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Relation d'objet dans la perversion narcissique, adapté de Chantal Wagner,

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Relation d'objet dans la perversion narcissique, adapté de Chantal Wagner,
Kobayashile 29 janvier 2023 à 20:19

Le sujet revenant à plusieurs reprises dans les messages, je propose une relecture d'un passage de Chantal Wagner, très éclairant quioiqu'un peu technique. Il y a beaucoup d'informations et de mises en situation. Les personnes concernées se reconnaîtrons.

Petite précision, j'ai pour une fois inversé la relation, avec une PN femme et un patient homme.

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1 Organisé sous un mode narcissique déficitaire, le Moi pervers lutte contre une menace d'effondrement via les procédés du déni et de l'expulsion projective de ses rejetons psychiques les plus toxiques. Ce montage défensif bloquant par-là même tout accès à l'intériorité, la patiente perverse demeura non seulement parfaitement ignorante de sa souffrance, mais elle la fera porter à un autre. La structure perverse narcissique, apathique et paradépressive, ne l'est donc qu'à la condition d'un objet - récepteur - délégué à la réussite de l'exportation projective de sa conflictualité. La relation perverse se caractérise de fait d'un investissement d'objet visant à conquérir et contrôler ce dernier : à l'inféoder à son entier profit narcissique.

2 Cet écrit questionnera la perversion narcissique sous l'angle de la relation d'objet, plus principalement celui de la relation conjugale. Le couple que forme une perverse connaît comme particularité d'être, selon Racamier [12] soudé par le narcissisme. Plus précisément, il relève d'une « fusion paradoxale » où à terme deux subjectivités oeuvrent pour un seul narcissisme, celui du sujet pervers. Fusion mortifère donc, qui s'organise rapidement sur le mode du sacrifice narcissique du premier au profit de la seconde.

3 Cet angle d'investigation - celui de la conjugopathie perverse - se révèle être une focale d'appréhension privilégiée de la structure perverse narcissique, qui bien souvent reste inaccessible à la clinique de par l'absence de ces sujets dans nos cabinets. En ce sens, si Racamier questionne : « Où rencontrer des perverses (narcissiques) ? Bien peu dans notre bureau : une perverse ne désire se soigner que si elle ne l'est pas suffisamment [...] la démarche psychanalytique et la pente perverse sont antinomiques », nous disposons ce faisant d'un formidable matériau clinique sur ce dernier en la personne de son compagnon. Devenu « complice », pour reprendre le qualificatif d'Eiguer [2] - tant son Moi s'est clivé au fil du temps et de l'emprise perverse, tant il s'est dépris narcissiquement de lui-même au profit de l'objet - il est à appréhender, à terme, comme le véritable « pendant négatif » de la perversion de l'autre.

4 Notre analyse oscillera donc entre ces deux subjectivités, perverse et névrosée, qui parce que narcissiquement fusionnées - rendues interdépendantes - nous permettrons de questionner tout autant la structure perverse narcissique que la décompensation spécifique qu'elle engendre chez son objet. Les dépressions induites par la relation à la perverse narcissique obéissent à une logique de démantèlement spécifique du Moi. Elles sont donc porteuses de caractéristiques cliniques et, en ce sens, reconnaissables sur le plan sémiologique.

5 La conclusion ouvrira sur la question de la prise en charge de ces dépressions induites.


De la perversion narcissique dans ses rapports (défensifs) à l'objet

6 Animée par ses failles structurelles, la perversion narcissique trouve sa spécificité relationnelle dans l'investissement hostilement défensif qu'elle va vouer à son objet. L'« hypertrophie défensive » [11] narcissique qui pour Sirota caractérise le Moi pervers assure ainsi la cohésion de cette structure éminemment fragile puisqu'incapable de former une dépression. Il faudrait pour cela, relève Racamier, que le sujet dispose d'un « Moi perturbé, mais cependant assez fort ». Dépourvu et immature, ce Moi pervers ne peut que déléguer à l'extérieur de « lui-même » ses conflits et ses rejetons psychiques les plus menaçants [2]

7 Cet objet faisant fonction de déversoir narcissique ne sera pas tant investi narcissiquement par la perverse que pour raison narcissique. Asservi pour les besoins homéostasiques du narcissisme pervers - et de fait mis en « fonction d'en soutenir l'économie psychique » - ce Moi-hôte sera, pour et par cela, « dénaturé » et « dénié » dans ses particularités propres. Façonnage pervers de l'objet relevant d'une « déprédation narcissique [3]

Déprédation

8 Une telle opération n'est possible qu'à la condition d'obtenir de l'objet son inclinaison soumise. Le premier temps de la relation d'objet perverse - relevant du procès d'idéalisation amoureuse - sous-tendra l'opération de « soudure narcissique » déjà mentionnée. Opération qui précipite l'annexion perverse du territoire psychique de l'objet : qui potentialise le procédé projectif d'exclusion/exportation de la conflictualité perverse.

9 « Ainsi, souligne Racamier, l'exclusion exercée par l'expulseur hors de sa propre psyché va devenir une inclusion forcée à l'intérieur de la psyché du "portefaix" ».

10 Ce procédé défensif pervers, proche de l'identification projective de Klein est cependant spécifique car contrairement à elle il n'inclut « aucun retour introjectif » dans le Moi émetteur. En ce sens, ces exportations perverses relèvent - comme Caillot le souligne dans les pas de Racamier - de « l'injection projective ».

11 Nous comprenons dès lors que ce procédé d'injection projective sans retour introjectif orchestre la singularité de la déprédation perverse.

12 En refusant au Moi-hôte tout retour quant à ses propres introjects - cela afin non seulement de s'en soulager, mais aussi d'en verrouiller le déni : d'aller jusqu'à ignorer qu'ils relèvent de son Moi propre - la perverse non seulement lui « dénie » toute altérité narcissique, mais ce faisant, le « dénature » en en lui injectant sans appel ses rejetons psychiques les plus nocifs.

13 De fait dans la perversion narcissique, l'objet n'est-il - paradoxalement - appelé et séduit que pour être nié. Phénomène qui en soi dépasse l'entendement du névrosé. Sa singularité, sa vitalité, son autonomie narcissique sont vécues comme autant d'interférences conflictuelles parasites entravant, voire menaçant la perverse dans son impériosité narcissique.



14 Répondant de sa seule nécessité, la psyché perverse contamine et enlace son objet dans un mouvement de précarisation psychique grandissante. Elle désorganise son Moi, démantelant ses soutènements narcissiques, le rend confus dans ses éprouvés émotionnels et sème le doute quant à ses perceptions. La disqualification perverse, nous disent Pirlot et Pedinielli [10], « crée une "dé-fantasmatisation", une "désymbolisation" et détruit les différences entre les registres psychiques (...) ».



15 La perverse n'est pas par ailleurs sans jouir de l'exercice d'une telle emprise omnipotente.

Dit autrement... l'impératif pervers

16 Il va sans dire que la relation au pervers narcissique est parfaitement corrosive et même pathogène pour son objet. Pour autant force est de constater que la perverse narcissique n'engage pas moins de risque face à l'objet, si d'aventure il décidait de s'en passer ou de ne pas s'en protéger.

17 Démunie psychiquement pour intégrer sa conflictualité, il n'a de meilleur choix défensif que de l'expulser. Si une telle opération nécessite une psyché réceptrice, le Moi pervers n'est cependant pas assez fort et intégré pour faire « avec » la nouvelle charge conflictuelle ainsi générée. L'altérité dont l'autre est porteur - tant dans le champ du désir que du narcissisme - est donc une épreuve dont le déni pervers doit triompher.

18 Viser sa propre immunité conflictuelle (en l'exportant) n'est donc possible pour la perverse qu'au prix d'une immunité objectale : d'une neutralisation de « l'altérité de l'autre ». Le rendant neutre - retirant ce qu'il y a d'objet dans l'objet - la perverse désamorce la plus-value conflictuelle liée au registre symbolique de la castration ; de la vérité du sens et des différences organisatrices (sexuelles, générationnelles...). Sur le champ narcissique, la visée d'une indistinction narcissique de l'objet tend à désamorcer la charge des « conflits envieux », nid de l'hostilité projective fondamentale que la perverse narcissique voue à son objet.

Le noyau envieux de la perversion narcissique

19 « L'envie est le sentiment de colère qu'éprouve un sujet quand il craint qu'une autre ne possède quelque chose de désirable et n'en jouisse ; l'impulsion envieuse tend à s'emparer de cet objet ou à l'endommager » [6].

20 En 1972, Meltzer [9] relève la place centrale du conflit narcissique primaire de « l'envie » dans la perversion et insiste sur le fait que « la destructivité [perverse] est sous l'influence massive des sentiments et des attitudes d'envie à l'égard de la bonté, de la créativité, de l'harmonie et de la beauté des objets bons [...] ». Prolongeant cet argument, Caillot désigne l'attaque envieuse excessive (qui s'oppose à l'intégration normale de la position schizo-paranoïde) comme le déterminant princeps de la « position narcissique paradoxale » de la perverse. L'envie, souligne-t-il, détermine donc le premier pôle de l'oscillation défensive qui teinte la relation d'objet perverse : détruire l'objet pour ne pas en dépendre tout en le maîtrisant pour ne pas le perdre - ne pas s'unir et ce faisant ne pas se séparer. Le transfert pervers, nous dit Caillot, « évite la dépendance à l'objet admiré et aimé par les attaques envieuses en le détruisant, tout en maintenant une relation d'emprise sur l'objet ».

L'envie dans la théorie kleinienne

21 L'envie est un concept biface dans la théorie kleinienne.

22 La première facette de la médaille d'envie réside dans « l'affect hostile » éprouvé projectivement par le Moi à l'égard de son l'objet. L'objet source d'envie est vécu comme un agresseur. Cet affect négatif (cette « colère » contre l'objet chez Klein) n'est autre qu'un représentant psychique traduisant pour le Moi à la fois sa perception d'une insuffisance narcissique que son refus. Citant le dictionnaire un certain Crabb, Mélanie Klein insiste : « l'envie est la souffrance de voir quelqu'un d'autre posséder ce qu'on désire pour soi-même [...]. Le plaisir d'autrui tourmente l'envieux qui ne se complaît que dans la détresse des autres. Ainsi, tout effort pour satisfaire un être envieux demeure stérile ».

