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Les dégoulinures du temps
Une ride sur mon visage,
Quelque chose de moche,
Au coin de ma lèvre,
Je frotte, c'est toujours là.
Les enfants ont grandi,
Ils partent et ne reviennent plus;
Le chien a vieilli
Et meurt sur mon lit;
Les ronces envahissent le poulailler,
La jument pourrit dans le pré.
Les orties mesurent deux mètres,
Des herbes folles barrent le chemin,
Les chambres sont vides,
Le nid est devenu un cimetière.
Étendue sur l'herbe,
Je regarde les hirondelles,
Un hérisson me pique la main,
Des nuages de pissenlit me recouvrent;
Un chat couché sur mon ventre,
En plein soleil,
Je monte au ciel.
Est-il possible de ressentir une même émotion,
Lorsque nos vies n'ont pas comparaison ?
Le temps est un amant perpétuel,
Que l'on ne voit que de temps en temps, surtout pas tout le temps !
S'il nous fait vibrer on l'oublie, on s'oublie,
S'il nous ennuie... que le temps est pourri !
Quand toi tu montes au ciel, moi j'embrasse la terre,
Elle est ma masse, ma prise...
Ni début ni fin, juste la vie qui inspire et aspire.
Perpétuelle, ne lâche rien,
D'autres auront besoin de ton emprise 🙂
Je m'invite ce jour, à ton déjeuner sur l'herbe,
Moi qui ne sais m'écrire...
Alors que l'humain souvent me trahit,
Qu'il est bon d'écouter la vie.
@Aquila, merci.
(NB: Voilà aussi en partie pourquoi je suis fâché contre dieu et [son] univers: le pourissement. Etat natif du temps.)
@Aquila et @MaisEncore
Merci malgré tous, Mesdames, pour ces mots mis en lumière poétique. 😉
Hiné.
Merci @MaisEncore pour beau poème. Les mots nous relient mais surtout nous renvoient parfois à de parfaites congruences.
Merci @Hinenano, mais le pourrissent est nécessaire. Imagine un monde intemporel, sans saison, sans âge, où nous serions des sortes de dieux à nous contempler le nombril... Notre état de mortel nous incite à une profonde réflexion.
Salut. 🙂
(Ce qui suit est l'expression d'une pensée libre. Ouverte, même. Il n'y a donc aucun blâme dans mes paroles, et on a le droit de ne pas être d'accord avec moi.)
citation :
mais le pourrissent est nécessaire.
Etat de fait culturellement et largement admis, oui. Mais qui ne me convient pas. Et puis, pourquoi le pourrissement - marque du temps inexorable, remarquable et observable à notre échelle de perception - doit-il être si laid, toujours si dégueulasse? Qui a-t-il de beau dans la putréfaction, la cadavérisation et la rouille? 🤔 Et pourquoi le beau et le splendide sont-ils ainsi constamment remis en balance et menacés d'une fin alors qu'ils n'ont "rien demandé"? Au moins sur ça, le minéral est plus sage que tout le reste, et sait se réduire en poussière - et en silence -, balayé par les vents, sans jamais puer autant. 😄
citation :
où nous serions des sortes de dieux à nous contempler le nombril...
Dans un premier temps oui, c'est certainement ce qui se passerait. Cependant, si l'Univers est bien à la mesure de son immensité réelle - et plus encore si on lui découvre des "chambres" extérieures et annexes - et même soit-il encore assez répétitif dans sa forme et dans ses lois intangibles, il y aurait quand-même tant à faire, tant à corriger. Et puis, ne le sommes-nous pas déjà à nous prendre pour des dieux, quelquefois? Mortel(le)s certes, avec une DLC individuelle placée en bout des tolémères, mais bientôt marchant concrètement sur Mars, et plantant drapeau. Alors, quitte à être des dieux, autant nous regarder franchement le nombril un instant, s'en amuser peut-être beaucoup, en rire comme des enfants et ensuite passer à complètement autre chose.
