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- Fabrique t'on notre réalité amoureuse?
Bonjour à tous,
Pour mon premier sujet je vais avoir besoin de vous parce que je n'arrive pas à approfondir cette idée que je vais vous exposer. Je voudrais bien qu'on s'autorise toutes les théories, y compris (et pourquoi pas surtout) les plus farfelues afin de s'ouvrir à tous les possibles.
Je suis parti des schémas répétitifs qui sont potentiellement en nous : nous avons une croyance établie à partir d'une expérience passée, et depuis, nous cherchons à la valider et à la renforcer. D'abord parce que cette croyance est sécurisante pour nous, puis parfois elle devient inconfortable une fois adulte. A l'image d'une petite armure pour enfant toute brillante et qui aujourd'hui serait une vieille armure rouillée dans laquelle on étouffe un peu. Et bien malgré nous, nous avons toujours cette tendance à vouloir valider et renforcer cette croyance, cette armure dans notre quotidien.
Pour illustrer, imaginons qu'un jour, enfant, quelqu'un a cherché à me faire du mal ou à obtenir quelque chose de moi. Mon armure m'a protégé « je ne peux pas faire confiance, les gens cherchent à abuser de moi ». Et puis cette croyance arrive à fabriquer une réalité qui sera validée encore et encore : c'est mon schéma répétitif. Je rencontre au départ une personne avec la certitude qu'elle finira par abuser de moi, et je rencontre par la suite ces personnes qui sont toujours en attente de quelque chose, jamais satisfaites.
Une fois la séparation faite j'en profiterais pour valider ma croyance qu'on fini toujours par m'abandonner, quitte à me pousser inconsciemment à jouer les victimes chiantes ou les bourreaux casses couilles afin de pousser l'autre vers la sortie du couple. Mon armure a parfaitement joué son rôle en me protégeant des autres, et la prophétie autoréalisatrice me donne raison (ce qui m'apporte une sécurité). Mais aujourd'hui, adulte, je vis dans une minuscule armure rouillée et dans une petite paranoïa inconsciente.
Aujourd'hui, au niveau de la psyché, j'en suis là.
Mais je repensais aux fameuses fentes de Young où le regard avait la capacité de changer le résultat d'une expérience. Et je me demandais dans quelle mesure mon regard aurait aussi la capacité à modifier la réalité.
Ainsi en armure j'attirerais sur moi des personnes qui voudront abuser de moi, alors que sans armure j'attire des gens qui ne voudront pas abuser de moi. Ça irait au dela d'une fabrication imaginaire où en armure j'attire des personnes dont je crois qu'elles voudront abuser de moi.
C'est encore complexe pour moi, je vous livre l'idée à l'état brute.
Merci d'avance pour vos lumières.
Bisou
Je souris en lisant ce message (sans méchanceté aucune) car il existe un roman de Robert Fisher qui s'intitule "le chevalier à l'armure rouillée". Bon c'est un peu un délire new âge mais la réflexion de fond est pertinente.
Nos relations avec les autres sont toujours une amplification ou un écho de notre relation avec nous-mêmes. Dans le domaine sentimental c'est encore plus pregnant car on se retrouve face à notre polarité intérieure, féminine ou masculine (car on a bien les deux en soi, à des dosages certes qui nous sont propres). Ça vient donc et taper dans notre intime et refaire vivre ce qu'on a pu expérimenter enfant avec nos figures références de ces polarités.
On dirait que tu fais un travail de conscience sur ce mécanisme qui se répète, sur cet état de fait d'une armure qui serait rouillée.
Courage et persévérance à toi.
Oui @Alcedo , j'ai lu cet intéressant petit livre avant de le donner à un pote qui avait aussi ce soucis. Je me suis inspiré de la métaphore, pour d'autres auteurs, en guise d'armure, c'est un costume, une posture, une légende, un déguisement... mais l'armure me parlait le mieux.
Et oui, la relation fait revivre nos blessures d'enfance. Comme quoi "l'amour" ce n'est pas ce club med qu'on nous vend avec du bonheur insouciant promis juré. Si on veut du bonheur insouciant, autant aller au club med, ce sera beaucoup plus relax qu'affronter une blessure de rejet ou d'abandon quand notre partenaire n'a pas répondu à notre message depuis hier matin !!! 😅
Tu pourrais développer cette idée de polarité masculin féminin?
