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- « dieu ne joue pas aux dés »
Billet d'humeur suite à l'ouverture de ce sujet (histoire de ne pas digresser sur la file) :
https://www.apie-people.com/forum/discussions-libres/amour-et-amitie/le-jeu-de-l-amour-et-du-hasard-86207
Le titre "Le jeu de l'amour et du hasard" m'ayant fait songer à ceci :
https://writing.upenn.edu/library/Mallarme-Stephane_Coup_1914_spread.pdf
Puis inspiré cela :
Voici le bateau sans voile à la dérive
Entre les eaux protégeant la flamme
Voguant, terre inconnue et digressive,
Maintenue à la force des flots et rames.
Ô Capitaine, mon Capitaine !
Le temps déjà loin s'égraine
Et sur sa grève par delà la jetée,
La vague brise l'écume, acculée.
Maculés sillages à ses trousses
Boucanier, en voilà la secousse :
Abordage jaillissant à la fronde
De plaisirs, Ô larmes qui grondent;
Ces terres bordées ne sont hostiles
Pour s'y abreuver, côtes fébriles,
Sous le ressac incessant et courbe,
Des notes inouïes qu'elles hourdent.
Les plaisirs font bien les sirènes,
Ces phares guidant la traversée
Et si, Marin, trop aigus il t'entraînent,
Veille à barrer pour ne point sombrer.
Souffle à mon coeur cette rengaine
Par tes vagues au loin à emporter,
Et si je ne suis point trop à la traîne,
Le vent sifflera à nos tempes jamais.
Librement inspiré de :
https://www.bonjourpoesie.fr/lesgrandsclassiques/poemes/alfred_de_musset/la_nuit_de_decembre
Aussi loin que je m'en souvienne
A l'âge tendre de nos persiennes
Je l'ai toujours sentie derrière moi
Secrète amie, ombre de mes pas.
Si l'amour est Un en sa mosaïque
Divisée par sa nature, prosaïques,
Jamais je n'ai surpris son regard
Aux quais de mon train de retard.
Je l'ai pourtant toujours ressentie
Tantôt amante, tantôt amie
Tel un souvenir oublié qu'on revit
Parfois drôle, parfois terni.
De sa flamme vacillante au soleil,
Pour Platon quelle idéelle merveille,
Ce labyrinthe d'où personne ne sort,
Un piège à la Castoriadis bien retors.
A tous mes carrefours elle se tenait,
Toujours derrière moi, à me chuchoter
L'absence du cri, Ô présence sauvage,
A ma vue stérile, sable de ses mirages.
Pour être honnête, jamais je n'ai espéré
Sauf pour m'évader parfois à l'imaginer
Ombre amie que j'ai toujours connue
Alors qu'encor son visage m'était tu.
Est venu ce jour où elle s'est lassée
Sans crier gare, elle s'en est allée
J'eus pourtant l'étrange sensation
De ne jamais avoir oublié cette Vision.
Tu es le souvenir de ce qu'elle est;
De nos mains enlacées au couplet,
Bien qu'aveugles, je te reconnais,
Ombre que je n'ai jamais quittée.
Salut.
citation :
Dieu ne joue pas aux dés
Juste un mini insert philosophique qui ne remet rien en cause dans tes poésies fort jolies. (merci pour le partage).
Perso, à présent je crois plus à la tangibilité des dés qu'à dieu.
Sinon, il y a longtemps qu'il aurait montré comment tirer un sept issu de six faces seulement.
La "magie", c'est apparemment lui. Et il n'y a plus de magie en mon coeur.
A bientôt pour de nouveaux merveilleux décasyllabes. 🙂
Hiné.
Coucou @Hinenao 🙂
Cette citation est empreinte à Einstein qui se référait au Dieu de Spinoza et au déterminisme, d'où ses difficultés, d'ailleurs, à appréhender la physique probabiliste.
D'où mon post et...mon athéisme patenté couplé à une soif d'idéel intarissable même si mes dés à coudre ont pris la tangente lorsque j'ai ouvert ce fil (voilà, on va formuler comme ça).
[EDIT] La magie est quand elle nous surprend alors qu'on pense notre coeur trop lourd. Il faut attendre que tempête se passe, et remous, tenir bon la barre avant que l'horizon puisse se dégager.
À nouveau.
Et toujours.
Hisse et oh et affectueuses pensées (Soleil en smiley).
Tiens, je te donne de ma barbe à papa...
