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- Vous vous entendez bien avec vos collègue de boulot ?
Edit : Arggghh! On ne peut pas éditer le titre ! C'est la honte cette faute...
Hello,
J'aimerais savoir comment vous survivez parmi vos collègues car j'avoue avoir souvent l'impression d'être un alien.
Je parle du fait que certaines fois les choses, les gens vont trop doucement pour moi, et je bouillonne d'attendre qu'ils me rejoignent.
Ça peut paraître arrogant mais ça me génère pas mal de frustration que je ne canalise pas tout le temps...
Du coup j'ai tendance à m'isoler pour ne pas rajouter de frustration, mais évidemment c'est mal perçu, alors je suis un peu contraint de jouer la comédie pour maintenir un lien avec mes collègues.
Bref, je tourne en rond.
Si vous avez des combines pour trouver un semblant d'épanouissement je suis preneur !
@Amar
Salut.
Quand tu dis qu'ils vont trop doucement. C'est dans le sens ou selon toi ils seraient cognitivement "lent" à analyser et comprendre les choses. Alors que toi tu es déjà passé au stade supérieur ?
Après à la rigueur si c'est le cas. ( et selon quel métier tu fais ) Pourquoi n'éssaierai tu pas de les aider quand tu auras fini avant eux. Ca te créera du lien en plus. Ca peut être un bon moyen de "boucher" cet isolement. Après il ne faut pas non plus trop abuser d'aide je pense. Certains pourraient ce sentir assister et amoindrie par cet acte si tu es toujours dans leurs dos. Ou même on pourrait en profiter et ce servire de toi. Je ne sais pas si ton métier pourrai te permettre de faire ça ou pas. Au pire dis nous ce que tu fais comme job.
Je suis responsable financier. Je joue avec les chiffres toute la journée 😋
Quand je dis lent je parle du temps nécessaire pour analyser, tirer des conclusions, formuler une synthèse rapidement...
J'ai bien essayé de partager, proposer, mais au final ça génère soit de l'incompréhension soit de la tension, ou les deux.
Du coup je m'autocensure pas mal histoire de bien cohabiter.
Bonnant malant je m'accomode de cette situation.
Mais je ne sais pas si j'aurai la force de le faire jusqu'à la retraite !
Je n'ai jamais eu de problèmes relationnels particuliers - par là je veux dire liés à la surdouance - dans mes relations avec mes collègues de travail. Une seule fois, un jaloux a fait courir le bruit que je ne foutais rien (vu que je bossais plus vite, j'avais davantage de temps pour arpenter les couloirs et discuter), mais ça s'est très vite réglé, vu que la hiérarchie pouvait constater que ma production (qualité et quantité) état au moins égale à celle des autres.
Mais sinon, j'ai longtemps veillé à séparer le milieu professionnel du milieu amical, même si j'ai rencontré certains de mes amis au boulot. Beaucoup de mes collègues se voyaient en dehors, certains passaient même leurs vacances ensemble alors que j'ai beaucoup limité ces contacts extra-professionnels. La plupart des amis du boulot le sont devenus après qu'on ne soit plus sur le même site ou dans la même entreprise. Une tendance à compartimenter que j'ai longtemps utilisée pour me protéger de l'invasion du boulot sur mon temps libre.
@Amar En réfléchissant à ta question, j'ai réalisé que dans tous les jobs que j'ai eus, je me suis toujours débrouillée pour avoir un poste sur lequel je travaillais seule. En conséquence, je n'étais pas tributaire du travail des autres et donc pas impactée par ce que tu décris.
Toutefois, actuellement, je suis étudiante et je suis amenée à réaliser des travaux en groupes de TD avec parfois 8 personnes. Au départ, je me suis armée de patience. Un devoir prenait une éternité là où j'aurais mis beaucoup moins de temps. En outre, ce type de coopération a plutôt eu tendance à tirer la qualité générale vers le bas tant les disparités sont grandes dans les groupes. Mais j'ai pris le parti de privilégier la relation et de trouver des moyens de pallier la difficulté afin que personne ne soit lésé.
J'ai pris le leadership et j'ai élaboré un système démocratique pour que la parole et les idées circulent librement et que les tâches soient réparties en fonction des dispositions de chacun. Cela passe aussi par une manière de s'adresser au groupe qui ne soit jamais exaspérée ou condescendante : je garde patience en toute circonstance parce que je n'attends jamais des gens plus que ce qu'ils peuvent fournir. Néanmoins, je me réserve toujours la plus grosse partie du travail et je me charge de la concaténation des apports pour le résultat final. Ainsi, le travail est réparti en fonction des forces de chaque membre du groupe qui s'en trouve satisfait.
Je ne travaille de cette manière qu'avec ceux qui sont disposés à la coopération : j'écarte d'emblée les petits chefs tyraniques donneurs d'ordres.
Pour résumer mon propos, c'est en valorisant le travail des autres et les aptitudes qu'ils possèdent forcément que je peux mettre mes forces à profit dans un travail collaboratif, dans une ambiance conviviale et sans renier qui je suis : je suis moi aussi une alien, mais cela me plaît bien et cela ne gâche en rien la bonne entente avec les autres qui sont très heureux de faire une rencontre du troisième type 😂. En effet, c'est ce que l'on renvoie à l'autre qui est parfois problématique plus que ce que nous sommes. À partir du moment où il se sentent entendus, respectés et valorisés, je pense qu'ils n'ont plus rien à faire de quelle planète tu viens.