Et sinon oui, mon crush d'il y a 10 jours estime qu'une belle amitié est préférable à une mauvaise relation, comment lui donner tort? Mais ça a réveillé des schémas répétitifs alors que j'étais certains de les avoir réglé. Je retourne donc à l'école:
"Hatez vous lentement et sans perdre courage.
Vingt fois sur le métier remettez votre ouvrage".
Merci pour ce sujet @Crabe_Fantome.
Tes questions sont justes,et tes réponses aussi.
Tu sais je crois que nous nous fabriquons bien notre réalité amoureuse oui,mais pas uniquement amoureuse.
Nous nous fabriquons notre réalité tout court.
Mieux vaut aller au club Med qu'affronter ses blessures ?
Je ne pense pas non, surtout quand tu les affronte aussi clairement.
Pour vivre au club Med il ne faut plus avoir de blessures,il faut donc bien les affronter oui.
Tu vas te recréer une réalité, petit à petit,et tomber enfin ton armure
Je pense aussi que l'on se crée sa réalité, amoureuse ou relationnelle en général, "abrités " dans notre armure pourrie.
La seule solution est la communication. Et oser mettre les pieds dans le plat. Mais certaines personnes, même si elles s'en défendent, ne savent pas faire autrement que de parler des absents, d'insinuer des choses tout en restant évasives... Je pense à une personne en particulier là, qui me fait culpabiliser en ce moment. Elle, elle n'est pas du tout encore en capacité de décortiquer les choses et, bloquée dans certains de ses schémas qui lui font accepter en façade des choses qui la mettent en colère à l'intérieur, elle adopte un comportement injuste avec certains.
Bref, tout ça pour dire que c'est bien de s'attaquer à ses propres schémas et comportements négatifs récurrents, mais que c'est déjà pas évident alors si en face se trouvent des indécrottables du ciboulot... 😒 On a encore envie de fuir, mais ça aussi on a à le travailler, mais s'il s'agit du chef au boulot par exemple..
En tous cas, pour ce qui est de l'histoire d'amour, je pense que pour partir sur de bonnes bases, il serait bon de parler de ses schémas et de ses failles, à coeur ouvert.
Sur les polarités :
Oui je crois qu'on a du masculin et du féminin en soi. Et que beaucoup de drames de ce monde seraient évités si on prenait soin de se tourner vers cela, de l'accueillir, et de résoudre ce qu'on prend pour un conflit inévitable, qui est en fait une complémentarité aussi nécessaire que belle.
Là on vit dans une société schizophrène qui nous transmet des pseudo messages de liberté (de genre, d'identité asexuelle), et d'égalité (entre "sexes"). Tout en maintenant et renforçant les stéréotypes de genres (auxquels par exemple les jeunes adhérent de plus en plus) et en reculant sur les droits des femmes chaque jour.
Pour ton crush, donner de l'amitié à qui veut de l'amour c'est donner à manger à qui a soif. Tu es un grand garçon, à toi de voir avec toi-même si le menu te va.
Pour l'amour club med où tout va toujours bien, ça a l'air chiant comme la mort ton truc.
L'amour c'est affronter ses propres peurs intérieurs. Accepter l'autre comme miroir grossissant de nos défauts et de ce qu'on ne s'autorise pas à être. C'est la douleur de l'absence de l'autre. La gêne de sa présence. C'est comme la vie, des événements, des épreuves qui nous tombent sur le râble. Et la peur de la perte. Mais c'est aussi la chance de traverser cela. D'y faire face. Et d'apprendre.
Est-ce que ma compagne qui m' envoie aucun message pendant deux jours c'est le drame de ma vie, où tout s'effondre dans l'obscur ? Ou cette obscurité me permet-elle de voir briller une petite bougie, une certaine flamme, qui vacille et tient malgré le vent et le chaos du silence ?
Bien évidemment, c'est toujours l'histoire de l'attachement et la résilience. La capacité à se dire que l'amour est toujours là même en l'absence immédiate de l'autre. Et ce n'est plus simple que si l'on a déjà effleuré l'amour inconditionnel.
@zozotte oui je crois aussi que l'illusion est partout mais aussi que nous sommes moins dupe ou moins intéressé par le monde en dehors de l'amour 😅
Le club med peut être aussi cet antidépresseur, cette bouée provisoire qu'on nous jette quand on est tombé du paquebot dans l'océan pour éviter qu'on sombre, le temps qu'on puisse sortir la tête de l'eau.
