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Je viens de découvrir ce texte d'Isabelle Padovani qui me touche dans tout mon être, je me sens tellement agressée lorsque quelqu'un à qui je me confie me dis, "il faut que tu fasses ceci ou cela..." et pourtant je sais que parfois aussi je le fais encore. C'est une lutte permanente que ne pas induire l'autre, ne pas penser qu'on sait mieux que lui, ne pas penser qu'on peut le sauver....et vous comment voulez vous être écoutés ?
ECOUTE-MOI, DANS L'INCONNAISSANCE...
Quand je te parle,
quand je t'ouvre mon coeur,
quand je te partage
ce qui m'interroge,
ce qui m'inquiète,
ce qui me fait mal,
je t'en prie,
ne sais rien sur moi.
Ami, si je te demande un conseil,
je t'en prie,
ne me donne pas une injonction
à faire ou être
ce que tu crois être bon pour moi.
Et surtout,
lorsque tu vois que je ne le prends pas,
que ce que tu me dis ne me parle pas,
je t'en prie,
laisse de côté ton savoir sur moi,
lâche cette pensée, cette idée,
cette croyance.
Que veux-tu ?
Avoir raison ?
M'aider ?
Si tu veux m'aider,
je t'en prie,
entends, au-delà de mes mots,
que j'ai avant tout besoin d'accueil
pour ce que je vis,
de compréhension pour le désarroi
qui est mien,
de douceur pour la détresse
que je traverse.
Sais-tu combien mon coeur se brise
quand je vois ton regard se durcir,
ta bouche se pincer,
parce que je ne « prends » pas
ce que tu me proposes ?
À ce moment précis,
où je me suis mise à nu devant toi,
dans toute ma vulnérabilité,
je vis douloureusement
ta contrariété
et ton retrait intérieur.
Je rêve que tu m'écoutes
dans l'inconnaissance absolue :
depuis là, tu ne sais rien sur moi,
ni pourquoi il m'arrive ce qui m'arrive,
ni ce que je « devrais » faire.
Là, dans cet espace vierge de tout savoir,
le nouveau-né fragile
de mon instant apparaissant
peut trouver la douceur
d'un espace l'accueillant
avec curiosité et bienveillance.
Douceur infinie,
détente dans chacune de ses cellules
en se sentant ainsi reçu tel qu'il est...
De là, le fil délicat
de son cheminement intérieur
peut gentiment se démêler,
se dérouler, trouver sa voie,
au sein de l'espace de ton coeur
lui offrant toute la douceur
et la confiance qu'il est
en train de faire du mieux qu'il peut
et que seule l'expérience
lui offrira des certitudes
sur le choix le plus approprié pour lui.
Mon ami, je t'en prie,
quand je ne sais pas...
... ne sais pas pour moi.
Quand je ne sais pas,
si tu veux m'aider,
offre-moi plutôt ta présence aimante
pour rester avec mon « je ne sais pas » :
depuis là, en n'étant plus seule
avec ce qui m'interroge,
ce qui me pèse,
ce qui m'est douloureux,
je vais avoir les moyens
de cheminer en des lieux intérieurs
que seule, je n'aurai pas découvert.
Ami, serais-tu d'accord
de m'offrir cette présence, là,
dans l'inconnaissance,
au coeur de la Présence
qui seule permet
le pas suivant,
au coeur du Vivant ?
Isabelle Padovani
C'est beau... Et ça donne sérieusement à réfléchir. Je pense que je le fais aussi, même si je n'ai pas le souvenir d'avoir pris ombrage si on n'a pas suivi mes conseils (sauf mon frère qui a refusé d'aller voir le médecin alors qu'il se tord de douleur depuis six mois, mais c'est autre chose et c'était uniquement de la flemme de sa part).
Je me sens toujours démuni quand quelqu'un que j'apprécie se questionne et se torture, mais que je ne vois pas de réponse évidente et sûre. Alors je reste à côté, offrant une écoute. Ce texte me fait réaliser que c'est probablement plus efficace que ce que je pensais. En tout cas, c'est ainsi que j'aimerai que l'on m'aide par moment.
en écho à ton texte : "aimer, c'est libérer l'autre de mes bonnes intentions, et de moi-même."
