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- Les gens... sujet compliqué...
Coucou à celles et ceux qui me liront !!
Voilà, pour ceux qui ne savent pas encore, j'ai 44 ans et je suis Asperger (je sais qu'on n'appelle plus ça comme ça mais au moins on sait de quoi je parle), une forme d'autisme. Ce qui fait que socialement, bin... c'est compliqué, très très compliqué.
J'ai besoin de m'isoler beaucoup, de prendre énormément de temps pour moi après chaque interaction réelle ou virtuelle car ça m'épuise intellectuellement et physiquement. Sans parler de mes hypersensibilités et hypersensitivités. Mais c'est très peu compris (ou alors encore une fois c'est moi qui ne comprends rien mais si on ne m'explique pas verbalement avec des mots, bin je ne devinerai pas), bin oui, j'ai l'air tellement normal pffff.
Je m'explique.
J'éprouve de la difficulté à rencontrer des gens avec qui une fluidité naturelle s'installe, avec qui je peux être moi même sans devoir porter un masque pour ne pas paraître bizarre une fois de plus, à créer un début de lien, à avoir des conversations intéressantes, riches et profondes. Et quand enfin ça arrive, au bout de quelques jours, semaines, mois (en tout cas très rapidement) la personne (collègue, ami(e), amoureux, simple connaissance) finit par prendre de la distance jusqu'à m'effacer totalement de son existence (comme si j'étais toxique).
C'est pas faute de me remettre en question mais non, je ne vois pas, je ne comprends pas.
Pourtant, dès le début, des choses sont dîtes (je parle avec mon coeur, et quand je dis un truc c'est pas pour faire bien ou être faux cul (ça n'a pour moi aucun intérêt de faire ça), si je le dis c'est que je le pense). Je pense souvent à cette personne puisque dans mon quotidien arrive toujours un moment ou un truc me fait rebondir sur une conversation qu'on a eu ensemble et ça me fait sourire et à ce moment là j'éprouve une chaleur réconfortante en pensant à cette personne (peu importe la nature de la relation) avec des pensées bienveillantes. Mais pas au point de prendre mon téléphone. Non. La pensée est tellement puissante que je suis sûre que l'autre l'a ressenti. Et réciproquement. Sinon on passerai sa vie au téléphone. Enfin bref. Oui je sais je suis bizarre, on me le dis tout le temps, pourtant ce que je vous décrit est tellement logique et normal pour moi.
La seule explication qui me vient à l'esprit (ou reproche qu'on puisse me faire) c'est que je n'ai pas donné de nouvelles depuis plusieurs jours, semaines, mois (c'est au cas par cas).
Alors mon questionnement ou plutôt mes questionnements sont :
1) Comment fait on pour prendre du temps pour soi si on doit appeler tout le monde tout le temps ?
2) Comment fait on pour ne pas se perdre quand on est socialement actif ?
3) Quand on apprécie vraiment quelqu'un, est on obligé de l'appeler tout le temps ?
4) Est il possible pour un(e) asperger de créer de vrais liens durables dans le temps ?
5) Suis je condamnée à vivre ça (un sentiment d'abandon inexpliqué) toute ma vie ? (Bon sur cette question, personne peut vraiment répondre mais bon j'extériorise)
6) Ai-je le droit de vivre mes burn out autistiques (ce qui n'est déjà pas simple à vivre à la base) sans pour autant devoir en plus au final payer parce que je prenais du temps pour me retrouver, pour aller mieux, prendre soin de moi quoi et que je ne donne pas de nouvelles pendant ce temps là ?
7) Est il possible que les gens nous posent des questions pour comprendre au lieu de faire des suppositions dans leur coin et ainsi prendre des décisions radicales ?
8) Est il si difficile de conçevoir que quelqu'un puisse être totalement honnête dans ce monde (si tordu) ?
9) Suis je si bisounours que ça pour espérer vivre dans un monde harmonieux ou les gens diraient ce qu'ils pensent de manière bienveillante ?
Bon aller je m'arrête là car des questions j'en ai beaucoup.
Je m'excuse pour ce pavé mais parfois faut que ça sorte. Je crois qu'il faut surtout que je me trouve un(e) thérapeute spécialisé(e) dans ce domaine. Je crois que j'ai besoin de me sentir comprise.
Je n'attends pas spécialement de réponses mais si ce que je viens d'écrire vous parle, je vous invite à laisser pianoter vos doigts sur votre clavier afin d'exprimer ce que ça provoque en vous.
