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De quoi suis-je riche ?
Cette question se dresse, face à moi, de toute la hauteur de mon existence.
Trois grosses pommes, d'une décennie chacune, boursouflées, gâtées comme des coings.
Trois grosses pommes, en cairn vulgaire, que s'apprête à surmonter un quatrième fruit.
De quoi suis-je riche ?
Désert.
Ces paysages mornes, ruisseaux d'asphaltes, rivières de macadam, bosquets en pierrres, arbres aux branches de béton armé. "Concrete" concret, entièrement déchlorophyllisé.
Un désert.
Ces jours mous, flasques, avec hier qui ressemble tellement à demain. Où l'ennui monocorde rejoue ad nauseam la même et sempiternelle partition essorée, Amertume d'un autre ennui en silence majeur.
Le désert.
Solitude infligée par cette foule, monstre gluant d'hominidés. Fantômes du paraître, spectres de l'esbrouffe, morts-vivants ultracrépidarianistes, avides de ces vanités purrulantes, engoncés dans leurs egos glacés.
Mon désert.
Six cordes muettes. Crayons aphones. Stylos prostrés, étalés, étendus de tout leur poids sur des pages blafardes.
De quoi suis-je riche ?
Rien.
Réponse implacable à une question évidente. Ou, l'inverse.
Toutes ces choses pour lesquels ils se battent, mentent, crient, frappent, ignorent, embrassent, tordent, conspuent, vénèrent, tuent, me sont d'une totale insignifiance. Et je me surprends encore à me demander pourquoi.
De rien.
Lorsque je me retourne, la trace de mes pas s'estompe, disparaît déjà, sur un chemin où il ne reste que des traces sueur, de larmes, de sang et de foutre. Même les bouquets de nerfs se fânent un jour.
Absolument rien.
Le fou du village m'avait pourtant prévenu, en chuchotant à mon oreille ces mots que lui-même est incapable de comprendre.
Il n'est plus là aujourd'hui, cam-isolé de force par un rationalisme dément. Le seul fou qui reste, c'est mon miroir que le dévoile, chaque matin, chaque soir. Son tain silencieux figé dans un rictus de malin plaisir.
Ce vide-là, tracera-t-il ces murs, invisibles, et donc irrenversables ? Ceux des spectres du passé, tristes des fantômes de demain, bouteille à la main ?
Ou sera-il l'espace nécessaire, et suffisant, pour construire demain ?
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NB : le texte suivant n'est pas de moi. Il est restitué de mémoire, je m'excuse pour les oublis et éventuelles transformations.
Un jeune homme allait rentrer dans sa vie d'adulte. Des études brillantes terminées, une femme magnifique qui l'attendait pour le mariage, une belle destinée l'attendait.
Mais avant cela, il décida de partir dans le désert.
Une année entière, il passa à errer de dune en dune.
Ces douze longs mois, il resta en dehors du monde, à méditer et à réfléchir.
Pendant ces trois-cent soixante cinq jours, il resta seul, sans parler, se contentant de prier.
Puis, il revint dans sa ville. Il se présenta aussitôt devant la maison de sa promise et frappa à la porte. Une voix frêle questionna : "Qui est-ce ?"
Il répondit "C'est moi, mon amour, ma promise, ça y est, j'ai passé un an dans le désert. Je suis de retour !"
Mais personne ne répondit. La porte resta close.
"J'ai passé douze longs mois à réfléchir, méditer et prier !"
Mais personne ne répondit. La porte resta close.
"J'ai pensé à toi chaque jour, chaque heure, chaque instant."
Mais personne ne répondit. La porte resta close.
Alors, il reprit la route, et retourna, seul, dans le désert.
Une autre longue année, à supporter la chaleur des jours, le froid des nuits.
Douze longs mois à ne rien faire d'autre que réfléchir, méditer, et prier.
Trois-cent-soixante-cinq jours à penser à sa promise, et revoir le bois de cette porte demeurée close devant lui.
Puis il retourna à la ville.
Il se présenta aussitôt devant la maison de sa promise et frappa à la porte. Une voix frêle questionna : "Qui est-ce ?"
Il répondit "Toi-même."
Et la porte s'ouvrit.
Conte soufi
Le triste temps est actuel.
Il faut bien faire avec.
Malgré tout malgré tout...
Il faut bien vivre... (survivre ?!)
La richesse de l'altérité, ne serait-ce pas la fermeture de notre égo ?
Notre égo aliéné, aliéné, aliéné...
Le vide, le désert de la vie ne serait-ce l'espace de nos possibilté non-acomplis ?!
Ici-même, j'entends les oiseaux chanter.
Ils peuvent chanter sans nous.
On ne les entends pas.
Qui peut les entendre ? La "voie" de la nature.
A se poser problème, on oublie les chants des oiseaux....
Certes ! L'alérité pose toujours problème.
Mais on oublie toujours les chants des oiseaux...
Lorsque le sage montre la lune au sot, le fou se gratte le cul.
Comprenne qui pourra...
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