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Il y a quelques jours j'ai écrit ce qui suit... et ça m'a fait du bien de le sortir de moi :
J'ai coupé tous les liens avec ma famille pour plusieurs raisons... je les crois notamment incapables de m'apporter quelques réconforts émotionnels que ce soit, ils n'ont simplement pas la sensibilité ainsi que l'intelligence émotionnelle nécessaire... ils ne respectent pas la personne que je suis, ils ne me comprennent pas et ne démontrent aucune aptitude à vouloir sincèrement le faire.
C'est quoi une famille ? J'ai l'impression que pour plusieurs c'est un passeport qui donne des droits et privilèges sans mérite et qui englobe un ensemble d'attentes. Droits d'exploiter une personne, d'envahir son espace sans respecter de limites et s'attendre à des services par obligation. C'est une image à protéger pour bien paraitre à l'extérieur et dont on est un représentant lorsqu'on en fait partie... sans l'avoir choisi. Oui je crois que pour plusieurs humains la famille c'est ça.
Une famille c'est aussi quelque chose de beau auquel j'aspire, que j'aurais aimé bâtir... différemment. Ça me semble si peu probable aujourd'hui.
Respecter l'unicité d'une personne c'est important... reconnaitre sa véritable essence c'est respecter cette personne et donc accueillir son âme dans notre vie. Je n'ai jamais reçu cet accueil... je n'ai jamais ressenti cette profondeur de la part d'un autre être humain... et c'est ce dont j'ai le plus besoin.
Je ne crois pas être capable d'échanger amicalement à distance avec qui que ce soit en ce moment quand ce que je ressens avoir besoin c'est d'être dans les bras d'une personne qui me reçoit pour tout ce que je suis en dedans comme au dehors... entièrement... et qui me comprend vraiment.
Ça peut paraître stupide d'être au Québec (Canada) et de s'inscrire à un site qui comporte surtout des membres d'un autre continent, lorsque ce que je recherche, c'est de développer des liens humains significatifs « et non-virtuels »... mais le fait est que dans mes recherches je n'ai pas trouvé de site d'échanges de meilleurs qualité et qui semble adapté aux personnes atypiques. Il y a quand même quelques québécois ici... peut-être pas assez qui sont actifs... ou qui me ressemble.
En ce moment je ne suis pas à mon meilleur côté moral... je veux croire que je vais aller mieux et sortir de ma dépression, mais ça va bientôt faire un an depuis mon arrêt de travail qui se poursuit.
J'ai fait plusieurs démarches l'an dernier pour essayer de comprendre comment je me suis mis dans l'état que j'avais atteint... pour la deuxième fois en 5 ans.
J'ai consulté en neuropsychologie, j'ai dû patienter pour trouver une neuropsychologue et recevoir les résultats, mais j'ai enfin une partie de la réponse : je suis autiste et je ne le savais pas.
Une partie de moi ne s'étonne pas du résultat, cela explique bien des choses... mais une autre partie en moi ne semble pas l'accepter, vraisemblablement, elle ne voit pas en quoi cette réponse peut concrètement me permettre d'aller mieux.
Dernièrement, lorsque j'analyse ce blocage d'acceptation que j'ai, je crois qu'il est lié au fait que je réalise que j'ai des limites, que ce que j'imaginais pouvoir s'améliorer avec le temps ne s'améliorera pas. J'ai toujours perçu mes difficultés d'adaptations sociales comme un manque d'expériences dû à l'enfance minable et inadéquate que j'ai eu avec le genre de parents décevants, que la loterie de la vie m'a assigné. Donc que j'allais trouver des solutions à force de contacts, même si maladroits, avec les autres... et dans les faits j'en ai effectivement trouvé, mis en application, j'pensais assez bien me débrouiller, mais dans les faits c'était beaucoup d'efforts... c'était épuisant... trop... souvent insuffisant... maladroit et j'ai craqué. Et non, « Ça », si je reste dans le domaine professionnel dans lequel j'ai oeuvré jusqu'à présent, ça ne va pas s'améliorer... j'ai une limite point... et on dirait que je ne l'accepte pas. J'ai même l'impression que ça ne s'améliorera pas... même si je change de milieu de travail... je suis défectueux.