23 L'envie est par ailleurs un « processus réactionnel de prédation ». Elle ne vise pas seulement comme dans l'avidité à vider l'objet, quitte à le détruire : « Elle tend en outre à [y] introduire tout ce qui est mauvais, et d'abord [...] les mauvaises parties du soi, afin de [le] détériorer ou de [le] détruire ». Cette détérioration envieuse de l'objet ne se clôture pas d'elle-même, au contraire, elle impulse la genèse d'une charge conflictuelle nouvelle où se conjuguent poussées anxieuses, pulsions destructrices et tensions avides.

24 L'hostilité fondamentale de la perverse envers son objet ne peut donc se tarir dans le temps, mais bien plutôt se crisper, se renforcer. « L'envie » centralise ainsi une réaction conflictuelle en chaîne, insupportable pour la psyché et proche du cercle vicieux.

Le conflit envieux dans la relation d'objet perverse

25 Ce détour métapsychologique nous permet enfin d'éclairer le point où nous voulions en venir pour progresser dans l'analyse de la relation d'objet de la perverse narcissique : le conflit envieux gouvernant cette dernière, la psyché perverse n'aura de cesse de s'en défendre. Ces « défenses contre l'envie » relevées par Klein ne sont pas sans donner des airs aux manoeuvres perverses que la littérature spécialisée recense. Parmi elles, nous retrouvons l'omnipotence, le déni, le clivage, l'idéalisation de l'objet, la dévalorisation de l'objet, l'activation de l'envie chez l'autre (en faisant valoir ses propres atouts pour renverser la situation), la répression du sentiment d'amour et l'accroissement de haine contre l'objet

Chronique de l'amour pervers

Séduction narcissique et idéalisation mutuelle : amour pervers et schisme heureux

26 « Solennels parmi les couples sans amour, ils dansaient, d'eux seuls préoccupés, goûtaient l'un à l'autre, soigneux, profonds, perdus. Béate d'être tenue et guidée, elle ignorait le monde, écoutait le bonheur dans ses veines, parfois s'admirant dans les hautes glaces des murs, élégante, émouvante, exceptionnelle, femme aimée, parfois reculant la tête pour mieux le voir qui lui murmurait des merveilles point toujours comprises, car il la regardait trop, mais toujours de toute son âme approuvées, qui lui murmurait qu'ils étaient amoureux [...] » (Albert Cohen, Belle du Seigneur).



27 Nous notions en introduction la spécificité du couple pervers comme relevant de la fusion, de la « soudure » narcissique. Un tel état de fait s'engendre dans les tous premiers temps de la relation amoureuse perverse. Temps de toute séduction qui conditionne une idéalisation mutuelle, frappée d'un schisme fondamental parfaitement silencieux à ce stade. Le transport amoureux qui s'en dégage chez la névrosée donne l'aspect d'un investissement proche du passionnel et au demeurant parfaitement illustré par le passage clé du roman d'Albert Cohen.

28 La séduction perverse consiste à convoquer, à « appeler » l'objet sous le mode de l'ériger au rang de l'une, de l'élue. Tel est le point aveugle : le point de fantasme d'où la perverse narcissique « ferre » son objet, notamment l'hystérique, tant sa propension est grande à se laisser séduire pour ainsi soutenir son désir du désir de l'autre.

Mégalomanie amoureuse et régression narcissique

29 L'élation narcissico-amoureuse [4]

« la perverse laisse miroiter à sa « proie » la possibilité... que la perverse provoque dans les premiers temps relève de la pure « valorisation mégalomaniaque » du narcissisme du Moi-hôte. C'est notamment à grand renfort de séduction narcissique que la perverse construira en son amoureux fasciné son propre culte, jusqu'à être propulsé par celui-ci en lieu et place de son propre « Idéal du Moi ». Freud [4] souligne concernant l'idéalisation amoureuse : « [...] le Moi devient de moins en moins exigeant et prétentieux, l'objet de plus en plus magnifique et précieux ; il entre finalement en possession de la totalité de l'amour de soi du Moi ; si bien que l'autosacrifice de celui-ci en devient une conséquence naturelle. L'objet a pour ainsi dire absorbé le Moi ». Il poursuit plus loin : « Toute la situation se laisse résumer intégralement en une seule formule : l'objet s'est mis à la place de l'idéal du moi ».

30 Dès lors, le « point d'origine » qui donne toute sa force à l'emprise perverse dans le cadre conjugal est celui de « l'idéalisation ». L'idéalisation contrarie l'investissement d'objet, qui passe du registre objectal au registre narcissique, relançant par-là même la quête inaugurale du Moi quant à sa perfection narcissique perdue. Que l'objet idéalisé et ainsi fascinant soit investi et mis en place de l'idéal du moi ne signifie pas moins « que l'objet sert à remplacer un idéal du moi propre, non atteint. On l'aime à cause des perfections auxquelles on a aspiré pour le Moi propre et qu'on voudrait maintenant se procurer par ce détour pour satisfaire son narcissisme » [4].

31 La séduction narcissique propulse l'objet hors du champ de l'objectalité, l'attirant vers les voies de la régression et de la dépendance narcissique. la perverse réussit d'autant mieux une telle opération de ferrage qu'elle prend durant cette phase le visage de la névrose [5]

[5]

La perverse narcissique « amoureuse », à l'instar du patient.... Choisi en première instance pour la gratification voire la promotion narcissique qu'il induit chez la perverse, tant sur le plan privé que sur la scène sociale, l'objet sera ainsi partiellement reconnu et même souvent positivement investi car parfaitement toléré sur le mode défensif de « l'idéalisation ». En parallèle, cette promotion narcissique sera renforcée par le culte amoureux que lui voue son objet, valant comme confirmation de son omnipotence narcissique. Reconnu comme bon et forçant la gratitude, l'objet va vite devenir insoutenable pour la perverse.

Idéalisation amoureuse vs idéalisation défensive : le schisme

32 Si, comme Freud nous le dit, la névrosée séduite met l'autre en position d'instance idéale - son Moi vivant l'euphorie narcissique d'un sentiment de complétude inespéré : la levée de la défusion primaire - il convient de noter qu'il n'en va pas de même pour la perverse. Bien au contraire, à la passion idéalisante de l'un répond la satisfaction narcissique de l'autre : la perverse restera toujours son propre objet d'investissement - il n'a d'autre idéal que sa perfection narcissique.

33 En ce sens, bien que mutuelle, l'idéalisation n'est pas réciproque. L'idéalisation amoureuse névrotique donne le change à l'idéalisation défensive perverse. Schisme heureux néanmoins - où l'un veut tout donner tout à un autre qui veut tout prendre - valant lune de miel et point de soudure des deux protagonistes sous la bannière du seul narcissisme pervers. Désormais, l'investissement libidinal du Moi captif ira nourrir les intérêts narcissiques de son objet, dans une formule libidinale où investir l'autre pervers équivaut à s'investir soi-même, idéalisation oblige.

Poussée envieuse et rage narcissique - activation de la déprédation

34 « La défense contre l'envie prend souvent la forme d'une dévalorisation de l'objet [...]. C'est ce qui arrive à l'objet idéalisé. La rapidité avec laquelle cette idéalisation s'effondre dépend de la puissance de l'envie [6] ».

35 Un temps second va progressivement advenir tel un courant de fond remontant à la surface. L'idéalisation défensive échouant, l'envie s'instaure entre la perverse et son objet, ouvrant les hostilités en même temps que la voie des angoisses précoces d'union à l'objet et de l'atteinte narcissique. Ce temps de « rage narcissique » (terme que nous empruntons à Kohut) contre l'objet envié activera ouvertement la relation de déprédation perverse. Tout absorbé d'occuper la place de l'objet d'exception, le Moi transi du névrosé restera longtemps insensible - car anesthésié par la séduction - au travail de négation engagé à son endroit par son objet d'amour.

36 Progressivement désorienté par la rage perverse montante, menacé du retrait d'amour par son instance idéale (émergence d'angoisses narcissiques) et atteint dans ses soutènements propres via la déprédation perverse, le Moi névrotique se verra poussé dans des retranchements régressifs le rendant chaque fois un peu plus dépendant et vulnérable. Devenant Moi-hôte, il n'aura cependant de cesse en parallèle que d'essayer de reconquérir l'amour de l'objet idéalisé, autrement dit d'en obtenir la reconnaissance narcissique. L'emprise et l'omnipotence perverse s'exerçant particulièrement à cet endroit, il ne saurait avoir gain de cause. Bien au contraire, à chaque demande d'amour l'idéal du Moi pervers opposera à son objet un savant refus d'investissement, augmentant par-là le conflit narcissique du Moi quant à lui-même : le poussant à constater son insuffisance et renforçant toujours plus son déficit narcissique.

37 Au partir de ce point de basculement de la relation dans le registre du désamour, le Moi névrotique connaîtra un désinvestissement libidinal narcissique croissant et proportionnel à la déprédation (Moi neutralisé/dénaturé) dont il fera l'objet.

38 Ce phénomène aboutit à une sorte de clivage des assises narcissiques du Moi entre l'objet qu'il n'est plus, car par trop dénié et disqualifié dans ses identifications narcissiques, et celui qu'il devient : ce à quoi il est désormais projectivement identifié par la perverse, à savoir une pure carence.

39 Le Moi glisse ainsi insensiblement de la désorientation anxieuse vers le désaveu narcissique.

40 L'un des traits caractéristiques du conditionnement pervers de l'objet est cliniquement perceptible dans les justifications réflexes du sujet quant à ce qu'il énonce, pense ou fait. Anticipant la disqualification qu'il subit au quotidien, il est habité par la crainte de ne pas être cru et/ou d'être mal jugé. Un de nos patients décrivant une scène de violence conjugale s'étonnait d'avoir ce faisant « l'impression de dire des mensonges » me demandant aussitôt si je le croyais il ne pu cependant résister au besoin de se justifier.

41 Conditionnement allant aussi de pair avec l'étonnement/soulagement du sujet à ce que l'on saisisse « spontanément » l'objet de son discours : que la vérité du sens soit partagée et par-là même authentifiée. Étonnement redoublé à ce que l'on se souvienne de ce qu'il a dit lors des entretiens précédents : à ce que sa parole ait été entendue, investie et retenue - sans souffrir de distorsions ou d'annulation.

42 L'objet pervers restant fortement idéalisé et désormais porteur d'une promesse nostalgique de complétude narcissique primaire : il continue d'absorber la libido narcissique du Moi ainsi clivé et déserté par lui-même. Au terme de ce second temps, l'idéalisation de l'objet via son investissement narcissique sera de moins en moins porteuse de gratifications narcissiques pour le Moi, générant plutôt des sanctions négatives.