Merci pour votre patience (longue lecture).
citation :
Je suis Asperger
"C'est pas courant, Asperger, comme nom de famille ! " *rires enregistrés*
Tu ne m'as pas l'air bizarre. Ou si tu l'es, c'est pas grave. D'un fonctionnement semblant peu courant, oui. Mais rien de péjoratif "ne devrait" s'y adjoindre, à mon sens. Je connais et je comprends les ressentis et fonctionnements que tu décris, notamment le coup de "l'énergie" que je pense que la personne a peut-être ressentie quand je le lui ai adressée.
Pour répondre à tes questions (et j'apprécie beaucoup, niveau confort mental, le fait que tu les aies organisées et numérotées) :
1) Tu n'es pas obligée de téléphoner. Détermine comment tu préfères communiquer, à quelle fréquence (si tu en as une idée), et parle-en. Tes relations ne devraient pas t'épuiser.
2) Sélectionne avec qui tu es socialement active sur la base de : "Est-ce qu'au fond de moi, je trouve la relation saine? Si non, suis-je prête, ai-je envie, l'énergie, le temps de tenter de changer les aspects de cette relation me déplaisant? Si non encore une fois à cette question : peut-être faudrait-il penser à cesser cette relation. ".
3) Non. C'est une histoire de normes. Et "même chez les neurotypiques/gens "normaux", il y a "plein" de normes différentes.
4) Oui. Mais à part cela, qu'entends-tu par "dans le temps" : quel genre de durée?
5) Non. Tu n'y es pas condamnée. Tu peux rencontrer des gens et leur dire explicitement que si un jour, ils veulent que votre relation change ou cesse, qu'ils te le disent, et te disent surtout pourquoi. Que tu en as besoin.
6) Oui, tu en as le droit. Utilise un code social : quand tu sens approcher le burn-out autistique, envoie par exemple un mot simple, par sms. Moi, j'envoyais "Blockhaus" parce que cela voulait dire que je "me retranchais" en moi-même pour un temps plus ou moins long.
7) Oui : explique-leur ton fonctionnement, dis-leur que tu sais peu lire entre les lignes.
8) Non, c'est possible, mais très insécurisant pour bien des gens. Une partie de moi pense que si tu veux être parfaitement honnête, trouve des gens qui seront à l'aise avec ça. Rencontre en général des gens qui fonctionnent plus comme toi, de toute façon.
9) L'harmonie, c'est ce que je recherche également. Osef d'être "bisounours". Si être bisounous, c'est être gentille, tendre, fragile, vulnérable, faillible, oui. Mais je considère que ce sont les plus beaux aspects de mon humanité. Si une personne rejette cela, c'est qu'elle n'est pas prête à découvrir qui je suis vraiment, et n'a donc rien à faire dans ma vie, de près ou de loin. Tu connais, la notion de "brutalisme"?
Tu peux poser d'autres questions ici, si tu veux. J'aime y répondre.
Roooo merci pour ta réactivité et tes réponses m'ont l'air bien pertinentes. En tout cas je suis partie pour méditer sur certaines.
Je reposerai d'autres questions en temps voulu.
Encore merci. Suis touchée par ton humanité !
J'aime beaucoup ta stratégie du code social qui dit tout en 1 mot. Mais pour être compris à ce moment là faut briefer les gens et pas simple quand on a à peine le temps de créer un lien.
Déjà que quand je leur explique ma famille ne comprends pas alors un étranger.
En tout cas, contente de voir que ça marche pour toi.
Quand je parle de relation qui dure, je veux parler de création de lien amical, professionnel ou autre qui dure (infini) ou qui s'arrête pour des raisons évidentes ou du moins exprimées.
Tes questions ne sont pas faciles, car les liens entre humains, à la base, c'est compliqué. Il n'y a pas de mode d'emploi, et de toutes façons même s'il y en avait, ils changeraient tout le temps parce que les relations comme les gens, ça évolue sans arrêt.
Dans le cas que tu décris, je dirais qu'il faut annoncer la couleur. Genre "j'ai besoin de temps pour moi, je risque de ne pas donner de nouvelles pendant xxx (insérer l'ordre de grandeur). Ca aide à comprendre, et puis ça évite à ceux pour qui tu es importante de s'inquiéter à ton sujet parce que tu ne donnerais pas signe de vie.