Christiane Singer
J'imagine que vous serez d'accord pour dire que donner un conseil à quelqu'un est une lourde responsabilité ; une personne qui donne un conseil, devrait "faire un suivi" de ce conseil dans la durée, 6 semaines, 6 mois, 6 ans après, et voir les conséquences de la mise en application de ce conseil. Mais donner un conseil et se volatiliser, ou passer à autre chose, n'est pas responsable ; c'est sous-estimer gravement l'impact possible de cette intervention extérieure dans la vie d'un ami.
@RoyJade, je te rejoins dans le sens ou je sens que c'est le moment le plus difficile, celui ou on se sent démuni face à la détresse de l'autre. Cela je crois peut venir soulever la peur de se sentir inutile...et là ça n'appartient pas l'autre , je te rejoins @Julien aussi dans le sens ou ne peut pas mesurer la portée de ce que l'on dit...jusqu'a quel point un conseil peut dévier l'autre de le route qui lui est propre ?
Et le plus important pour moi dans le dernier paragraphe c'est la confiance, en donnant un conseil, je peux aussi envoyer le message inconscient à l'autre que je n'ai pas assez confiance en ses capacités de cheminer et de trouver une solution pour lui.
Je suis tout à fait d'accord Julien.
Julie, avec les gens qui sont incapables d'écouter simplement, ben j'ai tout bonnement cessé de me confier. Ma mère fait malheureusement partie de ces gens.
Régulièrement, elle me dit "mais tu parles jamais de rien!". Et puis, bien sûr, pour elle, comme je n'en parle pas (de mon boulot, de mes manques, de mes sentiments, de tout quoi) c'est que ça roule. Ben ouais, y'a que les gens qui se plaignent qui galèrent, c'est évident 🙁
Et puis, le jour où tu te rends compte que ta mère dont tu te croyais si proche étant petite, a passé tout son temps à tenter de te ramener dans le droit chemin plutôt que de réfléchir au pourquoi de tes différences et aux façons de t'aider pour que tu trouves "TA place", celle qui t'est due, pas le contraire, le jour où tu n'en peux plus d'entendre "ben passe les concours administratifs" quand tu lui fais l'inventaire de toutes tes strates de ressentis, que tu lui fais lire depuis toujours ce que tu écris, que tu as régulièrement eu des discussions sur l'humain et le spirituel très intéressantes avec elle.. Ce jour-là, tu coupes toute relation de réelle confiance, tu coupes le vrai et tu ne parles plus que de la pluie et du beau temps. Ca fait mal.
J'ai longtemps été dans l'état d'esprit de tout faire pour que les gens comprennent certaines choses. A force de résultats moyens tendant vers le nul, j'ai jeté l'éponge avec certains.
Il n'est pas impossible que certains d'entre eux reviennent un jour, prêts à parler entre Hommes 🙂 J'en ai déjà eu plusieurs fois l'expérience, avec un bonheur indescriptible. Chacun son rythme aussi...
@LibertEchErie comme tes propos résonnent en moi, tout ton texte est un gros écho !!
Comme toi j'avais jeté l'éponge, nous ne parlions plu que de la pluie et du beau temps et puis ces derniers temps ça a bougé. J'ai senti cet effet miroir entre nous a chaque fois qu'elle me lançait des taka yaka fokon, je me suis rendue compte qu'elle venait mettre le doigt sur mon manque de confiance en moi, sur ma peur d'être completement hors de la réalité matérielle. Il y a un truc que j'ai réussi à réparer avec ça et depuis c'est bien mieux et quand elle rechute je me sens suffisamment forte et ancrée pour lui répondre fermement. Quel boulot bordel que cette vie !!
Yes! Un travail humain de dingues! Mais t'as vu comme c'est bon quand ça bouge 🙂
J'ai l'impression qu'on est plein ici à kiffer autant qu'on souffre. On a des périodes de vie atroces et longues, mais quand ça tilt! C'est le délire total, non?
Là j'ai la vision du mec qui met tout le peu de blé qu'il a dans le bandit manchot toute sa vie durant: rien, rien, rien, toujours rien, rien, encore rien. Pi un jour ça tombe, la totale, multimilliardaire! Sauf que là c'est la richesse de voir les choses évoluer.
