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Empathie directe et Empathie indirecte

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Empathie directe et Empathie indirecte
Marc_Opollole 21 mars 2023 à 17:03

Empathie directe et Empathie indirecte

J'ai toujours dû mal à faire comprendre pourquoi l'empathie indirecte est mauvaise, et ne devrait 'pas être promue/pratiquée socialement'.

Quand je fais ce genre de post
Suis-je immoral si je me réjouis de la souffrance d'un autre?
https://www.atypikoo.com/forums/topic/suis-immoral-si-je-me-rejouis-de-la-souffrance-dun-autre/page/1/?scrollBottom=0

Je tombe toujours sur les mêmes réactions, donc je vais essayer ici de faire comprendre la différence, entre empathie directe et empathie indirecte.

Empathie directe et indirecte.
Je me méfie toujours de la deuxième, car contrairement à la première, il n'y a pas de vécu dedans, ON S'IMAGINE DONC 'CE QUI PEUT ÊTRE RESSENTI PAR L'AUTRE'.

L'empathie directe est possible car les deux personnes ont vécu la même chose.
L'empathie indirecte est la deuxième personne qui imagine ce que l'autre a vécu.

L'empathie indirecte est donc PAR SA NATURE PROPRE SUSCEPTIBLE D'ÊTRE FAUSSE alors que l'empathie directe 'NE LE SERA JAMAIS'.
L'empathie indirecte est basée sur 'DES HYPOTHÈSES ET DES SUPPOSITIONS' plutôt que sur 'UNE EXPÉRIENCE DIRECTE'.

Cependant, CELA NE SIGNIFIE PAS QUE L'EMPATHIE INDIRECTE N'A PAS DE VALEUR.

'ELLE EST JUSTE DANGEREUSE', car la deuxième personne DOIT FAIRE TRÈS ATTENTION à ne pas rentrer 'DANS UN JEU ÉGOTIQUE', où elle prendrait 'PAR DÉFAUT' inconsciemment ou consciemment LE RÔLE DE SUPÉRIEUR.

ALORS QUE L'EMPATHIE DIRECTE EST UNE 'RELATION ÉGALITAIRE', car les deux personnes, 'ONT VÉCU LA MÊME CHOSE'.

J'ai tellement vu l'"Empathie indirecte" PRATIQUÉE EN OCCIDENT PAR LES RELIGIEUX POUR DES JEUX ÉGOTIQUES, que je me méfie 'PAR DÉFAUT DE CELLE-CI'.

Je dirais qu'à moins 'D'AVOIR ÉNORMÉMENT TRAVAILLÉ SUR SOI-MÊME', NE PRATIQUEZ JAMAIS L'EMPATHIE INDIRECTE.

Vous ne vous servirez pas en prenant 'CE RÔLE DE SUPÉRIEUR' condescendant, ET VOUS FAIRAIS SUBIR à la personne qui Souffre UNE PEINE SUPPLÉMENTAIRE.

Kobayashile 21 mars 2023 à 21:40  •   93309

De mon expérience, il n'y a rien d'intellectuel dans l'empathie. Elle vient du coeur.
La difficulté réside dans son acceptation et la bonne compréhension des émotions qu'elle produit.

Marc_Opollole 21 mars 2023 à 21:48  •   93311

Le coeur est l'organe central du système circulatoire de notre corps, qui pompe le sang pour fournir de l'oxygène et des nutriments à toutes les cellules de notre corps. Le sang transporte également les déchets métaboliques et les toxines hors des cellules vers les organes d'élimination appropriés.

Bien que le coeur soit souvent considéré comme le siège des émotions et des sentiments, la science ne soutient pas directement cette croyance populaire.

Kobayashile 21 mars 2023 à 21:49  •   93312

Ah oui, vu comme cela, on peut faire brûler au moins la moitié des livres écrits dans le monde.. un peu gênant, non ?

paradoxle 21 mars 2023 à 22:02  •   93318

@Marc_Opollo Si, il me semble bien que la science a découvert qu'en plus de l'intestin, le coeur a aussi des neurones et sécrète des hormones, ocytocine en particulier, qui fait battre le coeur plus vite quand on est en présence de quelqu'un auquel on est attaché. Il existe une communication entre le cerveau, l'intestin et le coeur pour un dialogue entre raison et émotion (David Servan-Schreber).

"L'empathie directe est possible car les deux personnes ont vécu la même chose."
Je suis moyennement d'accord. Si je vois quelqu'un qui est triste, je suis triste, même si je ne sais pas ce que la personne a vécu pour la mettre dans cet état. En général, je lui demande. Le fait de comprendre sa tristesse ne me rend pas plus empathique, que j'ai vécu la même chose ou pas.

