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- Parce que j'entends parler d'amour partout autour...
... autant que ça se partage.
"Aimons toujours ! Aimons encore !
Quand l'amour s'en va, l'espoir fuit.
L'amour, c'est le cri de l'aurore,
L'amour c'est l'hymne de la nuit.
Ce que le flot dit aux rivages,
Ce que le vent dit aux vieux monts,
Ce que l'astre dit aux nuages,
C'est le mot ineffable : Aimons !
L'amour fait songer, vivre et croire.
Il a pour réchauffer le coeur,
Un rayon de plus que la gloire,
Et ce rayon c'est le bonheur !
Aime ! qu'on les loue ou les blâme,
Toujours les grand coeurs aimeront :
Joins cette jeunesse de l'âme
A la jeunesse de ton front !
Aime, afin de charmer tes heures !
Afin qu'on voie en tes beaux yeux
Des voluptés intérieures
Le sourire mystérieux !
Aimons-nous toujours davantage !
Unissons-nous mieux chaque jour.
Les arbres croissent en feuillage ;
Que notre âme croisse en amour !
Soyons le miroir et l'image !
Soyons la fleur et le parfum !
Les amants, qui, seuls sous l'ombrage,
Se sentent deux et ne sont qu'un !
Les poètes cherchent les belles.
La femme, ange aux chastes faveurs,
Aime à rafraîchir sous ses ailes
Ces grand fronts brûlants et réveurs.
Venez à nous, beautés touchantes !
Viens à moi, toi, mon bien, ma loi !
Ange ! viens à moi quand tu chantes,
Et, quand tu pleures, viens à moi !
Nous seuls comprenons vos extases.
Car notre esprit n'est point moqueur ;
Car les poètes sont les vases
Où les femmes versent leur coeurs.
Moi qui ne cherche dans ce monde
Que la seule réalité,
Moi qui laisse fuir comme l'onde
Tout ce qui n'est que vanité,
Je préfère aux biens dont s'enivre
L'orgueil du soldat ou du roi,
L'ombre que tu fais sur mon livre
Quand ton front se penche sur moi.
Toute ambition allumée
Dans notre esprit, brasier subtil,
Tombe en cendre ou vole en fumée,
Et l'on se dit : " Qu'en reste-t-il ? "
Tout plaisir, fleur à peine éclose
Dans notre avril sombre et terni,
S'effeuille et meurt, lis, myrte ou rose,
Et l'on se dit : " C'est donc fini ! "
L'amour seul reste. O noble femme
Si tu veux dans ce vil séjour,
Garder ta foi, garder ton âme,
Garder ton Dieu, garde l'amour !
Conserve en ton coeur, sans rien craindre,
Dusses-tu pleurer et souffrir,
La flamme qui ne peut s'éteindre
Et la fleur qui ne peut mourir !"
V. Hugo, 'Aimons toujours, aimons encore' (1853) in Les Contemplations
Partant du principe que l'amour est une des rares ressources au monde qui ne peut s'épuiser, et qui se multiplie quand on le partage, ben n'hésitez pas à partager des petites graines de votre cru - ou pas, comme vous voulez.
PS. Si vous voulez discuter de la nature philosophique de l'amour, de la possibilité de son existence, de ses implications théoriques et psychologiques, vous n'êtes pas sur le bon fil.
PPS. Si vous voulez dézinguer l'amour pour toutes sortes de raisons valables ou non valables (je dois avouer que l'envie m'en prend de temps en temps), vous n'êtes pas sur le bon fil.
PPPS. Mais on a le droit de faire des blagues, quand même, hein.
Merci pour ce magnifique fil !
De cet amour ardent je reste émerveillée, Andrée Chedid
Je reste émerveillée
Du clapotis de l'eau
Des oiseaux gazouilleurs
Ces bonheurs de la terre
Je reste émerveillée
D'un amour
Invincible
Toujours présent
Je reste émerveillée
De cet amour
Ardent
Qui ne craint
Ni le torrent du temps
Ni l'hécatombe
Des jours accumulés
Dans mon miroir
Défraîchi
Je me souris encore
Je reste émerveillée
Rien n'y fait
L'amour s'est implanté
Une fois
Pour toutes.
De cet amour ardent je reste émerveillée.