Certains disent "t'inquiète, la roue va tourner!"
Que nenni! Enfin, c'est mon avis, la chance n'a rien à voir là-dedans. Les combinaisons de comportements justes finissent par révéler une équation qui se tient. Non?
D'ailleurs, "la roue tourne", ça trahit quand-même un peu l'envie de voir les autres en baver...
Moi, je ne rêve de voir les autres en baver que quand je pense qu'ils en ont besoin pour avancer.
Ah mais ouii ! Comme c'est bon quand ça bouge !! j'ai d'ailleurs l'impression que ça bouge de plus en plus vite, je me sens dans des montagnes russes permanentes et je te rejoins dans le fait que les périodes down deviennent un peu plus facile à supporter, bon c'est quand même pas le grosse teuf hein mais au moins je sais que ça débouche sur une évolution. Et oui ! Dans l'expression "la roue va tourner" je sens une espèce de fatalité qui me glace et j'aurai envie de répondre que je suis actrice de ma vie...Bordel ! Et que si la roue tourne j'y suis pour quelque chose !
Après je crois que tout le monde en bave parce qu'il a besoins d'avancer maintenant on en prend conscience ou pas !
Oui Jully, tu y es pour quelque-chose, je le crois profondément!
Et de le savoir, ça nous donne du turbo pour la suite, non?
hé hé ! Oui il y a un turbo et la joie de sentir cette évolution et en même temps parfois ce vertige, le poids de la responsabilité et se dire qu'on ne s'arrêtera jamais de bosser sur soi...Ah oui ? ça va vraiment être tout le temps aussi mouvementé ma vie ? j'aurai des vacances quand même ou pas ?
Dès que tu seras toi sans plus y penser, vacances permanentes, promis! 😄
Mais, pour nous, être soi-même tranquillement équivaut à un ptit paradis, non?
Pas toujours, mais ça éloigne clairement de son opposé !
Et ça multiplie franchement les moments de boost.
LibertEcheri : Tu dis que ta mère fait partie de ces gens, mais je crois au fond qu'on fait tous partie de ces gens. D'un certain point de vu (et je ne prends pas sa défense loin de là), mais toi aussi tu as des attentes envers elle. Donc toi aussi tu as cessé de l'écouter, en quelques sortes.
Il y a toujours des gens avec qui les conversations sont plus simples, des gens avec qui on n'a pas besoin de parler. Qui comprennent au travers des silences, et d'autres avec qui on pourra se justifier des heures sans avoir eu la sensation de parler, que ce qu'on avait à dire est sorti.
Ces poèmes sont très beaux.
Après, concrètement parlant, il est impossible d'être à l'écoute de tout le monde. Il y a des gens qu'on n'a tout simplement pas envie d'écouter. Et il y a des gens de qui on attendra toujours quelque chose. Le cas échéant, ça reviendrait à être entièrement altruiste, l'imite à s'abandonner soi-même.
Oui Gwenouille, on est tous concernés par ces limites d'acceptation de l'autre.
Mais je pense que plus on s'accepte soi-même, moins on a peur, plus on élargit l'ouverture de notre esprit. Ma mère ne veut que mon bien mais elle vit malheureusement encore beaucoup trop selon les règles du "qu'en dira-t-on.. Et ça me fait mal de constater ça alors qu'elle va avoir 70 ans. Et ça me fait bizarre aussi d'en parler ouvertement sur un site. Mais ça fait partie des grandes douleurs de la vie, je trouve ça primordial de se demander si on est réellement à l'écoute des gens qu'on aime. Et puis, je ne suis ni en colère, ni dégoûtée d'elle, ça me rend triste, c'est tout. Mais, comme je le disais hier, on a parfois de magnifiques surprises, au moment où on ne s'y attend plus, chacun son rythme, j'y crois encore 🙂
Je pense aussi qu'une tortue peut se transformer en papillon. Enfin, il me semble, si elle y croit assez fort. Vous n'avez jamais vu une formation de tortues en vol migrant vers les beaux jours ?
Si tu penses être un jaguar, alors les autres te verront comme un jaguar. Si tu penses être une petite crotte....
Génial ce texte !!!
Exactement ce que je pense, ce que je ressens... dans les deux sens : à l'écoute ou être écouté.