Marc_Opollole 22 mars 2023 à 00:11  •   93327

"Ah oui, vu comme cela, on peut faire brûler au moins la moitié des livres écrits dans le monde.. un peu gênant, non ?"

L.O.L. Je Pense que tu n'as pas envie d'entendre l'avis d'un autiste là-dessus



@paradox "Je suis moyennement d'accord. Si je vois quelqu'un qui est triste, je suis triste"

deux vécus différents, je minimise pas, ce n'est pas la même chose.

c'est tout ce que je veux dire

Surderienle 22 mars 2023 à 10:34  •   93331

.
@Marc_Opollo

Pour moi, l'empathie c'est comme une bulle en commun.
On y est les deux ou on y est pas.
On est dans ce vécu de "compréhension", de "communion" émotionnelle spontanée (directe?). Grâce aux neurones miroirs.

Ou on y est pas.
Après, si on n'y est pas spontanément, intuitivement, on peut inventer et interpréter tout ce qu'on veut concernant l'autre et la relation à l'autre. ( Accès indirect à fabriquer une compréhension, un concept sur ce qui se passe, en analysant par le raisonnement).

La différence entre le vécu et l'analyse ?
Être dedans à fond ou voir les choses de l'extérieur?

Farandolele 22 mars 2023 à 22:12  •   93360

L'empathie n'a, en réalité, que peu de lien avec l'expérience vécue ou ressentie comme telle, sauf à ne considérer les projections qu'en autant de dispositions nécessairement et strictement empathiques.

Quelques extraits de cet article :
https://www.cairn.info/revue-l-ecole-des-parents-2017-2-page-7.htm

"Quelles sont les différentes formes d'empathie ?"

L'empathie pour autrui

"L'empathie pour autrui a trois composantes : l'empathie émotionnelle (ou affective), l'empathie cognitive et l'empathie mature qui, lorsqu'elle est partagée avec autrui, devient réciproque. L'empathie émotionnelle permet à l'être humain d'identifier les émotions de l'autre sans nécessairement les partager : « Je vois que tu es content, sans pour autant l'être moi-même. » En effet, après un an, l'enfant est capable de faire la différence entre son ressenti et celui de l'autre : il ne répond plus systématiquement aux sourires, découvre son pouvoir de faire rire... Il existe une aptitude innée de l'enfant à construire l'empathie émotionnelle pendant les premières années : il se familiarise avec le visage d'autrui et le constitue en repère de relation partagée.

L'empathie cognitive est la capacité de comprendre que l'autre a une vie mentale différente de la sienne : « Je vois que tu es content, j'en comprends les raisons, mais moi, elles ne me feraient pas plaisir. » Des études récentes montrent qu'elle pourrait apparaître dès 3 ans. À 5 ans, en principe, elle est acquise.

Enfin, l'empathie mature, qui combine les deux premières, est la capacité de se mettre émotionnellement à la place de l'autre : « Je vois que tu es content, je comprends pourquoi et, à ta place, je le serais aussi. » Il existe une période privilégiée pour la mettre en place, entre 8 et 13 ans, mais elle se construit toute la vie. Elle ne se confond pas avec la morale, mais lui permet d'advenir."

Exemple :

"Pour mieux comprendre ces trois dimensions, je donne souvent l'exemple des étudiants en médecine envoyés dans les services d'urgence. Face aux malades qui souffrent, certains sont submergés par leur empathie affective et s'évanouissent ; d'autres, n'écoutant que leur empathie cognitive, ignorent les patients qui se plaignent sans avoir de pathologie grave et se concentrent sur les cas urgents ; ceux dont l'empathie est mature prennent le temps de rassurer les premiers patients, et leur expliquent que d'autres ont besoin d'être soignés avant eux."

Les formes les plus abouties d'empathie

L'empathie réciproque

"Elle va plus loin encore : c'est notre capacité non seulement de nous mettre à la place d'autrui, mais aussi d'accepter que l'autre se mette à la nôtre, ressente ce que nous ressentons, comprenne ce que nous pensons. Elle introduit une dimension morale. Elle permet de comprendre que notre positionnement mobilise chez l'autre des émotions semblables aux nôtres, positives ou négatives. On est au coeur du vivre ensemble, de l'accueil des réfugiés, ou au contraire du repli sur le nationalisme... Si la haine est réciproque, l'empathie l'est aussi."