"Tu es entrée, par hasard, dans une vie dont je n'étais pas fier, et de ce jour-là quelque chose a commencé de changer. J'ai mieux respiré, j'ai détesté moins de choses, j'ai admiré librement ce qui méritait de l'être. Avant toi, hors de toi, je n'adhérais à rien. Cette force, dont tu te moquais quelquefois, n'a jamais été qu'une force solitaire, une force de refus. Avec toi, j'ai accepté plus de choses. J'ai appris à vivre. C'est pour cela sans doute qu'il s'est toujours mêlé à mon amour une gratitude immense."
"Jusqu'à présent tu as aimé en moi ce que j'avais de meilleur. Peut-être n'est-ce pas encore aimer. Et peut-être ne m'aimeras-tu vraiment que lorsque tu m'aimeras avec mes faiblesses et mes défauts."
A. Camus et M. Casarès, Correspondance (1944-1959)
Des correspondances magnifiques aussi celles de Lou Andréas Salomé et Rainer Maria Rilke
(ah je ne résiste pas à un très court extrait et pour les amoureux des mots de l'amour, je vous conseille vivement cette lecture)
9 juin 1897,
Je veux emporter dans ma nuit la bénédiction de tes mains sur mes mains et mes cheveux. Je ne veux parler à personne, pour ne pas gaspiller l'écho de tes paroles qui tremble tel un émail sur les miennes et les fait sonner plus tendres ; et, le soleil couché, je ne veux voir aucune lampe pour allumer au feu de tes yeux mille bûchers secrets.
De Rainer Maria Rilke à Lou Andréas Salomé.
Lettre de George Sand à Alfred de Musset
Cher ami,
Je suis toute émue de vous dire que j'ai
bien compris l'autre jour que vous aviez
toujours une envie folle de me faire
danser. Je garde le souvenir de votre
baiser et je voudrais bien que ce soit
une preuve que je puisse être aimée
par vous. Je suis prête à montrer mon
affection toute désintéressée et sans cal-
cul, et si vous voulez me voir ainsi
vous dévoiler, sans artifice, mon âme
toute nue, daignez me faire visite,
nous causerons et en amis franchement
je vous prouverai que je suis la femme
sincère, capable de vous offrir l'affection
la plus profonde, comme la plus étroite
amitié, en un mot : la meilleure épouse
dont vous puissiez rêver. Puisque votre
âme est libre, pensez que l'abandon ou je
vis est bien long, bien dur et souvent bien
insupportable. Mon chagrin est trop
gros. Accourrez bien vite et venez me le
faire oublier. A vous je veux me sou-
mettre entièrement.
Votre poupée
La réponse d'Alfred De Musset...
Quand je mets à vos pieds un éternel hommage,
Voulez-vous qu'un instant je change de visage ?
Vous avez capturé les sentiments d'un coeur
Que pour vous adorer forma le créateur.
Je vous chéris, amour, et ma plume en délire
Couche sur le papier ce que je n'ose dire.
Avec soin de mes vers lisez les premiers mots,
Vous saurez quel remède apporter à mes maux.
Alfred de Musset
La réponse de George...
Cette insigne faveur que votre coeur réclame
Nuit à ma renommée et répugne à mon âme.
George Sand
Je fais souvent ce rêve étrange et pénétrant
D'une femme inconnue, et que j'aime, et qui m'aime,
Et qui n'est, chaque fois, ni tout à fait la même
Ni tout à fait une autre, et m'aime et me comprend.
Car elle me comprend, et mon coeur transparent
Pour elle seule, hélas! cesse d'être un problème
Pour elle seule, et les moiteurs de mon front blême,
Elle seule les sait rafraîchir, en pleurant.
Est-elle brune, blonde ou rousse? Je l'ignore.
Son nom? Je me souviens qu'il est doux et sonore,
Comme ceux des aimés que la vie exila.
Son regard est pareil au regard des statues,
Et, pour sa voix, lointaine, et calme, et grave, elle a
L'inflexion des voix chères qui se sont tues.
Verlaine, 'Mon rêve familier' in Poèmes saturniens
Vous avez remarqué que Gainsbourg rime avec amour ?
voir la vidéo
Mais pas toujours romantique...
Pas romantique, mais de l'amour quand même...
voir la vidéo
Je rejoins @Hatsa pour ce magnifique fil ! 🤘
Allez, je vais jeter ici quelques mots griffonnés lors de mes 13 printemps (merci par avance pour votre indulgence 😉), de cette époque où l'amour tutoie l'absolu de son indiscible passion, secrète bien entendu.
