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La philosophie est un roman policier

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La philosophie est un roman policier
Abderianle 20 avril 2024 à 22:41

La philosophie est un roman policier
Encore qu'elle est souvent policée ;
On y tue moins de concepts qu'on en produit
Et l'assassin se fait toujours quand on les réduit.

Le mathématicien dit-on a papiers et crayon
Et une poubelle pour ses fallacieuses équations
Alors que le philosophe, en bonne fourmi
Fuit tout déluge au profit de son écho-logis

Et pourtant chaque trait conservé est une flèche
Dirigée contre ses pairs pour s'assurer flammèche
Puisqu'il faut quand même vivre par brûlots
Le philosophe est petit quand il joue à l'hostile héros

Hostie pourtant commune, c'est la part de l'écriture
En rejetant les siennes, on dénonce des autres les ratures
Mais qu'importe, c'est encore l'hygiène frappante de l'assassin ;
L'Auteur par là aussi se tue, mais sans se taire c'est plus malin

Et s'il finit par les deux hémisphères dans la tombe
Il ressuscite vaillant comme un frère psychopompe ;
En allant à son deuil, il ne manque point son procès
Et tout sage est kafkaïen pour autant qu'il l'admet !

Et si ce polar n'est guère un long fleuve tranquille
(Ricoeur rivalise en flots d'essais d'alcools labiles)
C'est que l'auditoire s'endort avant le dénouement ;
Poirot a ses cellules grises, et point de dégrisement
L'éthyle est invincible si l'on plaide par là l'accident ;

Et quand parvenu à la fin on n'a encore rien compris
C'est que l'énigme est opaque et le lecteur meurtri ;
Il y a donc bien une enquête, avec une résolution :
Il faudra tout recommencer, avec une grande attention

Et ce n'est donc pas différent d'une démonstration
Gödel les tenait pour une paralittérature similaire
Sauf que le philosophe a ce côté plus mercenaire :
En enquêtant sur un terme, il analyse une légion

Et dans ce corpus si vaste, toute idée est tueuse
Et c'est même une récidive qui va en série ;
Le livre est épais, ou s'il est fin, la force tumultueuse
Se fera pour le lecteur dans ce qu'il a d'esprit

En sorte que c'est bien une petite mort
Puisque l'on parle d'un au-delà
Au fond la philosophie est cet encore
Qui prolonge tout ce que l'on a

Et si l'on trépasse, agissons
Avec un sens dialectique
Puisque tout meurtre a sa progression
Et des motifs analytiques

Alors laissons donc la police faire son travail
Après tout elle arrivera bien à son terme
Encore qu'avec Heidegger, l'être fait ripaille
De ne pas avoir une identité plus terne

Et si le ver est dans l'être, le cadavre est stable
Sartre à l'autopsie, le néant devient si arable ;
Allez, Kant est sur le banc, mais il est sans mains
Aussi nous verrons avec le procès placé à demain !

zozottele 22 avril 2024 à 07:03  •   113452

C'est malin @Abderian,je vais être obligé de te relire !😄

Zompole 22 avril 2024 à 09:46  •   113453

J'aime c'est art de dire où le chemin importe autant que le but.
Ainsi quand j'comprend pas, au moins le rytme est là.
J'ignore les références de Godel, Kant, Sartre et autre alibis théoriques et usant de mauvaises foi en disant que parler des absents, c'est ne pas être présent, j'en appelle à l'expression d'une philosophie directe.
Notre temps est à reprendre aux delà de ses cauchemards et notre matière première est l'enfer qu'on a su faire.
Qu'on soit poilu en 14-18, Ukrainien, Russe, Israelien, Palestinien, pygmé où quoi qu'ce soit, c'est l'vocabulaire des marchants d'guerres et ses distances dissociantes, assassinant de références en déguisant nos vrais essences, qui sournoisement conduit nos transes.

S'il y a, à nos pshychés tant de souffrances et des meutres, que cela soit pour nos présents et la descence de nos milieux.

Les plus grandes sagesses melagées aux pires bassesses sont aux coeurs des inconnues en nous.
En exprimant nos regards métissés nous façonnons le monde d'idées et d'émotions comme il a toujours été.

Si untel a dit une solution, il importe plus de l'apliquer que d'le cibler en le citant.

Notre sang est l'engrais de la terre et la philosophie est un art de combats.
Merci...

Hinenaole 23 avril 2024 à 22:37  •   113492

Ici est alors le rendez-vous des poêtes? 🙂
A qui mieux mieux évoque donc le fond de l'Etre.
Merci beaucoup @Abderian et @Zompo.
Je vous tire alors mon très humble chapeau. 😉


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