Bien évidemment, je ne dis pas cela pour toi que je ne connais pas et dont j'ignore tout de la situation, je te donne mon ressenti sur l'expérience que j'ai dans le cadre qui fait l'objet de ta question afin d'apporter ma pierre à l'édifice.🙂
(vous avez ouvert la boîte de Pandore ! Attention, long post qui peut être dur à lire, émotionnellement parlant)
À mon travail actuel, il y a plusieurs "groupes" de collègues selon les relations que j'ai avec :
- Les femmes de la vingtaine à la quarantaine : Pour la grande majorité d'entre elles, c'est clairement celles avec lesquelles j'ai le plus de points communs et de plaisir partagé à discuter. Je me sens plutôt en confiance avec elles. Elles ont le sens du service public, se remettent en question, et je les admire car un certain nombre d'entre elles sont à la fois douces et habiles, relationnellement parlant. Ce sont un peu mes modèles ! Depuis que je me suis ouvert à elles au sujet de mes difficultés, elles me manifestent une attention ponctuelle mais délicate et chaleureuse qui m'aide à tenir avant la fin de mon contrat.
-Les gens qui s'embêtent et attendent la retraite sans vouloir changer de poste ni se former : Parfois, cela m'agace. À d'autres moments et parfois en même temps, cela me fait de la peine : je me demande comment ils en sont arrivés là. Souvent, ce sont des gens qui vont être beaucoup dans l'entretien des rumeurs, dans le mécontentement, dans le sarcasme, voire dans la provocation (et être à mon sens peu délicats et empathiques). Sauf qu'ils sont en souffrance. J'injecte de la coopération et de l'empathie auprès d'eux, pour leur montrer qu'une autre voie est possible et pour que l'atmosphère soit plus vivable pour moi, en termes de climat humain. En général, cela marche et ils sont assez étonnés, voire touchés de cela. J'ai parfois l'impression que personne n'avait échangé au sujet de leurs ressentis, de leur point de vue, de leur histoire...depuis longtemps. Mais ce sont souvent eux qui me cassent les oreilles, donc je me trouve coincé entre ce que j'ai décrit plus haut et le fait de tenter limiter la casse au niveau de ma perte d'énergie personnelle en leur présence souvent envahissante.
-Quelques personnes qui ne peuvent/n'ont pas pu me supporter : En général, je ne peux m'empêcher de questionner, de mettre le doigt dans l'engrenage. Je me dis : "On est là pour aider les gens, alors si on peut améliorer les choses, on le fait sans se vexer, point barre, non?". Egos blessés et insécurisés, réactions épidermiques : il faut me faire taire. Et même sans avoir eu ces contacts, je sens de la méfiance et de l'hostilité par défaut. Je crois que j'ai l'air pompeux pour ces personnes. Je vais donc les voir et essayer de faire connaissance en passant du temps avec elles. En général, cela marche. J'essaie de ne pas rentrer dans une logique de conflit. Mais parfois, certaines de leurs remarques et phrases m'assassinent sur le moment, et là, je ressens une grande violence et envie d'en découdre. Depuis que j'ai mes gros problèmes au travail et surtout que j'en ai parlé à un syndicaliste qui parle notamment beaucoup avec un certain nombre d'autres collègues comme ceux de cette "catégorie" ici, du jour au lendemain, ces personnes changent d'attitude. On passe d'une hostilité impatiente et méprisante, parfois acharnée, à une espèce de "Woh, alors tu vis ça. Ok, je te fous la paix" assortie, je crois d'une espèce de douceur rédemptive.
-Les personnes qui font toujours "Oui-oui" avec un sourire gêné, avec une attitude mal à l'aise et à mon sens obséquieuse. Stratégie de survie dans un établissement violent, je pense, mais le fait qu'elles jouent un rôle, ça m'agace. L'une d'entre elles, suite à une proposition que je lui ai faite, m'a fait son "Oui-oui" et en fait, a super mal pris mon intervention, semblant penser que je ne "restais pas à ma place"...et est allée se plaindre de moi à ma cheffe sans jamais avoir cherché à m'en parler. Depuis, les gens qui font des grands sourires mais ne laissent rien filtrer de leurs opinions, je m'en méfie comme de la peste. Et quand je suis d'humeur taquine et provocatrice, j'instaure en leur présence des discussions d'autant plus engageantes à titre personnel (axées autour du sens, dans un sens existenciel) avec d'autres collègues, pour parfois me tourner vers ces collègues qui semblent alors chercher à fuir, leur tête s'agitant de haut en bas de façon frénétique comme le chien en plastique d'une plage arrière de voiture sur un chemin cabossé pris à 120 kilomètres par heure.
-Les collègues de mon service : Pour la plupart, ce sont des gens résignés, soumis, un peu éteints. Rires chevrotants, pudeur méfiante que je ne vais pas triturer plus, remarques passives-agressives parfois...cela dit, j'ai développé avec elles et eux des regards complices, une atmosphère de (plus de) coopération et d'empathie. Pour l'une de mes collègues, après avoir admis que je n'allais pas bien et à force d'essayer d'instaurer un climat plus bienveillant et franc, elle a un jour admis ne pas aller bien non plus. Ces collègues sont pris entre deux feux : la peur de la hiérarchie, la résignation, la soumission, être encroûté.es dans des années de routines et de procédures plus ou moins optimisées d'une part. Et d'autre part, le fait qu'elles et qu'ils voient, sentent, et sachent ma souffrance. Alors quand je fais de petites erreurs, ils rattrapent le coup pour ne pas que cela se passe encore plus mal entre ma hiérarchie et moi. Ils m'aident quand je suis surchargé de boulot (ce n'est plus le cas). Ils m'adressent des regards complices, leurs "Ça va?" ne sont pas uniquement produits par automatisme. Je vois dans leurs yeux de la préoccupation que je crois sincère à mon égard.