Auxquelles j'ajouterai pour ma part, au delà du champ de la psychologie du développement et donc de la relation parent-enfant : la réflexivité ou fonction réflexive en matière relationnelle

"La fonction réflexive parentale (FRP) est définie comme la capacité du parent à identifier et à prendre en compte les états mentaux qui sous-tendent son propre comportement et ceux de son enfant (Allen, Fonagy et Bateman, 2008 ; Fonagy, Gergely, Jurist, et Target, 2002). Dans la relation parent-enfant, la FR du parent lui permet de considérer son enfant comme un être distinct, doté de pensées, désirs, croyances, sentiments et intentions (états mentaux) qui lui sont propres, bien que parfois opaques et difficiles à comprendre (Slade, 2005). Un parent qui présente une FR adéquate est en mesure de bien identifier les besoins de son enfant à partir des signaux (expressions faciales, gestes, verbalisations, comportements) émis par celui-ci et de s'interroger à propos des états mentaux sous-jacents aux comportements manifestés par l'enfant. Il est capable de questionner son propre comportement et l'impact de celui-ci sur le comportement de son enfant. Enfin, puisqu'il reconnaît le caractère opaque du psychisme de son enfant, il fait preuve de flexibilité, ce qui lui permet de considérer plusieurs alternatives lorsqu'il cherche à comprendre le comportement de son enfant. Plusieurs auteurs suggèrent que la capacité du parent à interpréter adéquatement ses états mentaux ainsi que ceux de son enfant permet à la dyade d'évoluer dans un climat de sécurité (Fonagy, et al., 1991 ; Fonagy et Target, 1997 ; Slade, et al., 2005). Il est permis de penser que la FRP aurait un impact sur la qualité de la relation d'attachement parent-enfant en rendant le parent sensible aux besoins de son enfant. Ainsi, le parent serait en mesure de créer un contexte émotionnel harmonieux qui favoriserait à son tour l'expression des émotions chez l'enfant et la régulation de ces émotions.

https://www.cairn.info/revue-devenir-2013-3-page-203.htm

Et parce que je ne peux pas m'empêcher de digresser, évoquer l'importance, à mon sens, de favoriser le développement précoce d'une pensée réflexive, en matière d'éducation :

https://extranet.puq.ca/media/produits/documents/254_9782760517868.pdf

L'empathie pour soi

"Absolument. Parallèlement à cette empathie pour autrui, l'enfant développe une empathie pour soi qui passe par les mêmes étapes : 1. Être capable d'identifier ses propres émotions, ce qui n'est pas évident avec certains sentiments comme la colère ou la honte. 2. En comprendre les raisons, ce qui n'est pas facile non plus. Un enfant peut agresser son frère parce qu'il s'est fait malmener à l'école. 3. Accepter que l'on puisse avoir plusieurs points de vue sur une même situation. Avant 12 ans, l'enfant a du mal à comprendre, par exemple, qu'une plaisanterie puisse être à la fois drôle et blessante. Certains adultes aussi, d'ailleurs ! Si je vous raconte une blague misogyne mais très amusante, vous allez rire et, en même temps, avoir un peu honte de rire. L'enfant de moins de 12 ans, lui, va basculer d'un côté ou de l'autre. Il peut trouver qu'une moquerie est superdrôle et surenchérir - c'est la mécanique du harcèlement - ou, à l'inverse, la trouver très humiliante - surtout s'il en est la cible - et ne pas percevoir son côté humoristique. D'où la nécessité d'interdire Facebook aux plus jeunes car, sans cette capacité, le harcèlement peut s'y déchaîner."

L'empathie servirait aussi à manipuler les foules ?

"L'empathie cognitive donne un extraordinaire pouvoir de manipulation, car elle permet de comprendre les émotions d'autrui sans les partager.

(...)

Mais ce n'est pas tout. L'empathie pour autrui est également limitée par le biais de familiarité - on aide plus volontiers ceux qui nous ressemblent ! Elle est aussi menacée par l'identification à un rôle social, sans recul".

L'empathie n'est donc pas synonyme d'altruisme ?

"Il existe un altruisme sans empathie, et des formes d'empathie sans altruisme. L'empathie dans sa forme complète nécessite une éducation précoce appropriée dont nous sommes loin : notre système scolaire encourage l'individualisme et la compétition plutôt que la curiosité et la solidarité. Réduire l'empathie à sa composante émotionnelle fait aussi courir le risque de réduire les problèmes de société à leurs aspects psychologiques et subjectifs, en dissuadant d'effectuer l'indispensable travail de compréhension. La gestion des émotions et la méditation ne peuvent rien contre la prison des rôles figés ou des conflits d'empathie dissimulés par les institutions."