A défaut cela n'aurait pas été drôle 😄
De mémoire, je fus inspirée par un recueil de poèmes russes.
Ce n'est point en vain que sacrifiant Raison,
Et coeur et souvenir je t'embrasse avec fougue
Car j'embrasse celui devant qui j'ai tu ma passion, silencieuse timide
Riant, me tourmentant longuement
L'amour peut bien être un poison de délices
C'est bien un poison que nous buvons en lui
La flamme de l'amour est la flamme de la Vie
Jusqu'au bout de cet amour je serai complice
Comme ces vagues qui courent en grondant et étincelles
Une harmonie jaillit des éléments en querelle
Que ce qui en mon coeur s'est enflammé pour eux,
Achevant de brûler s'éteigne dans tes bras.
La lettre
Paroles et musique de Léo Ferré
Ton ombre est là, sur ma table, et je ne saurais te dire comment le soleil factice des lampes s'en arrange
Je sais que tu es là et que tu ne m'as jamais quitté jamais
Je t'ai dans moi, au profond, dans le sang, et tu cours dans mes veines
Tu passes dans mon coeur et tu te purifies dans mes poumons
Je t'ai
Je te bois, je te vis, je t'envulve et c'est bien
Je t'apporte ce soir mon enfant de longtemps, celui que je me suis fait, tout seul, qui me ressemble, qui te ressemble, qui sort de ton ventre, de ton ventre qui est dans ma tête
Tu es la soeur, la fille, la compagne et la poule de ce Dieu tout brûlant qui éclaire nos nuits depuis que nous faisons nos nuits
Je t'aime
Il me semble qu'on m'a tiré de toi et qu'on t'a sortie de moi
Quand tu parles je m'enchante
Quand je chante je te parle
Nous venons d'ailleurs, tous les deux. Personne ne le sait.
Quand je mourrai tu ne pourras plus vivre que dans l'alarme
Tu n'auras plus un moment à toi
Tu seras mienne, par-delà ce chemin qui nous séparera
Et je t'appellerai
Et tu viendras
Si tu mourrais, tu m'appellerais
Je suis la vie pour toi, et la peine, et la joie, et la Mort
Je meurs dans toi, et nos morts rassemblées feront une nouvelle vie,
Unique, comme si deux étoiles se rencontraient, comme si elles devaient le faire de toute éternité, comme si elles se collaient pour jouir à jamais
Ce que tu fais, c'est bien, puisque tu m'aimes
Ce que je fais, c'est bien, puisque je t'aime
À ce jour, à cette heure, à toujours, Mon Amour
(Pour la lettre de Georges Sand : lire une phrase sur deux. Pour les réponses : lire uniquement le premier mot).
Chanson du miroir déserté , Aragon.
Où es-tu plaisir de ma nuit
Ma fugitive passagère
Ma reine aux cheveux de fougère
Avec tes yeux couleur de pluie
J'attends la minute où tu passes
Comme la terre le printemps
Et l'eau dormante de l'étang
La rame glissant sur sa face
Dans mon cadre profond et sombre
Je t'offre mes regards secrets
Approche-toi plus près plus près
Pour occuper toute mon ombre
Envahis-moi comme une armée
Prends mes plaines prends mes collines
Les parcs les palais les salines
Les soirs les songes les fumées
Montre-moi comme tu es belle
Autant qu'un meurtre et qu'un complot
Mieux que la bouche formant l'o
Plus qu'un peuple qui se rebelle
Sur les marais comme à l'affût
Un passage de sauvagines
Et battant ce que j'imagine
Anéantis ce que tu fus
Reviens visage à mon visage
Mets droit tes grands yeux dans tes yeux
Rends-moi les nuages des cieux
Rends-moi la vue et tes mirages
La plus belle chanson d'amour de tous les temps, le phantasme inaccessible.
voir la vidéo
" "L'éclat de vos yeux supprime la souffrance du monde"
"Milena. Quel nom riche et lourd, presque trop plein pour être soulevé... Sa couleur, sa forme est celle, merveilleuse d'une femme, une femme que l'on transporte dans ses bras en fuyant le monde ou en fuyant l'incendie."