Quand ma supérieure directe n'est pas là, c'est vers moi qu'ils se tournent dès qu'ils veulent échanger en général, quand ils veulent un petit conseil ou de l'aide - même professionnel - . J'ai fortement l'impression que si ils devaient choisir, ils me mettraient aux commandes à la place de ma cheffe. Par moments, j'ai un peu l'impression d'être une sorte de responsable du service par intérim alors que je suis "tout en bas de l'échelle" et suis le dernier à être arrivé dans ce service. C'est à la fois grisant, touchant et déstabilisant.
-Ma hiérarchie : Ma supérieure hiérarchique directe. Mode de fonctionnement : soit elle materne, soit elle exclut. Je n'ai pas trouvé le moyen d'être vu simplement comme un collègue ou un égal, moi qui suis pour des modes de fonctionnement horizontaux, empathiques et coopératifs. C'est une personne qui entérine des procédures sous-optimisées voire peu utiles et assez nuisibles, entrant en contradiction avec notre mission de service public. Spécialiste des phrases passives-agressives. Schématiquement et métaphoriquement parlant, elle va dire : "Mais tu peux me parler ! " tout en brandissant un morgenstern ensanglanté dans votre direction. Elle dégage souvent une aura que je trouve nocive, renfermée, tendue et stressante. Elle fait la pluie et le beau temps et je trouve qu'elle rend les employés qu'elle est censée gérer malheureux. Elle ne dirige pas. Elle n'encadre pas. Elle n'écoute pas. Elle n'améliore pas. Elle gère, et surtout : elle contrôle. D'une main de fer. Mais tout en voulant garder une apparence de maman sympa mais certes, elle l'admet, un peu bourrine.
Ma "n+2" : Technicienne pointue mais très brouillonne et toujours au bord du précipice. Croule sous le travail. Peu présente. Va faire des grands sourires et arrondir les angles, souvent plaisanter mais capable de poignarder dans le dos derrière. Elle ne cherche pas de solutions. Je lui ai fait part de mes difficultés et de ma souffrance. Réponse : silence et regard gênés. Aucune proposition. "Tout le monde est un peu autiste". "Tant que tu n'auras pas de RQTH, on ne fera aucun aménagement de ton poste", semblant croire que je cherchais à utiliser le prétexte de mes particularités pour obtenir des avantages.
La directrice de l'établissement : Hyper soupe au lait. Une gestionnaire. Je crois que personne ne l'aime, mais que tout le monde la craint. Tout le monde ou presque a une histoire négative avec elle. Proche de la retraite. Plus politicienne que femme de terrain. Va d'ailleurs exiger des tâches lassantes et peu utiles de tous les collègues (sauf ses protégés, qui bénéficient d'avantages et de traitements de faveur), mais ne va presque jamais mettre la main à la pâte. Madame est en-saignante. Je l'ai eue en cours : attitude méprisante, bourdonnante d'impatience. Cours assommants et très théoriques. Elle a cherché à me virer avant la fin de mon contrat, enfreignant la loi et la procédure. Ce que j'ai fait? J'ai dit que quand je deviendrais titulaire (je suis fonctionnaire), je me barrerais, et que je n'aimais pas mon boulot...mais je l'ai dit à l'oral, en chuchotant, de façon informelle. Crime de lèse-majesté, harraut, cachot.
Et il y a moi. Il me reste sur un an trois jours de boulot. J'aime le contact avec le public et l'aider (et je crois que c'est partagé). J'ai voulu donner des idées, qui furent rejetées. On me fit comprendre qu'il fallait "rester à ma place". Je me suis éteint. J'ai contracté avec mon ex un crédit de vingt ans pour acheter un appartement. J'ai déprimé. Mon ex m'a largué en plein coeur de la tempête. Je peux pas me désolidariser de mon crédit. Je vais perdre mon boulot dont je suis partiellement dégoûté. J'ai pensé à me suicider sur mon lieu de travail et j'ai ressenti une angoisse abyssale et existencielle : j'y perds du temps de vie qui ne reviendra jamais. Burn-out. Violences quotidiennes : bruits envahissants voire douloureux, injonctions normatives de la part des collègues, sentiment que mon travail de bureau ne sert à rien et que je perds mon temps. Sentiment d'être nul, incompétent, vide, usé par moments.
Allez, plus que trois jours à tenir. Le chômage sera bien doux.
Bonjour @Nevromon, je t'ai lu avec attention. Je suis vraiment désolée pour tout ce que tu as vécu. Comment vas-tu aujourd'hui ? Est-ce que tu as des projets pour rebondir ? Est-ce que tu as des amis, de la famille pour t'apporter un soutien ? As-tu pu parler à quelqu'un des idées noires que tu as eues ? Tu n'es pas obligé de répondre mais si tu rencontres de graves passages à vide et si tu ne sais pas vers qui te tourner, n'hésite pas à me contacter en mp : je ne suis qu'une inconnue mais il est important que tu ne restes pas seul si de telles idées se présentent. Bien amicalement.
Aujourd'hui, je me suis fait virer ! J'ai deux amis proches qui me soutiennent, et j'ai pu parler et me sentir entendu. La grande majorité de mes collègues est "de mon côté". Je serais ravi, auprès de toi et de quiconque, que l'on échange et s'entraide pour se déplacer dans la jungle "neurotypique".
@Nevromon, pas de souci si tu as besoin tu peux compter sur moi.
@Nevromon,
Merci pour ton témoignage.