Aussi, il me semble que réduire l'empathie à des considérations circonstancielles reviendrait à renoncer en fin de compte à toute véritable forme de réciprocité et à conduire à une généralisation abusive des personnes, de leur vécu et des émotions qui leur demeurent propres et singulières. Le reconnaître c'est considérer, justement, que nos différences nous unissent davantage qu'elles nous isolent ou nous cloisonnent. Et c'est ne plus considérer autrui comme le simple prolongement de soi et de son vécu projeté, voire imposé à l'Autre qui ne trouve, hélas, que peu d'espace pour exprimer librement SON ressenti face à une situation que lui seul éprouve douloureusement. Être empathique revient à comprendre et à partager la douleur de l'Autre, à la considérer comme unique et toujours veiller à ne pas substituer sa propre douleur ou expérience à la sienne.

Combien d'entre vous n'ont pas été souffrant ou endeuillé et alors, songeant bien faire, votre interlocuteur en vienne à rapprocher vos douleurs pour finir par n'évoquer que son expérience au point même que vous vous surpreniez à devoir le consoler, le rassurer, voire le prendre en charge émotionnellement ?

Seul l'équilibre fait l'égalité dans le partage, pas les circonstances.

On peut avoir connu les mêmes difficultés, les partager et s'épauler mutuellement qu'on soit égaux ou inégaux face aux douleurs.

Et on peut ne pas avoir connu les mêmes difficultés, les comprendre chez l'Autre et l'épauler dans un partage qu'on soit égaux ou inégaux en termes de parcours, de trajectoires et de circonstances de vie.

[EDIT] Dans la même veine, j'adore me voir rétorquer l'argument ultime en matière de bouclage conversationnel :

- De toute façon, toi, tu ne peux pas comprendre : tu n'as pas d'enfants.
- Heu...mais si j'en suis une, ça compte un peu quand même, nan ?
- Tais-toi et finis ton assiette !

Surderienle 23 mars 2023 à 08:01  •   93372

.
@Farandole
Dans mon expérience de vie, l'empathie réciproque, c'est ce ressenti dans cette bulle conjointe +++
( où toutes nos différences et nos points communs fusionnent)
😉

Hinenaole 23 mars 2023 à 08:22  •   93373

Salut @Marc_Oppolo. 🙂
Salut @Farandole 🙂
Salut @Tous/tes 🙂


😅 LOL! Rire glacé quand j'ai lu ça.

citation :
- De toute façon, toi, tu ne peux pas comprendre : tu n'as pas d'enfants.
- Heu...mais si j'en suis une, ça compte un peu quand même, nan ?
- Tais-toi et finis ton assiette !


Très humblement dit, dans ma vie IRL, ça donn(ait) plutôt souvent ça (pour de vrai, hélas 😭)

il/elle - De toute façon, toi, tu ne peux pas comprendre: tu n'as pas d'enfants.
moi - Heu... mais si, j'en ai un enfant, et c'est toi!
il/elle -- Ah bah bien sûr! Et puis quoi encore?! T'as des exemples, peut-être.
moi - Oh oui des tas... quand, par exemple, soir de réveillon où tu nous invites, tu bricoles sous nos yeux affolés le fil de ton ampoule électrique sans couper le jus et les pieds nus dans l'eau. Quand tu n'obliges pas ton propre enfant à mettre sa ceinture de sécurité pour ne pas l'empécher de jouer à la switch, le pauvre chou, et que tu fais (comme souvent) une sortie de route avec ta Mini 2.0 [et que c'est moi qui vient t'arracher de la boue ensuite...]. Quand tu me déranges en pleine urgence - et que tu insistes - pour me demander de faire une recherche google à ta place sans même que tu ne remarques l'icone de ton navigateur sur ton nouvel ordinateur. Quand tu achètes à prix d'or 10 kilos de tomates, parce que tu les trouvais simplement belles, alors qu'on te dit et te répète qu'on en a plein le jardin et que, sans réaction sans excuses ni confusion, tu présentes malgré tout le ticket de caisse pour obtenir remboursement. Liste non-exhaustive bien évidemment... 😒

Si un jour, petit, tes cheveux ont pris spontanément feu au soleil, nul doute que tes parents originels ont dû éteindre l'incendie à grands coups de pelle... (nan, mais sérieusement des fois, j'en arrive à me poser sérieusement la question... 🤔) Depuis, sans doute, tu as dû te figer dans le temps... Tu as toujours 6 ans, et je te gère.

Bref, passons.
Que de souvenirs, et pas toujours des bons...

---

citation :
Je dirais qu'à moins 'D'AVOIR ÉNORMÉMENT TRAVAILLÉ SUR SOI-MÊME', NE PRATIQUEZ JAMAIS L'EMPATHIE INDIRECTE.

Encore une fois, et souvent, c'est trop clivant comme présentation. 🤔 Soit blanc, soit noir. Comme les variations d'estime de la chose, du sujet ne pouvaient pas exister... La vie est un éventail d'autant de teintes qu'il y a des personnes au monde...