J'ai peu d'amis proches (je ne parle pas de proximité géographique). Mais je ne me sens pas obligé de donner/prendre des nouvelles en permanence, je fais ça de temps en temps, ou eux, par téléphone ou internet. Donc les longs moments de solitude, je les ai quand je veux, sans compromettre mes relations. Mais je crois que c'est aussi à ça qu'on reconnaît les vrais amis : quelle que soit la durée de la séparation, on reprend comme si on s'était arrêtés la veille. Les autres, ceux qui lâchent en route, ben c'est juste qu'ils n'étaient pas faits pour être autre chose que des étoiles filantes dans notre vie ;)
Mais pour qu'un lien amical fort se tisse, il faut aussi du temps passé ensemble, des choses fortes vécues en commun, enfin selon mon expérience personnelle. Du coup, il me semble que c'est dur d'établir ça si on n'a qu'un "début de lien".
Voilà, je ne sais pas si ça te servira ou pas.... Bon courage :)
En général j'annonce la couleur dès le départ pour éviter les mauvaises surprises, en face on me répond t'inquiète, chui pas comme ça, y a pas de souci, puis hop, il se trouve qu'en fait si.
C'est comme avec les hommes, le peu de fois où j'ai du dormir chez un homme, et que je préviens à l avance qu il ne se passera rien de physique et que je préfère dormir sur le canap et que le mec dit "t'inquiete y a pas de souci, chui pas comme ça" et bim vas y que qu'il insiste pour que je dorme avec lui... etc.... les gens sont faux et ne nous écoute pas.
Pour le lien, il est évident que ça ne se créer pas comme ça, en quelques conversations, il faut vivre des trucs et tout. Mais faut il que les gens nous laisse le temps de le creer ce lien.
Apres tu as raison, je crois que je me prends trop la tête. Je suis loin de plaire à tout le monde mais je supporte pas l'hypocrisie. Je préfère savoir quand on ne m'aime pas plutôt que de me faire manipuler par des jolis mots pour au final tomber de haut quand je me rends compte du vide qu'il y avait derrière ces mots.
En tout cas, je vais tenter de garder à l'esprit que ceux qui ne restent pas, ceux qui font noir alors qu'ils disaient blanc, bin en fait n'ont effectivement rien à faire dans mon entourage.
Merci Merlin :)
Bonjour Etoile,
Je m'excuse pour le survol un peu bref du sujet et des réponses.
Je trouve qu'il est déjà assez compliqué, de se comprendre, soi.
Mais faire cela, c'est faire les trois quarts du chemin.
Depuis que j'ai pris une voie introspective, alors oui, je suis plus souvent dans ma grotte, mais aussi, plus souvent "authentique" quand je suis en présence d'autres personnes. Alors c'est sûr, je suis passé d'un entourage d'une centaine de personnes ou plus, à beaucoup, beaucoup moins. Mais parfois la qualité vaut bien la quantité.
S'ajuster en permanence à l'autre est pour moi un errement, au delà d'un certain point (il est évident qu'on ne parlera pas de la même façon à son boss, à un parent, à un enfant croisé dans la rue...). Non seulement car les autres sont différents, mais, eux-aussi, changeants, et car l'interaction est quelque chose en mouvement. Au delà de la simple introspection, j'apprécie assez la posture proposée par les accords toltèques :
- 1 avoir une parole impeccable (cohérence entre pensées et actes),
- 2 ne pas faire une affaire personnelle (des situations délicates ou incomprises),
- 3 pas de suppositions (sur ce que l'autre pourrait penser, ou une possible réaction de sa part...),
- 4 toujours faire de son mieux (avec la conscience de ses propres limites, et donc, d'un besoin d'être en retrait pour des gens comme "nous")
(et le - 5 qui n'est pas souvent rappelé : apprendre à écouter, tout en gardant une part de distance, de "doute", de réflexion).
Alors, c'est un mode de fonctionnement, qui ne peut pas tout le temps s'appliquer, plutôt quelque chose vers lequel on peut "tendre". C'est aussi un mode de fonctionnement qui peut effrayer, rebuter, provoquer des réactions diverses chez ceux qui ne sont absolument pas dans sa démarche, mais quelque part j'y vois un "filtrage" positif.
Je rejoins ce que dit @Merlin , mes amis les plus proches (affectivement ) ne sont pas forcément ceux sye je vous ou contact le plus souvent, mais quand on prend contact c'est avec beaucoup de plaisir, ef on a beaucoup de choses a se dire, et ça se passe naturellement comme si on s'etait vus la veille , et jamais aucun reproche s'il y a eu un long silence que ce soit d'un côté ou de l'autre. Ça me semble sain comme relation .