Rassure moi, quand tu parles de suicide, tu évoques ça comme image qui te traverse l'esprit et puis hop ! Ça repart ?
Sinon, j'ai bien lu ton message mais je n'ai pas bien saisi ce qui t'attire tous ces soucis ? C'est ton atypisme ?
@Amar: àmha c'est son incapacité (pas une critique, bien au contraire) à ne pas faire sens dans ses propos. Les gens doivent le sentir, donc se sentir, donc souffrir. Un des nombreux avatars de dame vérité.
Mais ça me vient comme ça.
@Amar : Merci pour avoir mis en place ce sujet, déjà. Le suicide, j'en ai eu l'idée "seulement" deux fois sur mon lieu de travail : quoi que je dise ou que je fasse, j'étouffais, ne me sentais pas entendu et me sentais prisonnier. Et en même temps, il y avait ma souffrance et celle de mes collègues, tue depuis bien des années pour une partie d'entre eux. Et je ne supporte pas bien les non-dits, le manque de clarté et de transparence, l'injustice, le manque d'empathie, la rigidité, le conservatisme sans arguments autres que "On a toujours fait comme ça et ça m'apporte des privilèges au détriment des autres que ça reste ainsi, alors tais-toi.".
Ce qui m'attire mes soucis :
-je pense que c'est parce que je ne correspondais pas vraiment à la moitié des tâches de mon poste (et vice-versa) : des tâches séquentielles, répétitives, et même roboratives à mon sens (pardon aux gens qui apprécient des tâches répétitives, mais je me sens dépérir lorsque je m'y trouve confronté, personnellement).
-En plus, je questionne, j'interroge, je remets en question, je titille, et on sent que je porte des jugements. J'essaie d'apporter du changement, des idées, d'améliorer les choses, mais d'une façon qui a été trouvée trop directe, et probablement intrusive, notamment de la part de personnes qui considèrent que se mêler des choses sous leur responsabilité, c'est comme leur jeter à la figure qu'ils seraient incompétents, inutiles, etc.
-Je suis hypersensible ou en tout cas, mon seuil d'excitabilité est très bas. Je maîtrise peu les conventions sociales les plus simples (comme le contact visuel), je ne suis pas à l'aise dans la légèreté et les discussions qui ne se centrent pas sur un message, qu'il soit de l'ordre des idées ou des émotions. Je déteste parler pour parler (même si je vous gratifie de tartines maousses depuis que je suis arrivé ici ! Mais je le fais parce que cela a du sens pour moi). Ma sphère personnelle est plus grande que la plupart des gens, certains bruits m'irritent particulièrement, m'agressent, voire me mettent en colère. Et quel que soit le bruit, dès qu'un volume considéré comme relativement faible pour la plupart des autres personnes (je crois) est franchi, cela en est presque douloureux pour moi et me donne envie de fuir, voire parfois de pleurer.
-J'étais dans un bureau partagé où il y avait des allées et venues, ce qui me déconcentrait, me fatiguait et m'agaçait. On me demandait à côté de ça des tâches exigeant de la concentration, alors que je n'aimais pas ces tâches-là.
-Ma "n+1" m'a tout bonnement interdit de porter un casque anti-bruit, et un casque audio également, même si c'était la seule que ça dérangeait.
-Je faisais clairement de l'ombre à ma n+1. Elle ne supportait pas mes suggestions, surtout si elles étaient appréciées ouvertement par les autres collègues et que cela me mettait en valeur.
-Toutes les propositions simples et peu chères que j'ai faites pour améliorer mon environnement de travail ont été refusées, notamment parce que "Tout le monde est un peu autiste", etc. Je pense que l'on a cru qu'il suffisait que je "prenne sur moi" (alors que c'est ce que j'ai fait, confinements déduits, pendant un an, tous les jours).
@Mae : Merci. Je me sens : assommé, dégoûté, meurtri, endolori, usé, las, bouleversé, dérouté, dévalorisé, un peu humilié, rejeté, inquiet, écrasé, affaibli, vulnérable, tendu. Mais également touché, libéré, soulagé, soutenu, écouté, entendu. Je ne sais que répondre et dire si "ça va", cela dit ! x)
@Enfantducosmos : Je mets le doigt dans les rouages de l'engrenage. Du coup, il coince et force pour se remettre à fonctionner, mais ça fait mal au doigt au passage ! 😂
Merci à vous, mais sincèrement, je ne voulais pas accaparer l'attention et aimerais bien lire vos propres rapports à vos collègues (quand vous en avez) !
@Nevromon je trouve très brave et positif que tu arrives à t'exprimer ici sur les problèmes que tu rencontres en ce moment. Sois certain que de nombreux membres de la communauté y sont attentifs, même s'ils n'ont pas forcément tous quelque chose à ajouter.
Courage.
P.S. : ce n'est pas parce qu'on se trouve parfois dans un environnement où les gens ne savent pas apprécier nos qualités que cela signifie qu'on ne vaut rien. Souvent, c'est justement le contraire ;)
Sinon, un diagnostique asperger t'aiderait pas face au système administratif, comme validation papier d'une différence réelle?
@Merlin : Merci, mais je ne sais pas si c'est courageux : j'ai l'impression que c'est plus fort que moi, de "m'étaler" (cela a déjà mis de nombreuses personnes mal à l'aise qui me l'ont reproché, me trouvant gênant et impudique). Entendu !