Qu'est-ce que ça peut me gonfler quand on me donne des conseils sous forme d'injonctions...😵 D'autant plus quand ces conseils sont égotiques : ce que tu veux/souhaites/envies pour moi n'est en fait qu'une projection de ton égo ! Ce qui vaut pour toi ne vaut pas obligatoirement pour moi !
Perso, dans l'écoute, je m'efforce d'être bienveillant, sans jugements, et surtout PAS DE CONSEILS ! Ou alors juste pour donner/ouvrir des pistes, mais sans insistance ! Simplement écouter le coeur de l'autre, sa sensibilité... présence bienveillante.
Un p'tit témoignage. Bon pas très utile 😄 mais ce texte me touche particulièrement, justement parce que j'y avais déjà réfléchi et sans doute lu des livres bouddhistes sur le fait de savoir correctement écouter.
La plupart des gens ne savent pas écouter... 😭
C'est ça je crois.
Nirvana.
Sappy (Sappy)
And if you save yourself
Et si tu sauves ta peau
You will make him happy
Tu le rendras heureux
He'll keep you in a jar
Il t'enfermera dans un bocal
Then you'll think you're happy
Et tu te croiras heureux
We'll give you breathing holes
Il fera des trous pour que tu respires
Then you'll think you're happy
Et tu te croiras heureux
He'll cover you in grass
Il t'ensevelira sous l'herbe
Then you'll think you're happy now
Et tu te croiras enfin heureux
You're in a laundry room (x2)
Tu es dans une laverie (x2)
Conclusion came to you ah
Tu as enfin compris ah
And if you heal yourself
Et si tu te soignes
You will make him happy
Tu le rendras heureux
You'll wallow in your shit
Tu te vautreras dans ta merde
And if you cure yourself
Et si tu guéris
Me revoilà !! merci @Sophia pour ce partage, ça me parle tellement, ce que je comprend de ce texte, c'est jusqu'où l'homme peut s'adapter à son milieu si enfermant soit il et croire qu'il va bien. Un reflet de notre société.
En donnant des injonctions à l'autre nous l'enfermons dans la même prison que nous, cela semble si rassurant de ne pas se sentir seul dans sa cage, se sentir conforté dans nos propres choix.
Euh... @JuLLy, je pense que tu fais référence au texte de Bagayaga.
Bah, c'est presque pareil. Le commentaire en reste tout aussi pertinent. Coucou Jully 😀
Marcher dans la rue et être désirée, alors que ce désir ne se nourrit aucunement de ce qu'il y a dans la tête, dans le coeur de l'objet du désir, c'est triste comme la destruction d'un coin de nature pour y mettre un complexe commercial
En effet @Juliette... .
Quoique, c'est même pire parfois, car au-delà de ne pas se nourrir de ce qu'il y a dans la tête et dans le coeur de l'objet du désir, le "désireur" y projette même des choses qui n'y sont pas...
Cela m'inspire des parallèles (un peu lointains) avec d'autres posts, notamment celui où quelqu'un disait ne pas satisfaire les canons de beauté en étant ronde et partageait son étonnement de voir d'autres personnes rondes venir vers elle parce qu'elle est justement ronde. La phrase suivante se passait de "commentaires", quelque chose du style : ''''... cette personne ronde vient vers moi parce que je suis ronde, comme si j'allais nécessairement "mieux" comprendre. L'ironie totale quand cette personne ronde vient me voir pour... se foutre de la gueule des autres personnes rondes''''.
Merci @JuLLy d'avoir partagé ce texte.
Cela résonne particulièrement en moi. J'essaye de tout mon possible d'être le plus bienveillant dans mon écoute et d'éviter de tomber dans l'écueil si fréquent du "il faut que.../il faudrait que" ou le "non, ça ne marche pas comme ça, ça marche comme ça"...
Si cela marchait effectivement comme ça, pourquoi diable aurait-on cette discussion donc ?
Je peux donner un avis mais pas un jugement. Sais-je mieux que "toi" ce dont tu as besoin ? Non. Puis-je t'aider à le savoir en nous "confrontant" ? Peut-être. Puis-je savoir ce que tu "dois" faire ? Non. C'est une réflexion puis un choix qui " t' " appartiennent. Cela ne veut pas dire qu'on ne peut pas en "discuter", échanger mais comment pourrais-je être plus sage que toi avec 100 % de certitude en ce qui concerne ta vie ?