Je n'ai pas une bonne hygiène de vie, j'ai un cercle social très pauvre, j'allais chercher ma valorisation dans mes réalisations au travail.
Le boulot a toujours eu une grande place dans ma vie, je n'ai quasiment fait que ça « travailler »... et je réalise que ça ne m'a jamais rendu heureux. Même lorsque j'avais atteint professionnellement un poste important et très bien rémunéré, je n'en profitais pas de tout cet argent, je travaillais trop... il y avait des feu à éteindre, des choses à mettre en place, modifier, adapter... j'étais employé pour ça. J'étais pris dans une apparente constante destructrice dans le monde du travail, « celle de faire plus avec moins ». Quand on est comme moi et qu'il faut atteindre un objectif... eh bien je vais faire ce qu'il faut pour l'atteindre, je deviens spécialiste en tout ce qui me manque puisqu'on ne me le donne pas et qu'il faut que quelqu'un le fasse pour avancer.
On dit que je suis très intelligent, mais sérieusement, je me trouve stupide, je suis tombé dans le panneau deux fois. Je pensais avoir compris après la première fois, mais non... pas vraiment.
Après ma première dépression majeure, lorsque j'ai été coupé après presque de 12 ans de service suite à une restructuration (je dois dire que j'en étais très amère), je m'étais dit « plus jamais de grosses boites ». Je me suis trouvé assez rapidement (peut-être trop même) un boulot plus simple qui ne me fera pas ramener du boulot à la maison... c'est ce que je voulais. Financièrement je n'avais pas de problème, je pouvais occuper un boulot moins payant, alors c'est ce que j'ai fait. J'avais besoin d'une pause des boulots à haut niveau de stress et de performances.
Le salaire était ridicule comparé à ce que je faisais avant, mais je m'en foutais, j'étais écoeuré... saturé. Mais là encore j'ai croisé le « faire plus avec moins », cette dégoutante tendance qui semble envahir tous les milieux de travail. Je tombe sur un superviseur qui me dit que je travaille bien, mais qui me fait une demande qui consiste à réduire la qualité du travail, du moins sur mon échelle de valeur. Mon travail consistait à réparer des ordinateurs, surtout des portatifs (laptop).
Essentiellement ce que mon superviseur voulait, c'est ce que je cesse d'installer des SSD (Solid State Drive) en remplacement des disques durs dans les ordinateurs que je réparais.
Au contraire de mes collègues de travail, je contactais les clients même si la réparation était couverte par la garantie, pour les informer lorsque c'était simplement le disque dur qui était à remplacer. Je leur proposais alors l'installation d'un SSD (Solid State Drive), une composante maintes fois plus rapide qu'un disque dur mécanique, permettant ainsi un démarrage et accès aux données plus rapide, ça fait une réelle différence perceptible pour l'utilisateur, de plus cette composante ne risque pas d'être endommagé comme un disque dur peut l'être si le portable est brassé brusquement lorsqu'il est en opération, puisqu'elle n'est composée d'aucune pièce mécanique, que des puces informatique.
Plusieurs clients une fois bien informé acceptaient ma proposition et étaient content de mon appel. Il n'y avait qu'un problème, l'entrepôt de réparation n'avait pas la pièce en inventaire mais pouvait l'obtenir si mon superviseur en faisait la demande. Elle était disponible via nos magasins affiliés en plus d'être vraiment moins chère que via nos fournisseurs externes, alors je fais manuellement une demande de transfert pour en obtenir plusieurs, car plusieurs clients acceptent ma proposition. Je vais même en chercher moi-même en utilisant mon propre véhicule lorsque le magasin auquel j'ai demandé le transfert est proche afin de raccourcir le délai lorsque j'avais épuisé le stock transféré. Tout ça j'ai le droit de le faire, aucun problème, mais lorsque ces pièces arrivent à l'entrepôt de réparation, elles doivent être entrées dans l'inventaire par le superviseur, donc il doit en tenir compte, ce qui n'est pas le cas pour toutes les autres pièces en général, car elles proviennent de fournisseurs externes, donc d'un inventaire gérer à l'externe.
J'ai effectué plusieurs réparations du genre, c'est même la plus courante, car un disque dur mécanique, la plupart des gens ne se rendent pas compte à quel point c'est fragile, surtout dans un ordinateur portable.