@Enfantducosmos Cela t'y fait penser également? Je ne me fais donc peut-être pas que des idées (même si une partie de moi se dit que si ça se trouve, c'est juste que j'interprète tout en ce sens). Après, petites précisions au sujet de mon manque de maîtrise des conventions sociales : je les connais suffisamment pour savoir qu'elles existent et pour parfois savoir correctement les utiliser (et plus rarement encore, très bien les utiliser). Mais la plupart du temps, je tombe à côté, ça cloche, c'est gênant ou pas très adapté et vecteur de petits malaises (et comme vous vous en doutez probablement, cela fut source de moqueries, humiliations et harcèlements variés). Je peux comprendre ces conventions, surtout parce que l'on me les a expliquées en détail (cela n'était pas du tout intuitif pour moi), et comprendre leur sens. Mais cela reste une compréhension théorique et intellectuelle...qui ne signifie que rarement que je suis d'accord avec, et encore moins souvent que les trouve utiles ou "belles" (dans le sens éthique du terme, ou même poétique).
J'ai été voir une neuropsy' pour obtenir une "recommandation" auprès du Centre Ressources Autisme avec lequel j'ai rendez-vous a priori fin 2021. Papotage pour comprendre un peu comment je fonctionne. Test Wais : j'ai Haut, Moyen, Moyen, Bas. Là, j'attends le compte-rendu écrit, mais la neuropsy' m'a déjà dit que : "Vous savez, vous êtes probablement dyspraxique et sans aucun doute atypique, intelligent, vous vivez plusieurs choses faisant penser à des troubles du spectre autistique, mais je pense que vous ne devriez pas essayer de rentrer dans une case. -Si je comprends bien, concrètement, vous refusez de me faire une recommandation pour le CRA? -(...) Oui.".
J'attends le bilan, et sinon, j'utiliserai une "méthode" lue ici (je crois), lui sortant alors : "Vous reconnaissez que je vis plusieurs choses faisant penser à des troubles du spectre autistique. Etes-vous spécialiste des TSA, habituée à ces patients (c'est là que c'est fourbe de ma part, car je sais de sa bouche que je suis son tout premier patient)? (...) Alors, envoyez-moi vers une équipe pluridisciplinaire remplissant ces critères : faites-moi une recommandation pour le CRA. Qu'y perdriez-vous, de toute façon?".
J'ai réussie à tout lire. Sans grands éfforts en faite.
Et puis finalement je n'ai pas été étonné de ce que j'ai pu lire à propos tout ces problèmes. Sauf pour ta relation avec ces femmes de vingt à quarantes ans. Je pensais que les gens comme ça ce comptaient sur les doigts d'une main sur cette planète.
En tout cas je me demande si le poids de la hiérarchie et l'ambiance de travail sont aussi pesants dans d'autres pays que la France.
En tout cas tu même si ces réponses ne me sont pas destinées. J'ai appris pas mal de techniques intéressantes pour apaiser les tensions sociales.
Enfin bon. Sinon j'espère quand même que tu va mieux psychologiquement et que tu t'en remettras grâce à ce petit ou long moment de pause qui s'annonce à toi. Tu en as plus que besoin je pense. Courage 😉
Je vais mieux, mais je garde une fragilité particulière, et surtout, je ne me sens plus serein et je ne peux quand même m'empêcher de culpabiliser suite à la perte de mon boulot. Merci.
Cependant, si vous le voulez, je peux vous copier ici un courriel du psychologue du travail, dans lequel il est vraiment encourageant.
citation :
Bonjour,
Je suis heureux pour vous car vous avez su tirer beaucoup d'expériences de cette situation difficile, qui vous apparaitra de plus en plus positive pour vous.
Votre démarche de reconnaissance de travailleur en situation d'handicap est une très bonne chose.Vous avez été courageux d'affronter seul les difficultés pendant si longtemps, alors même que vous auriez dû être soutenu et accompagné.
Vous êtes une personne très intelligente et vous pourrez facilement vous épanouir lorsque vous aurez trouvé le poste et le milieu qui vous convient.
Je ne doute pas que vous pourrez un jour faire de votre atypisme une force car vous saisissez des éléments que d'autres ne voient pas.
Il faut aussi pour cela que vous montriez qui vous êtes, avec cette reconnaissance, pour que vos qualités soient reconnues pleinement. Vous n'avez pas à rentrer dans un moule comme à la médiathèque, mais plutôt à vous révéler tel que vous êtes, dans un environnement qui vous valorise.
Je vous souhaite un beau parcours professionnel, après une pause pour vous remettre pleinement.Une belle fin d'année à vous,
Bien cordialement
@Nevromon
C'est encourageant comme message.
Les gens peuvent être dur et cruels avec ce qu'ils ne connaissent et ne comprennent pas. Bref les gens qui ne fonctionnent pas tout à fait comme eux.
Du coup c'est vraiment con. Mais je me suis d'ailleurs souvent demandé. Si par hasard. Juste le fait d'expliquer aux autres que tu as un TSA et quelles sont ces particularités. ne suffirait pas à être mieux accepté. Tout simplement.
Eh ben tiens-toi bien, parce que les choses sont encore moins simples que "prévu" : j'ai reçu il y a quelques jours un bilan neuropsychologique (voir le sujet créé spécialement pour ne pas "encombrer celui-là).
@Mae
Ha dommage.
Après ça doit dépendre de pleins de facteurs différents aussi.( sa propre personnalité, mentalité des gens dans un lieu précid.....) C'est sur que ça n'a peut pas toujours marcher à tout les coups finalement.
@Nevromon.
Comment ce nomme ce sujet ?