Cela fait écho car je fais face (enfin là, ce n'est plus vraiment le cas justement au vu de sa fuite en avant...) à quelqu'un qui dit aller bien, bien s'entendre avec elle-même mais se perd dans des incohérences innommables, au point de faire mal aux gens qui l'entourent. J'ai la sensation qu'elle est complètement perdue.
Ce passage me touche plus particulièrement :
"Quand je ne sais pas,
si tu veux m'aider,
offre-moi plutôt ta présence aimante
pour rester avec mon « je ne sais pas » :
depuis là, en n'étant plus seule
avec ce qui m'interroge,
ce qui me pèse,
ce qui m'est douloureux,
je vais avoir les moyens
de cheminer en des lieux intérieurs
que seule, je n'aurai pas découvert."
Il me fait penser qu'écouter est déjà une chose difficile mais dans ce texte, la personne semble être prête à être écoutée, semble poser ses "besoins" d'écoute dans l'optique d'une hypothétique écoute de la part de son interlocuteur.
Alors que faire face à quelqu'un qui s'enferme dans son illusion, met de l'énergie à vous "ignorer" en vous disant que vous lui manquez, ne cherche même plus à être écoutée tout en vous disant qu'une discussion mériterait d'avoir lieu ?
J'ai le sentiment que ce texte n'aurait pas pu être écrit par elle, en tout cas son "elle" de façade.
Car à ses yeux, il est hors de question qu'elle soit aidée, hors de question qu'on lui offre, sans même demander en retour, une présence avec son "je ne sais pas". Comme si demander de l'aide, être aidée impliquait nécessairement une remise en question de sa valeur : dit autrement, "si on m'aide, c'est donc que je n'ai pas réussi seule, que je ne suis pas assez forte pour réussir seule".
Raisonnement logique dans sa vie, son sacro-saint principe étant : "ne compte que sur toi". Ne jamais être redevable, ne porter aucune responsabilité vis-à-vis des gens. Une de ses phrases qui m'avaient le plus marquer : "j'ai déjà bien à faire de moi-même en tant que raison de vivre". (Et vous, vivez-vous "seulement" pour vous-même ?)
En écrivant cela, je ne peux m'empêcher de rebondir sur la deuxième partie de l'extrait que j'ai remis juste au-dessus.
On peut rester seul avec soi-même, réfléchir avec soi-même, sur soi-même, mais en ce qui me concerne, j'ai le sentiment qu'il y a des parties de nous-mêmes qu'on ne peut atteindre seul.
On peut choisir de se limiter, faire une croix dessus, ne jamais aller explorer telle ou telle partie, se limiter aux frontières de notre terrain de jeu intérieur.
Mais la confrontation à l'Autre (pas nécessairement dans le sens "négatif" du terme) permet de se placer dans un contexte, d'accéder dans un domaine d'expériences possibles que seul on ne peut atteindre je pense.
Allez, je m'arrête là pour l'instant. Il y a un autre sujet sur lequel j'aimerais intervenir.
@InconvenientTruth, merci pour ton partage, j'entend comme c'est difficile pour toi d'observer cette personne avec ce sentiment d'impuissance.
Il y a parfois des moments dans une vie ou c'est trop dur ou trop confrontant d'aller voir trop profond en nous même. Lorsque je ressens cette impuissance en moi, je ne peux que me relier à la confiance que j'ai en la capacité de cette personne avancer sur son chemin, peut être pas maintenant mais je garde cette confiance que la vie fera son travail et qu'en attendant, mon seul possible est de rester à ma place, dans mon centre. Ni dans l'investissement trop intensif ( au risque de m'épuiser ) ni dans le retrait total de cette relation, ou pas 😉
Trouver et garder l'équilibre de soi, seul ou avec les autres, comme le diapason de soi..
@InconvenientTruth c'est un plaisir pour moi de partager !