"Prends-moi dans tes bras, c'est l'abîme, accueille-moi dans l'abîme... "
Franz Kafka / Lettre à Milena
Ton silence
L'amour est une science
Et de toi j'ai tout appris
Et j'écoute ton silence
Que je n'avais pas compris.
T'ai-je mal aimé cher ange !
Ange doux, ange brutal
Pur limpide, sans mélange,
Fermé comme le cristal.
Dans ce cristal je contemple
Le désespoir évité.
Mon bonheur élève un temple
A ta jeune antiquité.
Jean Cocteau à Jean Marais
La Nuit des temps
René Barjavel
(Extraits)
" Les pentes des ses hanches étaient comme celles de la dune la plus aimée du vent de sable qui a mis un siècle à la construire de sa caresse."
"Tu me comprends, tu avais compris, peut-être pas tous les mots, mais assez de mots pour savoir combien, combien je t'aimais. je t'aime, l'amour, amour, ces mots n'ont pas de sens dans votre langue, mais tu les avais compris, tu savais ce qu'ils voulaient dire, ce que je voulais te dire, et s'ils ne t'avaient pas apporté l'oubli et la paix, ils t'avaient donné, apporté, posé sur toi assez de chaleur pour te permettre de pleurer."
" Nous disons « je l'aime », nous le disons de la femme, mais aussi du fruit que nous mangeons, de la cravate que nous avons choisie, et la femme le dit de son rouge à lèvres. Elle dit de son amant : « Il est à moi ». Tu dis le contraire : « Je suis à Païkan », et Païkan dit : « Je suis à Eléa. »Tu es à lui, tu es une partie de lui-même."
"Parviendrai-je jamais à t'en détacher ? J'essaie de t'intéresser à notre monde, je t'ai fait entendre du Mozart et du Bach, je t'ai montré des photos de Paris, de New York, de Brasilia, je t'ai parlé de l'histoire des hommes, de celle du moins que nous connaissons et qui est notre passé, si bref à côté de la durée immense de ton sommeil. En vain. Tu écoute, tu regardes, mais rien ne t'intéresse. Tu es derrière un mur. Tu ne touches pas notre temps. Ton passé t'a suivie dans le conscient et le subconscient de ta mémoire. Tu ne penses qu'à t'y replonger, à le retrouver, à le revivre. Le présent pour toi, c'est lui."
"Ma bien-aimée, mon abandonnée, ma perdue, je t'ai laissée là-bas au fond du monde, j'ai regagné ma chambre d'homme de la ville avec ses meubles familiers sur lesquels j'ai si souvent posé mes mains qui les aimaient, avec ses livres qui m'ont nourri, avec son vieux lit de merisier où a dormi mon enfance et où, cette nuit, j'ai cherché en vain le sommeil. Et tout ce décor qui m'a vu grandir, pousser, devenir moi, me parait aujourd'hui étranger, impossible. Ce monde qui n'est pas le tien est devenu un monde faux, dans lequel ma place n'a jamais existé.
C'est mon pays pourtant, je l'ai connu...
Il va falloir le reconnaître, réapprendre à y respirer, à y faire mon travail d'homme au milieu des hommes. En serai-je capable ?
Je suis arrivé hier soir par le jet australien. À l'aérogare de Paris-Nord, une meute de journalistes m'attendaient, avec leurs micros, leurs caméras, leurs questions innombrables. Que pouvais-je répondre ?
Ils te connaissaient tous, ils avaient tous vu sur leurs écrans la couleur de tes yeux, l'incroyable distance de ton regard, les formes bouleversantes de ton visage et de ton corps. Même ceux qui ne t'avaient vue qu'une fois n'avaient pu l'oublier. Je les sentais, derrière les réflexes de leur curiosité professionnelle, secrètement émus, déchirés, blessés... Mais peut-être était-ce ma propre peine que je projetais sur leurs visages, ma propre blessure qui saignait quand ils prononçaient ton nom...
J'ai regagné ma chambre. Je ne l'ai pas reconnue. La nuit a passé. Je n'ai pas dormi. Derrière le mur de verre, le ciel qui était noir devient blême. Les trente tours de la Défense se teintent de rose. La tour Eiffel et la tour Montparnasse enfoncent leurs pieds dans la brume. Le Sacré-Coeur a l'air d'une maquette en plâtre posée sur du coton. Sous cette brume empoisonnée par leurs fatigues d'hier, des millions d'hommes s'éveillent, déjà exténués d'aujourd'hui. Du côté de Courbevoie, une haute cheminée jette une fumée noire qui essaie de retenir la nuit. Sur la Seine, un remorqueur pousse son cri de monstre triste. Je frissonne. Jamais, jamais plus je n'aurai chaud dans mon sang et dans ma chair..."