@Nevromon
Ils n'en ont rien à cirer, supérieurs et collègues, et font semblant d'écouter ou de comprendre pour mieux te le remettre dans les dents plus tard
( un exemple les bouchons d'oreille qui sont en plus d'une efficacité très en dessous de mes besoins dans un service bruyant , passant, surencombré avec des sonneries et des galopades dans tous les sens, où je devais me concentrer sur des chiffres à l'ordi, étaient perçus comme une faveur -donc pour y avoir "eu droit" je devais fournir plus de ceci ou cela?- et un prétexte pour être snob???)
@Sebunken : le titre, c'est « Diagnostic neuropsychologique, multiples doutes et interrogations ».
@Mae : Ooooh, j'ai vécu une situation similaire. J'ai même pas réussi à "obtenir" le droit d'avoir des bouchons d'oreille, mais je trouve ça dingue qu'ils pensent qu'ils sont magnanimes pour t'avoir accordé ça. À leur place, j'essaierais de me remettre en question et j'aurais modifié mon attitude envers toi. Dans l'idéal, je t'aurais demandé comment tu fonctionnes, de quoi tu avais besoin et ce que je pouvais faire pour t'aider. "Handicap" ou pas, ça m'a l'air d'ailleurs élémentaire, ça !
Dédicace spéciale pour @Nevromon 😉 : https://www.deezer.com/fr/track/140990997
@Nevromon
Je découvre ce fil qui éclaire d'autres "bouts" de conversation. Va falloir s'occuper de ce qu'il y a sous la surface. N'hésite pas... J'étais sincère.
J'ai la chance d'être plutôt indépendante dans mon boulot. J'ai des collègues et une hiérarchie, mais lorsqu'il y a des gens avec qui je ne peux pas fonctionner, à part au moments des bilans / projets / réunions d'organisation... eh bien je peux choisir de ne pas avoir d'autre lien avec eux que les croiser à la machine à café (ce qui s'est déjà révélé compliqué par le passé, mais les personnes à qui je pense sont parties vers d'autres lieux et c'est tant mieux).
Avec certains collègues j'arrive à avoir un minimum d'échanges. Parfois même, en temps "normal", aller boire un verre avant ou après une réunion. Mais je ne vois personne pendant les vacances (ni coup de fil, sms, etc, rien) : comme @Merlin je préfère compartimenter. Enfin, je préfère ! C'est un besoin, réellement. Je n'ai jamais eu l'occasion d'avoir comme collègue quelqu'un que je connaissais par un autre lien et je me suis déjà demandé ce que ça pourrait donner. Je suis à la fois curieuse et sceptique quant au résultat.
Je fais l'effort d'entretenir le "small talk", mais c'est un vrai effort avec certaines personnes. Je me dis que dix à quarante minutes par jour réparties sur une trentaine de personnes je peux y parvenir... Et puis j'y vois de sérieux avantages, la nature humaine faisant, lorsque j'exprime un doute, un besoin, une souffrance, même si je limite au maximum ces occasions ! le fait que j'aie d'abord été, souvent, en position d'écoute, aide énormément. Par contre c'est épuisant, par moments je me retrouve à faire "poubelle émotionnelle" de trois ou quatre personnes dans la même journée alors que ma poubelle perso débordait déjà le matin en arrivant. Oui ça m'aide à mettre de côté mes histoires le temps où je les écoute - quoique... Pas si bien que ça parfois - mais à la fin de la journée, je suis HS.
Le pire, c'est les réunions. Parce que j'arrive à me concentrer sur l'énoncés des faits, écouter les avis (et ça peut partir dans tous les sens), réfléchir à des solutions tout en m'occupant d'autre chose (dessiner, faire une liste de courses... lire mes messages 😉 ) et j'arrive à la conclusion quand d'autres n'ont pas encore compris le début et demandent de répéter certains passages. Et si j'étais bonne en communication ! Mais non, si je me hasarde à donner mes conclusions tout de suite, j'ai l'air agressive, les gens ne suivent pas mon cheminement, me font des objections qu'ils veulent logiques mais que je trouve enfermantes inutilement... Pour ajouter au tableau je fais passer l'humain avant le logique, je refuse d'admettre les arguments du genre "ça va être compliqué financièrement", "il y a un texte de loi qui limite ce genre de projets" 😡
Bon, allez, je vais être honnête, il y a quelques collègues avec qui c'est plus simple. Et puis j'apprends tout doucement à ne plus être "bourrin" dans mes interventions, maintenant que je comprends que tout le monde ne peut pas s'adapter à mon fonctionnement. Ouiiii booonnn souvent l'adaptation c'est que je me tais le temps qu'ils aient progressé sur le chemin 😇
Et puis heureusement c'est loin d'être l'essentiel de mon boulot (même si c'est la seule partie qui me semble vraiment un travail, par son côté pénible et forcé).
[J'ai eu deux réunions aujourd'hui et une hier, je me dis que ça doit jouer sur le côté libérateur de la tartine ci-dessus. Je crois que si je relis ce texte d'ici deux jours je me trouverai dure avec mes collègues. Conséquence de la fatigue émotionnelle d'avoir passé trop de temps avec eux...]
Merci, @Kundun. Mais je suis pas encore distancié vis-à-vis de tout cela pour être capable d'auto-dérision et de sarcasme : je me bats encore, ici pour réussir à toucher le chômage, et parce que je vais aller au tribunal contre mon ancien employeur (à l'administratif, voire au pénal ensuite) !
@elsbzh : Je m'en occupe, de ce qu'il y a sous la surface, autant que possible, notamment en discutant ici, en public comme en privé. J'ai rarement rencontré sur le web autant de douceur qu'ici.
C'est ce que je vise, de la marge de manoeuvre, de la liberté (relative) au travail, comme celle que tu as l'air de pouvoir parfois vivre.