Lorsque mon superviseur m'a fait sa demande dans son bureau, je lui ai carrément dit : « ... donc ce que tu veux dans les faits c'est que je fasse du travail médiocre », il me répond, tout mal à l'aise, que non ce n'est pas ça, c'est juste plus simple et bla bla... et il ne me donne pas le choix, c'est comme ça. J'en étais tellement dégouté que j'ai cherché un autre boulot le jour même.
J'ai vraiment eu l'impression que ça l'emmerdait de devoir tenir un inventaire de pièces.
Après quelques semaines d'envoi de CV, je déniche un autre job simple... je ne donne même pas deux semaines de préavis à mon superviseur... je quitte le jour même où on me confirme le poste ailleurs.
J'arrive dans ce nouveau boulot, une petite boite qui offre des services à de grandes et petites entreprises. Je suis la formation offerte par le client... le projet est intéressant, je décide de rester. Mais dès la première semaine dans les bureaux de mon employeur, je constate des failles importantes qui impacteront le service que nous devront rendre à ce client.
La mise en service est dans quelques semaines, je travaille dans mon coin en silence, j'analyse et crée des solutions... c'est calme... ce n'est pas mon boulot mais c'est plus fort que moi, je n'ai pas grand-chose à faire alors je fais ça. De plus personne ne semble se préoccuper et voir le problème... mais bon. Je mets en place quelques outils, je partage l'information avec mes collègues de travail, ils aiment et adoptent. Avec le temps je m'intéresse aux opérations des collègues d'une autre équipe qui oeuvre pour le même client, je leur demande comment ils fonctionnent, je vois des opportunités pour optimiser et simplifier leur opérations, là aussi ils adoptent mes outils. Bref, j'ai la sensation d'être utile.
Dans tout ça il y a la cadre lié à notre client qui travaille dans nos bureaux qui me voit faire et qui m'approche. Je lui fais part de certaines de mes observations et idées, elle me met en contact avec certains de ces collègues pour les développer, puis deux mois plus tard, elle me présente une offre de travailler pour sa compagnie (le client de mon employeur), elle me propose un poste de gestionnaire. Elle m'apprend qu'ils ont obtenu la permission de mon employeur actuel et que si je passe les entrevues d'aurai le poste. Je passe les entrevues... j'ai le poste. Presque deux fois le plus haut salaire que j'ai eu dans ma vie professionnelle, une somme considérable. Le projet est intéressant et va dans le sens de mes valeurs d'éco-responsabilité.
Je me souviens, la première journée où j'ai commencé ce nouveau boulot, je me suis arrêté pour me demander si j'étais prêt à replonger dans ce monde de haute performance ? ... est-ce que je ferai les mêmes erreurs ? ... je me suis dit que non, je serai plus prudent, que ça va aller cette fois. J'avais tort.
Cette fois-ci, c'était différent comme environnement toutefois, c'était moins organisé que la grande boite où j'ai oeuvré durant près de 12 ans. Je n'avais jamais travaillé dans une structure aussi fragile.
J'ai fait la rencontre de personnalités narcissiques pour lesquelles aucune de mes stratégies d'adaptations sociales ne fonctionnaient.
Je pose trop de questions moi qui veut bien comprendre les choses. Je mets en évidence des problèmes que certaines personnes ne veulent pas que je mette en lumière. Je dis des choses qu'apparemment il ne faut pas dire même si elles sont vraies. Bref, ça en plus du fait que je manquais d'assistance, c'était trop... j'allais craquer.
Cette fois-ci je me dis que je vais nommer les choses et le dire, que je ne vais pas garder cela en moi.
On est en janvier 2022, une restructuration est en cours, ma collègue, celle qui m'a recruté, je m'entendais très bien avec elle, va prendre sa retraite dans quelques mois et sa remplaçante est engagée. La remplaçante aura un nouveau rôle qui fera de celle-ci ma supérieure immédiate dans la nouvelle structure de l'entreprise. Tous mes meetings de comptes rendus se font désormais avec elle et dès le premier, je lui fais part que je suis fatigué et en manque de support... elle n'en fait rien. Elle rajoute de la pression en ne faisant rien. À quelques reprises je lui signale des problèmes, elle ne me prend pas au sérieux et je dois passer par ma collègue qui est en train de la former pour pouvoir agir... elle n'aime pas ça car ma collègue me donne raison et me défend.
