- Accueil
- Forums
- discussions libres : Discussions diverses
- Enfant de skizophrène - en discussion privée
Bonjour,
je jette une bouteille à la mer. Y aurait-il parmi nous d'autres enfants de skizophrène, ici, à part moi ? Je souhaiterais echanger en MP, peut-être même dans une discussion privée à plusieurs si nous sommes plus que deux.
L'idée est d'échanger sur nos vécus, comment la douance est venue interférer quelles croyances en ont découlé, et comment réussir à être heureuse malgré ces blessures fondatrices.
Pour ma part, la skizophrénie était lattente, mais pas avérer, ce qui rend tout souvenir compliqué. La douance m'a permis de survivre, en me mettant en position de soin de mes parents ( dans mon cas, l'autre parent était bipolaire, ce qui n'a pas arrangé la situation), et j'ai pu construire, bien que dans le fond très biscornue, une vie structurée et riche, mais avec une douleur et un manque de sécurité qui me font du tort et ne me lachent pas, malgré des dizaines d'années de thérapie analytique, et bien d'autres thérapies plus xées sur le corps.
Je veux en sortir, d'où cette bouteille à la mer.
Je pense que c'est une bonne chose que de chercher à confronter ton vécu à d'autres histoire similaire mais différente, cela peut te permettre de voir qu'il existe d'autre façon de réagir à une même situation ce qui pourrait te libérer de ton manque de sécurité.
J'ai pour ma part commencer une thérapie de groupe il y a plusieurs mois et je pense que c'est une expérience très enrichissante. Peut être cela pourrait être une solution pour toi.
N'étant pas dans ton cas d'enfant de skizophrène, je n'ai pas de témoignage à t'apporter mais j'espère que tu trouveras des personnes avec qui échanger sur le sujet pour vous libérer mutuellement.
Ahhh la thérapie de groupe !!
Merci @Fropop d'en parler. J'ai connu ça il a quelques années, ça m'a beaucoup apporté.
Mais oh la la comme j'étais réticente au départ !!! Déjà que me dévoiler devant une psy c'était pas évident mais devant 6 inconnus (toujours les mêmes donc au bout d'un moment on fini par les connaîre mieux que sa propre famille), là ça me paraissait impossible. Puis, au bout de plusieurs mois de réflexion, je me suis laissée convaincre pour faire juste une séance d'essai. Ah ah ah en fait j'ai adoré ! ça fait un bien fou quand le médiateur est attentif et bienveillant. A tel point que je ne voulais plus de séances individuelles tant les groupes étaient riches de sens et d'enseignement.
Ce qui m'a le plus frappée dans cet exercice, c'est de me rendre compte que ceux qui m'agaçaient le plus au départ étaient ceux qui avaient les mêmes blessures que moi.
Pardon pour cette parenthèse car ça ne répond pas directement à ta demande @Ambre31 mais si ça peut t'aider ou qui que ce soit d'autre... tant mieux !!
@Ambre31
Je ne sais pas ce que c'est que d'être enfant de schizophrène d'une part et bipolaire d'autre part mais je peux sans efforts d'imagination ressentir l'insécurité affective que cela peut créer. Et l'insécurité affective, je connais.
Je te souhaite de rencontrer des personnes avec qui partager, c'est une bonne idée que de lancer cette bouteille à la mer. Peut-être que tu peux aller chercher aussi du côté d'associations de malades schizophrènes et croiser des "enfants de" comme toi.
Les thérapies de groupe, j'ai testé aussi et j'ai trouvé tout comme Fropop et Etoile que la dynamique de ces groupes était vraiment très riche.
Sinon, ben, c'est tout con mais moi l'exercice physique me fait beaucoup de bien. Faut mouiller la chemise, mais ça a marché pour atténuer l'emprise anxieuse des failles affectives.
Merci @Fropop @Etoile pour vos gentils mots et votre suggestion de thérapie de groupe. J'ai pratiqué cela plusieeurs années il y a fort longtemps et je trouvais cela, à la fois, dur et enrichissant. Mes différentes interventions dans des collectifs réels ou même virutels comme Apie, sont également des formes d'apprentissage, enrichissants à ce titre.
Merci @Myette, je sens ta compréhension, qui me touche.
Il y a quelques années, j'ai également d'abord cherché du soutien dans les associations d'aides aux familles, mais l'aide est souvent assez limité pour le soutien aux malades, et le plus souvent des parents de malades et non leurs enfants.
Depuis j'ai tenté également un forum de personnes atteintes de skisophrénie, et j'ai eu quelques rares retours, mais de personnes malades elles-mêmes. Le focus étant ici, bien sûr sur les personnes malades et non leurs enfants ou parents, avec qui elles peuvent notamment avoir des relations conflictuelles.