Haine perverse et destruction

43 Ce troisième et dernier temps n'advient pas toujours. Déjà faut-il que l'objet ait pu trouver à persister aux côtés de la perverse, et en outre, que le conflit narcissique que ce dernier traverse soit aigu, culminant.

44 La haine perverse prend le pas lorsque la rage narcissique ne suffit pas à juguler les pulsions de destruction, ni à lutter efficacement contre l'angoisse persécutive et dépressive. Durant ce temps, l'emprise perverse est particulièrement acerbe et le contrôle de l'objet quasi total, la jouissance narcissique issue de l'exercice d'asservissement-dégradation véhicule des fantasmes d'omnipotence frôlant parfois la mégalomanie. Ils constituent - avec le renforcement des projections-expulsions toxiques soulageantes - une défense serrée contre la menace dépressive perverse.

45 L'objet est donc durant ce temps plus que jamais assujetti à l'économie psychique perverse, plus que jamais nié, attaqué et intoxiqué : pur ustensile nous dirait Racamier.

46 Narcissiquement brisé, le Moi présente désormais une désorganisation globale palpable, proportionnelle à l'importance de sa régression : la pensée est cotonneuse, altérée par les dénis qui frappent les représentants psychiques et les perceptions du Moi. Elle ne se déploie pas, retombe vite, la trame discursive se conjugue mal au fantasme. Tout seul le sujet « ne sait pas », il doute sur un mode résigné : le Savoir n'est pas pour lui, mais pour la perverse. La fusion frôle ici l'aliénation d'une subjectivité devenue spectrale. Le Moi n'est pas seulement annulé : il est hanté par la psyché perverse, qui le gouverne littéralement. La thymie est pauvre, pesante. La décompensation narcissique sévère conclura bien souvent brutalement ce troisième temps.

47 La vignette clinique qui suit figure quelque peu ce dernier développement. Répondant à une visée illustrative, elle sera, on ne peut plus synthétique et se déclinera en deux clichés d'un même cas, pris en des temps différents. Il s'agit d'un patient d'environ 36 ans, hospitalisé pour dépression sévère et relevant structuralement du registre névrotique. Son état en début de séjour rend compte d'un anéantissement psychique général assez impressionnant évoquant parfois l'aridité psychique de la psychose. Le sujet est totalement neutre ; comme absent de lui-même, le Moi semble vide de toute émotion, perception ou représentation - écrasé par une thymie dépressive lourde.

48 Le patient n'a spontanément rien à dire sur lui-même, il ne nourrit aucune attente dans le premier entretien, n'adresse aucune demande, l'investissement d'objet porté à l'autre est quasi nul. Il engagera un effort pour donner quelques éléments d'anamnèse comme piste explicative de son état, déployant par la suite un constat confus d'échec narcissique - il « fonctionne mal », « sa personnalité est difficile ».

49 Le point suscitant tout d'abord notre intérêt réside dans l'aspect verrouillé, non discutable des défauts que le Moi s'attribue, résigné. Une seconde atypie réside dans l'aspect désincarné de certaines parties du discours, donnant l'impression que le Moi « se récite ». Désignant cela au patient, il associera sur les reproches que lui fait sa compagne quant à son caractère - il « s'emporterait vite, c'est vrai » - et notamment le fait que selon-elle « il n'emploie pas spontanément les bons mots pour désigner ce qu'il veut dire ». Point d'aliénation perverse faisant écho à Racamier : « À mon avis, les psychotiques, réputés pour empêcher autrui de penser, sont des enfants de coeurs à côté des ravages exercée par la pensée perverse ».



50 Totalement aliénée par son objet pervers, parfaitement décompensée narcissiquement, ce jeune homme resta ce faisant prête à lui sacrifier ce qui restait de son Moi dès que l'occasion lui en fût donnée.

51 Cette modalité - sacrificielle - orchestra l'arrêt de sa prise en charge psychothérapique, sur ordre de madame qui anticipait le regain potentiel d'une légère autonomie narcissique en son objet. Son emprise omnipotente ainsi menacée, et avec elle son narcissisme, nous fûmes attaqués (l'équipe de soin et certains acteurs en particuliers) - et au passage, il va de soi, disqualifiés dans nos compétences - de « saper tous les efforts qu'elle avait déployés depuis trois ans pour réussir à lui faire admettre ce dont il souffrait en vérité ». Nos conclusions différaient, il va sans dire.

52 Elle posa son véto et menaça (ce qui restaura son omnipotence narcissique) si l'on ne respectait pas son opposition à certains soins. Il devint immédiatement hostile à tous ceux que son objet pervers avait barrés et qui osaient pour un temps aller à sa rencontre : bravant (et entamant au passage) la toute puissance de cette dernière. Insupportable. Ce mouvement hostile qui, durant quelques minutes animait son regard - jusque-là dépourvu de toute vie émotionnelle - était surprenant d'intensité et de présence.

53 L'existence d'un tel élan affectif négatif dénotait le renforcement réactionnel de « soudure » narcissique qualifiant ce couple pervers. « Complice » de la perversion de son objet, puisque totalement habitée par la psyché perverse - totalement identifiée et fusionnée narcissiquement à cet objet - il cabrait, répondant de l'objet comme de lui-même (et non plus tant de lui-même en structure de soins) désormais que la « guerre » était déclarée. Autrement dit, désormais que l'Institution avait été connue, éprouvée par le sujet pervers comme Tiers séparateur orchestrant le projet d'une défusion narcissique menaçante.

54 Ce fantasme de séparation, générateur d'angoisses narcissiques, avait donc auguré un renforcement conséquent du lien pervers à son objet, et ce dernier le lui rendit bien. Cela n'empêchant pas par ailleurs sa déprédation.

Dépressions induites par la perversion narcissique

55 Dans les situations cliniques les plus extrêmes que nous ayons rencontrées, le sujet est à proprement parlé dévasté. Le tableau clinique de dépersonnalisation est parfois spectaculaire et traduit un véritable anéantissement des assises narcissico-identificatoires du Moi. La vie émotionnelle est sidérée, tout comme l'activité fantasmatique. La régression massive n'autorise plus d'investissements objectaux autre que narcissiques, investissements qui - notons-le - peuvent se réduire à être exclusivement portés sur l'objet pervers. Dans un tel cas, l'environnement extérieur n'est accessible au sujet qu'au travers la volonté omnipotente de son objet ; point qui trahit tout autant l'investissement narcissique centripète que la perverse exige de son objet, que le fantasme de toute-puissance qui l'anime. Point rendu réalisable avec le concours du déni qui frappe les perceptions et les émotions du Moi-hôte, ne lui permettant que de douter de lui et de ce qu'il vit, entravant le déploiement d'une pensée propre, et au-delà, la promotion d'une activité de symbolisation/élaboration.

56 Dans ces cas poussés de « mutilation psychique » [7], la décompensation dépressive prendra - y compris pour les sujets névrosés - des traits mélancoliformes. Grunberger [5] illustre la métapsychologie d'un tel précipité morbide : « Qu'une sommation de blessures narcissiques intervienne sur un mode un peu précipité, ou qu'une unique, mais massive frustration narcissique frappe subitement le sujet avec un impact particulier, et le processus de désinvestissement du Moi revêtira un caractère quantitativement et qualitativement si important que le Moi ne pourra plus y faire face avec son arsenal habituel. Nous assisterons alors au passage de la dépression névrotique à la dépression grave ou mélancolique ». Il n'est pas rare que le risque suicidaire de ces sujets s'augmente, de fait, d'un fantasme de fusion d'avec l'objet pervers, plus que jamais idéalisé.

57 Grunberger synthétise au plus près la chronique narcissique funeste déployée contre le Moi durant la phase de « haine » perverse. L'atteinte fatidique portée au Moi peut prendre plusieurs visages et des formats d'impact différents, elle relève néanmoins toujours d'un mouvement excessif inopiné et dépassant l'entendement du Moi. Cette atteinte agirait telle une crise d'épilepsie narcissique. Un impact narcissique X, unique mais « excessivement significatif du Moi » lui-même : touchant donc au noyau signifiant de son organisation narcissique, engendrerait (telle une onde de choc) une crise narcissique plus vaste causant la faillite des investissements. Pour de notre patient, sa décompensation s'était jouée sur la disqualification-annulation radicale de son narcissisme paternel. À l'occasion du diagnostic du trouble manifesté par leur enfant, la compagne perverse en avait non seulement « reconnu » son compagnons comme entièrement responsable-coupable - l'érigeant (injection projective) au statut négatif de parent pathogène, toxique - mais elle en avait déduit au passage la « preuve » de son incapacité paternelle totale et définitive. L'opération perverse s'était soldée par un déni de reconnaissance du statut paternel : « Désormais, c'est elle qui s'occuperait de l'enfant ». Disqualifiée depuis longtemps dans ses autres registres narcissiques, son réservoir libidinal (valant noyau de ses assises) se situait dans l'être père. La mise en faillite du Moi : sa décompensation narcissique fût quasi immédiate.

58 Dans la dépression induite par la perversion narcissique, l'état de dévastation psychique et le contact que manifeste le patient n'est pas sans donner, de façon parfois troublante, des airs à la mélancolie. À l'instar de la mélancolie, la dépression narcissique induite rend compte d'un Moi narcissiquement vide, porteur d'une estime de soi quasi nulle et réagissant à la perte, ou au retrait d'amour de l'objet, comme relevant d'une perte de soi.

59 Ainsi, dans la phase critique, les expressions morbides convergent énormément.

60 Cependant, contrairement à la mélancolie : non seulement cet investissement narcissique de l'objet est obtenu artificiellement, mais surtout c'est ici l'objet lui-même qui est l'agent, le facteur du désinvestissement narcissique du Moi. Dans la dépression induite, l'objet n'a jamais soutenu ou compensé le Moi. Une fois passée la phase de l'élation narcissique amoureuse, l'objet pervers n'a jamais travaillé qu'au renforcement progressif et inéluctable du déficit narcissique de l'autre, lui retirant progressivement son amour, son intérêt et en parallèle le prenant activement à défaut. Dans la dépression narcissique, le point décompensation intervient lors d'une ultime disqualification significative, portée tel un coup de grâce dans un contexte d'épuisement narcissique du Moi.