... Après tout, un nombril - naissance symbolique du monde et effacement de l'implacabilité du temps, par régénération des individus - ça peut effectivement être très beau. Non? 😉
...Et pour finir, une pensée (à défaut de rose [pensée, rose... fleurs. Presque blague. Donc, presque lol...😅]) pour Françoise Hardy, pour qui en ce moment l'Heure est particulièrement rude. 🙄 Depuis janvier 2024, son corps est un "enfer de délabrement", ce à quoi je pense que, même à 80 ans passés, elle aurait peut-être bien envie de se passer de ses "pourrissements" internes.
voir la vidéo
Hiné.
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Ajout:
Pour la ref.
"Mon état a empiré", Francoise Hardy prend la parole au sujet de sa santé
Gasp @Hinenao! Je ne savais pas que tu parlais du pourrissement au sens propre. Moi, j'étais plutôt dans avec le temps va, tout s'en va de Ferré. Plutôt dans la symbolique que les asticots.
C'est sûr que la fin est terrible, hideuse, douloureuse. D'ailleurs ma fille me disait il y a peu, quand on vieillit, on devient moche. C'est vrai. Tout se déglingue, part de travers. On termine en pièces détachées. Mais c'est la vie. Se rebeller ne sert à rien... Bon, promis, comme tu es un gros sensible, à la Poppa Chubby, la prochaine fois, je déposerai un poème léger, gai...parce que, comme le dit la pub L'Oréal " tu le vaux bien !". ?
Concernant la deuxième partie de ta réponse, oui, on peut voyager loin, très loin, ça permet de supporter les lourdeurs terrestres.,😉
citation :
Je ne savais pas que tu parlais du pourrissement au sens propre. Moi, j'étais plutôt dans avec le temps va, tout s'en va de Ferré. Plutôt dans la symbolique que les asticots.
Et même pourtant, dans les deux cas, c'est le temps qui se gâte. 😅 Pas sûr que d'aller farfouiller dans les rayons de la mort quand la tendresse s'en va toute seule, ou bien de (sa)voir s'éloigner de celui/celle qu'on adorait, le cherchant sous la pluie, le devinant d'un regard à cause du serment d'Amour qu'on lui a fait et qui s'en va faire à présent sa nuit (dans la mort, l'abandon peut-être, ou bien dans le "trop loin des yeux trop loin du coeur"), soit une meilleure chose. (... puisque, quand on n'est pas fâches et encore ensemble, se soit même alors encore plus dur. 🤔 Car il y a des pourissement situationnels contre les lesquels les raisons du coeur luttent de toutes leurs forces. N'acceptent jamais. Bref...)
citation :
Mais c'est la vie. Se rebeller ne sert à rien...
Ah bah si! Tout au contraire. 😄 S'il y a bien un épice, un sel offert à l'existence, ça ne m'étonnerait pas que ce soit celui-là, justement. 😉 Et pour témoin de presque toute éternité, la matière inerte, elle, oui, ne se rebelle pas. 😋
citation :
Bon, promis, comme tu es un gros sensible, à la Poppa Chubby, la prochaine fois, je déposerai un poème léger, gai...parce que, comme le dit la pub L'Oréal " tu le vaux bien !". ?
Non, non, la prochaine fois, écris ce que tu as envie et surpasse mon avis, je t'en prie. 😅 Tes mots sont tes mots, je les prends comme je les prends et il n'y a donc rien à chercher à modifier. 😊
Sinon effectivement, j'aime bien Théo Horowitz. Et, de "Black coffee" jusqu'à "Delivery After Dark", et ensuite au moins "Vicious Country" (avec Galea, bassiste), je l'ai beaucoup écouté à une époque (un coup musique marquisienne, un coup rock, un coup, rap, un coup electro-ambient, un coup mediéval... mes grandes tendances), donc je comprends la ref. 😉
Hiné.
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