Ma charge de travail est énorme, l'employé qui avait été engagé pour m'appuyer et que j'avais formé pendant un mois entier quelques mois avant, a été affecté aux tâches d'une collègue qui a été affecté à une autre équipe, je me débrouille donc seul.
J'apprends en mars que dans le cadre de la restructuration de l'équipe, ils ont créé un nouveau poste dans lequel je vais migrer. Même salaire, mais puisque je m'occupais déjà de la configuration des systèmes dans la mise en place opérationnelle de ceux-ci, que pour alléger ma charge de travail je serai principalement affecté à cette tâche ainsi qu'à la résolution des plaintes de nos clients. Tout le côté gestion sera affecté à un nouveau poste de gestionnaire, c'est ainsi qu'on me présente cela.
Là je réalise que je n'aurais peut-être pas dû être aussi efficace et capable de trouver des solutions aux problèmes dû au fait que nos systèmes n'étaient pas adaptés à notre réalité opérationnelle. J'ai mis beaucoup d'effort à mettre en place des outils et solutions de contournement afin de faciliter la gestion opérationnelle, mais je réalise que ce que j'aurais dû faire c'est créer des relations sociales avec d'autres équipes et nos partenaires d'affaires, faire du « PR » (relations publiques).
Et oui, l'autiste qui ne savait pas qu'il l'était, a compris qu'il avait froissé certains égos de personnes influentes dans ces efforts de mettre en place des solutions. Toutes vérités n'est pas nécessairement bonne à dire, puis parfois ce n'est pas la vérité qui compte, ni l'intention... c'est la perception. Alors j'ai donné l'impression d'être arrogant et froid... sans m'en rendre compte.
Personne ne me l'a dit dans mon équipe, au contraire, je suis le Pierre qui sait tout faire, perfectionniste, fiable, dévoué. Mais pour ceux en dehors de celle-ci, je suis insistant, froid, arrogant... c'est ce que j'ai compris. Et voilà que j'ai une nouvelle cheffe... qui ne m'a jamais vu en personne d'ailleurs à cause des mesures en temps de COVID. Elle n'a pas fait 4 mois et elle se fait une image négative de moi.
Un de ses premiers mandats, elle m'en avait parlé, c'est d'améliorer la relation avec une équipe qui n'aimait pas les questions que je posais car je relevais bien des problèmes qu'ils ne voulaient pas admettre. Celui qui était en charge de cette équipe ne m'appréciait pas... elle avait plusieurs rencontre avec lui dès le début de son mandat.
J'accepte, je ne sais pas pourquoi en fait, le nouveau poste que l'on m'offre à la mi-mars 2022, mais je ne l'occuperai dans les faits qu'à la fin du mois de juin lorsque j'analyse les choses, car il y a une grande transition vers un nouveau partenaire d'affaire qui s'en vient en mai et que c'est moi qui doit former tout ce beau monde, incluant le nouveau gestionnaire et ma nouvelle cheffe d'ailleurs, car elle ne connait pas les aspects techniques de nos systèmes.
La formation est prévue en mai, il y a plein de choses à préparer, de la documentation à produire pour des choses qui ne sont que dans ma tête. Il y a eu tellement de changement au système que j'ai dû adapter que je dois refaire plusieurs guides de formation que j'avais créée précédemment.
Par-dessus ça, des équipes, dont celle de celui qui ne m'aime pas, arrivent avec des changements impromptus qui impactent les opérations de mon équipe et pour lesquels je dois mettre en place des solutions qui demande de la configurations, la mise en place de nouvelles directives pour les employés puis la formation de ceux-ci. Dans tout ça, j'ai encore une bonne partie de mes tâches de gestionnaire, rien n'a vraiment changé puisque le nouveau gestionnaire vient d'arriver et qu'il n'a pour seule tâche que le recrutement de nouveaux candidats chez notre nouveau partenaire. Je travaille tard pour régler des plaintes de clients résidentiels qui utilisent nos services, ils ne sont pour la plupart joignable qu'en soirée, donc c'est le soir que je règle leur dossier. Je suis aussi en charge de la fin de bilan de notre saison, je dois faire l'évaluation de plusieurs cas, définir des scénarios afin d'améliorer l'expérience client basé sur ce qui a été vécu et régler, là aussi, des cas de clients pour fins de satisfaction de la clientèle. Donc je suis gestionnaire, spécialiste de système, formateur et rédacteur de documentation technique. Ça me fait rire de l'écrire... je ne m'étais jamais arrêté pour le faire... c'est un bon exercice de prise de conscience. Ça n'avait pas de bon sens !