D'ailleurs ce matin je me suis réveillée avec cette conférence d'Isabelle Padovani sur l'amour, je me suis demandé si il était préférable de créer un nouveau fil ou non mais je me suis dit que ça pouvait être la digression logique de ce fil. Pour rester à ma place, il est important que je m'aime, non ? bon ben voilà, j'ai trouvé un lien 😜 !!!
voir la vidéo
Tout d'abord avant d'intervenir pour commenter ce post, je tiens vraiment à te remercier @JuLLy pour ce texte en partage. Isabelle est une si belle âme qu'elle en est bouleversante quand elle se livre ainsi.
Pour aller plus loin que ce que vous avez déjà abordé, cela se résume au fait qu'à trop être dans la tête de l'autre, nous ne sommes plus le JE SUIS mais l'autre. Nous perdons de notre énergie et notre vérité dans l'autre. (Outre le fait bien sûr que c'est horripilant ceux qui savent mieux que nous ce que nous avons à faire). 😉
Revenir à soi. Vivre dans son intérieur. Et laisser l'autre en respectant là où il en est, et surtout, en respectant son libre-arbitre. N'est-ce pas un des apprentissages humains les plus difficiles dans nos sociétés ?
Merci @SoMoon pour ton partage, de mon point de vue, je peut être dans le "je suis" et être pleinement dans mes ressentis et pourquoi pas les exprimer à l'autre en mon nom propre en précisant que cela n'engage que moi, avec mes blessures et mes filtres.
Mais je peux aussi rester dans le "je suis" et vouloir imposer mon " je suis" à l'autre, pour plein de raisons dont certaines me viennent comme le besoin que j'ai de sentir que l'autre prendra une décision qui va dans le même sens que le chemin que j'ai choisi et que cela va me conforter dans qui je suis, ou bien parce que j'ai besoin d'être un sauveur aussi pour me donner de la confiance.
Je ne suis pas sûre que lorsque je donne une injonction je sois chez l'autre, si j'étais chez l'autre alors il me semble qu'il me serait plus facile d'appréhender ses vrais besoins et non les miens.
ça te parle comment quand je te pose ça ?
@Siryack Merci ! En plus d'être très intéressante, je trouve cette femme tellement drôle !
@JuLLy j'entends tout à fait ce que tu viens de dire je te rassure. Je ne cherchais aucunement à remettre en question quoi que ce soit, juste à profiter de cet échange pour que l'on s'interroge ensemble. ce que nous sommes en train de faire.
Quand j'évoquais la tendance que nous avons la plupart d'entre nous (inconsciente ou consciente peu importe) d'aider l'autre (le sauveur) en lui donnant notre avis sur ce qu'il pourrait faire, nous pensons alors à sa place. S'il nous en fait la demande (verbalisée) alors oui, nous lui donnons et il en fait ce qu'il souhaite après. Mais nous de notre côté, nous devons nous détacher de toutes attentes sur un changement possible de sa part. Chacun est maître de lui-même.
L'injonction est un ordre qui présuppose que nous avons des attentes finales. C'est très difficile je trouve parfois de ne pas vouloir "imposer" à l'autre notre avis, notre façon de voir, notre mode de fonctionnement.
Penses-tu qu'en nous efforçant continuellement de vouloir répondre aux besoins des autres, on n'en oublierait pas un peu les nôtres ? A trop s'occuper continuellement des autres, nous oublions de nous occuper de nous-mêmes. 😉
@SoMoon : l'évocation de l'ordre, de l'injonction me fait penser au livre sur la communication non violente de Marshall Rosenberg, que je lis en ce moment.
Je suis dans le chapitre où il explique la différence entre demande et exigence (qui sonne comme une injonction qui crée bien souvent la résistance du destinataire).
Sinon, sans parler de répondre continuellement aux besoins des autres, sans parler de dire oui à tout, tout le temps, quelqu'un serait-il forcément en train de s'oublier lui-même quand la chose la plus importante à ses yeux serait d'accueillir l'Autre, tout en restant lui ?
Comme s'il y avait en lui un espace pour lui, un espace pour l'autre, et un espace pour "eux" (la réunion de lui et de l'autre dans le partage)...
Voilà c'est exactement là où je voulais en venir @InconvenientTruth !
Tout réside là selon moi. Dans l'intention que l'on a en se demandant quand on exprime notre avis à l'autre, quelle posture avons-nous ? Et savoir rester en soi même avec l'autre, en restant sur notre propre chemin. 😉
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