61 Le facteur morbide ne se situe donc pas pour le déprimé narcissique dans l'identification du Moi à son objet perdu. La séduction narcissique qu'il subit encore et toujours le pousse à croire que tout espoir n'est pas perdu d'obtenir l'amour de l'objet. La qualité de la plainte illustre d'ailleurs ce point de divergence clinique : au sentiment de culpabilité accrue mêlé d'auto reproches hostiles de la mélancolie répond l'affirmation intégrative et douloureuse d'un Moi résigné à son insuffisance. Par ailleurs, si comme le souligne Freud [3] « Dans le deuil le monde est devenu pauvre et vide, dans la mélancolie c'est le Moi lui-même », dans la dépression induite c'est tout autant le Moi que le monde : l'investissement libidinal appartient avant tout à l'objet pervers.



Conclusion

62 Au terme de cet écrit, nous soulignerons la place centrale de « l'envie » et de « l'idéalisation » dans la perversion narcissique. L'envie participe du noyau conflictuel inaugural de cette structure, et détermine au-delà tout le rapport de la perverse au monde et aux objets. L'idéalisation n'est autre que le vecteur d'amarrage et d'asservissement de l'objet. Durant toute la relation, la perverse n'aura de cesse de séduire l'objet pour le maîtriser : d'en rester le pôle attractif, idéal.

63 Il n'y a donc point de perversion narcissique sans envie, et sans le filtre narcissique de l'idéalisation, l'objet ne saurait soutenir très longtemps le lien parfaitement toxique que la perverse lui propose.

64 L'arme de séduction massive de la perversion narcissique réalise le tour de force de transformer le sujet névrosé en un narcisse amoureux, parfaitement dépendant, masochiste et dépressif. La prise en charge thérapeutique de ces sujets suit finalement le chemin inverse, nous ne ferons ici qu'en signifier les premières balises.

65 La prise en charge des dépressions narcissiques induites vise avant tout à permettre au Moi de retrouver son autonomie narcissique. Ce n'est que fort d'une intégrité narcissique, d'un éprouvé quant à soi suffisant pour valoir sentiment d'existence que le sujet via son Moi pourra tolérer à un moment donné, de se vivre indépendamment de son objet et de le penser comme étant extérieur à soi et au soi : de s'en différencier. Différenciation qui symboliquement vaut comme perte de l'objet mais aussi comme renoncement à l'idéal, et n'est pas sans générer des résistances ou produire de l'angoisse.

66 Ce premier temps thérapeutique contient ainsi une dimension spéculaire symboligène où le Moi se sentant vu, se perçoit en retour : s'éprouve reconnu et ce faisant se réinvestit. Tout en parallèle le partage de la vérité du sens, l'authentification du donné à voir et à entendre, de sa pensée et de ses perceptions : de sa réalité subjective, ainsi que la vérification par le sujet de son inscription intacte dans le temps de la thérapie, participent à la levée des dénis pervers qui entravent l'élaboration psychique.

67 Conflits d'intérêts : non renseigné par l'auteur.

Notes

[2]

« (...) exportation d'un affect narcissique intolérable et dénié tel que la honte, la rage d'impuissance, d'un sentiment de nullité par manque d'estime de soi, de désespoir, de terreur, d'une souffrance dépressive. Il peut aussi s'agir de projection de parties de soi dévalorisées ou bien encore d'objets internes enviés » [1].

[3]

Selon le Robert Historique de la langue française : « Pillage, dépouillement. Le mot désigne un acte de pillage accompagné de dégâts causés aux biens d'autrui ». Déprédation « narcissique » perverse, qui donne écho à la déprédation « morale » d'Eiguer [2] sans toutefois la prolonger en tant que telle.

[4]

« la perverse laisse miroiter à sa « proie » la possibilité quasi anobjectale d'un monde qui pourrait même tromper un sujet aux solides assises oedipiennes. En effet, la perverse narcissique « réveille » en chaque être humain la croyance en un paradis perdu sur terre, paradis perdu et qui serait pour toujours retrouvé » ! [8].

[5]

La perverse narcissique « amoureuse », à l'instar du patient envieux de Klein, est pris par « un intense transfert positif qui risque de nous induire en erreur car il repose sur l'idéalisation ; du coup, la haine et l'envie qui sont scindées s'en trouvent masquées. Les angoisses orales sont ainsi souvent évitées et les éléments génitaux promus au premier plan » [6].

Adapté de « Relation d'objet dans la perversion narcissique. Se soutenir : déconstruire l'autre »

Chantal Wagner

Dans L'information psychiatrique 2012/1 (Volume 88), pages 21 à 28

Machable 30 janvier 2023 à 17:03  •   91489

Bonjour Kobayashi!
Merci pour ce partage fort riche!
Si j'ai bien compris, vous accompagnez ces parcours douloureux.
Alors, si je peux me permettre, j'ai une question:
Je suis compagne d'1"objet", séparé si l'on peut dire, de son ex perverse (depuis 6 ans, avec 2 enfants) . Il souffre bcp, refuse toute aide pro, et je ne sais plus quoi faire ! Il est déjà bien abîmé, et je suis inquiète pour lui. Comment puis-je lui venir en aide ?
Cordialement,

Hinenaole 30 janvier 2023 à 17:12  •   91490

Bonjour Machab. 🙂

1 - Couper toute relation avec "Perverse". Mais alors, toute!
2 - Faire sortir "perverse" de l'esprit d' "Objet". Mais alors totalement...

Les "perver(e)s" sont des gueuses marines qui entrainent vers le fond. Il n'y a pas d'autres solutions que de les laisser couler seul(e)s.
(et tant pis pour eux/elles et leur douleur. 😒)

Courage.

Machable 30 janvier 2023 à 18:09  •   91491

Merci de ton retour, Hinenao !
Je le lui ai conseillé, mais il n'y arrive pas. Ils ont des enfants ensemble. Il garde je crois le fantasme qu'en étant gentil, elle va se calmer. Ça fait 6 ans que ça dure... Et c'est comme si sa confiance était tellement altérée qu'il ne peut me faire totalement confiance. Et il a très peur de ce qu'elle peut faire pour se venger, notamment sur les enfants. Avant il avait peur qu'elle l'empêche de les voir. Je l'ai encouragé à demander à ce qui' y ait un jugement pour l'organisation de la garde des enfants, ce qu'il a quand même fait. Mais elle continue de faire ce qu'elle veut (lui demander d'inverser les tours de garde) , et lui n'ose pas dire non.

En fait ma question c'est: comment me positionner moi, en tant que compagne ? Et puis-je, ou pas, être une aide ? Et si oui, comment ?

Hinenaole 30 janvier 2023 à 18:59  •   91493

citation :
Merci de ton retour, Hinenao !

Oh, de rien. 😄
Sachant que je ne me substitue pas à Kob', qui répondra en son temps, puisque c'est lui que tu sollicitais au départ. 😉

citation :
Je le lui ai conseillé, mais il n'y arrive pas.

Normal, il n'est pas libéré d'elle. Tant que le lien n'est pas coupé, il demeure attaché.
(et donc, on ne peut ni lui en vouloir, ni le juger. Cet homme est prisonnier.)

citation :
Ils ont des enfants ensemble.

Quels âges, si ce n'est pas indiscret?

citation :
Il garde je crois le fantasme qu'en étant gentil, elle va se calmer.

Gros LOL. 😄 Elle prend son pied plutôt, oui!

citation :
Et c'est comme si sa confiance était tellement altérée qu'il ne peut me faire totalement confiance.

Normal, encore une fois. Il y a du parasitage sur la ligne. Donc, le signal "audio" ne passe pas si bien que ça.

citation :
Et il a très peur de ce qu'elle peut faire pour se venger, notamment sur les enfants.

Sachant qu'elle ne peut pas tout faire. Si elle devient maltraitante, elle risque de le payer cher...

Je dirais - détaché de tout sentiment humain et toute forme logique de compassion - qu'il faudrait qu'elle aille jusqu'à se venger réellement et faire mal aux enfants. Sans situation "sacrificielle", vous n'avez pour l'instant aucun levier pour la mettre en défaut vis à vis d'une quelconque forme de justice, via faisceau de constatations. Il faudrait donc, en toute logique de la violence ou de la persécution sur les enfants pour qu'elle soit prise en faute.

(dans un tout autre contexte, j'ai vécu exactement la même situation, il y a environ 12 ans. Et donc il fallut procéder à une forme de triche pour enfin prendre le pion sur l'échiquier C'était un peu hardcore, mais ça a marché. Dès ce moment là, le PN que j'avais en face de moi n'a plus eu 100 % du controle sur la situation. Et son contrôle a décru lentement à partir de ce jour-là.)

citation :
Avant il avait peur qu'elle l'empêche de les voir. Je l'ai encouragé à demander à ce qui' y ait un jugement pour l'organisation de la garde des enfants, ce qu'il a quand même fait.

Et que dit le résultat du jugement?

citation :
Mais elle continue de faire ce qu'elle veut (lui demander d'inverser les tours de garde) , et lui n'ose pas dire non.

Bah voilà, c'est là votre pion sur l'échiquier... Votre seul pion. Dire non, et se tenir à ce qui est prévu, (si je comprends bien en anticipant la question juste au-dessus, qu'un jugement a été rendu en expliquant que c'est garde alterné de telle manière à tel endroit, et pas autrement.)

citation :
En fait ma question c'est: comment me positionner moi, en tant que compagne ?

Je pense que ta position en tant que compagne doit être double: Etre à la fois soutien et aussi juste toi-même (et te détacher un peu de cette situation) En effet, être soutien, c'est normal, c'est la moindre des choses quand on aime quelqu'un et qu'on partage sa vie. Mais il faut aussi savoir garder de la distance, sinon, en tant que "fane absolue", tu vas y laisser des plumes. Il y a clairement une partie du taf que ton mec doit faire, et aucune autre personne que lui. Et toi, tu endosses juste ta part à la hauteur de ce que tu peux supporter et prendre sur tes épaules. Car sinon, tôt ou tard vous aller vous détruire, et Perverse aura gagné. (Car perverse ou Pervers, bien souvent, ne veut pas que juste embêter l'autre. Le but c'est toujours la totale destruction ou l'éternelle soumission... à vie. 😥)

citation :
Et puis-je, ou pas, être une aide ?

Oui, tu le dois. Mais pas plus que tu "peux pouvoir"...

citation :
Et si oui, comment ?