C'est quand même mieux qu'un pauvre smiley, fut-il ensoleillé, en guise de pudeur.
Un petit peu de sucre roux et doux en guise de calin...
Oh merci.
Que ca fait du bien, tu sais. 😇
La guerre de Troie n'aura pas lieu
Quand l'innocence m'épris
Elle ne me quitta guère plus,
Lorsque l'insolent mépris
Hier m'avait perdue.
La guerre de Troie n'aura pas lieu
Pas même en ce jour de grisaille
Où tout mon soleil bataille
Sourit ici là où pleurent
Minuits hiers à nos heurs.
La guerre de Troie n'aura pas lieu
Toutes les horloges ont balayé
Ces rides en leurs tranchées,
De nos nuits embrasant les jours
Au rayon vert de leurs faubourgs.
Ô je me sens pourtant si lasse
Guerre du temps qui enchâsse
Le regard profond et éperdu
Au ciel d'un foyer qui attend
Et que l'on pense perdu.
Un seul regard suffit pourtant
Pour que le monde se porte mieux
Un sourire suffit pour être heureux
Et le mien en cet instant
Jamais ne sera plus vieux.
Non
La guerre de Troie n'aura pas lieu.
Merci @farandole
Difficile décryptage pour le vagabond ignorant que je suis.
Je me trompe peut-être mais j'interprète ce dernier poème comme une lutte intérieure - pour reprendre la parabole amérindienne - entre ces deux loups qui surgissent en nous lorsqu'un événement douloureux se présente sur notre chemin de vie. L'un est amour, partage, respect et l'autre haine, destruction, rejet, colère. Ils se battent jusqu'à la mort. Ils se déchirent. Et celui qui gagne est celui que nous choisissons en guise de vainqueur.
Hello @colorsinthedark 🙂
Merci pour ton commentaire. Le plus important reste la façon dont il est reçu plutôt que son décryptage.
Il est moins question d'une lutte manichéenne que des émotions contrastées que l'on peut ressentir. Pas de sentiments de rage, de colère ni de destructivité mais au contraire ceux de l'amour, du regard que l'on porte sur celui-ci, de la tendresse qui, malgré tout, subsiste, de la nostalgie dans son rapport au renoncement et à l'acceptation.
@farandole au cas où tu repasses un jour ici, je voulais te répondre et apporter une précision. La principale impression que j'ai ressentie est "l'ignorance"... une grande ignorance face à tous ces mots dont je comprends le sens et parfois la symbolique mais l'articulation m'en échappe. Tu le sais, j'aime voir ce qu'il y a derrière, car je considère que le coeur est toujours plus important que la façade... ou ces fameux masques dont nous avons parlé. Je suis ainsi. Curieux comme un chat. D'où l'utilisation de ce mot "décryptage". Je me suis senti un peu comme un Allan Turing face à son enigma... Et pour construire ma machine à lire, il me manquait les codes. Je te souhaite de belles choses sur ton chemin de vie.
@colorsinthedark, repère le mot "météo" et la bobinette cherrera 😜
@colorsinthedark, ha mince alors, on aurait enduit d'erreur ? 😂
@Kobayashi en fait je ne comprends pas ce que tu as écrit. Je suis désolé car il y a trop d'implicite. Alors désemparé, je ris tout seul dans mon coin en ayant l'impression d'être dans un monde où tout m'échappe complètement.
@colorsinthedark, sorry, je pensais que tu connaissais l'histoire d'Enigma et de sa cryptanalyse par Turing et son équipe à Bletchley parc, hut 6 😜
Enigma est une combinaison de translation de lettres, comme un code César en n-dimensions. Les attaques sur ces codes s'opèrent en trouvant des invariants dans les messages, des mots ou des caractères qui apparaissent toujours aux mêmes endroits. En l'occurence, un des premiers invariants trouvés fut le mot "météo"... d'où une (habile) translation à partir de ton texte, trouve la clef (météo).
Mais c'est vrai que c'est beaucoup plus compliqué que cela s'agissant de relations humaines... et pourtant terriblement humain !
@Kobayashi je cherchais le lien avec le poème et la question que je posais à son autrice. Je cherchais désespérement un décodage "météo" dans le poème. Je suis rassuré. Le décodage des clés Enigma a été assez complexe. Les bulletins météorologiques ont pu servir mais il me semble que c'est pour une infime partie seulement.