"Dans la vie, comme sur la palette de l'artiste, il n'y a qu'une seule couleur qui donne un sens à la vie et à l'art - la couleur de l'amour."
M. Chagall, in Ma vie
Tu ne ressembles à personne depuis que je t'aime.
Laisse-moi t'étendre parmi les guirlandes jaunes.
Qui inscrit ton nom avec des lettres
de fumée parmi les étoiles du Sud ?
Ah laisse-moi me souvenir comment
tu étais alors, quand tu n'existais pas encore. [...]
Maintenant, maintenant aussi, petite,
tu m'apportes du chèvrefeuille,
et jusqu'à tes seins en sont parfumés.
Pendant que le vent triste galope en tuant des papillons
moi je t'aime, et ma joie mord ta bouche de prune.
Ce qu'il t'en aura coûté de t'habituer à moi,
à mon âme esseulée et sauvage, à mon nom que tous chassent.
Tant de fois nous avons vu s'embraser
l'étoile du Berger en nous baisant les yeux
et sur nos têtes se détordre
les crépuscules en éventails tournants.
Mes paroles ont plu sur toi en te caressant.
Depuis longtemps j'ai aimé ton corps
de nacre ensoleillée.
Je te crois même reine de l'univers.
Je t'apporterai des fleurs joyeuses
des montagnes, des copihues,
des noisettes foncées, et des paniers
sylvestres de baisers.
Je veux faire avec toi
ce que le printemps fait avec
les cerisiers.
(extrait, L'AMOUR EN RIME) Pablo Neruda
Tes yeux sont si profonds qu'en me penchant pour boire
J'ai vu tous les soleils y venir se mirer
S'y jeter à mourir tous les désespérés
Tes yeux sont si profonds que j'y perds la mémoire
À l'ombre des oiseaux c'est l'océan troublé
Puis le beau temps soudain se lève et tes yeux changent
L'été taille la nue au tablier des anges
Le ciel n'est jamais bleu comme il l'est sur les blés
Les vents chassent en vain les chagrins de l'azur
Tes yeux plus clairs que lui lorsqu'une larme y luit
Tes yeux rendent jaloux le ciel d'après la pluie
Le verre n'est jamais si bleu qu'à sa brisure
Mère des Sept douleurs ô lumière mouillée
Sept glaives ont percé le prisme des couleurs
Le jour est plus poignant qui point entre les pleurs
L'iris troué de noir plus bleu d'être endeuillé
Tes yeux dans le malheur ouvrent la double brèche
Par où se reproduit le miracle des Rois
Lorsque le coeur battant ils virent tous les trois
Le manteau de Marie accroché dans la crèche
Une bouche suffit au mois de Mai des mots
Pour toutes les chansons et pour tous les hélas
Trop peu d'un firmament pour des millions d'astres
Il leur fallait tes yeux et leurs secrets gémeaux
L'enfant accaparé par les belles images
Écarquille les siens moins démesurément
Quand tu fais les grands yeux je ne sais si tu mens
On dirait que l'averse ouvre des fleurs sauvages
Cachent-ils des éclairs dans cette lavande où
Des insectes défont leurs amours violentes
Je suis pris au filet des étoiles filantes
Comme un marin qui meurt en mer en plein mois d'août
J'ai retiré ce radium de la pechblende
Et j'ai brûlé mes doigts à ce feu défendu
Ô paradis cent fois retrouvé reperdu
Tes yeux sont mon Pérou ma Golconde mes Indes
Il advint qu'un beau soir l'univers se brisa
Sur des récifs que les naufrageurs enflammèrent
Moi je voyais briller au-dessus de la mer
Les yeux d'Elsa les yeux d'Elsa les yeux d'Elsa.
Louis Aragon, 'Les yeux d'Elsa'
Une chanson en hommage à l'Elsa d'Aragon (dixit le guitariste du groupe).
voir la vidéo
Mnemosun, je me permets de poser cela là. Si tu estimes que ce n'est pas adapté, je peux retirer le texte sans souci.