Et par ailleurs...
Je n'ai personnellement jamais j'ai été violé durant ma vie. Dois-je donc expérimenter au préalable ce traumatisme précisément pour avoir le droit d'exprimer mon opinion compassionnelle à la personne qui a vécu ce difficile moment? 🤔 J'ai par contre été au centre d'une chasse à l'homme*. Par conséquent, personne ne pourrait potentiellement jamais aborder le sujet en ma présence car n'ayant pas "tenté" cette situation très singulière qu'on ne rencontre concrètement que pour, sans doute, pour 1 personnes sur 100 000? Voire plus. Bien évidemment que quand j'en parle - tant c'est encore traumatique - je sais que des biais de perception vont se glisser dans les propos qui me seront adressés. C'est alors à moi, en tant que expérimenté d'élargir au mieux possible la perception et le retour empathique de mon interlocuteur/trice. Le travail du "soi-même" de l'autre doit être accompagné. L'empathie indirecte ne doit pas alors être mono-canal ni unilatérale. Si c'est en forgeant qu'on devient forgeron, c'est alors en échangeant qu'on devient aussi empathique. Le droit à l'erreur existe.

* Véridique, et en tant que gibier. C'était en 2010. Ce n'était un jeu et ça aurait pu très mal se finir.

Des bisous.


Hiné.

Farandolele 23 mars 2023 à 09:55  •   93374

citation :

Dans mon expérience de vie, l'empathie réciproque, c'est ce ressenti dans cette bulle conjointe +++
( où toutes nos différences et nos points communs fusionnent)


Vouiii @Surderien, c'est tout à fait cela ! 😍
Même si le sentiment de fusion m'invite toujours à l'observer plus attentivement afin de bien m'assurer de l'absence d' effet miroir, lequel consisterait à ne plus percevoir l'Autre dans toute la beauté de sa singularité. Je parlerai davantage d'acceptation, pleine et entière de l'Autre.

Et c'est très précisément ce à quoi j'aspire : ne m'entourer que de proches (médiats ou non) avec qui nous pourrons être en empathie réciproque.

Je ne peux pas et ne veux pas vivre dans une lutte permanente de compréhension de l'Autre, sauf s'il est possible d'en parcourir le chemin. Alors, "expérimenté" ou pas, comme l'évoque @Hinenao (je te ferai une réponse dédiée), il convient de faire autant de pas vers l'Autre que lui en fera vers nous.

L'empathie est avant tout une affaire de Rencontre.

Hinenaole 23 mars 2023 à 10:00  •   93376

@Farandole
citation :
(je te ferai une réponse dédiée)

Intéressé certe. Mais, prends ton temps. 😉

Farandolele 23 mars 2023 à 10:06  •   93377

Je suis au taff, c'est pour ça.

Et j'aime bien prendre le temps de la réponse (on ne l'aura pas remarqué ! ^^), parce que c'est important. 🙂

Hinenaole 23 mars 2023 à 11:29  •   93381

Erratum
citation :
Comme les variations d'estime de la chose, du sujet ne pouvaient pas exister...

A corriger par:
citation :
Comme si les variations d'estime de la chose, du sujet, ne pouvaient pas exister...

Merci. 🙂

Farandolele 23 mars 2023 à 13:55  •   93395

Me revoilà. 🙂

Première chose @Hinenao : est-ce que tu fais toujours le chat qui péte (par référence à l'image que tu as postée hier 🙂) ou as-tu pu décolérer un peu ?

Si je te pose cette question, c'est pour en tenir compte, dans ma réponse moins pour prendre des gants que pour revenir à certains points, à distance de cet échange, que je pressens plus difficiles à aborder, émotionnellement parlant.

Sans tarder, je vais donner une petite grille de lecture qui sans être nécessaire n'est pas superflue : quand je fais un trait d'humour, Il ne se veut jamais sarcastique excepté au regard du fond d'un sujet. Ce qu'il faut retenir est que, s'il m'arrive de me moquer, ce n'est que de moi dont je me moque (je suis une farouche adepte de l'autodérision en sa forme parodique) tout en mettant en lumière, parfois, l'aspect problématique ou paradoxal d'un sujet.

Le seul problème est que je vais souvent à la cible en omettant les étapes (je ne m'en rends pas compte) et ce, même lorsque je détricote mes réponses (mes réponses suivant toujours le fil de mes pensées en temps réel). Je ne suis pas adepte des sous-titrages - je te l'accorde, c'est un parti pris - parce que je considère que cela revient par à préjuger, par avance, d'un potentiel décalage. Qui suis-je, sérieusement ou moins sérieusement, pour en préjuger ou même me poser la question ?