Pourquoi est-ce que je me laisse exploiter comme ça ???
Arrive la fin avril 2022, je suis épuisé, je dois mettre tout en place pour la formation lié à la transition avec un nouveau partenaire. J'envoie le plan de formation sur 10 jours que j'ai créé à ma cheffe. Je lui rappelle ce dont j'ai besoin et qu'il y a des éléments que d'autres intervenants doivent livrer afin que tout soit prêt. Ça fait quelques semaines que je lui en parle et ça n'avance pas sur plusieurs points majeurs dont un en particulier. Elle ne s'en occupe pas, elle ne semble pas comprendre l'importance que ça l'a pour moi. Lors d'une rencontre, elle me fait part qu'elle a des problèmes plus urgents que les miens et me « challenge » sur un des points techniques que j'ai apporté... je réalise qu'elle ne comprend pas... je suis déçu... je lui explique calmement la réalité de ce point... je vois dans ses yeux qu'elle réalise qu'elle a tort... mais elle ne dit rien.
Je suis capable de percevoir qu'elle est stressée, ça fait juste 4 mois qu'elle a rejoint cette équipe, elle arrive en pleine restructuration de l'entreprise et elle est en charge d'une transition vers un nouveau partenaire d'affaire. De plus, c'est une femme afrodescendante, donc faisant partie d'une minorité... je suis sensible au fait que nous vivons de un monde de préjugés, imparfait... que ça doit avoir en quelque part un impact en elle à différent niveau. J'essaie de me mettre à sa place.
La semaine du 24 avril 2022 est celle où je m'effondre... je réalise que rien ne va, que je n'ai pas l'aide nécessaire... ni l'écoute.
J'aime être bien préparé, je m'arrange toujours pour être bien préparé. Je frappe aux portes qu'il faut... mais là tout est fermé. Je n'improvise pas, ce n'est pas ma manière de travailler, tout est réglé au quart de tour lorsque je donne une formation, grande ou petite... c'est d'ailleurs ce qui fait qu'elles sont efficaces et bien reçues. Mais là je vois que tout s'effondre, je n'arrive pas à me projeter dans ce chaos à venir ou plein de choses qui doivent être là ne le seront pas, ou arriveront trop tard ne me laissant pas le temps de faire des tests et des configurations pour la formation. Je suis en perte de contrôle.
Comment donner la formation que je dois donner sans l'environnement de formation qu'une équipe tarde à me livrer car ils sont apparemment eux-mêmes débordés ?
C'est sans parler des autres systèmes qui dépendent de notre partenaire et qui n'ont pas été testés.
Ça devait être une formation pratique, non théorique... c'est le plan que j'ai livré.
Le 29 avril, un vendredi en début d'après-midi, ma cheffe me contacte via notre outil de communication en ligne. On vient tout juste de terminer une rencontre avec notre nouveau partenaire... elle est fâchée car elle m'avait demandé de ne pas intervenir lors de cette rencontre, mais j'ai quand même demandé au partenaire si je pouvais me déplacer sur place la semaine suivante pour tester l'accès de certains systèmes requis pour la formation des employés de support technique, c'était une façon pour moi de voir s'ils sont prêts à ce niveau car ils étaient supposé travailler là-dessus avec notre équipe TI... ce n'est pas mon dossier mais ça m'affecte... il reste très peu de temps de préparation. J'explique à ma cheffe l'importance que ça l'a pour moi, mais elle explose, elle me dit qu'elle ne veut plus en entendre parler et que si ces choses que je demande ne sont pas livrées, que je vais devoir m'arranger sans celles-ci... tout simplement... elle me dit en anglais « Man up! », ce qui se traduit en « Soit un homme ! ». La conversation prend fin, il est 12h24. Je devrais m'arrêter pour diner, mais je reste figer devant mon écran... quelque chose est brisé en moi, comme une pièce d'engrenage pulvérisée... je réalise que je ne peux plus avancer. J'envoie un message à ma cheffe pour lui dire que je prends congé du reste de la journée et que je lui expliquerai lundi.