Par contre , si certaines personnes s'imposent trop, je me sens vite asphyxiés... quelqu'un qui passe a l'improviste sans prévenir plusieurs fois par semaine, quelqu'un qui appelle tous les jours ... la pour moi c'est pesant , même si la personne n'est pas méchante... dans ma tête, c'est quand est ce qu'elle part ? Encore elle ! Quand est ce qu'elle raccroche ? Elle m'a déjà dit tout ça hier, ça me saoule...
La personne envahit ma bulle , prend mon temps, mon énergie pour des choses futiles ( malheureusement ces personnes envahissantes sont rarement très intéressantes pour moi .... ca ne parle que des enfants, du ménage....je ne vous raconte pas l'energie qu'il faut pour restée polie parceque de bonnes relations avec ses voisins c'est important...).
Enfin bon... si tu as besoin de cette bulle, tu fais bien d'en parler des le départ. Apres je pense que certains n'écoutent pas ... tu n'en es pas responsable .
Ah , et aussi, pour moi c'est important pour une bonne communication, ne jamais interpréter ce que te disent les autres, demander des détails si besoin, et toujours être le plus exhaustif possible .
Ca évite les malentendus .
Je ne suis pas la tête des autres , je n'ai pas a interpréter, au risque de tomber complètement a côté de la plaque. Et je refuse que quelqu'un pense à ma place .... je déteste qu'on me dise " j'ai pensé que tu aimerais ça " "j'ai regardé ce film tout seul parceque de toute façon ça ne t'aurai pas plu " ... ou tant de phrases du même genre . C'est à moi de décider ce qui est bon pour moi . J'ai le droit de changer d'avis . Personne ne doit décider a ma place ou imaginer ce que je pense a ma place .
Merci beaucoup pour vos retours.
Vous avez raison. Je crois que vous confirmez ce que j'avais besoin d'entendre (enfin de lire dans ce cas précis).
A vous lire, je me sens un peu moins seule :)
MERCI
Je pense que la qualité d'une relation est plus importante que la quantité ... j'ai éprouvé souvent plus de solitude en étant H24 avec une personne , qu'avec des amis que je ne vois qu'occasionnellement mais qui m'apportent beaucoup plus .
@Etoile suis content de te "revoir".
Oui je suis Emanu,désolé.
Tu as été un grand soutien pour moi a une époque pas lointaine,et voila tu réapparais avec des questions pertinente.
Tu as déjà plein de belles réponses.
Je prend le temps de réfléchir,et je te recontacte,peut-être en MP je ne sais pas.
Mais soi forte belle étoile,toujours !🙂
@Etoile : Je t'en prie, mais je pense que si j'ai répondu aussi rapidement après que tu aies posté, c'est une histoire de hasard ! Merci du compliment, au passage.
Et je me posais la question : est-ce qu'un événement particulier, récent, t'a amenée à rédiger ce sujet?
1) Comment fait on pour prendre du temps pour soi si on doit appeler tout le monde tout le temps ?
Je limite le "tout le monde", aux gens que j'apprécie vraiment. Et bien évidemment ce sont ceux à qui je peux dire que là, je ne me sens pas d'humeur à bavarder et qu'on remet à plus tard. Les rares, vrais amis, sont ceux qui comprennent que je puisse rester silencieuse pendant des jours / semaines et qui ont "juste" besoin de savoir que, globalement, ça va. Les autres ? Tant pis s'ils ne comprennent pas.
2) Comment fait on pour ne pas se perdre quand on est socialement actif ?
Bonne question. Ce que j'ai trouvé comme solution, c'est d'habiter un lieu isolé, comme ça c'est moi qui choisit les moments où je vais voir des gens. Mais ça a un peu l'effet inverse, je me surprends parfois à espérer que telle ou telle personne débarque un jour à l'improviste... Même si peu de personnes sont concernées par ce "telle ou telle" !
3) Quand on apprécie vraiment quelqu'un, est on obligé de l'appeler tout le temps ?
Non. C'est mieux de faire en sorte qu'aucun ne s'inquiète outre mesure pour l'autre, et de trouver un équilibre dans les habitudes, qui satisfasse les deux. Et puis il y a d'autres façons de communiquer : par exemple j'ai un ami que j'ai très rarement au téléphone (je dirais, même pas une fois par an ces dernières années) parce que les sms nous conviennent mieux.
4) Est il possible pour un(e) asperger de créer de vrais liens durables dans le temps ?
Possible, oui. Facile... ???