J'ai travaillé avec mon ex, c'était un peu étrange, même si l'on n'était pas dans le même service.
Je n'entretiens même pas le small talk, pour ma part : trop coûteux. Je me sens intérieurement un peu dépérir, en un sens, quand je fais quelque chose avec lequel je ne suis pas d'accord !
(j'ai souri, concernant la lecture de messages en réunion)
Je comprends ce que tu exprimes : je trouvais souvent "la" solution en réunion, parfois au tout début de celle-ci, et rongeais mon frein ensuite de voir les autres galérer et mettre parfois littéralement des heures à arriver là où cela m'avait pris une minute, voire moins. Ajoutons à cela une furieuse envie de mettre les pieds dans le plat et que l'on parle de toutes les tensions, que l'on crève des abcès parfois vieux de plusieurs années voire décennies ! 😈
Tu n'as pas l'impression, parfois, que toi, tu t'adaptes beaucoup à la plupart, mais que c'est moins l'inverse?
@Nevromon
Contente de t'avoir fait sourire 😋
Je pense que c'est hélas une fatalité, s'adapter plus que ne le font les autres. Eux, ils sont la majorité. S'ils veulent faire un effort d'adaptation ce sera pour quelques individus autour d'eux. Alors que j'ai l'impression d'avoir une facette de moi pour chacun d'entre eux (vous avez dit schizophrène ?)
Ceci dit, maintenant que je sais pourquoi, et comme j'ai toujours eu assez de caractère pour rester retranchée dans ma forteresse, ce n'est pas tant pour moi que ça me gêne (D'accord ça arrive que ça déborde quand même...). Quand je constate qu'un enfant se retrouve cible de "ces gens-là" par contre, ça me rendrait féroce. Combien de fois je me suis retenue de hurler quand j'entends des adultes, responsables, bien et tout, qui te sortent un "c'est pas normal que ce gamin aime rester seul, il va falloir qu'il s'adapte et qu'il apprenne à "vivrensemble"" 😡 J'ai un petit côté Hulk dans ces cas-là...
@Nevromon : Plus sérieusement, je t'invite à lire l'excellent livre de Carlos Tinoco, Sandrine Gianola et Philippe Blasco Intitulé "Les surdoués et les autres, penser l'écart". Je pense que tu devrais y trouver de nombreuses réponses aux questionnements que je lis dans tes fils ici et là. Ils y expliquent en détail la notion de douance qui est très loin de se résumer à la question du QI ou du QE et que oui on peut échouer aux tests et être un surdoué, et qu'être surdoué, c'est aussi une aptitude à décortiquer le réel et voir lucidement au delà des mythes collectifs et des fonctionnements sociaux dans lesquels sont enfermés les normaux pensants.
Par exemple le fonctionnement dans les administrations ou seules sont autorisés a réfléchir les personnes ayant atteint un certain niveau hiérarchique, ces personnes là ne réfléchissant généralement pas dans le but d'améliorer le système, mais dans le but de le préserver, de ne pas le contrarier et de le renforcer. C'est de là, en bons soldats du sytème, qu'elles tirent la reconnaissance de leurs pairs et leur satisfaction. Toutes choses dont un Zèbre, de par sa lucidité et son système de valeurs idéaliste est incapable. Tout ceci est très bien expliqué dans ce livre qui croise ethnologie, psychologie et sociologie, très dense et incroyablement riche. A sa lecture, on comprend aisément qu'une administration soit l'un des pires endroits pour l'épanouissement d'un zèbre. Pas très étonnant que tu t'y sois déperri !
Une idée qui m'est venue en pensant à toi, si tu ne sais pas quoi faire pour la suite...probable que ça ne te parle pas, mais je te la glisse au cas où, on ne sait jamais : dans le domaine culturel (un secteur incroyablement porteur à l'heure actuelle 😉 ), il a le métier de "médiateur culturel". Il s'agit d'une personne qui s'occupe des fonctions administratives des troupes de spectacle, de leur trouver des dates, de réserver des salles de spectacle et de s'occuper de toute la paperasse. Tu pourrais y croiser des personnes humainement généreuses et reconnaissantes, et y exploiter tes compétences d'une manière qui ait du sens. Mais tu auras sans doute de nombreuses autres idées et ambitions... Tu vis la fin de quelque chose, mais penses aussi le plus important : tu es surtout au début d'autre chose, un autre chemin ou tu vas pouvoir t'épanouir en évitant déjà de reproduire les erreurs du passés ! Courage, et hormis cette importante question du chômage qui vaut bien de s'y attarder, n'oublies par de focaliser ton esprit et ton énergie sur ce qui va bien dans ta vie plutôt que sur ce qui va mal. C'est bien plus productif et beaucoup plus gratifiant...
@elsbzh : Bien sûr !
C'est pour ça que parfois, je me suis posé la question de fonder une entreprise avec uniquement des gens neuroatypiques. Ou si il y avait des neurotypiques, ce seraient des gens particulièrement ouverts d'esprits, tolérants, doux et empathiques.
Tu ne fatigues pas, de "tenir les rangs", comme ça, parfois? Et est-ce que tu t'énerves plus quand il s'agit de ratiboiser le comportement d'un enfant parce qu'ils sont (en général) moins dotés d'outils pour se protéger de ce genre de propos normatifs?