@Juliette Oui de plus en plus je pense que la sincérité (envers soi en premier lieu) devrait primer sur le sentiment amoureux. Au moins pour éviter que le sentiment amoureux soit totalement faux dans une relation basé sur des peurs.
Je ne compte même plus le temps et l'argent que j'ai perdu à vouloir parler de mon ex à ma psy, et le nombre de fois où elle m'a répété "c'est vous que je vois, pas elle". Si tu te mets dans des états de stress pour les autres (peut être lié à l'hypersensibilité lié à notre "malédiction" d'atypiques) t'as pas fini de souffrir. Et si tu t'attaches à quelqu'un qui te fait souffrir, si les moments de stress ou d'anxiété ou de souffrance sont supérieurs aux moments de bonheur et de partage, c'est qu'il y a peut être un schéma dysfonctionnel. Ou peut être que je projete ma propre dysfonctionnalité sur toi. 😉
@Alcedo Pour moi le masculin et le féminin sont juste des étiquettes comme homo ou hétéro. Quand j'ai envie de faire de la moto je ne me sens pas plus homme et quand j'ai envie d'un calin je ne me sens pas plus femme. Aujourd'hui je tombe amoureux des femmes, demain je peux tomber amoureux d'un homme, est ce que ce sera vraiment utile que je m'identifie comme homme et homo? Je ne sais pas. On peut définir les objets, pensées ou émotions comme masculin ou féminin, mais je ne sais pas si ça peut vraiment aider dans le fond. Si j'éprouve de la colère ou de compassion, pourquoi je voudrais que la colère soit masculine et la compassion féminine? Pourquoi pas l'inverse en fait? Les émotions resteront colère ou compassion peut importe le tiroire où on les range. Mais sur le fond oui tu as raison, observer et accepter nos différentes facettes c'est important. Ce qu'on disait plus haut à propos de la sincérité sur nous même.
Pour mon crush, mon principal souci est que mon coeur amoureux est dysfonctionnel, rempli de jalousie, de possession, de contrôle, d'envies mais il est ultra puissant. De là je peux basculer sur un coeur amitié, plus proche de l'amour inconditionnel, un amour "humain". Et pourquoi pas y ajouter le coeur Eros, le coeur du corps qui demande aussi à être aimé.
Et du coup oui les coeurs amitié et Eros, n'exploitent pas la passion vibrante du coeur amoureux. Est ce que c'est chiant? ça peut dans le sens où on ira ni très haut, ni très bas. Et effectivement sans souffrance, il n'y aura pas d'exploitation intérieure: Les millionnaires ne descendent jamais au fond de la mine pour chercher de l'or. Et donc peu ou pas de connaissance de soi. On se rapproche de l'ataraxie proné par le stoïcisme: un bonheur par l'absence de malheur. Reste à identifier nos envies ou besoins: le bonheur, la paix, l'intensité... après quoi on court?
Après quoi on court oui.
Peut être juste arrêter de courir,et apprendre à ressentir.
Nos émotions,quelles qu'elles soient,les écouter et agir en conséquence,pour notre bien être,que ce soit en amour ou en amitié,ou même tout seul.
Après pour la jalousie tu as le droit d'être jaloux, c'est aussi un signe d'amour.Juste,ne pas étouffer l'autre non plus.
Et quant à la culpabilité,il faut savoir s'en éloigner, nous ne sommes pas responsables de l'autre,nous le sommes déjà de nous même, c'est déjà pas mal.
J'ai une théorie là-dessus, même si chaque fois que j'essaie de la formuler, je sens qu'elle manque un peu de subtilité.. je vais tenter quand même d'exposer mon point de vue.
Il me semble que nous sommes nombreux en effet à reproduire des schémas, des comportements délétères dans nos relations et que ça commence par le choix du partenaire amoureux. Parce que les rapports dysfonctionnels ne sont pas le fait d'une personne, mais de la synergie de deux tempéraments.
Il conviendrait donc de commencer par définir le partenaire en question, celui qui rend possibles et même incoercibles nos mauvais penchants, de se poser la question de ce qui nous a attiré à lui ou à elle, pour être capable de le reconnaître chez les potentiels futurs partenaires.
