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- Suis-je normale?
Bonjour,
Je suis nouvelle sur ce forum. A vrai dire, c'est la première fois de ma vie que je m'inscris sur un forum. Je ne suis pas sûre d'être sur le bon. Ma démarche résulte de longs mois d'introspection et d'interrogations sur moi-même. Je pense être arrivée à un stade où j'ai besoin de partager mon vécu, tenter de mieux me comprendre, en essayant de ne pas me trouver ridicule dans ces questionnements.
J'ai toujours été très solitaire, depuis mon plus jeune âge. En maternelle, je me souviens surtout de cette aversion pour le changement, et de cette naturelle attirance pour les enfants solitaires. En primaire, je me rappelle de cette difficulté à comprendre les codes sociaux, y compris les codes de genre (j'étais un "garçon manqué"), de mon incapacité à m'organiser pour savoir quel devoir je devrais faire en rentrant, de "voir des choses que les autres ne voient pas", de ce sentiment de bizarrerie, voire d'anomalie, de mon incapacité à me concentrer en classe, laissant croire que l'enseignement scolaire ne m'intéressait pas. Je me souviens de quelques remarques de professeurs qui me trouvaient impertinente (je ne saurais plus dire pourquoi). Je me souviens aussi de cette enseignante qui m'a dit, à 8 ans, que j'avais des lacunes intellectuelles, et que je n'arriverais jamais à réussir le lycée. Ma mère a validé ce jugement (sans aucune mauvaise intention). Je me souviens ensuite de cette boule au ventre pour aller à l'école, de difficultés à m'intégrer aux groupes sociaux.
Au lycée, cette sensation d'anomalie s'est fait plus importante encore. Je ne parvenais pas à m'intégrer. J'ai subi du harcèlement scolaire jusqu'à mes seize ans. J'avais honte, je voulais ressembler à tout le monde mais je n'y arrivais pas. J'avais l'impression d'être immature, de vouloir demeurer en enfance quand tout le monde autour de moi désirait au contraire grandir. J'avais beaucoup de colère en moi, du mal à gérer des crises de colères, j'étais impulsive et agressive quand on s'adressait à moi, et relativement effacée le reste du temps. Je n'ai pas compris, à 14 ans, quand un adulte m'a jugée brillante. Je n'ai pas cru non plus mon enseignante particulière en math quand elle m'a dit qu'elle me trouvait très intelligente. J'ai justement toujours pensé que mes difficultés sociales provenaient de lacunes intellectuelles. A partir de 15 ans, j'ai commencé à avoir régulièrement des crises d'angoisse liées à des considérations existentielles.
A l'unif, j'ai choisi d'étudier la littérature. J'avais 17 ans. La fin de ma scolarité s'était mieux passée. A partir de là, tout s'est plus ou moins arrangé. J'ai l'impression d'avoir enfin commencé à comprendre les codes sociaux, après un temps d'observation. J'ai pris confiance en moi, devant mes résultats assez exceptionnels à l'université. J'ai compris comment adapter mon "étrangeté" pour qu'elle soit acceptée et même appréciée. Aujourd'hui, à 25 ans, j'ai à nouveau des périodes où je me ronge de l'intérieur de ne pas comprendre ce qui "cloche" chez moi, car c'est toujours présent. Est-ce juste un sentiment, ou y a-t-il vraiment quelque chose de différent chez moi? Une psy, que je n'ai vue qu'une seule fois, m'a mise sur la piste d'un syndrome d'asperger, que j'ai balayé très vite. Après énormément de lecture sur le sujet, je ne pense pas être asperger. J'espère que mon témoignage ici n'est pas maladroit. Je voulais partager mon expérience pour voir si elle fait écho à d'autres.
Belle journée
Bonjour,
Ici, la norme n'est pas vraiment chez elle. Et aucun témoignage n'est maladroit, l'écoute est globablement bienveillante. En parcourant les fils de présentation, vous pourrez voir qu'il y a ici de nombreuses personnes qui ont beaucoup souffert de leur différence, et d'autres qui l'ont prise dès le départ comme un atout. J'espère que ces regards divers pourront vous aider :)
Bienvenue !
Je suis un peu monomaniaque, mais j'ai tendance à te considérer, à priori, comme une grande neurodroitière et là, si c'est le cas, c'est difficile à s'identifier au monde concret du faire et plus facile a communiquer avec des gens qui ont un imaginaire intérieur:
voir la vidéo
Je ne sais pas si tu es normale, ni s'il faut l'être, mais je pense que tu es au bon endroit pour tenter de répondre à ces questions. Bienvenue! 🙂
Bonjour et bienvenue,
Je me retrouve assez dans ta description, s'agissant de l'école primaire. (Tu pourras retrouver ma présentation sur mon profil, peut-être y verra tu aussi des similitudes).
Comme toi, je suis plutôt nouveau ici, et comme toi, c'est la même pensée/conviction qui m'a conduit ici.
Le bilan psy peut être une solution pour y voir plus clair, savoir d'où on vient et où aller par conséquent. Perso, j'ai voulu assez vite lever le voile sur cette question, aujourd'hui élucidée.