5) Suis je condamnée à vivre ça (un sentiment d'abandon inexpliqué) toute ma vie ? (Bon sur cette question, personne peut vraiment répondre mais bon j'extériorise)
Je dirais, au vu de tes autres messages, qu'il te manque de rencontrer de "bonnes" personnes. Pas dans le sens "gentilles", mais plutôt "qui te correspondent". Oui ça implique de faire beaucoup de tri, de risquer des déceptions, des peines... Des mauvaises surprises. Mais tu apprends aussi à repérer ce que tu ne veux plus, non ?
6) Ai-je le droit de vivre mes burn out autistiques (ce qui n'est déjà pas simple à vivre à la base) sans pour autant devoir en plus au final payer parce que je prenais du temps pour me retrouver, pour aller mieux, prendre soin de moi quoi et que je ne donne pas de nouvelles pendant ce temps là ?
Ce temps pour toi est essentiel. Mais trouve un moyen de t'assurer que la situation est au clair avec les gens qui comptent pour toi, qu'ils ne se sentent pas perdus, inquiets, voire responsables de ton silence - ou de ton état d'angoisse ! ça peut être mal vécu d'être mis à l'écart par un proche en difficulté, donc n'hésite pas à solliciter les gens en qui tu as confiance sur des moments plus anodins, qu'ils puissent se sentir "utiles" à ton bien-être.
7) Est il possible que les gens nous posent des questions pour comprendre au lieu de faire des suppositions dans leur coin et ainsi prendre des décisions radicales ?
Oui. ça existe. Heureusement.
8) Est il si difficile de conçevoir que quelqu'un puisse être totalement honnête dans ce monde (si tordu) ?
Totalement ? Je ne suis pas sûre que ce soit souhaitable. Il restera toujours des éléments que je préférerai taire car ils ne feraient que blesser la personne.
9) Suis je si bisounours que ça pour espérer vivre dans un monde harmonieux ou les gens diraient ce qu'ils pensent de manière bienveillante ?
C'est compliqué car la bienveillance devrait, idéalement, prendre une forme adaptée à chacun. Et puis... Dire ce que je pense. Hum. Exprimer ce qui se passe en moi ? J'en suis rarement capable. Il n'y a qu'une infime part de moi-même qui s'aventure derrière la herse pour observer le monde extérieur.
J'ajouterais par rapport aux hommes chez qui tu peux être amenée à dormir, à qui tu disais exprimer ta préférence de dormir sur le canapé. à mon avis ils doivent être nombreux à traduire ça comme de la timidité, une forme de réserve "je veux bien passer la nuit chez toi, mais je ne suis pas une fille facile". Enfin c'est à cette interprétation que j'ai pensé en lisant ton message, en tout cas.
@Etoile ... je découvre, et me permets de commenter.
Tout d'abord, tu te définis comme Asperger ... as-tu vraiment besoin de te définir ? Ta manière d'interagir avec ton entourage, est tienne : pourquoi aller dans le déterminisme ?
Il y a chez tous (ou presque) les HP des "fragments" d'Asperger : on réfléchit vite et on lorsqu'on parle de quelque chose qui nous intéresse à une personne lambda : on l'assomme. Nous-nous heurtons tous à l'incompréhension, et nous-nous écartons soit pour ne pas gêner (ou pour nous protéger d'une réaction inattendue qui nous heurte) , soit car il devient évident que nous ne sommes pas compris. Nous sommes hyper réceptifs : chaque écart entre ce qui est dit et ce qui est finalement fait, nous saute aux yeux, nous heurte souvent. Nos qualités sont nos défauts. Etc.
Sur l'empathie : je ne suis pas tout à fait d'accord avec sa définition commune "Capacité de s'identifier à autrui dans ce qu'il ressent" - Je la trouve trop basique. Je distinguerais 1. La capacité à comprendre l'autre 2. La capacité à s'identifier à l'autre 3. La capacité à ressentir ce que l'autre ressent.
Chacun de nous HP ou pas, a un niveau de réceptivité donné pour chacun des items que je viens de détailler. J'ai tellement vu des PN se planter dans leur lecture des émotions d'une autre personne : c'est un phénomène ordinaire. Nos propres émotions ne sont qu'une forme de lecture de la réalité forcément décalée de celle-ci, et plus nous sommes créatifs, plus nous subissons cette lecture décalée. Nous tous sommes seuls face à chacun de ces trois items. C'est ce qui fait notre différence. Le hic c'est qu'étant HP, nous en sommes conscients, que nous le voulions ou pas. C'est à mon sens le mécanisme principal de notre sentiment de solitude.