Et, le plus important, de s'observer lors des futurs rencontres et d'être méfiant envers les élans de notre « coeur » et préférer s'investir émotionnellement avec des gens pour qui nous pouvons ressentir une raisonnable admiration, même si ce n'est pas ceux qui nous font craquer au premier regard. Et peut-être même finalement, éviter justement ces derniers.
D'une certaine façon, pour certains d'entre nous en tout cas, c'est peut-être faire le choix de l'harmonie, plutôt que de la passion. Et ça demande un effort, ça peut donner l'impression d'un renoncement.
C'est un renoncement en vérité. C'est renoncer à des concepts hautement romantiques tels que la tragédie, l'amour impossible, le sacrifice...
Au profit de notions qui nous sont dépeintes avec moins de brillance et de noblesse lorsqu'il s'agit d'amour, mais qui, nous le savons f.....ment bien, sont des valeurs sûres, la sérénité, la confiance, l'amitié...
Et apprendre à vibrer autrement.
@zozotte Oui dans l'idéal ces respirations du moment présent sont préférable, mais nous avons du mal à nous sentir complet tout le temps et l'appel du vide se fait souvent ressentir. Vers quoi nous emmène t'il ce vide?
Je trouve aussi qu'il n'y a que deux choses qui ne savent pas mentir: notre corps et nos émotions. Et donc oui les écouter est toujours la meilleure option, à condition, et je parle pour moi, je ne pas surinterpréter par dessus en laissant le cerveau en roue libre. Et donc le laisser glisser vers la jalousie qui n'aide personne. Ni moi parce que ça me fait souffrir, ni l'autre parce que je l'emmerde. A la limite ça sert le mec qui s'est tapé mon crush parce que je l'ai saoulé et qu'elle avait besoin de décompresser 😅
@Penny Mais le partenaire n'est il pas une projection de nous ? Lorsqu'on a un crush pour quelqu'un, on ne sait rien de lui. Même après 6 mois, 2 ans, 10 ans, l'autre évolue aussi vite et devient toujours insaisissable. On projette sur l'autre des tas de qualités, on l'espère parfait et qu'il nous comble à chaque seconde. Et lorsqu'il nous comble on l'aime ou du moins on croit l'aimer. Comment définir ce qui cet insaisissable?
D'autant que quand tu es face à quelqu'un que tu ne connais pas et que tu es complètement attiré par ses mains, son sourire, ses yeux et que t'as juste envie d'embrasser cet inconnu, comment on fait? Comment observer quand on est submergé par ces émotions et ces désirs? Tu proposes la méfiance mais par là tu coupes tes ailes ainsi que celle de l'autre pour établir une relation maitrisable et raisonnable. Je comprends l'idée quand on a un projet de bébé avec le tic tac tic tac mais reste qu'on se protège d'une "aventure", on se protège de vivre des choses. On se protège quand on est fragile mais comme on ne se frotte pas à la vie, comme on renonce à suivre les élans du coeur, comment on peut arriver à devenir plus fort ou plus expérimenté? Du moins est ce qu'on a envie de devenir plus fort ou plus expérimenté?
En tant que musicien je n'ai professionnellement pas le droit de choisir entre l'Harmonie et la Passion: je dois jouer les deux et les marier. Avec la Passion seule je vais mettre les pires notes aux pires endroits, mais avec l'Harmonie seule je serais aussi fade qu'une salade bouillie sans sel.
Depuis un mois et demi je n'ai mis que de la Passion dans mes deux rencontres et les deux ont échouées. J'ai pu observer, chez moi, un dysfonctionnement au niveau du coeur amoureux contaminé par une lourde dépendance affective. Et depuis quelques jours, j'ai pu remettre ce coeur malade en quarantaine au profit d'un coeur amical et érotique. Harmonie et Passion. L'équilibre est fragile, les deux souhaitants prendre le pouvoir l'autre. Mais je ne me vois pas vivre autrement. Il faut dire qu'à mon age, l'Harmonie seule ne me servira à rien pour des projets de couple, je suis trop vieux pour avoir des enfants. Et plutôt que de vibrer autrement, j'aurais tendance à vouloir vibrer "en plus".
citation :
Nous avons du mal à nous sentir complet tout le temps,et l'appel du vide se fait souvent ressentir,vers quoi nous emmène t'il ce vide?
En 3500 pages je te la fait @Crabe_Fantome.😄
Ce vide,il nous emmène vers la vie,vers ta vie.
Et se sentir complet tout le temps c'est un travail de ... tout le temps?