En attendant, Nils Bohr et Alain Aspect ont prouvé que dieu joue bien aux dés 😋
@colorsinthedark, oui, notamment le message de test contenant seulement des "T" 😂
@Amar, étonnant, mon prof de phy qua disait la même chose. Il y a beaucoup d'hypothèse dans ce postulat :
1- Dieu joue
2- il a des dés
3- il s'en sert !
Corolaire de 1, tout ce qui existe n'est que le produit des jeux de Dieu, donc fortement questionable quand à la finalité, la cohérence et l'ontologie..
Corolaire de 2, un peu chiche, que des dés ? Allez, zou, voilà des cartes, cadeau, et un roulette pour le fun !
Corolaire de 3, aa foi, c'est peut-être pour ça que c'est un peu le bazard encore ici bas
😬
Hum, hum !
Je me mets en off 4 jours et c'est le sbeul ! 😄
Et en plus, il faudrait que je me sois transformée en machine électromécanique décryptée pas moins de sept années après la guerre. Soit, avec un gain de deux années, ce qui ferait presque penser à un mandat...aaaah, vous voulez donc m'achever ? 😄
Le temps d'un café pour prendre le temps de l'incrémentation de ma réponse...le stock de Doliprane bien en vue. 🤘
Hello @ChatPotté 🙂
@colorsinthedark
citation :
La principale impression que j'ai ressentie est "l'ignorance"... une grande ignorance face à tous ces mots dont je comprends le sens et parfois la symbolique mais l'articulation m'en échappe.ou ces fameux masques dont nous avons parlé. Je suis ainsi. Curieux comme un chat. D'où l'utilisation de ce mot "décryptage". Je me suis senti un peu comme un Allan Turing face à son enigma... Et pour construire ma machine à lire, il me manquait les codes. Je te souhaite de belles choses sur ton chemin de vie.
Je serais tentée de te répondre par l'extrait de l'exégèse d'O. Wirth du conte philosophique de Goethe, intitulé : Le Serpent Vert.
Non seulement parce que j'en ai achevé la lecture alors même que je prenais connaissance de ta réponse mais également parce qu'il s'agit, à mon sens, d'un bon préambule.
citation :
Tu le sais, j'aime voir ce qu'il y a derrière, car je considère que le coeur est toujours plus important que la façade...
Déjà, je ne le sais pas, pas davantage que je ne sais. 😅
En outre, c'est plutôt moi qui, pour le coup, fais état de ma parfaite ignorance quant au fait qu'il faudrait voir ce qui se "cacherait" derrière une poésie, un style d'écriture et postuler, sur la base d'une incompréhension voire d'une insensibilité au texte, d'une façade ou encore de masques.
Aussi, pour s'exprimer, les émotions se devraient d'être linéaires, normées, dénuées d'images et ne se borner, pour ainsi dire, qu'à leur description clinique.
Livrer une impression, un ressenti est parfaitement louable mais opérer de telles déductions me semble être une démarche curieuse, davantage attachée, en réalité, à la curiosité en effet, ce qui expliquerait le chemin détourné pris, sous couvert de jugement plus que de critique, oserais-je dire littérale, plus que littéraire.
Pourquoi pas littéraire ?
Parce ces poèmes n'ont rien de littéraire. Bien qu'opérant des associations et correspondances, ils ne font que tenter d'exprimer la granularité d'émotions me traversant à un instant T, dans un contexte interactionel déterminé, qui sans être manichéennes n'en demeurent pas moins ce qu'elles sont - et non, ce que l'on aimerait qu'elles soient ou entendrait qu'elles soient perçues.
Ton "ignorance" n'est-elle pas le reflet d'une projection à laquelle demeure soumise toute volonté de juste interprétation ? Le plus important, en termes d'émotions, de ressentis, est-il donc d'être capable de pouvoir les dénombrer, les quantifier, les définir et les dénommer ou devons-nous en considérer au contraire leurs seuls effets ?
En cela, en cette matière admirablement libre et émancipatrice qu'est l'écriture, dans cet acte fabuleux qu'est celui de pouvoir tutoyer le champ de possibles par nature inaccessibles à la seule Raison, doit-on veiller à penser et peser chaque mots ou à les laisser vivre à jouer entre eux afin d'en éprouver leurs seuls effets sans nécessité d'avoir à en éprouver le sens ?