Juste lui dire, redire, reredire, rereredire, rerereredire (sans jamais t'énerver) que non, c'est non! La garde, c'est le mercredi et non pas le vendredi. Point-barre. ! Et si elle refuse et que ça lui met grave son rendez-vous chez le coiffeur dans les choux, qu'elle se démerde!!...

Voilà, j'espère que j'ai répondu à tes questions (qui font mal, un peu au fond, je pense, vu comment tu partages la situation). Et j'espère que tu me pardonneras cette approche toute dépassionnée et un peu froide dans mes explications. 🙂

A plus tard.


Hiné.

Machable 30 janvier 2023 à 19:13  •   91494

Merci +++, Hiné.
C'est la ligne que je suivais plus ou moins, mais j'étais en train de douter et de m'affaiblir... Aussi parce que l'impression de l'abandonner à prendre un peu mes distances, mais trop en souffrance si je reste trop près.
Merci, donc!!

Serais-tu d'accord pour m'en dire un peu plus sur ton expérience ? T'es-tu fait aidé par un/e pro ?

Hinenaole 30 janvier 2023 à 20:30  •   91495

citation :
Serais-tu d'accord pour m'en dire un peu plus sur ton expérience ?

Bah vouis, mais elle est déjà un peu disséminée ici et là sur Apie, tant cela a été LE combat de mon ex vie professionnelle. Donc, suffit d'aller trouver mes messages précédents (mes plaintes et mes chialeries aussi) qui en parlent... 😅 (nan, quelque part, je déconne, ne va pas perdre ton temps à ça... 😅) Bon, en même temps, dans un trait d'humour, je te dirais bien que si sur le fond, c'est compatible avec votre histoire, sur la forme ça ne l'est sûrement pas... Pas le même contexte. Et je vous souhaite même que ça ne le soit jamais, à vrai dire... C'est vrai que d'avoir agi sur les bons leviers pour faire un raccourci et reprendre la main, ça m'a fait gagner du temps, et permis de reduire la 'pression' exercée. Mais, en même temps, qu'est-ce-que ça a pu faire mal... 😅

Pour expliquer très rapidement, j'ai fait précédemment partie d'un métier pas marrant où je n'ai pas pu faire autrement que de travailler en la présence d'une personne qui n'aurait même jamais dû être recrutée dans 'nos' rangs. Tant bien que mal, j'ai tenu comme j'ai pu, durant des années, développant aussi des manières d'anticiper les coups tordus (mais bon, quand-même pas toujours hélas 😅), et aussi une sorte de sur-entrainement à réagir promptement. Comme un reflexe aux arts martiaux. Aujourd'hui, débarrassé enfin de tout cela, car le métier est fini, je dois réapprendre à me séparer de mes dit-réflexes pour redevenir à l'état d'une personne normale. Pas simple. Et là, j'ai encore un peu de pain sur la planche.

Et pour expliquer succintement, mais concrètement, ce qui m'a permis de reprendre la main sur la situation, je préfère prévenir d'avance, c'est un peu violent. Donc, ne pas lire si âme sensible: Je me suis donc fait agresser un matin, comme c'était déjà arrivé trop de fois auparavant. Juste tous les deux, pas de témoin. Il m'est tombé inopinément dessus comme il aimait tant le faire, pour surprendre et "saisir" au moment où on n'est pas forcément très vigilant, et il m'a fait une sorte de clé au niveau des jambes pour que je perde un peu l'équilibre, ce qui m'a fait partir en "glissant" le long d'un mur en parpaings bruts. (un couloir technique dans un sous-sol) Dans la continuité, il m'a appuyé sur la tête pour me faire frotter la face sur le grain des parpaings, en poussant par l'arrière du crâne, en trois quarts. Mais, comme souvent, je suis parvenu à ne pas me faire trop fortement "contrôler", et c'est donc la capuche de mon sweat qui a pris essentiellement à la place. Bref, j'avais quasiment aucune trace, du moins rien "d'exploitable" par la suite. L'après-midi même, (en fin d'après-midi, pour être précis) à cause d'un manquement professionnel un peu grave que cela a généré (du moins, ma non-ponctualité juste après l'agression, pour faire simple), je me suis fait convoquer par ma hiérarchie. Et en attendant, car on te laisse attendre souvent longtemps, j'ai ruminé la situation entre moral défait et sentiment intime d'humiliation. Finalement, vers midi, je vais manger chez un pote qui vit à quelques 500 mètres de là, car je lui ai téléphoné et lui ai dit que vraiment, je n'allais pas bien, là tout de suite. Que j'avais vraiment besoin de compagnie réconfortante.

Comme d'hab, je raconte ma vie de total désespéré à mes potes, qui tentent de me remonter le moral. Mais comme ils ne vivent pas ce que je vis, ne sont pas mêmes employés dans cette boite, ils ne peuvent pas faire grand chose... 🙄 (un soir de fête précédent, certains présents ce jour-là m'avaient quand-même proposé de balancer le mec dans la Seine un soir, après un get-apen et une grosse volée à coups de pompes, mais j'avais clairement refusé. Pas envie d'être ni à l'origine, ni le complice d'un meurtre si le mec coule comme une pierre, d'un seul coup... 😱) Bref, du coup, l'un des copains, (on était 3 hommes et 1 femme chez le copain du midi) m'a suggéré l'idée de me gratter la figure dans les parpaings de son jardin, exactement comme je leur avais décrit durant le repas/apéro. Un mur qui ressemblait un peu à celui du sous-sol, par sa texture. Et je suis alors tellement désespéré et démobilisé psychologiquement que finalement, je dis oui, pour suivre son plan. Et voilà qu'après une bonne clope pour me donner du courage, l'un des copains reproduit sur moi la position et le frottement sur le côté du visage. Bref, ça gratte fort, je te passe les détails supplémentaires (pas besoin), mais me voilà tout griffé jusqu'au sang sur la droite, et ça fait crédible.

Finalement, on soigne très légèrement pour que la blessure puisse être constatée sans être trop non plus passée, et c'est comme cela que je vais aller à la convocation de la hiérarchie, où le collègue est lui-même présent. Inquiet de voir mon visage tel quel, on me somme de m'expliquer, et je sors une version mensongée qui n'évoque ni le fait qu'on m'a aidé, ni encore moins le fait que - même si gratté pour de vrai la première fois - Je suis choqué de ce que j'ai vécu, mais pas en réalité si blessé que ça, physiquement... Et là, "mon" PN, se décompose un peu, et fini par prendre lui-même pour concret ce qui n'est finalement qu'un coup de bluff afin de changer la donne. Bref, pour passer mille et un détails suivants, ce jour-là a été enfin retenu - pour la toute première fois sur au moins déjà 4 grosses agressions qui ont nécessité de porter plainte! (une seule plainte et une confrontation au commissariat) - que son comportement avait été inadmissible. Puis ensuite, j'ai enfin été reconnu comme une victime vis à vis des autres collègues (des remplaçants très réguliers) qui le soupçonnaient d'avoir des gestes et comportements déplacés. Certes, on va pas se mentir, c'était un peu une arnaque sur le moment. Oui mais, grace à cette arnaque, j'ai enfin pu prendre la main sur l'échiquier et pousser le fameux PN à réduire l'aura de son cercle de nuisance, car il est enfin passé pour une ordure. Pas pour un saint.

Et donc depuis, le métier a été quitté, heureusement. Le PN a trouvé d'autres cibles (sans m'oublier pourtant, hélas, puisqu'il sait où je vis). Et le copain "gratteur-de-face" est décédé (crise cardiaque à la cinquantaine). Qu'il repose en paix. Et, éternellement, merci à lui pour sa drôle de foutue idée. 😅

citation :
T'es-tu fait aidé par un/e pro ?

Par des pros oui, mais en toute fin de métier. Ils/elles ont appuyé exactement là où il fallait. Oui, mais, dans le cadre d'une ultime agression, c'était juste à 3 semaines de ma fin de carrière. Donc, on va dire que oui, j'ai été content du tout dernier coup de pouce. Mais il est arrivé bien bien bien trop tard. Au bout de 17 ans... 😅


Bref, Pardon, @Kobayashi, je t'ai pourri ton fil...


Hiné.

Machable 30 janvier 2023 à 22:40  •   91498

Merci pour les précisions.
En effet les domaines différent.
17 ans, c'est long. Bravo de t'en être sorti !

Kobayashile 30 janvier 2023 à 23:55  •   91500

Whouaou, merci pour vos témoignages !

@Machab, la question des enfants est effectivement délicate, jusqu'à leur majorité. Ce sont des proies pour les PN, mêmes si se sont leurs propres enfants. Et la sujetion est totale. La seule vraie solution est effecitvement la fuite et l'ignorance complète. Après il faut du temps, beaucoup de temps pour que les victimes prennent conscience, et entre dans un cycle de guérison/reconstruction. Chaque cas est différent.

Il y a des solutions possibles, si par exemple toutes les personnes de la sphère de vie sont au courant et ont compris la situation. Personnellement, c'est comme cela que j'ai protégé ma fille, en neutralisant toutes les relations communes pour éviter les manipulations. En faisant bloc face au PN, il ou elle finit par dégager. Les solutions juridiques sont les derniers gardes-fous, mais ils ne résolvent rien et arrivent souvent trop tard.

En tant qu'aidante, fais toi aussi aider, ne reste pas seule avec cette situation.

Hinenaole 31 janvier 2023 à 13:49  •   91507

Salut. 🙂

citation :
@Machab a dit: "17 ans, c'est long. Bravo de t'en être sorti !"

17 ans, moins 3 semaines. 🤘🤩 Oh! C'est que ça change tout! Nan, je déconne. 😅

De toute les façons, le calvaire allait se terminer incessamment. J'étais quasiment aligné sur la 'piste d'aterrissage' depuis des mois. Mais, honnètement, j'aurais quand-même préféré une fin de carrière plus digne, au regard de mon parcours. Je n'ai même pas pu faire un pot de départ (pas la même région, plus d'habilitation possible pour l'accès à la zone 'travail') et j'ai malgré tout dû récupérer mes effets personnels un dimanche, inopinément, grace à la complicité d'un autre vétéran, pour ne pas me retrouver une toute dernière fois, seul en la présence de la fameuse personne problématique. (sinon, ça ne l'aurait pas fait... 😡)

citation :
@Kobayashi a dit: "La seule vraie solution est effec(ti)vement la fuite et l'ignorance complète."