Mais plus on travail, plus ça devient naturel,et ça finit par ne plus être un travail, mais un plaisir.
Comme la musique quoi.😉
On a l'univers entier en soi. Et c'est vertigineux.
Heureusement qu'on a ce vide, carnet de croquis blanc, pour pouvoir y dessiner.
@zozotte et @Alcedo J'achète le scénario !!!! Un vide, une partition à remplir, un dessin à faire, les plaisirs de la vie... Mais le vide est aussi une soif de se remplir avec la peur d'avoir soif mélée à la peur de manquer d'eau qui fait qu'on va se dire "ah mais puisque je n'ai pas assez d'eau en moi, je vais devoir aller en chercher chez les autres". Et parfois l'autre est un altruiste pathologique et nous donne régulièrement de quoi boire en échange de reconnaissance. Et parfois l'autre est humain et ne souhaite pas particulièrement se faire vider de son eau par d'autres.
Alors les peurs prennent le pouvoir: A qui tu donnes ton eau?! Moi je t'ai tout donné et toi rien?! T'es qu'un égoïste! Mais qu'est ce que je fout avec toi?! Mon ex me donnait beaucoup plus d'eau en 2 minutes que toi dans une année !!! Et tu sais quoi?! Ton eau elle pue!!! J'en veux pas!!! Je préfère encore mon vide et ma soif!!!
Hey, Mr. Ghost Krabs,
Ce que pense, veut, désire, dit l'autre ne t'appartient pas. C'est son vide, pas le tien.
Pro tip : travailler sur son vide intérieur, le considérer, l'accepter, le gérer, fait rencontrer des gens dans la même démarche.
Star tip : on n'a jamais dit que c'était simple. Rien n'est gratuit dans ce bas monde. 😜
@Alcedo 👍
On a jamais dis que c'était simple non,mais on le dis quand même.😄
@Crabe_Fantome, Alcedo a raison, c'est ton eau qui compte,pas celle des autres.
Le vide n'est pas une peur d'avoir soif, c'est une ouverture sur le monde.
Tu n'as plus peur d'avoir soif quand tu comprends que c'est vivre qui te désaltère.
3500 pages,ou pas.
@Crabe_Fantome, je crois au contraire qu'on peut comprendre beaucoup de l'autre pour peu qu'on s'intéresse sincèrement à lui, surtout justement si on ne se contente pas de l'espérer parfait, de lui espérer les qualités qui seraient censées nous combler.
Encore que ne s'observer que soi-même dans la relation peut être aussi un axe de compréhension : Pourquoi ce geste m'a-t-il apporté du bien être ? Pourquoi lorsqu'il a dit ceci me suis-je sentie mal à l'aise ? Avec quelle partie de moi cela a-t-il interagi ?
Mais je ne parle pas de s'adonner à cette analyse en pleine submersion.. Si sa bouche a envie de te sourire et que tes yeux ont envie de se fermer, embrasse l'inconnu !
Il restera toujours une part d'inconnaissable, et heureusement, sans cela la vie aurait bien peu d'intérêt. Et pour les mêmes raisons, jamais je ne ferai le voeu de maîtriser une relation.
Je parle seulement de ne pas l'entamer avec une personne qui me fera retomber dans les mêmes écueils et je parle d'expérience justement, je parle parce que je m'y suis frottée et blottie maintes fois, parce que j'ai laissé mon coeur m'emporter ici et là, que je ne renie pas mes fragilités mais que je n'aspire pas à être plus dure.
Et surtout parce que je sais désormais que vibrer autrement n'est pas forcément moins vibrer, que ce soit pour construire un foyer ou pour vivre une histoire qui ne laisse pas le sentiment d'avoir échoué lorsqu'elle se termine.
Et non, ce n'est pas simple. L'idéal évidement serait de n'avoir besoin de rien, de pouvoir prendre et donner, non par manque mais simplement pour la beauté du partage.
À partir du moment où l'amour n'a aucun sens, évidemment qu'on construit l'idée de ce qu'on en fait.
Déjà merci à vous tous pour vos avis, vos expériences de vie qui nourrissent ma vision des choses!
@Alcedo et @zozotte Pour le coup je parlais de mon propre handicap, de mon vide qui, tour à tour, fait de moi la victime ouin ouin et le bourreau passif agressif. C'est mon travail de maintenant pour tenter de canaliser ma dépendance affective: un peu à l'image qu'un alcoolique qui doit passer sa vie à maitriser son besoin de boire, je dois maitriser mon besoin d'aimer et de me donner à n'importe qui en échange d'un peu d'affection.