Immédiatement après avoir écrit cela, je t'imagine maugréer : Très cohérent en effet lorsqu'on évoque liminairement le symbolisme de Goethe. 😄
Et je le réaffirmerai : le rationalisme est un frein réel à l'expression de la créativité. Il l'étouffe au point de l'ignorance même de son existence. La maîtrise qu'apporte la logique est confortable à plus forte raison lorsqu'elle est structurelle.
J'ai longtemps été un monstre. Un monstre de logique où les émotions n'avaient pas leur place si ce n'est dans l'imaginatif puis la création. Solitaire, toujours, puisqu'on n'attend, en fin de compte, guère plus d'un être logique que ce qu'il s'avère être capable de produire. Tout au plus l'élan créatif passe-t-il pour une excentricité non strictement nécessaire et suffisante.
Le plus difficile sans doute n'est pas de passer pour une personne sur-douée mais de se sortir d'un engrenage dans lequel on nous enferre et dans lequel on s'enferme. Au final, apprendre, ok c'est bien, on peut tenir une conversation. Super.
Mais, après, qu'en fait-on concrètement au delà de la simple productivité attendue et avenue ?
Pas grand chose à part être passé à côté de soi et du plus important, sans doute.
Donc non, je refuse que toute écriture, fut-ce celle griffonnée sur un bout de comptoir ou improvisée dans tout l'élan de sa spontanéité, dès lors donc qu'elle fait appel au sentiment, puisse passer au crible du raisonnement analytique au point de devoir avoir à se justifier d'une clé de chiffrement.
L'objectif de toute créativité n'est-elle pas au contraire de réchapper au désenchantement du monde, à commencer par Soi ?
Mais bon, je veux bien expliquer ce dernier poème à la lumière des deux précédents et de leurs inspirations - littéraires et talentueuses pour le coup 😋 - ne serait-ce que pour échapper aux postulats qui, à mes yeux, sont bien pires encore. 😅
citation :
D'où l'utilisation de ce mot "décryptage".
Pas besoin de te justifier, je ne l'ai pas mal pris. Par contre d'être une machine à écrire, ça se discute ! 😀
citation :
Je me suis senti un peu comme un Allan Turing face à son enigma... Et pour construire ma machine à lire, il me manquait les codes.
Ah, si on avait tous les codes, les discussions seraient beaucoup moins riches et tu as le mérite de pouvoir l'énoncer, l'écrire et le dire. Il me manque beaucoup de codes, à moi aussi. Alors, j'observe, je m'adapte comme je peux et j'apprends.
citation :
Je te souhaite de belles choses sur ton chemin de vie.
Merci tout comme je te le souhaite pareillement. 🙂
Je répondrai, individuellement, à chaque intervenant, que je remercie au passage, de ce fil.
@Farandole "Aspi" Rine pour moi... C'est plus mon style que Doli Prane.
Goethe dont les dernières paroles sur son lit de mort furent "mehr licht", comme s'il exprimait un besoin d'être davantage éclairé au cours de sa vie ou... de ce voyage dans l'au-delà ? Lui seul sait ce qu'il voulait dire et ne reviendra pas de son trépas pour nous éclairer justement.
Son rapace à la vision ascéré est aux anti-thèses du savoir et de la connaissance. Il ne cherche pas les réponses. Il ne demande pas. Il prétend les avoir en disposant justement des codes ! Et l'épervier arrive alors avec cet homme à la lampe et le soleil... qui s'opposent aux raisonneurs. C'est ainsi que je lis ce passage du Serpent Vert mais finalement, chacun peut le lire à sa façon.
Ce qu'il y a de bien avec l'art, c'est que chacun est libre d'exprimer quelque chose ou non derrière son oeuvre : un message, un ressenti, une observation, un contexte ou tout simplement un mélange onirique sans rattachement au monde matériel.
Hum, Goethe, un peu "jeune" 😜 , depuis il y a eu le courant "math art", avec de nombreux précurseurs, Mondrian, Vasarély, Malevitch, le Op art etc.
où la logique rejointe l'art, ou l'inverse, qui sait ?
Pour boucler sur Goethe, sans nécessairement en appeler à la pyramide des Âges et la question de l'Interprétation (exégèses y compris) :
https://www.cairn.info/revue-la-chaine-d-union-2015-1-page-28.htm
Dans le même goût pour Mallarmé et de la question de l'incertitude :
https://bibliobs.nouvelobs.com/essais/20110928.OBS1316/le-coup-de-des-enfin-decode.html
@kobAiyashi
Pour Heisenberg, on repassera, en amidonnant comme il se doit, afin de ne laisser personne sur le carreau, avec des jeux de mots façon Enigma en omettant, par la même occasion, de mettre la barre sur les thés (@Farandole y compris).