Du coup à quoi nous sert l'empathie ? Peut-être qu'elle nous aide à nous transposer ? N'est ce pas un formidable moyen de comprendre l'autre logiquement ?
Prends des situations que tu n'as pas su déchiffrer. Prends ensuite ta liste de questions et essaye d'y répondre en te mettant dans la peau de la personne d'en face. Ecris les réponses obtenues. Certaines ne te serviront à rien, quelques questions resteront sans réponse, enfin, avec un peu de chance il y aura des réponses formulées autrement que si on te les avait posées. C'est là que tu pourrais rechercher des débuts d'explication. Un exemple : tu dis que tes amis s'offusquent parfois lorsque tu les laisses sans nouvelles durant des semaines ou plus. pose toi la question de savoir comment TU te tentirais si ton ami ne te donnait plus de nouvelles.
Ce que je viens d'écrire n'est qu'un point de vue personnel ... rien n'est établi ou "scientifiquement prouvé" 😄 Il y a certainement à prendre ... et à laisser. Je peux seulement t'assurer de ma bienveillance et mon intégrité. Enjoy life 😉
Une spécialiste du haut potentiel que je questionnais sur les Asperger, m'a répondu d'abord très honnêtement qu'elle ne se sentait pas assez "formée" sur le sujet (ce n'était pas son terme mais je ne retrouve plus le sien, désolée 🙁 ), puis elle m'a tout de même fait part d'une interrogation / supposition, qui consiste à faire des Asperger un cas particulier des gens HP. Des caractéristiques supplémentaires ou un peu différentes. Je suis encore moins compétente qu'elle pour apporter une réponse, mais plus je tourne ça dans ma tête, plus ça me semble pertinent...
En tout cas, le fait de m'interroger sur ces sujets me permet de mieux me connaître, de me sentir mieux dans ma tête à défaut de mieux parmi les gens, et c'est déjà beaucoup ! Un rayon de Soleil ça me convient mieux qu'une chaleur écrasante de toute façon 😄
Moi aussi j'ai du mal à donner de mes nouvelles, j'suis même assez nul pour ça. Mais comme ça été dit plus haut, les vrais amis ne le prennent pas mal. Je leur est jamais dit mais bon, je suis comme ça, ils le savent. Et quand on se revoit "ah ben y avait longtemps, c'est cool de te revoir". Ou quand j'ai enfin eu une adresse, je leur envoi un mail et ils sont tout contents, je reçois plein de trucs sympas et encourageants pour la suite. Et plein de "bon courage, bisous."
Et mes potes ne passent jamais à l'improviste, ils appelent ou envoie un mail avant pour savoir s'ils peuvent passer.
Pour l'empathie, je dirais aussi que c'est ressentir ce que ressent l'autre. D'ailleurs je cherche la définition et : "Faculté intuitive de se mettre à la place d'autrui, de percevoir ce qu'il ressent." C'est à double tranchant, ça peut aider mais qu'est-ce que ça fatigue.
Pas facile à définir... Se mettre à la place de l'autre et être capable de ressentir la situation comme lui, ça implique de faire abstraction de son vécu propre et d'intégrer le sien à la place pour avoir la bonne perspective. Ce qui est plus ou moins facile suivant la personne, si je la connais bien, si j'ai eu assez de détails sur la situation etc. Je me demande si le réflexe HP qui consiste à explorer toutes les pistes, n'est pas un facteur déterminant dans la capacité à montrer de l'empathie ? Ou en tout cas, à ne pas passer à côté d'une réaction possible de l'autre ?
Ce qui est sûr, c'est que c'est fatigant, je suis d'accord avec @Bouhh. Et puis... Au bout d'un moment, j'ai besoin de me protéger, j'essaie de repérer :
- les personnes qui vont pomper mon énergie sans jamais m'en rendre ;
- les personnes à qui je peux dire sincèrement quand je ne suis pas en état d'avoir une conversation (et ce sont ceux qui me connaissent et savent que ce n'est pas du rejet mais au contraire une façon de mieux être avec eux un peu plus tard).
Je sais que mon réflexe va être de taire mes besoins pour me concentrer sur l'autre (foutu besoin d'interactions tant elles me sont compliquées), donc avec le temps je me force à être plus égoïste et "faire du tri"...