Bref, cela m'a amenée à tenter cette nouvelle piste sur Apie, me disant que peut-être je n'étais pas seule ici. Et comme le fil n'est pas dans la zone réservée aux Apiens, une personne faisant une recherche avec les mots clés du titre, pourrait aussi me trouver.
@Ambre31
Est-ce que tu as pu en parler avec un médecin psychiatre ? Ce serait peut-être bien d'attirer leur attention sur les troubles que ça engendre pour les enfants et qu'ils réfléchissent plus spécifiquement à ce problème.
Un jour, j'ai fait un "sitting" devant le bureau d'un directeur d'hôpital parce qu'il ne répondait pas à mes courriers. Il m'a reçue au bout de 2 heures. À la fin, il m'a remerciée d'être venue parler de mon problème parce que lui ne savait pas que faire et dire pour les personnes dans mon cas.
Tu pourrais toi aussi dire aux psy, aux pro :
hé ho du bâteau ! Est-ce que quelqu'un ici a idée de ce que c'est que de grandir comme ça ? S'il vous plait, écoutez moi, écoutez-nous !
J'espère que ta bouteille arrivera sous les yeux de quelqu'un. C'est plus facile à plusieurs.
En attendant, est-ce que tu as pu mettre en écrits ce que tu as envie de partager ?
Merci à nouveau @Myette.
Vue la longueur de mes thérapies, j'ai toujours pris soin de trouver une analyste qui soit, d'abord quelqu'un de bien mais aussi un psychiatre, afin d'être remboursée. Bon, cela fait que ma psy actuelle croit pertinemment en l'analyse et les rares fois où j'ai demandé un tout petit soutien chimique, elle m'a renvoyé sur ma médecin et donc je ne suis pas sûre qu'elle discute beaucoup avec les psychiatres chimistes qui ne m'intéressent pas du tout.
Elle considère que chaque vie a sa propre histoire et qu'il ne faut jamais se croire dans une case, fille de, HP, trouble de l'attachement insécure, etc... L'analyse, c'est juste mon travail de moi sur moi, avec son regard bienveillant et différent du mien sur ce que je lui raconte.
Bref, bravo de t'être battue. Je me suis battue un temps pour aider ma mère, ou m'aider moi, en espérant lui trouver de l'aide, mais je me suis cassé les dents. Depuis ma mère est décédée et a été diagnostiquée enfin juste avant de mourir. Et mon père a quitté la vie depuis bien longtemps.
J'ai déjà beaucoup de combats en cours, en commençant par enfin me sentir en paix et en finissant par laisser quelques pistes a la génération de mes enfants pour qu'ils réussissent a trouver leur chemin dans le monde qui les attend, et en passant par cette satanée reconnaissance qui me fait défaut a la base et est malheureusement réalimentée par mon chemin de vie à contre courant.
Je ne vais donc pas me battre. Je vais trouver, pour moi et les gens avec qui je réussirai a échanger des réponses, qui en l'occurrence seront surtout les miennes.
Et pour la question des écrits. Non, pas envie d'ecrire pour l'instant. Envie de partager avec d'autres et de comprendre par l'échange. C'est comme ça que j'avance. Je consacre l'écriture a ma recherche pro sur la transition, pas envie d'écrire sur ma vie. Pas maintenant. On verra si un jour j'ai du temps... C'est pas gagné vu d'ici :+)
Si je repère des personnes correspondant au profil que tu cherches, je les aiguillonne ici !
Merci @Myette
Je continue mon propre travail thérapeutique et il m'a conduite ce matin à lire un article qui me semble portentiellement utile à d'autres, je le partage donc le lien ci-dessous, et en voici les lignes de conclusion :
"Dans le cadre thérapeutique, la fonction alpha de réparation et la transformation des vécus traumatiques permettent le traitement des angoisses de mort et l'acquisition de l'autonomie qui va de pair avec la construction d'une identité de vie et non plus de survie. Ce sont la rêverie et la contenance fidèle et stable qui faciliteront la réduction des vécus et des angoisses extrêmes et qui permettront la remise en route de nouveaux modes de lien et de communication dans la famille entre le présent et le passé, l'imaginaire et le réel, le somatique et le psychique, l'émotionnel et l'affectif, et l'agir."
https://www.cairn.info/revue-le-journal-des-psychologues-2006-2-page-58.htm?contenu=article
Il te faut t'enregistrer sur le site pour participer aux forums.
Rejoins-nous vite !