La fuite en premier. La totale ignorance ensuite. Et quand vraiment, on n'a pas le choix que de devoir fréquenter ce genre de "machin", reste la technique du 'faux accord', c'est à dire, comme en musique, toujours jouer un SOL dièse quand est précisément exigé un LA. Et un MI bémol quand est absolument voulu un DO. Bref, ne JAMAIS donner au/à la PN ce qu'il/elle demande. Jamais, jamais, jamais... Et si il/elle insiste plus que lourdement, faire qualifier ça ensuite en harcélement.

Par conséquent, si on résume.
- Ne jamais aller dans le sens de...
- Ne jamais satisfaire son but final
- Couper court à tout échange (ne pas répondre aux échanges directs, sms, email, téléphone, lettres. etc...)
- Ne jamais penser à la conciliation possible, ou penser qu'il puisse être possible de se rabibocher.
- Faire tout pour ne pas être en sa présence
- Prendre vraiment conscience que le supplice n'a pas de fin

citation :
Kobayashi a dit: "Après il faut du temps, beaucoup de temps pour que les victimes prennent conscience, et entre dans un cycle de guérison/reconstruction."

Par contre une fois fait, l'effet de fuite est garanti comme étant beaucoup plus fort. Un(e) PN apparait à l'horizon? Quoi, Qu'est-ce-qu'il/elle attend de moi? 😬 Qu'est-ce qu'il/elle me veut? 🤔 Ah ok, être son futur nouveau jouet à casser... Bon bah, tchao bye-bye... Ch'te connais pas! 😄



Hiné.

MAReadle 09 février 2023 à 00:30  •   91736

J'ai malheureusement été "victime" pendant plusieurs années d'une personne profondément maléfique alors je vous mets en garde. Une fois tombé-e dans le piège, c'est extrêmement difficile de s'en sortir surtout si vous êtes lié-e par les enfants. La relation peut parfois durer de longues années et mener au suicide dans certains cas. Lorsque la police et la justice s'en mêlent, pas facile de prouver les violences et arnaques financières. On peut parfois perdre la garde des enfants en cas de divorce. Les experts manipulateurs sont maîtres dans l'art de l'affabulation et de la tromperie. Ce sont parfois des personnes dans des positions de pouvoir, politique, justice, éducation, santé, industrie, commerce, etc, auquel cas il apparaît compliqué de porter plainte et mener des actions légales. Il est souvent plus simple de partir loin très loin, parfois à l'étranger... Il arrive que ces personnes soient placées en détention et redoublent de violences à la sortie.

Il existe des sites spécialisés sur le sujet et des experts dans le domaine. Je pense à Anne-Laure Buffet par exemple.
?https://annelaurebuffet.com/

? https://harcelementmoral.wordpress.com/


Après 6 ans et 4 plaintes, mon affaire avait été classée sans suite. J'avais réussi à porter plainte à nouveau grâce à un psychologue qui m'avait soutenue et les policiers avaient placé la personne en garde à vue en la menaçant de poursuites si jamais elle continuait de me contacter par n'importe quel moyen.
Afin de me protéger, les policiers demeuraient disponibles si jamais. J'ai bien sûr changé d'adresse.


Cela peut prendre des mois ou des années pour se libérer des liens toxiques. Les traumas sont là pour toujours car les blessures infligées sont violentes. Néanmoins, on peut arriver à se reconstruire en gagnant en estime de soi et en s'affirmant. Un accompagnement psychologique est souvent nécessaire. Si l'entourage n'a pas baissé les bras, ils peuvent être d'un grand soutien. Cela n'a pas été mon cas. J'ai perdu de nombreux amis dans le processus d'emprise. J'ai également subi plusieurs hospitalisations en HP. Ma santé physique et mentale en ont pris un coup...

J'ai été placée sous curatelle renforcée. Mon mariage a explosé après 33 ans de mariage. La personne toxique a fait le vide autour de moi. Ma fille cadette a émigré à l'autre bout de la planète à Sydney. J'ai failli perdre ma fille aînée aussi.

J'ai été mise en invalidité après 25 ans dans une organisation internationale.
Mes comptes bancaires se sont vidés progressivement. J'ai contracté des emprunts importants. J'ai du vendre ma maison familiale à perte.
J'ai subi une opération pour précancer cervical du aux sévices sexuels.
J'avais perdu toute dignité et mes valeurs morales.

Lorsqu'on est en position de faiblesse à cause de la maladie psychique, les pervers narcissiques nous repèrent très facilement et si de plus on est empathique, il leur suffit de jouer la carte de la victime et c'est plié pour nous en deux deux...

Même si je me suis progressivement reconstruite, je suis restée fragile et les traumas douloureux resurgissent fréquemment.

?Si vous pensez être actuellement victime, n'hésitez pas à contacter le 3919 !
https://www.solidaritefemmes.org/appeler-le-3919

?Une vidéo sur le sujet avec interview d'une spécialiste : Marie-France Hirigoyen
voir la vidéo

coramouhle 09 février 2023 à 13:32  •   91759

Hello tout le monde,

Les PN, je connais bien. La première, la pire que j'ai connue était ma mère (cf. L'angoisse de morcellement et le perver narcissique sur api).

Elle a dû laisser un genre de pancarte sur mon front/des failles si énormes que ça clignote façon sapin de Noël car 3 autres (un ex, un patron et un médecin) sont ensuite venus se servir grâcieusement à différentes époques de mes 45 ans de vie.

@Machab et toute personne qui est confronté à un PN, je ne saurais dire mieux que tous les conseils qui t'ont été donnés : fuir. Tant que l'on reste, ça signifie pour le PN qu'on est d'accord pour jouer à SON jeu avec SES règles.

Pour la question des enfants, si ça peut aider : lorsque j'ai quitté le "foyer" à 18 ans, mes parents étaient séparés et mes 2 soeurs étaient mineures (9 et 17 ans). La seconde est allée habiter chez mon père vers 20 ans et ma mère a migré à 700 bornes sans prévenir mon père, embarquant la petite et la privant de tout moyen de communiquer (portable confisqué, pas d'argent pour une cabine, débranchage du téléphone de la maison sous les yeux de la petite en arguant qu'il était en panne...)
Un jour où mon père, ayant fait les 700 bornes avec "la Grosse" (Autorisation du droit de garde) s'est vu refoulé par les flics car l'enfant (enfermée à clé dans sa chambre) ne sortait pas et que lesdits flics n'avaient pas autorisation de quérir l'enfant de force, est arrivé chez moi effondré et que nous avons reçu l'appel de ma petite soeur qui avait défoncé le bureau pour récupérer le portable confisqué en nous suppliant de venir la chercher, nous sommes repartis faire les 700 bornes en demandant à la petite de "faire le mur".
Evidemment, on s'est fait griller et ma mère a appelé les flics (à l'époque, elle était médecin fonctionnaire territorial : responsable de l'enfance en danger... ça pourrait presque être drôle).
J'en viens au fait : les flics n'ont pas été dupes. Ils ont demandé à ma soeur avec qui elle voulait aller. Il lui a fallu rassembler tout son courage pour leur dire que c'était avec son père et moi (elle savait qu'elle allait le payer en rentrant). Non seulement ma mère n'a rien pu faire, mais le flic qui a auditionné mon père (c'est plainte contre plainte : surtout ne pas hésiter : plus il y en a dans le dossier à votre initiative, mieux c'est !!!) lui a glissé "en passant" que si la petite faisait une fugue (en se débrouillant par elle-même) pour aller retrouver son père, une enquête serait ouverte et la garde actuelle révisée. La fugue a donc été très rapidement "organisée" (évidemment, on a pas laissé la petite toute seule faire 700 bornes) et elle a pu ensuite habiter chez mon père le temps de la décision du juge qui s'est fait en la faveur de mon père, ma mère ayant raté l'expertise psychologique (les PN peuvent tricher mais ça ne suffit pas toujours).

Tout ça pour dire qu'il existe des moyens. Et, si vous le pouvez, NE LAISSEZ PAS des enfants à un PN : il les détruira jusqu'à leur dernier souffle.

Hinenaole 09 février 2023 à 22:33  •   91778

Salut. 🙂
@coramouh et @MARead
Vers 14h, aujourd'hui même, je vous ai lu sur un bord de trottoir glacé, en plein vent. La capuche sur la tête, et le nez caché dans le col pour tenir... Trente minutes à attendre quelqu'un avec le smartphone posé sur la cale des genoux serrés, j'ai eu tout le temps 'd'entrer' dans vos vies... 😄
Donc, juste venu dire, merci pour vos récits. (car si on ne vient pas le dire explicitement, comment faire passer le sentiment que tous vos mots ont été reçus avec une infinie attention... Bref, il faut le dire, et non pas que lire invisiblement et passer son chemin.)

... et je semble constater le même état que pour moi, par ailleurs. En effet, il y a comme un besoin de déballer sa vie, face à l'épreuve en lien avec un/e PN. De loin, ça pourrait être pris facilement pour du "moi-je", ou du "oui,-mais-moi-tu-sais"... Cependant, en fait, je crois que c'est juste verbalement une sorte de "besoin-d'expurger/nettoyer/assainir-une-blessure". Je ne dis pas que les personnes qui ne vivent pas ça ne peuvent pas comprendre (et quelle chance ils/elles ont de ne jamais avoir goûté à la piqure de feu de ce genre de relation! Tant mieux!...), mais je ne sais pas non plus s'il peut être compris à quel point - vraiment à quel point - ce partage traumatique est libérateur. Gerber le/la PN, "vomir" la souffrance, comme on vide un pus, est un pas utile et réparateur pour se sentir aller mieux. (même après des années...)

Certes, mis en prespective avec le passé, ça ne change rien. Mais c'est comme le cri de @Nadiasilvit. Faut que ça sorte pour qu'on en ressente profondément le bien. 😭 (bon, il manque le smiley "pleure de joie". Alors, à la place, je mets celui-là. 😉)

A toutes les trois, des gros bisous. 🙂


Hiné.

Kobayashile 09 février 2023 à 23:08  •   91782

@coramouh, merci infiniment pour ton témoignage. C'est tellement rare d'avoir une action aussi claire avec la forme de notre société actuelle, et de pouvoir l'écrire.
Tout ce courage me touche profondément.