@Kundun : C'est prévu. Je suis en recherche d'une liseuse pour potasser mes surdou-livres. :)
Oui, une administration, et surtout, un service figé, c'était pas pour moi. Merci pour l'idée. Je pense que je me verrais de toute façon plutôt bien rester dans le culturel (action culturelle en médiathèque, par exemple), ou bifurquer vers l'artistique (même si la paperasse ne me parle pas). J'ai voulu donner des idées, à ce poste, et j'ai parlé d'égal à égal avec des gens qui faisaient de l'action culturelle depuis des années, qui avaient pour certaines une formation dédiée, et j'ai senti que j'apportais un vent de fraîcheur et d'enthousiasme, que je fonctionnais en émulation avec la responsable de la com'. Et là, je me suis fait tirer par le collier. À la niche, le chien !
@Nevromon
C'est une idée intéressante. Je vais la garder au chaud dans un coin de mon cerveau.
Je déteste les tentatives de formatage en tout genre. Et sur les enfants je trouve ça criminel. Un gamin qui trouve une façon de sépanouir et qui, en plus, le fait sans déranger les autres, ce n'est pas encore assez bien ???
Je crois qu'il y a aussi une bonne part de vécu. J'étais bien dans ma bulle. J'ai trouvé assez dur comme ça de devoir faire autant d'efforts volontaires pour communiquer un minimum, intégrer ce qu'étaient ces règles qui leur semblaient innées, etc, sans que les adultes soient venus me forcer à m'intégrer à un groupe !
Dernier exemple en date : avec la toute dernière version des protocoles sanitaires, les élèves qui mangent à la cantine doivent choisir avec qui ils vont manger à table, tous les jours, jusqu'à la fin de tout ça. Rien que ça, j'en suis mal pour eux. Une jeune fille se retrouvait sans groupe et en semblait satisfaite. L'adulte responsable, tout embêté, a commencé à lui proposer des solutions, avec des copains d'une autre classe, ou avec tel groupe où il manquait quelqu'un... Il a fallu que, la connaissant un peu, je l'autorise à haute voix à exprimer qu'elle avait envie de manger seule, pour qu'elle ose le faire.
Et je parle d'un établissement scolaire où le climat est plutôt à l'écoute des particularités. Je ne veux même pas imaginer la même jeune fille dans un autre contexte. Peut-être que son voisin finirait la tête dans son bol de soupe assez vite...
Oui, j'ai également vraiment du mal avec ça. Cela me rappelle quelque chose : dans le Sud-Ouest de la France, les plants de maïs qui dépassent par rapport aux autres sont censés être tranchés pour atteindre la même hauteur que les autres. Et on les appelle les aberrants. On n'est pas loin de la connotation d'aberration. Tu as pu rester dans ta bulle, enfant, ou justement pas trop, voire pas du tout?
L'anecdote que tu donnes est un exemple de raisonnement par le groupe, grégaire : un individu isolé serait forcément censé être en danger et malheureux.
Les aberrants ??? Je trouve ce terme à la fois logique, effrayant... aberrant ? 😶
Enfant, oui, j'étais bien dans ma bulle, pas de doute ! 😄 Au collège ce n'était plus possible. J'étais déjà trop bonne élève pour qu'on me laisse tranquille, il a bien fallu que je me sociabilise pour ne pas être marginalisée (soit), moquée (moins bien), peut-être pire (non merci). Et puis je crois que j'aimais bien essayer de comprendre les différents comportements que j'observais, les liens entre les gens, observer les schémas de communication... Un exemple déroutant, c'est comprendre la limite entre ce qui est choquant-drôle et ce qui est choquant-déclencheur de malaise. D'ailleurs je pense que je ne maîtrise toujours pas cette limite 😂
Tu fais toujours des tests de propos choquants auprès de tes collègues, aujourd'hui?
Oh, oui ! C'est tellement drôle, pourquoi s'en priver ? Par contre j'essaie de les faire sciemment...
"Attention Marie-Géraldine, je vais dire un truc qui va te mettre mal à l'aise. Bon, d'accord? Tu es détendue, maintenant? Non? Parfait, on y va ! "
Je crois que ma dernière en date, c'était celle-là : "Tu es si pressé que ça de te faire vacciner ? Tu ne crois pas qu'il vaut mieux attendre qu'ils aient fini de tester sur les petits vieux et voir combien vont crever des effets secondaires ?"
Un silence gêné... puis s'est lancé dans une conversation sur le sujet mais à haute voix genre "hé les collègues venez m'aider, ne me laissez pas avec la folle" 😂
En commençant ce boulot, tu as aussitôt annoncé la couleur, ou tu as révélé cette facette plus tardivement?
Bonne question... Je suis plutôt "taiseuse" de nature, mais je me crois assez "désarmante" pour les esprits non préparés, même (surtout ?) quand je ne fais pas exprès.
Et puis cela fait très peu de temps que j'ai une explication à ce que je voyais jusque là comme de la maladresse sociale de ma faute... Donc je me focalisais plus sur ma gêne, que sur une sorte de contrôle et de "provoc'".
Leur surprise a peut-être pu être plus grande encore, si tu ne parles pas beaucoup en général : cela a dû faire d'autant ressortir des propos surprenants, voire "choquants". Je force le trait dans ma tête : comme si tu ne disais "jamais rien". Et quand tu l'ouvrirais, tu sortirais un truc "affreux". Je trouve ça assez drôle, parce qu'en plus, il peut y avoir une croyance selon laquelle une personne qui parle peu va probablement émettre des propos vus comme empreints d'une sagesse millénaire et immémoriale (le côté "grand chef" Amérindien).
Et quand on comprend et prend conscience des normes et des règles, c'est très sympa de jouer avec, en effet. Ce que j'aime faire, c'est dire des choses d'un air ingénu, et voir les (ex) collègues être gênés, car j'ai mis en quelques jours de présence à un travail le doigt sur un problème structurel existant dans un service depuis des années, voire des décennies.
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