Après, il ne faut pas jurer que par le bilan psy, on peut très bien faire le choix de s'auto-diagnostiquer, et se diriger vers la "thérapie" adaptée (livres, conférences, psy, ...)
Les deux méthodes présentent leur avantages et inconvénients bien sûr, je ne saurais dire laquelle est "meilleure".
En tout cas, bravo pour ce premier pas.
Ayant franchi l'étape de la "révélation" il y a peu, je ne peux que comprendre ton état émotionnel actuel. L'auto diagnostic m'a énormément (et je pèse mes mots) boulversé, le bilan psy m'a permis de confirmer/justifier mes évidences. Même s'il m'arrive parfois de le remettre en question ... Au point de me tourner vers un autre professionnel pour "approbation". Complètement taré...non pardon, zébré apparemment.
J'ai lu qu'il fallait en gros une petite année pour s'accepter/se connaître, tirer parti de cette "différence". Alors sur ce, je te souhaite un beau voyage 😉
Concernant la maladresse ne t'inquiètes pas, je m'efforcerai toujours de te surpasser sur ce plan là
Bonjour,
Je suis aussi nouvelle sur le site. Je me reconnais bien dans la description de la solitude mentade et de la personnalité abstraite décrite dans la vidéo. Merci pour ce partage car je ne connaissais pas.
VioletteDeau: tout le plaisir est pour moi. Se reconnaître, pour "nous", c'est comprendre un vécu qui devient moins étrange car nommé et surtout, partagé.
Bonjour,
La philocognition...n'est-ce pas un bâgne de plus à (re)gagner, en attendant noël ?
Chaque cas étant particulier, et n'étant pas clinicien (psycholoque )...
Je vous souhaite en tout cas la bienvenue au sein d'une (communauté?) que je découvre à peine -et que je salue .
Je me reconnais pas mal dans ce que tu as écrit. Au collège, on a dit à ma mère : "Écoutez, votre fils est très intelligent, mais on ne sait pas comment faire avec lui.". Je me sens en résonnance avec ton vécu et ton ressenti.
Bienvenue à toi.
La normalité, ni sur ce forum ni ailleurs, d'après moi existe réellement.
Si il y en avait on trouverait des gens totalement identiques, avec des goûts normaux, pas un seul trouble de la personnalité ou bien un trouble "normal" etc.
Le jeu de la vie c'est "avoir l'air normal" ou prendre le contre-pied et devenir le marginal bizarre, atypique et intéressant pour les gens intéressants, et un weirdo pour ceux qui pensent que si tu joues pas leur jeu du faire semblant, t'as perdu.
Et même si on est tous plus ou moins en marge avec les gens qui nous entourent, je trouve important de cultiver nos singularité, c'est le seul moyen d'en tirer un bénéfice, si tu te dis "c'est horrible je peux pas faire ça, comme tout le monde" je pense que ça finit par te bouffer. A l'inverse si tu te dis "hum, comme je peux pas faire ça j'ai appris à faire autrement, peu de gens feraient la même chose" ça peut booster ta confiance en toi.
Mais c'est pas évident quand tu sais que tu es différent mais pas de quelle manière, un neuropsychologue peut aider.
Si tu as l'habitude d'être regardée tout en étant mal à l'aise car tu ne sais jamais trop pourquoi, il y a une façon de possiblement changer ça, que j'ai expérimentée : habille-toi de façon vraiment voyante (et qui te plaise), comme ça, tu sauras pourquoi l'on te regarde (enfin, l'une de ces raisons). Une façon d'avoir l'impression de reprendre le contrôle et d'assumer, j'imagine.
La question de la normalité , qu'est que être normal ? Je pense pas que une réponse puisse être meilleure que l'autre. J'ai passé mon existence toute entière as entendre , t'es pas normale, tu fait rien comme les autres. Hum ouai ouai .Non sérieux le regard et le jugement , sont faciles .Si tu attend que les gens valide ta personne, tu fait fausse route , je pense que avant d'être aimer il faut savoir aimer et surtout s'aimer. Je me reconnais assez sur un point le côté garçon manquer . Bref te prend pas la tête comme ça , on ne fait que passer sur terre l'existence et trop courte profite
Visiblement tu as toute ta place ici :)
Je reconnais dans ce que tu écris énormément de choses que j'ai pu lire ou voir (je regarde beaucoup de vidéos) sur les hauts potentiels.
Cette différence
Cette faible estime de soi ou confiance en soi et le fait de ne pas oser remettre en cause ceux qui nous disent qu'on est plus faibles car on n'a pas réussi à s'adapter au système classique.
Cette tentation d'essayer de s'adapter coûte que coûte au système et ce fameux "faux self", masque social qui ne reflête pas notre personnalité.
J'ai trouvé ici plein de personnes qui vivaient la même chose, qui étaient toutes aussi "anormales", et qui étaient donc plus aptes à accepter cette différence partagée. J'y ai aussi découvert qu'on avait beaucoup de points communs, que beaucoup de traits de comportements étaient similaires entre nous sur ce site.
Alors participe au forum, lis les messages, discute avec les gens ici ou sur le chat sur Apie. Tu vas voir, on se sent super bien ensuite :)
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