Hinenaole 09 février 2023 à 23:32  •   91784

(Bah, gros bisou à toi aussi, alors... 😉)
@Kobayashi

Nadiasilvitle 10 février 2023 à 00:14  •   91790

Bravo @coramouh et @MARead
La victoire c'est d'en sortir.
Le reste c'est de la reconstruction.
Ça prendra le temps que ça prendra.
Pour moi l'essentiel est venu du pardon. LEUR pardonner de m'avoir humiliée et anéantie et ME pardonner de leur avoir permis. Ça n'excuse rien mais c'est un cadeau à se faire pour que le "travail' soit plus rapide et plus léger. Mais je n'ai pas duré aussi longtemps.
Merci @Hinenao et @Kobayashi de nous avoir entendues.
Merci Hine d'avoir livré cette histoire que j'ai ressentie au niveau de l'injustice et pourtant tu ne l'as pas évoquée alors elle doit être à moi celle là. 17 ans c'est très long, trop long et que dire de l'incapacité et de l'incompétence de la hiérarchie. A la 1ere réclamation, il leur fallait au moins vérifier. Même si je sais ô combien il est facile pour un PN d'inverser la tendance et de se faire passer pour la victime en plus.

...et à celles qui nous lisent et qui ont besoin d'aide ou de soutien moral, je dis qu'elles peuvent me joindre en MP. Des solutions il y en a plus que vous croyez. Ne restez pas sous l'emprise. Sortez !
Ça ne changera jamais même si vous faites tout ce qu'il faut pour être meilleure.

coramouhle 10 février 2023 à 08:28  •   91810

@Hinenao @Kobayashi et @Nadiasilvit, merci à vous pour le retour 🙂

Ce n'est pas évident de prendre le risque de se dévoiler mais ça fait du bien : j'ai repris peu à peu le contrôle en extériorisant à mesure des années, et en plus je gagne à mes propres yeux le rôle du "chevalier pourfendeur de PN devant l'éternel", et c'est pas rien question estime de soi 😉

Nadiasilvitle 10 février 2023 à 09:17  •   91815

Ah oui belle image ! 👍
Tu peux être fière

Hinenaole 10 février 2023 à 17:39  •   91835

Salut. 🙂

Rézos-zoziaux et inter-communications aidants, je crois qu'on est de plus en plus nombreux/ses maintenant à se retrouver spontanément sur ce "front de lutte". Il y a en marre de ces gros(ses) géneurs/euses! Alors, en quelque sorte, lentement (...le temps que les plus fragiles des malmené(e)s se réveillent et reviennent à la vie...), la "contre-offensive" s'organise. C'en sera bientôt fini le temps où ça passait à l'aise dans les moeurs et sous les radars... A présent, ça se sait, se décrit et se décrypte...

Et perso, pas trop pour l'image du chevalier pourfendeur. 😅 Je serais plutôt pour le trappeur. Aller hop! Un loup* agressif = un piège.
Rien n'est mieux que de laisser trainer un bon vieux brise-pattes en fer sous la neige et, de temps en temps, d'aller relever les carcasses lyophilisées. (bah oui, face à de tel(le)s tueurs/euses, faut bien rendre la 'politesse'! ^^) Etre chevalier, ça demande d'être trop souvent sur la route, avec Sancho... Bearf! C'est sacrément chronophage, dites-donc! 😄 et la vie est ailleurs, en fait...


* Rien contre les loups. C'est juste une image que j'ai appuyé sur la croyance populaire. 😉

Nadiasilvitle 10 février 2023 à 17:47  •   91836

Ah oui il t'a mis gravement en colère l'autre là ! J'ai bien l'image de la carcasse lyophilisée du bonhomme 😂

Hinenaole 10 février 2023 à 20:28  •   91841

Pour ce que je ressens encore envers lui, même la colère n'est pas assez...
Et idem pour toute la bande de bons-à-rien qui l'ont couvert. Y a pas d'autres mots.

La grosse différence terrifiante entre PN dans la vie privée et PN dans la vie pro, c'est que:
- Quand tu es petit, tu as trop peu de chance de ne pas devoir obéir à 'ton' PN.
Ensuite...
- Quand tu es un(e) proche adulte, dans l'intimité, 'ton' PN te colle à la peau pire qu'un papier attrape-mouche.
Et il te faudra alors 110 % de ton énergie pour parvenir à t'en débarasser... Le combat d'une vie parfois.
A l'inverse...
- Quand 'ton' PN est un(e) collègue, ou même un(e) chef(fe) (aller, soyons larges!), il suffit juste que ta hiérarchie s'empare du dossier, quand tu as toutes les preuves, pour démonter la toxicité de la personne en seulement quelques heures. Au "mieux du pire", ça peut finir pour lui/elle en: "Merci Monsieurs/Madame d'être venu à la convocation. Prenez vos affaires sur l'heure, vous êtes viré(e)! La comptabilité vous contactera pour votre reste à payer... Merci. Et, au revoir." Bref, en réalité, ça devrait être tellement plus facile de se débarraser des PN en milieux professionnels. Et si on ne le "peut pas", c'est qu'on ne le veut pas. Par conséquent, c'est donc être complice(s) et ne pas valoir mieux que le/la fameux/se PN en question. 😒 (c'est à dire, de la grosse aimeuhairedéheu. ^^)

Nadiasilvitle 10 février 2023 à 23:30  •   91854

Ah je ne l'avais jamais vue écrite comme ça... C'est vachement plus long mais c'est drôle (aimeuhairedéheu, je m'entraîne 😅 )
PN au boulot l'année dernière mais je n'ai pas été entendue par la direction qui m'a demandé de prendre sur moi parce qu'on ne pouvait rien contre ça. Eeeeh non tu ne rêves pas. C'est bien ce qu'elles m'ont répondu.

MAReadle 11 février 2023 à 15:20  •   91868

Un grand merci pour votre bienveillance à toutes et tous qui avez lu et commenté mon témoignage !

Sandcoeurle 24 mai 2023 à 01:55  •   98064

Ho vaste sujet et beaucoup d écrits ... sujet qui me touche personnellement ...oui ,
Je vais entamer la lecture répondre en partie , certainement en plusieurs fois vu la contenance ...
Le contexte quasiment un quart de siècle avec une personne que je ne saurais plus définir a l aide de termes , PN pour certain, toxiques pour les autres , sociopathe qu importe le terme , ce qui est pour moi le plus important après 11 ans de travail sur moi même , n est pas qui il est mais plus les conséquences sur d une telle relation sur moi mais aussi sur les enfants , , et le pourquoi l acceptation d une telle situation qui est pour moi l axe de travail et d évolution positive possible principaux .

Pour avoir déjà témoigné sur ce sujet , je voudrais signifier quelques points , chaque histoire et différente , je n ai pas la prétention de détenir des vérités , mes propos peuvent parfois être mal interprétés selon le stade où l' n en ai . Mon objectif premier est en aucun cas de me plaindre , d attirer quelconque attention, et surtout je ne veux blesser d aucune façon qui que soit , juste témoigner et si cela peut aider une seule personne ce sera déjà bien .

Je n ai pas une grande richesse dans mon vocabulaire , et j ai un côté dyslexique qui s accentue avec l émotion , il peut donc y avoir des ratés et des manques .

1. Je valide , aucune empathie ce qui est incompréhensible par l' objet puisque lui souvent est hyper empathique .

2.3.4.5 Pour qu il y ai équilibre dans la relation, il faut que l objet présente des failles psycho affectives , c est pour cela que l objet n a pas conscience de ce qu il vit et trouve cela " normal" , manque d estime de soi, mal traitance psychologique et / ou physique dans l enfance , déficience de sa propre construction dans sa petite enfance .



6. 7. Ce que je nomme personnellement l effet miroir , bon nombre de reproches fait à l' objet est souvent ce que le PN rejette de lui .

Il est vrai que ce genre de personne n ira pas consulté car pour lui ce n est pas lui le problème mais l objet , et pour l objet c'est lui même le problème ...
Oups je l aime bien cette phrase faut que je la retienne !!!! -->" en lui injectant sans appel ses rejetons psychiques les plus nocifs."
j ai déjà perdu le fil des nombres ....

"contamine et enlace son objet dans un mouvement de précarisation psychique grandissante.Elle désorganise son Moi --> ça pour devenir SDP ( sans domicile psychique ) ils maitrisent ... En ce qui concerne le Moi parfois il est déjà inexistant au début de la relation Zéro moi moins Zéro moi ça donne pas grand moi ...

La perverse n'est pas par ailleurs sans jouir de l'exercice d'une telle emprise omnipotente.

--> Pour ça ils jubilent , c est tellement jouissif pour eux l'humiliation réussie .Je me rappelle de scènes , de son regard orgasmique .

Son objet il le garde à vie séparé ou non , il lui rappelle toujours sa présence même sans contact direct . L objet à une épée d hamocles au dessus de la tête, tout ceci de manière insidieuse , mais récurrente .

PS dans l effet miroir il y a cette impression que le pervers voudrait être ce que son objet est , il y a je trouve une jalousie envers la personnalité de son objet .

Belle du seigneur de Cohen , je vous le conseille ....

Je ne sais pas si c est toujours l isolation qui fait entrer dans une telle relation .... Perso Je pense que dans mon cas c est le syndrome de l infirmière qui m a fait entrer dans cette relation , plus que le sentiment amoureux ( je croyais l'aimer et en fait je ne l ai jamais aimé ... ) c était un ressenti un besoin de l aider car je sentais un problème ... C était lui le problème ...


...--> L'un des traits caractéristiques du conditionnement pervers de l'objet est cliniquement perceptible dans les justifications réflexes du sujet quant à ce qu'il énonce, pense ou fait. Anticipant la disqualification qu'il subit au quotidien, il est habité par la crainte de ne pas être cru et/ou d'être mal jugé. Un de nos patients décrivant une scène de violence conjugale s'étonnait d'avoir ce faisant « l'impression de dire des mensonges » me demandant aussitôt si je le croyais il ne pu cependant résister au besoin de se justifier.

Hola comme la 40 est criante ...Merci je viens de comprendre un truc....

Sur la fin j'ai un peu lâché... Je n en étais pas loin ....

J ai eu la chance qu un fait dramatique me soit arrivé( j en ai longtemps culpabilisé ...c est une autre histoire ) , extérieur au couple , a un moment où sans savoir ce que je vivais je commence aussi dans la non acceptation par rapport à son comportement vis à vis des enfants .
Ce fait tragique m a obligée à aller consulter un psychiatre ( c était remboursé par la sécu hein , il n allait pas user des sous pour les conneries de madame non plus ...) . Ce psychiatre a cerné tout de suite ce qu ? il y avait derrière ...J ose dire aujourd'hui hui qu il m a sauvé la vie mais surtout celle de mes enfants et je lui en suis reconnaissante .