En situation d'agression (pour revenir un peu sur cette question essentielle) je sais que j'arrive à rester très, très calme la plupart du temps. Enfin c'est ce que je renvoie comme image et c'est ce que les personnes autour de moi ressentent, pas ce qui se passe réellement au fond de moi... Mais c'est une capacité précieuse, savoir répondre calmement sans lâcher de terrain pour autant ; j'ai un exemple bien précis en tête où ça a évité un vrai éclatement de violence, et les "témoins" se sont retrouvés "de mon côté" et ont aidé à apaiser le tout.
Le vrai "truc" je crois, c'est d'être sûr de ce qu'on veut faire passer comme message, comme conséquences. Si on n'aime pas le conflit, il reste sortir de la situation conflictuelle ("fuite") et résoudre le conflit (pas toujours possible).
[Ce n'est pas la première fois, loin de là, qu'arrivée à la fin de l'écriture d'un message, j'ai plus l'impression d'avoir fait une séance de psy que participé à une conversation... En tout cas ça m'aide à remettre en perspective certains moments.]
Hum, moi, étant donné que je suis sujette à ce genre de "crise de nerf" (de moins en moins, faut vraiment que j'ai une bande de murs en face 😄 ), je peux aisément comprendre et me mettre à la place du péteur de plomb. Une fois, au boulot, devant une classe pleine d'élèves, une instit a voulu me la faire. Enfin, non, elle me l'a carrément fait péter sa ptite colère. Aujourd'hui, à peu près un an après, je la remercie. Parce-que ce jour-là, j'ai pu observer la classe avec laquelle j'avais réagi. Et j'ai donc pris conscience d'une nouvelle facette puissante chez moi. Elle était en train de me brailler dessus, le visage cramoisi et les yeux exhorbités. Je me suis contentée de faire mon regard "je suis la personne la plus confiante de l'univers et je vois bien que quelque-chose te chagrine ma chérie, mais tu vas immédiatement cesser ces enfantillages parce-que tu le vois là, au fond de mes yeux, comme je pourrais te retourner méchamment en deux mots n'est-ce pas?" + ces quelques mots, très lentement articulés, et répétés à peu près 3 fois au ralenti: "tu ne me parles pas comme ça." Cette dame qui est connue pour ses pétages de plomb sur le premier qui passe au mauvais moment, ne m'a plus jamais dit un mot plus haut que l'autre.
La facette que j'ai encore à travailler, c'est celle qui peut me permettre de rester cool et surtout, de ne pas péter un plomb à UNE personne, quand c'est en pensant à une autre, ou à je ne sais quel agrégat de soucis bien corrosifs... Mais je progresse, et c'est merveilleux.
Bouyaaaaaah, le charisme dans la stratosphère, avec l'institutrice ! Oo
(moi, au mieux, je suis saturé d'émotions, face à quelqu'un qui m'agresse, m'invective, ou me gueule dessus, et je maintiens le contact visuel sans cacher ma propre colète...ça, c'est le summum du courage, chez moi)
@Nevromon, j'ai été moi-même éberluée par ma réaction. Avant, j'aurais pris dans la gueule et serais partie pleurer dans un coin, très loin. Ou, à d'autres périodes, j'aurais crié encore plus fort, serais devenue encore plus rouge, les yeux injectés de sang, et il aurait fallu appeler la police avant que l'une de nous deux n'y laisse sa peau 😄
J'ai compris depuis longtemps le mal qu'ont certaines personnes à vivre. Et puis, encore une fois, je l'ai fait moi-même...
J'aime pas les gens qui disent qu'on ne change pas. En plus, c'est d'un cafard! On a la possibilité d'évoluer toute sa vie durant. Et, pour moi, en être conscient, ça fait partie des plaisirs qui font qu'on garde espoir...
Mais rien à voir avec ton post de départ @Etoile, qui me parle aussi. Je ne peux pas me prononcer vis à vis de l'autisme Asperger. Mais je suis très seule moi aussi. Je pense que trouver des gens qui ont des centres d'intérêt communs, ou une manière de fonctionner commune, peut aider. Pour le reste, bien sûr que le mieux à faire, c'est de parler franchement dès le départ. Mais j'ai l'impression que tu le fais déjà... En tous cas, je compatis à ta peine parce-qu'apparemment, tu es en train, une nouvelle fois, de tomber de haut, et tu te retrouves seule face à tes espoirs déçus. Et c'est toujours très difficile, on a toujours dans ces moments-là l'impression qu'on y arrivera jamais. C'est peut-être vrai d'ailleurs, mais peut-être pas. 🙂 Bisous
J'ai une situation durant laquelle j'ai trouvé que je faisais preuve "d'héroïsme" en me surprenant : en défendant une dame âgée d'un groupe de pré-ados qui faisaient mine de lui balancer des cailloux. J'ai eu l'impression d'avoir bu du Felix Felicis : j'ai instantanément su comment réagir, tout était parfaitement clair, et j'ai fait une Réussite critique, comme on dit en jeux de rôles. Je vais tenter de mémoriser ta méthode, la prochaine fois que quelqu'un me manque de respect à ce point (à mon sens). Ça aurait pu me servir il y a un mois et demi. Tant pis ! :/
citation :
En tous cas, je compatis à ta peine parce-qu'apparemment, tu es en train, une nouvelle fois, de tomber de haut, et tu te retrouves seule face à tes espoirs déçus.