Lorsque cela se produit, j'apprécie donc que l'on me reprenne tout comme je pourrai le faire également , spontanément, de mon coté.

On peut me faire courir un certain temps avant que je ne capte qu'on me taquine ou m'interpelle. J'ai pour ma part toujours, un petit temps, dont je suis la première à m'en amuser, sauf quand on en joue sciemment.

Bref, je préfère les approches directes qu'indirectes que je peux avoir beaucoup de mal à contextualiser, sauf au prix d'intenses réflexions. 🙁

Tu as donc carte blanche, @Hinenao. Et pour être parfaitement claire, je ne suis pas du genre à me formaliser. 😄

Pour reprendre mon [EDIT], on m'oppose souvent le fait que je n'ai pas d'enfants comme argument d'autorité. S'ensuivent généralement des échanges autour de l'empathie où j'évoque souvent les réactions passionnnées de l'opinion publique qui, à l'occasion de chaque actualité ou fait divers, fait plus spécifiquement appel à son empathie émotionnelle et de soi ce qui aboutit, hélas, souvent à une violence et à un manque de réflexivité. Bref, on pourrait en faire un sujet dédié.

L'usage de ce trait d'humour rend compte d'une situation, imaginée, dans laquelle la même question est posée mais dans un contexte différent : celui d'une réponse que l'on peut comprendre comme celle d'un adulte se considérant effectivement comme un enfant et considéré en tant que tel, tout en lui rappelant qu'il est un adulte. C'est cette ouverture que tu as prise avec les souvenirs que tu nous as partagés.

L'autre voie possible était de considérer que la réponse était celle formulée par un enfant, lui-même, à qui l'on oppose une question ou une répartie, reservée en principe aux adultes.

Et j'ai trouvé que cela illustrait bien l'aspect paradoxal induit par l'ouverture de ce fil et donc, les réactions qu'il suscite.

[EDIT] je confirme que des mots sautent à la relecture (j'avais mis cela sur le compte d'une fatigue visuelle...mais non ! 😬 )

Hinenaole 23 mars 2023 à 16:11  •   93399

citation :
Me revoilà.
Et moi aussi. 🙂

citation :
Première chose @-Hinenao : est-ce que tu fais toujours le chat qui péte (par référence à l'image que tu as postée hier ?) ou as-tu pu décolérer un peu ?

Je te dirais bien, dans un trait d'humour volontairement prolongé, que tout est en rapport de la charge monergolique du carburant frais inclus dans les croquettes ainsi que l'heure d'ingestion. Généralement, avant 7h du mat, c'est plus performant. La nuit a produit une certaine concentration... Comme nous sommes à présent en pente douce vers l'après-midi, ça devrait aller. Pas de saut supersonique à travers les nuages, le poil tiré en arrière, lissé par l'air. Que du subsonique. Miaou. 😋

citation :
quand je fais un trait d'humour, Il ne se veut jamais sarcastique excepté au regard du fond d'un sujet.

J'accepte généralement toutes les formes d'humour à mes dépends. Du moment que je suis prévenu que c'est de l'humour - notamment via l'écrit qui est plus difficile à cerner sur les intentions -, ça passe toujours. 😄

citation :
(je suis une farouche adepte de l'autodérision en sa forme parodique)

Idem pour moi. N'est jamais meilleur viseur de faciès que quand c'est l'entarteur/teuse qui se cible lui/elle-même. 😄 Et ça permet, de plus, de parfaitement calibrer son masque de beauté. 😜 N'est-ce pas?! 😉

citation :
je te l'accorde, c'est un parti pris - parce que je considère que cela revient par à préjuger, par avance, d'un potentiel décalage.

Le décalage dans les communications écrites, j'y pense tout le temps. Non pas même à me poser la question de savoir si je vais blesser, mais simplement de me demander quand. Car, ça arrive toujours. 🙄

citation :
Lorsque cela se produit, j'apprécie donc que l'on me reprenne tout comme je pourrai le faire également , spontanément, de mon coté.

Tiens, ça m'est arrivé dernièrement sur Apie. C'était il y a deux semaines environ, je crois. J'ai tout pris. (pas dans le sens d'un coup, mais plutôt d'un nouvel acquis) Je n'ai pas démenti, bien au contraire.

citation :
Pour reprendre mon [EDIT], on m'oppose souvent le fait que je n'ai pas d'enfants comme argument d'autorité.

Spoiler (cliquer pour lire)
Longtemps vive douleur dans ma vie, 'on' sait notamment IRL qu'il ne faut pas trop m'opposer l'idée de ne pas avoir d'enfant selon, justement, le même argument d'autorité. Plusieurs raisons à ça: ma stérilité totale et irrémédiable n'est pas un choix et puis derrière, tout le monde sait aussi que c'est 12 ans d'une vie de couple en démarches administratives multiples pour avoir échoué finalement à un presque rien, juste à la fin. L'enfant voulu est grand à présent et n'est plus en rien adoptable. Il est temps de le considérer comme un équivalent à soi. Un être face à un être. D'égal à égal. Pas un bambino dans le contexte artificiel d'un substitut parental.

