd'hui, c'est le premier jour du reste de ma vie et j'aimerais faire ceci...".
Mais ce n'est pas si facile, ni sans conséquences d'ailleurs, de claquer la porte et de partir cheveux au vent.
Au final, si cela peut permettre d'être mieux, alors cela vaut probablement le coup de faire de son mieux pour essayer ce qui nous "botte". Je suis plutôt partisan "essaye et tu verras bien si tu aimes" plutôt que du "il y a des chances que je n'aime pas, donc il ne vaut mieux pas essayer".
Mais bon, la "dure" réalité, notamment celle du temps, se rappelle souvent à notre imagination et nos rêves.
A chaque dizaine, cela s'accélère... disait ma grand-mère, bon elle disait aussi souvent quand on a pas de tête on a des jambes... une vraie flamande.. Mais c'est vrai que je ressent cette sensation de temps qui s'accélère au fil des ans... Avoir des enfants et n'avoir plus un instant pour soi n'arrange pas les choses pour ressentir cette accélération mais pas que... Pour ma part cela ne m'angoisse pas... je privilégie des moments de pleine conscience pour arrêter le temps et le savourer... se poser devant la mer et se laisser emplir de ses odeurs, de son énergie... passer du temps en forêt... pour moi c'est la nature qui me ressource mais chacun peut trouver midi à sa porte... Je pense qu'il faut faire des pauses dans lesquelles on se réapproprie le temps, des pauses ou l'on fait un bilan passé et s'accepter avec la richesse de son âge... et puis Carpe Diem... enfin c'est ma vision, assez simple mais ça marche pour moi...
Namasté,
Ce que je peux partager ici c'est que, peu importe l'âge que l'on a, bon nombre d'entre nous sommes reunis par notre volonte de rester vivant. Que le temps s'accélere ou pas, que l'on soit en bonne santé ou pas, riche ou pauvre, que l'on croit au paradis, à la vie éternelle, en la réincarnation, en rien : à partir du moment ou nous sommes animés du desir de vivre, de survivre å ce jour et nous reveiller de notre sommeil demain matin, il y a un sens dans la lutte, une beauté dans le quotidien le plus anodin.
Non, ça ne passe pas plus vite pour moi. Apprendre à savourer, prendre le temps justement, prendre soin de soi, de sa santé, ne pas avoir peur de vieillir et éviter de regarder l'heure...c' est peut-être la clé pour ne pas ressentir d'accélération.
Je vie chaque jour comme si c'était le dernier. A fond. Je profite un max de tous les sentiments, y compris les négatifs, qui me font réaliser que je ressens, donc que je suis un être pensant et que je suis en vie.
Quand c'est trop difficile, je me lobotomise en me déconnectant... Selon ton profil, tu dois avoir des types de situations qui te déconnectent, suffit d'identifier lesquels, de détourner l'attention de ton cerveau, et de reproduire le schéma de manière consciente. C'est comme si tu t'auto-hypnotisais.
Le temps qui passe et sa perception ne sont pas la même chose, je pense que de vivre l'instant présent comme il a été suggéré est ce qu'il y a de plus efficace pour éviter la "compression" du temps.
Cette perception de vitesse me semble tout à fait naturel quand on constate qu'une année quand on a 7 ans représente 1/7 de notre vie, là où, à 40 ans, elle ne représente 1/40 et donc nous semble, en comparaison, affreusement brève.
bonsoir @tintin.... Depuis que je me suis loguée c'est à vous que je veux répondre mais je suis tellement bavarde ( et curieuse) que je papote à droite à gauche, assez futilement d'ailleurs par rapport à votre inquiétude, cette inquiétude qui en fait nous concerne ou nous concernera tous à un moment ou à un autre, à mesure que nous approchons de la fin de notre vie.
C'est triste en fait d'y penser, mais on n'a pas le choix. L'exprimer est déjà un moyen de se libérer de l'angoisse existentielle qui nous menace tous.
Je ne suis pas une personne atypique et ne souhaite pas l'être ( suis sur ce forum seulement parce que les gens y postent des sujets intéressants et y répondent poliment et sincèrement), j'espère donc que vous accepterez tout de même ma réponse.
Le cerveau semble moduler le temps en fonction des évènements vécus . Si la personne ne fait rien ( monastère, emprisonnement ) il passera lentement alors que si la vie est rythmée, joyeuse et enrichissante, il passera plus vite.
Par ailleurs si la personne a vécu des moments heureux, ou a perdu des êtres chers , elle en aura des souvenirs nostalgiques et des regrets ainsi que la sensation que le temps a passé trop vite. Si les évènements ont été douloureux et traumatisants, elle aura l'impression que le temps a été trop long .
C'est très subjectif: on dirait même que ce sont nos propres actions qui donnent son existence et un rythme au temps et non le contraire, ce qui implique que si les humains disparaissaient, le temps s'arrêterait ainsi que la notion de temps elle-même, l'univers n'étant régi que par des lois d'énergie . Le temps est un concept humain, matérialisé par des horloges , des montres, des calendriers , et la vieillesse visible sur chacun.
Votre angoisse est la mienne, la sienne, la nôtre. Nous avons contrôlé à peu près tout jusqu'au moment où on réalise que nous sommes soumis à un élément extérieur, donc sous contrôle, et limité dans le temps. Cela crée un sentiment d'impuissance et la prise de conscience de notre fin peut-être proche : très anxyogène donc, mais apparemment nécessaire pour lâcher prise et amorcer la phase descendante vers la vieillesse puis la mort : inutile de résister, on y passera tous.
Alors que faire ???
Eh bien les écrivains et poètes en tout genre se posent la question depuis des siècles, sans avoir trouvé de réponse, à part peut-être Horace.
Son Carpe Diem est très à la mode mais mal compris. Il ne signifie pas de "s'éclater " et faire n'importe quoi.
Il s'agit de développer une sagesse au quotidien afin de favoriser des moments de plaisirs et de petits bonheurs simples, sains et abordables exempts de souffrance physique et psychique. A chacun de se les créer en fonction de son vécu: se retrouver en amoureux, partir 2 jours à la montagne, s'inscrire à un cours de danse, de chant, un club de bridge, etc...
Si vous cherchez des similitudes , vous pouvez lire "Le Lac" de Lamartine, écrit en 1820 " O temps, suspends ton vol, et vous heures propices, suspendez votre cours, etc..." . Il nous fait bien ressentir la fragilité de la destinée humaine, la solitude qui va avec, le sentiment d'absurdité de l'existence voire son non-sens.
La plupart des écrivains qui ont écrit sur le temps étaient à la limite de la dépression à force d'y penser et d'en parler donc je vous propose cher Tintin de ne plus y penser mais de le vivre pleinement et en toute conscience en continuant de semer des graines dans votre jardin ( tiens ça me rappelle que dans "Candide" ce petit rigolo de Voltaire disait ...... ...)
Bonne suite à vous...
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