A-GI-LI-TE : le cycle en V, c'est passé de mode au moins depuis...hum... les Visiteurs ! 😅
citation :
où la logique rejointe l'art, ou l'inverse, qui sait ? @Kobayashi
Qui a prétendu que les mathématiques ne procédaient pas d'une esthétique moins pour leurs symboles pris en eux-mêmes que pour le sens conféré par leurs formes ? 😋
Qu'il lève le doigt ! 😄
Trêve de plaisanterie, j'aime beaucoup le courant "math art", après tout dépend des oeuvres, bien évidemment.
@Amar
citation :
En attendant, Nils Bohr et Alain Aspect ont prouvé que dieu joue bien aux dés
Je suis bien d'accord avec toi. 🙂
Dommage de "boucler". Il y aurait tant à dire sur l'oeuvre Goethe, notamment sur les traductions françaises qui ne sont que des interprétations pour paraphraser Nietzsche (lui-même traduit discutablement parfois avec des contresens). Mais j'adhère assez bien à la conclusion (et interprétation) de l'auteur de l'article : "Nous voyons donc que ce conte s'avère un sujet infini, une apologie de l'imagination, un appel à la lumière et la sagesse, seuls capables d'éclairer les idées."... Cette lumière omniprésente chez Goethe, contemporain d'un siècle qui prétendait en offrir.
Mais les digressions ont toutes une fin sauf dans l'univers de la folie.
L'article du Nouvel Obs' sur Mallarmé est pourtant plutôt bien fichu 😉
Ce fil est libre et précisément parce qu'il ne m'appartient pas, chacun peut décider de ce qu'il entend boucler ou pas. 🙂
Sans doute Mallarmé mérite qu'on s'y intéresse 😉, mais entre toutes ces lectures (je lis les textes dans leur d'origine de préférence) et mes écrits pro, pas pro et pas propres, je peine du temps à trouver pour tout faire car je me réserve aussi du temps pour la légèreté, la frivolité, l'amusement et même le néant. 😉
Article très intéressant mais je vais être honnête. Je ne connais pas suffisamment l'oeuvre de Mallarmé pour en parler. J'ai ressenti une approche ésotérique digne du roman d'Umberto Ecco, le pendule de Foucault. Le mystique, l'ésotérique et le surnaturel m'ont toujours fasciné sans que j'y adhère vraiment. Envie d'y croire mais on ne m'a jamais donné la preuve d'y croire.
Mallarmé est mort. Il ne peut pas confirmer ou infirmer cette explication de texte fondée sur la métrique. En l'occurrence, le 7 et le 0. Je ne sais pas quoi en penser. Ma date de naissance est remplie de ces nombres. Je devrais me sentir honoré mais c'est une forme d'amusement, un sourire qui se dessine sur mes lèvres à la lecture de l'article. Merci pour le partage.
En voici un de ma part, en ligne avec le thème du dé :
https://en.wikipedia.org/wiki/The_Dice_Man
Le livre a inspiré cette chanson aux airs mélancoliques
voir la vidéo
Le seul Dé qui m'inspire, c'est DéDé mon bistrotier. Cheers. 😉
L'objet des articles proposés, illustrant au passage le texte de Mallarmé fourni en début de file, n'ont pas vocation à nourrir un débat sur le bien-fondé ou non des interprétations mais plutôt de montrer, comme je l'ai fait également en m'appuyant sur l'exégèse du Serpent Vert, que toute interprétation demeure ce qu'elle est : subjective. Et, qu'à ce titre, la recherche d'une vérité ou la vooonté de décoder un texte n'a, en réalité, de sens que pour l'auteur et moins pour son lecteur lequel ne fait qu'en percevoir et/ou ressentir l'esthétique ou non.
Je pensais pourtant que mon propos, tout comme les articles proposés, étaient suffisamment clairs sans qu'il soit besoin de verser dans la surenchère. 😅
Mallarmé tout comme Goethe, de leur vivant, s'étaient d'ailleurs défendus de toute lecture ésotérique.