Toi seule sait
Me faire printemps
Quand je me vois
La bouche en fleur
L'esprit ailleurs
Comme hébété
Tout chamboulé
Par cette violence
De l'élégance
Quelle force faut-il
Pour transpercer
Le végétal
Chef capital
D'un clos bourgeon ?
Depuis l'Hadès
De Perséphone
Ce cri aphone
Vient affleurer
En un torrent
Impatient
Dans la forêt
De mon âme.
Toi seule sait
Me rendre été
Par l'air bercé
Chaud et suave
Mes mots me lavent
Ma peau se love
Sur la tienne
Ferme et sucrée
Chair à point
Mûr fruit d'été
Et chaque caresse
Divine paresse
Embrasse le coeur
Etouffe la peur
Quand tous mes sens
Déchirent l'absence
Sur le bourdon
D'un hanneton
Je clois d'un doigt
Ces sombres ébats, dont
Je me pâme.
Toi seule sait
Me donner automne
Quand sur le fil
Aucun pistil
Ne vient danser
S'entrelacer
Au creux des mains
Couleur carmin
Les feuilles ternies
Photographies
De toi contre moi
Saveurs d'hier
Douces et amères
Passent à l'orange
Ballet étrange
Lorsque s'étiole
La farandole
Des gouttes célestes
Contre qui je peste
Tout en dansant
Les pieds dans l'eau
Am stram gram.
Toi seule sait
M'être hiver
L'idiot silence
Fils d'impatience
Crache de sa plume
Sur le bitume
Les souvenirs
De mon empire
Dans tes bras
Un feu glacial
Vient clore le bal
Mais oh, surprise
Le goût de bise
Je le savoure
Plus qu'à son tour
Et je souris
Plus ne frémis
Me délectant
A chaque instant
Du frêle espoir
De te revoir
Toi ma flamme.
(@clive , j'adore, c'est extrêmement rythmé et musical, il donne très envie de l'entonner, de le lire à voix haute, de le déclamer. Au-delà du rythme, il est très beau et touchant, émouvant et savoureux. La construction suit le chemin du sens, et une énergie progressive se déploie en un feu qui ne se tarit pas puisqu'il se mue et se meut en espoir. Merci du partage !).
j'aime beaucoup ces échanges que je découvre pour la plupart, ces poèmes d'amours, interdites ou inédites, secrètes, intimes...
merci pour ce doux sujet (on est en avance pour la st valentin cette année ! ;)
je vous livre ici quelques textes intimes... plus modernes.
Avec en préambule, une dédicace spéciale à tous les dyspeople ;)
Dys²
On te dit maintenant dyslexique, et tout s'explique.
tu sentais bien en toi que cela tournait plutôt carré
que quelque chose t'entravait, te rendait dysphérente
et pourtant il te reste d'autres choses à dystinguer.
et malgré tes aires carrées, tu débordes et débrodes
tous mes fils, me confuses, tu m'enlaces, ma destinée.
Tu te croyais dysmorphique tu es juste magnifique
je ne perçois aucune dyssymétrie dont tu t'es vantée,
tes formes dysciplinées te vont dysvinement, et dyssinent
tes contours dyssidents qui m'attisent et me dysent oui.
Mais dans tous tes dysfonctionnements, j'aime tout de toi !
j'aime la dysrythmie de ton coeur unique qui pourtant me fait peur,
j'aime les dystractions dont tu enchantes ma vie, ton air dystrait
toujours ailleurs, toujours dyspersée, toujours dysposée à sourire.
J'aime moins ta dystance, ta dysponibilité trop dystillée selon moi
mais tu m'as dysjoncté, dyssimulé au debut, ca m'a dysphasé, dysrupté
je me suis dystordu pour toi, dysplacé, dysharmonisé, dysséqué.
mais on guerit de tout quand on reçoit ce que ton coeur et tes pensées dyspansent
et quoi que t'en dyses, voici un indys, je t'aimerai toujours dys sur dys !
Le phenix dans la peau
Pour toi je me laisserais tatouer la lune,
ma peau martelée sous tes ongles passionnés.
ton encre sauvage hydratant mes pores de beauté,
tes couleurs somptueuses animent langoureusement mes dunes
et esquissent mon dessein lointain de devenir tien.
J'ordonnerais à ma chair de se languir de tes morsures,
laissant tes feux palpiter sur ma peau moite exhalée,
tes divines senteurs pénétrer mon âme jusqu'au sang,
s'y mêleront en dansant jusqu'à m'enivrer de passions.