C'est la première fois que j'écris avec ce niveau de détails sur la chaines d'évènement qui ont mené à cet arrêt de travail... ça ne reste néanmoins qu'un résumé avec pleins de trous, il y a tellement d'autres choses que j'ai vécu et qui m'ont blessés. Je réalise aussi que j'ai permis à des gens de me dire des choses blessantes sans répliquer.
Je déteste les conflits et lorsque je réalise que j'ai tort je sais sincèrement le reconnaitre puis j'essaie de réparer. Il y a avait eu un évènement lorsque j'ai débuté ce poste, c'était un mois de décembre, j'étais en charge de la vigie opérationnelle durant le temps des fêtes, donc lorsqu'il y avait une panne de nos systèmes et outils, c'était moi que notre partenaire contactait et là, j'avais un employé de support qui ne pouvait plus accéder à une console qui relève de nos systèmes et qui est essentielle à son travail. Je contacte le membre de l'équipe TI en service durant cette période, il est nouveau apparemment. Il ne comprend pas ce que je demande... quel système je lui demande d'accéder, il empire même la situation, maintenant l'employé n'a plus accès à rien.
Je lui dis, pensant l'aider, que son prédécesseur prenait 5 minutes pour rétablir l'accès en question et que s'il ne sait pas comment, qu'il devrait contacter une ressource en particulier que j'identifie clairement, mais il s'entête à essayer plein d'autres choses qui empirent la situation.
Je répète qu'il devrait vraiment contacter la ressource que j'ai mentionné... il me dit qu'il va me revenir. Durant ce temps l'employé de soutien technique n'a plus accès à rien, il ne peut pas travailler, ça fait plus d'une heure. Je contacte alors le supérieur de mon collègue de l'équipe TI, il me dit comprendre et de lui donner encore du temps et voir. Près d'une demi-heure passe, je recontacte mon collègue de l'équipe TI, il ne répond pas, puis je reçois un message du contact que je lui avais conseillé de rejoindre s'il ne savait pas comment faire, celui-ci semble très contrarié dans son message. Je comprends qu'il a été dérangé car en principe il n'est pas de service, c'est le temps des fêtes. Cependant il assiste notre collègue de l'équipe TI et l'employé chez notre partenaire retrouve ses accès, il peut à nouveau travailler... il était non-opérationnel pendant plus d'une heure... (Les effectifs étaient au minimum chez notre partenaire, les employés travaillaient à partir de leur domicile).
Cette personne que j'avais demandé de contacter, c'est justement celui en charge de l'équipe qui ne m'apprécie pas et avec qui les relations avec mon équipe ne sont pas à leur meilleur. Cette personne m'a rejointe après avoir assisté le membre de l'équipe TI et m'a reprocher le ton avec lequel j'ai parlé à celui-ci en disant que je l'ai insulté et que ça ne se faisait pas. J'ai alors compris qu'il y avait un problème de perception si c'est ce que celui-ci lui a rapporté et que j'allais le contacter pour m'excuser. Ce que j'ai fait, je l'ai contacté... je me suis excusé, puis expliqué. Je lui ai d'ailleurs dit que j'avais perçu qu'il ne savait pas ce qu'il faisait et que voulait le pointer dans une direction qui pouvait l'aider pour régler la situation rapidement, que je comprenais que son prédécesseur, que je connaissais et qui ne travaillait plus pour l'entreprise, ne lui avait apparemment laissé aucune directive pour ce scénario. Mais lorsque j'ai dit tout ça il s'est énervé... je m'excuse encore et lui demande de saisir ma sincérité... mais je ne ressens pas que ça passe... il dit ok, mais je ne le sens pas sincère.
Et voilà.