Un peu comme cette histoire d'Enigma et de décryptage de mes gribouilles. 😉
Quant à moi, le seul Dé que je perçois est le facteur D, pour rester dans le t'M... 😄
... ou le sytème D de l'Homme-dé, qui figure en bonne place dans l'une de mes piles de lectures ! 😅
Oui, oui. L'utilisation des articles à titre d'illustration du propos était très claire. Vouloir interpréter est parfois illusoire mais quand l'auteur est encore de son monde, autant lui poser la question. Est-ce vraiment le néant derrière son oeuvre ou bien y a-t-il quelque chose derrière celle-ci ? Un sentiment, une histoire, une morale, un contexte ou une vision ? Demander à l'auteur de fournir l'explication, s'il y en a une, quand on n'a pas les éléments pour comprendre (ce que j'appelle les codes), c'est cesser d'interpréter.
Mais nous interprétons tout le temps... Difficile de faire autrement. Une oeuvre de l'esprit est déjà une interprétation personnelle.
Rien que l'échange que nous effectuons ici sur le forum est une interprétation de ce que l'autre dit.
Je pense que pour communiquer correctement, il faut comprendre l'autre et pour le comprendre, il faut connaître un peu son histoire. Une amie argentine me disait récemment qu'un proverbe espagnol affirme qu'on ne peut pas aimer ce qu'on ne comprend pas. Il y a du vrai, je trouve, dans ce proverbe. Nous ne sommes qu'un produit de mémoires et d'expériences. Nous communiquons beaucoup au travers de nos émotions qui sont déterminées par ces mémoires et d'expériences. Les personnes ayant des émotions compatibles se comprennent généralement mieux. Et malgré des émotions "incompatibles", quand on connaît les raisons des émotions qui traversent une personne, on commence à la comprendre, on cesse de la juger.
Mon propos est peut-être hors de propos voire délirant mais c'est ce que je pense intimement : demander plutôt que d'interpréter.
citation :
Oui, oui. L'utilisation des articles à titre d'illustration du propos était très claire.
Ok, ça me rassure ! 🙂
citation :
Est-ce vraiment le néant derrière son oeuvre ou bien y a-t-il quelque chose derrière celle-ci ?
Je trouve cette question étrange, par exemple en qu'elle suppose de postulat suivant le fil de pensée suivant :
1/ J'affirme qu'un néant est derrière une oeuvre
2/ Je souhaite m'assurer s'il s'agit vraiment d'un néant, ce qui suppose que je questionne le bien-fondé de mon postulat dont je pressens l'interprétation
3/ Afin de m'assurer de l'existence d'"un sentiment, une histoire, une morale, un contexte ou une vision".
4/ Pour ce faire : "Demander à l'auteur de fournir l'explication, s'il y en a une, quand on n'a pas les éléments pour comprendre (ce que j'appelle les codes), c'est cesser d'interpréter."
Si je suis bien évidemment en accord avec tous tes développements, c'est ton postulat que je questionne et sur lequel je bute :
En effet, dans quelle mesure peut-on postuler d'un néant derrière toute oeuvre par essence créatrice ?
C'est à mes yeux complètement antinomique, tu comprends ?
La perception d'un néant n'est pas une interprétation mais l'effet que l'on perçoit, que l'on entend confronter aux faits après s'être livré à l'interprétation.
Il existe, à mon sens, une différence entre "perception" (voie émotionnelle, directe) et "interprétation" (voie analytique, indirecte).
Aussi, il serait plus juste, quitte à postuler, d'affirmer dans ce cas là :
1/ J'affirme que je perçois un néant derrière une oeuvre.
2/ Je souhaite m'assurer que ce que je perçois de néant est bien aligné avec l'interprétation que j'en fais.
3/ Afin de m'assurer de la nature du sentiment, de l'histoire, de la morale, du contexte ou de la vision" de l'auteur.
4/ Pour ce faire : "Demander à l'auteur de fournir l'explication, s'il y en a une, quand on n'a pas les éléments pour comprendre (ce que j'appelle les codes), c'est cesser d'interpréter."
citation :
Mon propos est peut-être hors de propos voire délirant mais c'est ce que je pense intimement : demander plutôt que d'interpréter.
Au contraire, nous somme pleinement d'accord.
Toutefois, tu as proposé, dans un premier temps, ta lecture en émettant un doute raisonnable et en me questionnant indirectement, ce qu'il me semble avoir bien compris puisque je t'ai répondu.