Enfin, à défaut d'être père, je suis quand-même devenu l'oncle de "tout-le-monde", même ceux/celles qui ne sont même pas de la moitié de mon sang, même pas de ma couleur de peau. La maison n'est pas pauvre en manifestation de mômes tant gravite autour de nous (le couple) une jeunesse qui a parfois besoin de tendresse, d'échange frais et de repères. On "garde" donc parfois les enfants de ceux/celles qui peuvent nous opposer des choses, et c'est alors qu'ils/elles mesurent leurs paroles quant à notre inexpérience relative. Concrètement, ils/elles en voit les résultats, et ça se passe toujours bien. 👍

Reste alors de temps en temps, inéluctablement, les quelques piqûres de rappel que tout non-parent involontaire peut trouver rituellement sur son chemin. Quand tu peux voir de tes propres yeux qu'un adulte gâche complètement la relation avec sa propre filiation, juste par bêtise ou par égocentrisme, ça émeut, ça attriste, et ça fait même pleurer les yeux sans que tu le veilles... (et chez les hommes aussi.)


citation :
L'usage de ce trait d'humour rend compte d'une situation, imaginée, dans laquelle la même question est posée mais dans un contexte différent : celui d'une réponse que l'on peut comprendre comme celle d'un adulte se considérant effectivement comme un enfant et considéré en tant que tel, tout en lui rappelant qu'il est un adulte. C'est cette ouverture que tu as prise avec les souvenirs que tu nous as partagés.

... Sachant notamment, en creux, que ces positions m'interdisent à moi d'être encore parfois un enfant! Revendiquer son droit à l'erreur ou à l'incompétence, voire à la méconnaissance, c'est difficile à leur faire comprendre. Tu es donc la référence adulte, que tu le veilles ou non. Mais à ce jeu là, on s'use assurément... (et d'ailleurs, je suis usé. 😒)

citation :
L'autre voie possible était de considérer que la réponse était celle formulée par un enfant, lui-même, à qui l'on oppose une question ou une répartie, reservée en principe aux adultes.

Et j'ai trouvé que cela illustrait bien l'aspect paradoxal induit par l'ouverture de ce fil et donc, les réactions qu'il suscite.

Et je suis sûr qu'il doit y avoir encore d'autres grilles de lecture possibles. Peu probable que ce sujet ne puisse posséder que deux pans.


Voilà, à peine lu, déjà répondu. 😄

Il n'est pas utile que tu te repenches sur ton clavier aussitôt, notamment si tu es encore actuellement en contexte professionnel. Respirons un coup! Métaphoriquement parlant, on peut toujours tirer très vite ses 6 coups avec un revolver. Mais rien n'empêche non plus de prendre généreusement le temps de recharger le barillet trèèèèès lentement. On se retrouve donc à la fête foraine, au prochain "ball-trap". 😉


Hiné.

Farandolele 23 mars 2023 à 17:30  •   93403

@Hinenao

citation :
Il n'est pas utile que tu te repenches sur ton clavier aussitôt, notamment si tu es encore actuellement en contexte professionnel. Respirons un coup!

Je fais c'que je veux ! 😄

Mais, va ! Je te laisse respirer ! 😋

À plus tard ! 🙂

Farandolele 25 mars 2023 à 17:02  •   93507

citation :
Pas de saut supersonique à travers les nuages, le poil tiré en arrière, lissé par l'air. Que du subsonique. Miaou.

Tu as donc des envolées fourbes avant que ne retentisse leur bruit. 😅

Fort heureusement, je suis anosmique ! 😋

citation :
J'accepte généralement toutes les formes d'humour à mes dépends. Du moment que je suis prévenu que c'est de l'humour - notamment via l'écrit qui est plus difficile à cerner sur les intentions -, ça passe toujours.

De l'humour aux dépens d'un Autre que soi est une moquerie. Tout au plus, s'il concerne le fond d'un sujet (et non de son auteur, là est la nuance), s'agira-t-ll d'un humour absurde mais jamais d'un sarcasme. L'humour peut, en outre, être pluriel lorsqu'il est pleinement consenti.

Et maintenant que j'ai posé les bases, je ne le répéterai pas sauf à devoir m'en justifier par avance et de fait, à en augmenter l'effet rebond, ce qui serait paradoxal. 🤔

citation :
Idem pour moi. N'est jamais meilleur viseur de faciès que quand c'est l'entarteur/teuse qui se cible lui/elle-même. Et ça permet, de plus, de parfaitement calibrer son masque de beauté. N'est-ce pas?!