@Penny Décidément l'espoir est une bien vilaine chose. Avec ce même éclairage, plus ou moins objectif sur nous même, on comprend que l'espoir est la distance douloureuse entre ce qui est et ce qu'on voudrait. ça fait parti des choses qu'on se demande: "pourquoi lorsque je perds espoir, je me sens enfin serein et léger?"
Tes mots font écho à ma situation du moment, merci aussi pour ça: choisir un crush qui va m'emmener à nouveau en enfer, ou un crush qui va m'emmener dans l'inconnu? Ce coquin de cerveau a tendance à préférer l'enfer à l'inconnu, mais une fois qu'on sait ça, on peut choisir l'inconnu.
C'est joli cette idée d'accepter ses fragilités, comme un paradoxe où on devient une sorte de superhéros grace à ses superblessures.
Sur la construction du foyer je ne vais pas pouvoir valider ce concept qui m'échappe toujours. Je comprends rationnellement l'idée, mais émotionnellement et personnellement, je ne comprends pas pourquoi les gens font ça. Quand ça se fait naturellement, sans réfléchir ok. Mais dès l'instant où ça demande des efforts, des compromis qui nous bouffe notre énergie, je vois ça comme un plat de salade cuite à l'eau sans sel qu'on se force à manger sans que ça apporte le moindre plaisir ni la moindre évolution. Mais je ne l'ai jamais vécu, je ne peux pas vraiment savoir.
@paradox ça fonctionne aussi avec la vie qui n'a aucun sens. Mais à force de perte de sens, on jongle entre des sentiments de liberté absolue et de dépressions profondes.
Ce n'est pas une perte de sens, c'est de la création de sens.
Affecte toi toi même.
Je te taquine,mais le coeur y est.👍
"Ça fonctionne aussi avec la vie qui n'a aucun sens."
Tout à fait. Cf. La philosophie de l'absurde de Camus.
"Mais à force de perte de sens"
Et de reconstruction personnelle de sens.
"On jongle entre des sentiments de liberté absolue et de dépressions profondes."
Ben là, j'ai bien envie de dire : c'est la vie. Je préfère ça que la fadeur et une vie toute lisse.
Mister Krabs, je suppose que tu connais le triangle de Karpman.
C'est un outil à utiliser avec distance et modération (certains diront conscience), car il simplifie les choses jusqu'à la caricature. Mais si on s'identifie spécifiquement à un rôle donné dans une situation récurrente donnée, cela demande réflexion...
J'ai lu Camus. Son Sisyphe. Certes, le sens de nos vies n'existe pas par défaut (et encore moins par dépit). Je rejoins Zozotte quand il dit qu'il se construit. L'humain a cette particularité d'être à la fois son propre artisan et son propre matériau (je dis ça histoire de ne surtout pas spoil le sujet).
@Crabe_Fantome, "pourquoi lorsque je perds espoir, je me sens enfin serein et léger?" Parce qu'on confond espoir et combat, que la bataille qu'on a livrée pour survivre et en espérant être enfin heureux un jour a duré si longtemps et/ou a été si rude, qu'elle a fini par supplanter la capacité à jouir du présent, voire à distinguer même la possibilité d'un présent vivant. Une trop grande souffrance nous fait nous mettre comme entre parenthèses, finit par faire reporter systématiquement sa vie vers un après, vers un ailleurs, puis hors de soi en somme. 😶
Enfin, j'ai dit "on", mais c'est ce que m'a inspiré ton témoignage @Crabe_Fantome, et évidemment le post ci-dessus ne parle que de moi.
@zozotte oui clairement je vais avoir besoin de quitter mon schéma d'autosacrifice et d'illusion toute puissance pour prendre soin de la seule personne sur qui j'ai du pouvoir: moi même. Merci pour ce rappel nécessaire !!! Et merci pour ces taquineries: rire de ses blessures est la preuve qu'on a réussi à prendre assez de recul sur elles. 😉
@paradox Le point de vu va varier selon les moments: L'oiseau qui vole en liberté mais la faim au bide rêve de la cage remplie de pain frais, et l'oiseau enfermé dans la cage remplie de pain frais rêve de s'envoler vers la liberté. Donc oui c'est la vie, et à cet instant précis j'aimerais bien trouver un tout petit peu d'équilibre entre ces deux extrêmes. Tout en sachant que l'impermanence des choses viendra renverser ce moment de sérénité pour m'annoncer, soit une très bonne, soit une très mauvaise nouvelle.