Lacère ma chair et traces y ta vie, une voie,
qu'elle n'oublie jamais ton paysage radieux
où le soleil enflamme les cieux bleus de tes yeux
et où mes ailes se déploient pour la première fois.
Pour toi je m'envolerais, incandescent, majestueux,
rouge de sang, flamboyant, orange et vermillon
j'abriterais sous mon aile probe tous tes voeux
et renaîtrais de mes cendres en puissant tourbillon.
Je te crierai
Je t'écrirai une chanson d'amour, un jour,
qui te parlera bien plus que tous mes longs discours,
qui t'éprouvera plus qu'une vie pleine de parkours.
je t'écrirai des mots si doux, si légers
qu'ils t'envoleront sans peine jusqu'aux sommets,
et t'enlèveront sans haine tous tes regrets,
Tu ne sais pas comme je t'aime, mais moi je sais,
que du ciel t'es tombée, laisse moi juste te rattraper.
Je t'écrirai des mots tendres, des mots lovés
des mots à peine chuchotés, osés, des mots croisés,
qui compléteront l'alphabet, jusqu'à l'éternité.
je t'écrirai mon amour en braille, secrète sensualité,
pour que tu ne puisses pas voir la folie de mes pensées,
des mots à caresser, des pensées à toucher, une peau à lire
des baisers pointillés, espacés de timidité, liés de plaisir.
Tu ne sais plus comme tu m'aimes, mais moi je sais,
que ton sourire déclenche l'étincelle de mes étoiles.
Je t'écrirai des couleurs goutues, jamais révées
des sons intrépides, de mon coeur, jamais criés,
des fleurs d'un autre monde, qui ne savent pas faner,
je te créerai un univers de duos, une voie lactée de bio,
où danseront à l'infini, des solos de notes enfin réunies,
qui souffleront des cieux encore plus merveilleux que bleus.
Tu ne sais plus qui tu es, mais moi je sais,
que tu es magnifique, la reine de ma romantique.
Je ne t'écrirai plus jamais, pour pouvoir oublier
tous ces mots prononcés, empilés par excès
alignés sans succès, conçus juste pour t'aimer.
je ne t'écrirai plus assez, pour ne plus me blesser
car j'ai fini par m'avouer que tu ne m'aimerais jamais,
donc tous ces mots qui librement coulaient, je dois les ravaler.
Je ne suis pas Orel san, ni Roméo, ni Mr Burns, ni Vandamme
je n'ai ni micro, ni charme, ni fortune, ni muscle, juste une belle âme,
qui sait coucher des mots presqu'aussi beaux que mes larmes.
Sables émouvants
Tout cet amour parti d'un coeur pur
a généré un trou noir en moi, qui dure
béant de beauté, néant évidé
dans lequel j'ai glissé, sûr,
lequel j'ai volé, inspiré,
absorbé, par ta gravité enchantée.
Tu abrites toute ma vie
j'y ai bâti tous les futurs,
tous d'impossibles murmures,
que j'aimerais un jour voir fleuris.
Mes sens sont exaltés de toi,
mon essence s'est envoûtée,
mon arche s'en est allée,
ailée et sans alliés, sans arrêts,
me laissant gisant, ensablé,
dans ce pétrin où se retrouvent nos âmes,
dans ce destin où tu troubles mon calme.
derniere lettre a une amie
Mon amie, mon amour, ma folie, avec toi je me sentais rajeunir
à tes cotés j'aurais voulu veillir, sans te voir jamais mourir
te voir vivre comme personne, comme rarement l'on peut.
Je voulais constuire avec toi quelque chose de merveilleux,
batir la plus belle et dernière des merveilles, dans tes yeux,
des soleils eternels, bienveillants et chaleureux, lumineux,
des océans de tendresse, de partage, de sourires, heureux,
des surprises extravagantes ou douces, des regards complices,
des mets savoureux partagés, des attentions et du temps sans avarice.
Pour toi j'aurais exploré l'univers à la recherche de ton dernier caprice,
je serai parti nu et sans honte a la conquète de ton meilleur délice,
j'aurais subit tous tes airs, volé en pleine tempete, à ton secours,
affronté les pires dangers pour te savoir reconfortée et rassurée,
j'aurais meme fait de le muscu et du karaté pour te savoir protégée.