Je ne sais pas. Je ne suis pas l'Oréalisée. 🤘

citation :
Le décalage dans les communications écrites, j'y pense tout le temps. Non pas même à me poser la question de savoir si je vais blesser, mais simplement de me demander quand. Car, ça arrive toujours.<span style="background-color: #edf7fb;">.
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Pareillement.
Pourtant, en voulant parfois prendre soin de ne pas blesser, c'est précisément l'inverse qui se produit. En fin de compte, le biais de familiarité y est souvent pour beaucoup.

citation :
Tiens, ça m'est arrivé dernièrement sur Apie. C'était il y a deux semaines environ, je crois. J'ai tout pris. (pas dans le sens d'un coup, mais plutôt d'un nouvel acquis) Je n'ai pas démenti, bien au contraire.


J'ai lu vos échanges, effectivement. Tu sais, parfois, dans notre référentiel, on ne mesure pas forcément l'impact d'un propos, surtout lorsque l'on a tendance à se montrer impulsif, spontané.

L'image qui s'est immédiatement imposée à moi fut celle de Guernica (pour la vision mino-tauresque) là où je me serais attendue à une plus grande douceur.

En outre, avoir le sentiment d'être essentialisé peut confiner une idée, un propos, à son aspect le plus réductif, ce qui est toujours source de réactions, silencieuses ou non.

L'important est finalement d'avoir pu comprendre et échanger.

La forme ne préjuge pas du fond et inversement.

Spoiler (cliquer pour lire)
Je suis profondément navrée de l'apprendre. Tu vois, c'est une des difficultés sociales que tire l'empathie : beaucoup de gens, sans savoir, s'expriment sans songer à la façon dont peuvent être reçus des propos ou des réflexions.

Parfois, c'est une question de référentiel qui crée un déphasage.

Hélas, bien souvent, nombreux sont ceux qui ne filtrent pas, pensent avoir un avis sur tout et en toutes circonstances. Cela ne fait que suivre le prolongement d'un individualisme qui, pourtant longtemps conspué, est désormais valorisé socialement .
Je comprends qu'aux termes d'années de démarches et d'embûches, le rêve d'avoir un enfant dont on se verrait investi de la charge d'élever, s'avère ne plus être en adéquation avec celui d'accueillir un être qui a poussé, sans « nous ».

S'ensuit alors un deuil se devant d'être fait, moins au regard d'une figure d'attachement qui , comme tu le rappelles justement, n'est fort heureusement pas exclusivement parentale, qu'au vu de son rapport intime à la transmission renvoyant à nos propres schémas éducationnels et donc, à cet enfant que nous fûmes.

Retrouver cet enfant que nous avons été peut, dans ce cadre, rendre le parcours moins facile.

Pleurer, que l'on soit Homme ou Femme, est une étape importante, ne serait-ce que pour se réconcilier avec ses émotions.


citation :
... Sachant notamment, en creux, que ces positions m'interdisent à moi d'être encore parfois un enfant! Revendiquer son droit à l'erreur ou à l'incompétence, voire à la méconnaissance, c'est difficile à leur faire comprendre. Tu es donc la référence adulte, que tu le veilles ou non. Mais à ce jeu là, on s'use assurément... (et d'ailleurs, je suis usé.)


Est-ce difficile pour eux ou bien pour toi, parce qu'emprisonné dans un rôle ou autant de responsabilités qui, au fond, ne t'appartiennent pas en ce qu'elles ne devraient pas t'incomber ?

citation :
Et je suis sûr qu'il doit y avoir encore d'autres grilles de lecture possibles. Peu probable que ce sujet ne puisse posséder que deux pans.

🙂

citation :
Métaphoriquement parlant, on peut toujours tirer très vite ses 6 coups avec un revolver. Mais rien n'empêche non plus de prendre généreusement le temps de recharger le barillet trèèèèès lentement. On se retrouve donc à la fête foraine, au prochain "ball-trap".

Je crains de te décevoir mais à la fête foraine, je suis plutôt pommes d'amour (en réalité barbe à papa mais dans le contexte de notre échange, cela tombait comme un poil dans notre soap ! 😅) et Grand 8.

Mais pour être tout à fait franche, il m'est arrivé de tirer, en loisir, à la bosquette non sans plaisir de la concentration et de la précision bien qu'exécrant les armes.

Pas de croquettes ni d'épinards au menu donc, compte-tenu de ta mobilisation actuelle pour laquelle je te souhaite beaucoup de force et de courage.

Take care @Hinenao


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