Je n ai pas de colère car j ai certaines émotions que je ne sais pas exprimée , je ne sais même pas ce que c est je crois. Tant que l on est dans cette situation , l extérieur peut faire dire ce qu il veut , l objet ne l entend ni ne le voit et surtout il ne laisse rien paraître . D ou souvent une incompréhension de l extérieur quand les faits sont mis à jour .

Je ne sais pas si guéri on il peut y avoir , les séquelles sont là . On peut apaiser les choses , ce n est ni simple , ni court .

La voie que j ai choisi c est moi , lui je ne peux et je pense que personne ne peut rien pour lui , comme pour beaucoup de pervers. C est culpabilisant pour l objet , l angoisse quand on comprend l impensable , qu une autre personne peut tomber dans ses mailles , mais il y a un temps où il faut faire un choix .

Je n ai pas choisi la lutte , le combat envers lui , ça n aurait fait qu accentuer ma souffrance , j ai réfléchis sur les raisons de cette union , les raisons pour lesquelles je trouvais un équilibre dans cette relation . On ne va pas et on ne reste pas dans ce type de relation sans raison , c est la recherche de cette raison qui est importante mais aussi douloureuse , souvent au travers des récits de vie que j ai lu entendu , j ai remarqué qu il y avait des séquelles anterieures ....Cette compréhension est d autant plus difficile et douloureuse que l on s aperçoit que tout ce passe dans nos fondements , dans la petite enfance ....Dans mon cas là maltraitance psychologique a existé depuis mon plus jeune âge , nouvelle baffe , mais libératrice .


On parle souvent des PN et de leur objet mais qui pense aux enfants nés d une telle union .... Dans de nombreux cas ils sont eux mêmes manipulés et dénigrent ou rejettent l objet . J ai eu cette chance que mes enfants n est pas été influencés , je ne sais pourquoi , parait que c est un peu à cause de moi ... Arrive une nouvelle culpabilité " Comment ai je pu faire vivre cela à mes enfants ? Comment n ai je pu rien voir?" Parce que cocotte t as fait ce que tu pouvais avec ce que tu étais ( j arrive à le dire et surtout à l avoir assimilé ...je suis contente !!! )
Autre point comment puis je reproche à mes parents cette maltraitance psychologique puisque moi même indirectement je l ai fait subir à mes enfants .... Wahou ça commence à en faire des noeuds et des noeuds .... C est pour cela que j utilise le terme de dysamour plutôt que desamour ou non amour dans les manques affectifs entre parents et enfants , comme moi ils ont fait au mieux avec ce qu ils pouvaient ....

L estime de soi , le respect de soi , de son corps ça s apprend , chaque petits pas est une victoire .

Un divorce avec ce genre de personnage .... Ne l attaquez jamais c est ce qu il attend , justifiez vous simplement , tentez de démontrer son profil pervers narcissique .... énergie perdue pour aucun résultat , quelles preuves pouvez vous apporter à vos dires , il agit que rarement à visage découvert ... C est en ne l attaquant pas qu il perdra pied et même si un PN découvert est un PN dangereux , c est aussi tout son schéma que vous déstabilisez et c est marrant ( ok des années après) de voir comment ils sont capables d aller dans le mur tout seul ...( on a eu le modèle de manipulation pendant des années autant s en servir à bon escient ...)

@Machab chaque situation est unique donc toute comparaison est difficile ... par rapport aux enfants , les miens alors âgés de 10, 13 et 16 ans ont écrit un courrier au juge demandant à être entendu ...
J'ai eu la garde exclusive et un droit de visite sans hébergement .
La juge suite à leur parution ( dint je n'ai rien su en terme de contenu ) m'a demandé si je préférai qu'on attende que les enfants demandent à voir leur géniteur ou si je preferai qu'ils le voient en milieu protège . J'ai choisi la seconde afin de ne pas à avoir de reproches de leurs parts plus tard ... ça aussi ce n'est pas simple car ils maîtrisent tellement la manipulation que lorsque l'on récupère les enfants au bout de 2 H les assistants sociaux , psychologues ou éducateurs vous assènent et vous mettent dans un état de culpabilité ...
@Hinenao je dirai de faire tout de même attention ( je re précise que chaque cas est unique) mais perso un PN découvert et un PN dangereux , entre le moment où j'ai fui le domicile conjugal et là non conciliation , mon ex a fait 2 tentatives d'homicides indirectement , la première fois en serrant le frein à main à plusieurs reprises lorsque je conduisais dans une route sinueuse avec un ravin en contre bas et la voiture est partie en cacahuète je ne sais même pas comment je suis restée sur la route ... les gendarmes ont refusé de prendre une main courante et j'ai refusé de porter plainte ... si c'était pour l'exciter d'avantage ... inutile et comme pas de preuve ... La seconde fois 2 de mes enfants ont dormi chez lui ( avant la non conciliation, je ne voulais pas me mettre en défaut et que l'on m'accuse de l'empêcher de les voir ... ) et il y a eu un départ de feu dans la maison je ne l'ai su que longtemps après ... par hasard quand mes enfants relataient certains faits ...

Sandcoeurle 24 mai 2023 à 03:39  •   98065

J'ai mis trop de temps à tout lire et aussi à écrire ...
Âmes sensibles lisez pas ... Je me suis lâchée si ça heurte trop je peux supprimer !

il y a des mots qui m'interpellent mais je les comprends mais ils sont l'expression à posteriori des situations pas des situations a l'instant où elles sont vécues ...
le mot " fuir" par exemple , comment peut on fuir quand on n'a pas conscience de ce que l'on vit ?
Apres quelques mois de consultation avec le psychiatre qui m'a ouvert les yeux , un nouveau fait est arrivé qui a envoyé mon ex en psychiatrie ... j'étais encore dans le visionnage que j'étais sa femme , qu'il était le père de mes enfants etc ... etc ... là bas seules 2 personnes se sont rendus compte de son côté malsain et dangereux, elle m'ont simplement dit protégez vous et protéger vos enfants ... quand on est paumee , on ne comprend pas ces mots ... on cherche le pourquoi mais on ne comprend pas . Je suis allée rencontrer le psychiatre qui le suivait par la suite en privé , je le connaissais un peu car exerçait dans l'hôpital où je travaillais , il m'a dit " Si vous voulez que vos enfants ne deviennent pas des psychopathes, coupait tout lien avec lui et sa famille " et sur le courrier qu'il a écrit pour le divorce il a noté " mr x ne présente pas de pathologie l'empêchant de voir ses enfants " ....,voir et non garder ... pas de pathologie car non PN n'est pas reconnu comme pathologie dans le DM5 et l'aspect dangereux ne peut être démontré sans passage à l'acte ( ce truc je ne compte plus le nombre de fois où je l'ai entendu ...) et sans preuve tangible de tentative ...
En ce qui concerne l'entourage proche , quand vous ne faites rien voir ( deja comment faire voir l'anormalité d'un quotidien quand vous pensez que c'est normal ...) , ils ne vous croient pas , pourquoi simplement que ça les fait culpabiliser de ne pas avoir vu ...
C est très compliqué aussi pour des personnes telles que les amis de comprendre ou ne serait ce que d'entendre ce que vous viviez ... Comment entendre l'impensable ...
J'ai eu aussi cette chance c'est que même si il avait fait le ménage dans mes connaissances , certaines sont revenues , et d'autres étaient des connaissances dues aux enfants ( l'école , les parents des copains)
C'etait même marrant cette solidarité ... Dans mon village le peu de fois où il a gardé un week end les enfants , les personnes se relayaient pour voir si il n'y avait rien d'anormal autour de la maison , des personnes laissaient leurs portes ouvertes la nuit au cas où les enfants devaient fuir en pleine nuit , ils avaient même prévu tout un réseau d'hébergement pour les cacher au cas où il m'arriverait quelque chose et qu'ils ne soient pas majeur .... Je travaillais de nuit et le maire m'appelait quand il était en crise pour que je puisse prévenir la gendarmerie qu'elle fasse des rondes ... ( ça va valu une seule fois de la part d'un gendarme , vous êtes restée combien d'années , à ma réponse 23 ans j'ai eu le droit à un bah vous deviez aimé ça et lui a eu le droit à un connard tout droit sorti de mes entrailles ....) Et moi dans tout ça ... j'étais dans l'incompréhension , le questionnement ... je faisais au mieux ... j'essayais juste de rester debout et de protéger mes enfants ...

La plus grande victoire et le début du renouveau c'est le jour où vous pouvez le regarder en face et ne plus avoir peur , j'ai mis 6 ans ...

Kobayashile 24 mai 2023 à 22:14  •   98088

@Sandcoeur, merci pour ton partage. La question des enfants et en effets primordiale. Leur culpabilité face aux manipulations est maximale, les dégâts aussi !

Dans le DSM5, le PN entre dans le trouble de la personnalité narcissique, qui est très difficile a établir avec le patient. C'est en soi un mécanisme de défense que le PN a élaboré pour se protéger. En général, il donne le change quand il est mis en danger. Avec l'âge, ses défenses changent et la vraie personnalité prend le dessus, ce qui est souvent dramatique pour l'entourage. Là encore, les diagnostiques restent difficiles, le nombre de facteurs augmentant avec l'âge.

Un indicateur souvent sous-estimé est justement la présence d'actes violents, à commencer par les paroles. Cela n'est jamais anodin et devrait toujours déclencher un questionnement ou plus. Aucune violence de quelque nature que se soit, ne doit être tolérée, strictement aucune ! On est encore loin de ça dans nos sociétés, mais ça évolue petit à petit.

Sandcoeurle 24 mai 2023 à 23:04  •   98096

@Kobayashi je plussoie , et je suis d accord le regard de la société évolue dans le bon sens lentement mais sûrement !!!

Wendy83le 30 mai 2023 à 16:12  •   98402

C'est hyper intéressant mais dans le texte que tu nous proposes. Il y a des termes techniques que je ne comprends pas et que j'aimerai approfondir. Aurais-tu des livres qui m'aideraient à comprendre ? Merci @Kobayashi

Kobayashile 30 mai 2023 à 22:46  •   98432

@Wendy83, mazette, ça va faire beaucoup..! Poses moins des questions en MP sur les mots ou expressions qui te manquent, ça sera plus simple et rapide 😄


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