@Alcedo Oui nous étions prisonnier de ce triangle avec mon ex dans notre relation toxique et on jouait, sans avoir la moindre idée de ce qu'on faisait, au persécuteur, au sauveur et à la victime selon qui allait piquer les blessures traumatiques de l'autre. On s'identifiait à un rôle, mais on changeait de rôle régulièrement, voire on ne se percevait pas dans tel ou tel rôle. "Qui aime bien chatie bien" brouillait les pistes entre le persécuteur et le sauveur. (D'ailleurs je me demande bien qui est le con qui a inventé cette idée de faire mal à ceux qu'on aime?! )
Je n'ai pas la ref de Camus (que je connais comme ça sans avoir lu son Sisyphe), par contre j'ai celle de Jean Renoir dans son adaptation de Zola "La bête humaine" qui reste dans la même thématique de l'humain prisonnier de ses croyances. La fatalité, l'absurdité de la condition humaine, le déterminisme psychologique et social...
Comme dans Inception, se réveiller une fois ne signifie pas forcément qu'on est retourné dans la réalité. Il y a peut être plusieurs réveils à avoir pour pouvoir dire merde à ces cailloux à la con qu'il aurait fallu monter en haut de la montagne. Se dire merde à soi: "pourquoi tu fais ça alors que t'en as pas envie?" On a appris "qui aime bien chatie bien" et qu'il fallait sanctionner nos démesures. Sisyphe qui porte des cailloux, Icare qui chute, Narcisse qui se transforme en fleur... Ce sont des contes et les chutes sont métaphoriques, on apprend à canaliser nos exaltations par ces contes. Et si on ne retient pas la leçon on va chuter de nous même et apprendre. On a jamais vu un bébé qui tombe s'écraser une bouteille en verre sur la tête ou foutre ses doigts dans le derrière d'un chien nerveux et revenchard pour se punir de sa chute il me semble 😉
@Juliette c'est difficile à imaginer, dans le monde des émotions, qu'un combat puisse déboucher sur une paix intérieur. Même sur un champ de bataille je n'ai jamais entendu personne, les pieds baignant dans le sang des copains et des inconnus, dire "ah ben voilà, là on est bien!!!" C'est peut être l'abandon qui apporte cette sérénité: arrêter de combattre, arrêter d'espérer, accepter les choses telles qu'elles sont et qu'on ne pourra pas changer (ce qui me renvoie à ma réponse à @zozotte: quitter un schéma sacrificiel et l'illusion de toute puissance parce que je ne peux rien y faire). Accepter l'impuissance. Aujourd'hui j'ai l'impression que combattre pour notre bonheur, c'est courir après notre ombre au soleil couchant. Alors que le bonheur est peut être tout simplement là autour de nous. Là si je fais une mini pause méditative, qu'est ce que j'ai autour de moi? Le silence apaisant de mon bureau, des instruments de musiques autour de moi, une bonne santé, mes proches qui vont bien. Rien qu'en m'arrêtant là je pourrais être heureux pour le reste de mes jours. Mais ce n'est jamais suffisant pour moi, alors je vais courir, combattre pour des choses que je n'ai pas et que je n'aurais jamais: quelqu'un qui m'aimera pour toujours avec passion, une fortune colossale, l'immortalité, la reconnaissance éternelle du genre humain etc. Ainsi je me fabrique une distance entre ce que je suis et ce que je voudrais être. Et cette distance est une souffrance. Plus je vais combattre, plus je vais rendre ma croyance, que mon bonheur dépend de ma capacité à m'approcher de mes objectifs, réelle.
@Crabe_Fantome,rire de nos maux c'est déjà en faite autre chose que des maux oui.🙂
Et pour l'équilibre entre l'oiseau en cage et l'oiseau affamé, ça existe oui,et c'est à toi de le trouver.
Pas sur un champ de bataille non,mais bien en travaillant dessus.
Et tu as déjà très bien travaillé !
(Ahh ! @zozotte . On t'avait manquer 😋 bon retour !!!)
Une petite citation sur les oiseaux et les cages : "les oiseaux nés en cage pensent que voler est une maladie".
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