Elle tombe, comme une étoile filante. Mais dans l'espace, il n'y a pas vraiment de haut ni de bas, si? :)
Je ne crois pas qu'on change, dans notre moi profond, là-bas, tout au fond. Mais je sais que je peux apprendre et améliorer mes connaissances, mes réponses, ma compréhension... Changer ? Non ! Laissez-moi être moi. Je ne changerais rien en moi si j'avais un voeu à formuler - pas même mon enveloppe corporelle, parce qu'elle fait partie de mon histoire et qu'au final... elle me correspond.
Wouahhh !! Vous êtes nombreux à être intervenu sur ce post.
Merci pour ça.
Je vais essayer de répondre à tout ce qui me parle et je vais prendre le temps pour ça (oui car il me faut tout relire avec un papier et un crayon et noter au fur et à mesure). Il me faut donc me sentir disponible pour ça (ce qui n'est pas mon cas cette semaine : trop de bazar, de confusions, de pédalos dans ma tête).
@zozotte : contente de voir que tu es revenu ?
Je suis autiste asperger et j'ai des amis depuis des années , certains connus à l'école, au travail etc... je n'en ai pas des milliers mais nous nous ressemblons sur un point ou un autre, et avons des notions et valeurs communes qui nous ont fait sentir bien ensemble, nous ne nous contactons pas tout le temps, si il y a des incompréhensions ou des besoins d'isolement cela ne nous fait pas fuir même si certains aiment plus ou moins
Après il m'est venu deux idées en te lisant:
-C'est difficile pour tous les relations , y compris pour les asperger, pas plus pas moins
-Les amis sont des gens qui te ressemblent, il y en a! Avec mes amis nous rigolons en disant "enfin un autre extra terrestre je croyais que j'étais le seul"
Et oui l'anecdote du canapé qu'est ce que j'y ai eu droit aussi! :D
La personne qui hurle et moi qui reste calme et qui lui répète une phrase posée je connais aussi très bien! :(
Je ne comprends pas non plus pourquoi il faut dire les choses vingt fois cent fois et l'autre n'entend rien, c'est une source de perplexité pour moi depuis 43 ans surtout quand on me dit "ah mais oui pourtant tu as dit rouge tel jour à tel endroit mais j'ai compris que tu disais bleu" ?
Réponse tardive, sujet passionnant. J'ai tout lu et relu, et tout est dit de mon point de vue.
Je te dirais juste quelques mots de plus.
- tes amis, pour les qualifier comme tels, doivent te respecter, et respecter tes besoins d'introspection. Quand je suis dans ces moments là, et qu'ils s'inquiètent pour moi (parce que c'est par réel intérêt), je leur réponds que je suis dans une phase " huître" . Ils comprennent, et à ma sortie, à mon rythme, je me manifeste.
- les vrais amis on les compte sur les doigts d'une main à la fin d'une vie. Ceux là seront toujours là pour toi. Différents de toi. Mais à eux tous ils seront toutes les facettes de ta personnalité et pourront complètement, soit te comprendre, soit t'accepter. Mais jamais ils ne te jugeront. C'est à ça que je reconnais les miens.
-pour les relations amoureuses, désolée, aucun conseil valable ne peut sortir de mes doigts ou de ma bouche. Mais comment attendre d'une personne qu'elle coche toutes tes cases ? Il faut faire des compromis, et là c'est une question intime.
- oui les gens ont besoin d'expliquer clairement pour être clairement compris. Que ceux qui s'intéressent à toi prennent cinq minutes pour le faire, ils gagneront des points ! Nous sommes tous différents. Certains plus que d'autres. Ils faut trouver des affinités dans ce magma, et c' est comme chercher une aiguille dans une meule de foin. Mais c'est à notre portée ?
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