Quelques mois plus tard, j'ai un problème d'origine matériel avec mon ordinateur du travail, mais je trouve une solution de contournement à mes propre frais pour fonctionner, pas pratique mais ça fonctionne... et ce collègue qui ne semble pas avoir accepté mes excuses, qui est d'ailleurs en charge de tout le département TI à ce moment-là, me fait attendre des mois pour obtenir un remplacement en plus de rejeter une demande de logiciel qui faciliterait mon travail et que ma directrice avait pourtant autorisée.
Dans tout ça, c'est ce que je perçois, c'est moi le problème... vraisemblablement. On ne peut pas plaire à tout le monde, je le sais, mais clairement j'ai une absence d'aptitudes sociales pour gérer certaines relations avec certains types de personnalité. Je fais part de certaines évidences et ça déplait. Je ne sais pas habilement habiller mes propos, manipuler une situation pour la rendre à mon avantage afin d'obtenir de meilleur résultat socialement. Ce n'est vraisemblablement pas ma force.
J'ai plein d'autres exemples, tous vécus dans cette nouvelle boite, mais je vais m'arrêter ici.
Aujourd'hui j'ai un dégout du monde du travail... ce constat m'inquiète. Je n'avais rien d'autre que le travail... je n'ai pas d'amis dans mon quotidien avec qui je passe du temps de qualité.
J'ai récemment arrêté d'aller au cours de sculpture sur bois que je fréquentais, j'avais payé pour le reste de la session mais je m'en fous, je n'y vois plus l'intérêt, je n'y ai pas d'amis. Je juge que je n'ai pas de véritables amis, de gens qui ont envie ou besoin de me voir, que j'ai envie et besoin de voir. J'ai l'impression de ne pas être approchable ou désirable... je n'ai plus envie de faire d'effort. J'ai l'impression d'écrire un chapitre « Game Over » de ma vie... d'être irrécupérable. J'ai échoué. Pas si intelligent que ça le mec finalement.
Il y a bien une personne qui a insisté pour me voir récemment, mais je lui ai fermé la porte. Elle sait que je ne vais pas bien. Elle bosse dur, son métier est très demandant, puis quand on se voit j'ai l'impression d'être sur un chrono. Elle me rappelle aussi ce que j'ai récemment fui, ce monde complètement fou du travail, de la performance... bosser bosser bosser... ce vider pour le boulot. Je juge qu'elle ne peut pas m'aider... je remets aussi en doute les bases de notre amitié ainsi que sa valeur, je ne lui en ai pas parlé... je n'ai pas envie de le faire.
Puis tout récemment... et j'imagine que c'est ce qui m'a fait écrire tout ça aujourd'hui, j'ai refusé une offre d'amitié qui ne peut être que virtuelle, ça aussi, je n'en veux pas.
Alors dans le fond, je ne sais pas ce que je fais ici.
Je suis ridicule.
Je ne t'es trouvé en rien ridicule dans tes écrits, bien au contraire. Si sortir de toi ce trop-plein te fais du bien, surtout n'hésite pas une seconde. J'ai fait pareil en arrivant ici, déballer, déballer, ça a été assez salvateur je dois dire.
Si la première approche sur ce forum pareil virtuelle, sache les gens qui s'y trouvent ne le sont pas. Et que c'est un premier pas vers des rencontres réelles.
Donner un sens à sa vie n'a jamais été facile pour personne, ça se construit. Tu crées, tu sculptes (j'espère qu'avoir arrêter les cours ne t'empêche pas de continuer de ton côté), tu bricoles. Continue, moi, c'est ce qui me sauve, créer, passer de l'imagination au réel, la créativité est essentielle à la santé et aussi à donner du sens.
Ce que certains appellent déprime, j'appelle ça un repli sur soi essentiel à certains moment de la vie, une façon de se regrouper, de se recentrer, une possibilité d'introspection qui me permet de faire le tri dans mes priorités quand la dispersion m'a perdu.
La sociabilité avec des gens ordinaires me gonfle à souhait, mais y en -t-il tant que ça ? Tes questionnements et tes ressentiments sont partagés par beaucoup de monde, il me semble.
Bonjour et bienvenue sur apie people. Non, tu n'es pas ridicule. Tu te juges bien sévèrement. Je perçois une belle lumière dans ce que tu écris, même si la noirceur y domine. Et j'adore ton pseudo : les pierres rêvent. Aux poètes d'en montrer les trésors silencieux.
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