Plutôt que d'emprunter, par réaction, les voies sinueuses d'un postulat, tu aurais pu me questionner, dans un second temps, ouvertement : quelle est est l'Histoire qui t'a inspiré ces trois textes liés entre eux ?
Je pense que si j'avais voulu la livrer, je l'aurais fait directement. Je suis douée d'une personnalité réservée et à ce titre, ce qui relève de l'intime ne saurait appartenir à nul autre que moi.
Et personne ne pourra me contraindre à livrer ce que je ne souhaite pas livrer. En revanche, en réponse, j'aurais tout à fait pu évoquer un contexte d'écriture.
Or, en réaction, plutôt que d'user d'une question directe, tout en évoquant un ressenti (perception), tu as postulé, en omettant tout facteur interprétatif, en l'érigeant en fait sous couvert de jugement :
citation :
La principale impression que j'ai ressentie est "l'ignorance"... une grande ignorance face à tous ces mots dont je comprends le sens et parfois la symbolique mais l'articulation m'en échappe. Tu le sais, j'aime voir ce qu'il y a derrière, car je considère que le coeur est toujours plus important que la façade...
En réalité, ton jugement m'importe peu; il n'appartient qu'à toi.
C'est plutôt le moyen que tu as utilisé pour faire passer ton jugement en autorité de la force jugée qui, à mes yeux, ne m'engage pas à fournir davantage d'explications que celles déjà fournies.
A l'image de ce que ne sera jamais un coup de dés, l'Autre est une fin et non un moyen.
Ceci est ma seule certitude.
Trop d'interprétation sur le fil... Je suis perdu. Désolé. Je répondrai un peu plus tard.
Ben, la poésie est faite pour ressentir, non interpréter. 😉
Parfois, il faut juste savoir kiffer sans se faire des noeuds ! 🤘
Et si on n'est pas réceptif, qu'on ne kiffe pas, passer son chemin !
Aucun noeud. Je n'adhère tout simplement pas aux invectives 😉
Revenons sur cette pépite musical de Talk Talk, dont je viens de voir qu'elle a des racines punk.. comme quoi le monde est petit 😜
Et il ne reste plus que le dé... mystère ! 😂
Et si j'essaye d'interpréter l'interprétation de l'interprétation, que reste t'il de mon interprétation?
Et si l'auteur voulait laisser libre court à mon interprétation,mon interprétation sera t'elle fidèle à l'auteur ?
Et peut il y avoir des interprétations erronées dans ce cas la ?🤔
@zozotte
😄
citation :
Et si j'essaye d'interpréter l'interprétation de l'interprétation, que reste t'il de mon interprétation?
Si inter-préter revient à se situer entre ce qu'il y a de plus proche d'un texte et que les interprétations sont autant de facteurs que l'on multiplie au texte, pas sure que Bell n'y verrait pas quelques inégalités.
Et considérant l'expression d'un prêté pour un rendu, dans l'idée d'une juste compensation, x inter-prétations pour y inter-rendus risquerait de nous rendre d'autant moins proche de l'auteur.
citation :
Et si l'auteur voulait laisser libre court à mon interprétation,mon interprétation sera t'elle fidèle à l'auteur ?
Mais après, si aucune contrainte n'est posée par him/herself...
citation :
Et peut il y avoir des interprétations erronées dans ce cas la ?
... ça se discute. 😋
Bon, ça, c'était ma boutade matinale pour accorder tout le monde, le temps de pleinement me réveiller autour d'un café. 😋
@Kobayashi
Je te rejoins sur Talk Talk et notamment sur ce morceau que j'adore (merci à Colorsinthedark de l'avoir postée au passage).
Et oui, le monde est petit à tel point qu'on pourrait le penser contenu dans un dé à coudre ! 😋
citation :
Et il ne reste plus que le dé... mystère !
Habilement bien tenté...mais non ! 😋
Ah mince alors 😂
En cherchant bien, quelques idées remontent... vu le b.azard ici bas, et vu de loin, on se demande où est le bon hazard ?
Oh, tu n'as pas à chercher bien loin, le principe du rasoir d'Occam fait plutôt bien ses preuves ! 😋
Le "bon" hasard...hum...est celui qui trahit ce qu'il est en nous surprenant et avant tout, en nous rendant joyeux sans autre artifice ou effort que sa nature.
Après, ne dit-on pas qu'"il faut de tout pour faire un monde" ?
Alors, dans un dé un coude, on peut hélas vite manquer d'air...
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