Je revais de milles instants infinis où ton joli visage m'aurait souri,
quand tu te serais tournée vers moi, maladroite, avec toi j'aurais ri,
j'aurais voulu te montrer tout mon univers et ses secrets, ses beautés,
que tu me dévoiles et m'enseignes les tiens, qu'on s'y perde jusqu'au Nord,
que l'on crée un univers nouveau issu de nos esprits sans rebords, sans remords.
mais tous ces reves ne sont plus, tu ne me laisses plus y croire,
tu me les a otés petit à petit, tu les as, un à un, laissés choire,
et en m'enlevant tout espoir de connaitre un jour ce paradis,
tu m'as maudit à jamais, me confirmant que l'enfer est bien ici,
me laissant une marque sur mon ame, qui ne partira plus jamais,
car deja de mon amour tu n'as pas voulu, et notre amitié s'est brisée
pour une triste histoire d'ondes, de mots maladroits et incompris,
qu'on aurait du rendre silencieux, que j'espérais en gestes, en signes affectueux.
Je ne reve plus maintenant, j'espere juste que la liberté que je t'offre
te suffira, et que mon souvenir te rechauffera telle une fine etoffe
lorsque des vents glacés te saisiront, et que tes pensées seront sombres
j'espere que tu m'appelleras, et que nous irons ensemble nous endormir à l'ombre,
dans un jardin fleuri de nature et de beauté, d'une amitié unique jamais expirée.
Archibald Oz
@Oz belle osmose de mots sur une thématique tellement rebattue mais bellement revisitée ici.
Vous allez dire que je ne fais jamais rien très sérieusement, et vous n'aurez sûrement pas tort, parce qu'enfin, qu'est-ce qu'aimer si l'on aime avec un sérieux compassé ?
Voilà donc, en m'excusant auprès des anglophobes, un poème sincère dont le détournement est excellent et facile : il irait quasi parfaitement comme cantique de la série YOU sur Netflix. Intrigant, n'est-ce pas ?! 😋
To You
Leaves of Grass - Walt Whitman - 1819-1892
Whoever you are, I fear you are walking the walks of dreams,
I fear these supposed realities are to melt from under your feet and hands
Even now your features, joys, speech, house, trade, manners, troubles, follies, costume, crimes, dissipate away from you,
Your true soul and body appear before me,
They stand forth out of affairs, out of commerce, shops, work, farms, clothes, the house, buying, selling, eating, drinking, suffering, dying.
Whoever you are, now I place my hand upon you, that you be my poem,
I whisper with my lips close to your ear,
I have loved many women and men, but I love none better than you.
O I have been dilatory and dumb,
I should have made my way straight to you long ago,
I should have blabb'd nothing but you, I should have chanted nothing but you.
I will leave all and come and make the hymns of you,
None has understood you, but I understand you,
None has done justice to you, you have not done justice to yourself
None but has found you imperfect, I only find no imperfection in you,
None but would subordinate you, I only am he who will never consent to subordinate you,
I only am he who places over you no master, owner, better, God, beyond what waits intrinsically in yourself.
Painters have painted their swarming groups and the centre-figure of all,
From the head of the centre-figure spreading a nimbus of gold-color'd light,
But I paint myriads of heads, but paint no head without its nimbus of gold-color'd light,
From my hand from the brain of every man and woman it streams, effulgently flowing forever.
O I could sing such grandeurs and glories about you!
You have not known what you are, you have slumber'd upon yourself all your life,
Your eyelids have been the same as closed most of the time,
What you have done returns already in mockeries,
Your thrift, knowledge, prayers, if they do not return in mockeries, what is their return?)
The mockeries are not you,
Underneath them and within them I see you lurk,
I pursue you where none else has pursued you,
Silence, the desk, the flippant expression, the night, the accustom'd routine, if these conceal you from others or from yourself, they do not conceal you from me,
The shaved face, the unsteady eye, the impure complexion, if these balk others they do not balk me,
The pert apparel, the deform'd attitude, drunkenness, greed, premature death, all these I part aside
There is no endowment in man or woman that is not tallied in you,
There is no virtue, no beauty in man or woman, but as good is in you,
No pluck, no endurance in others, but as good is in you,
No pleasure waiting for others, but an equal pleasure waits for you.
As for me, I give nothing to any one except I give the like carefully to you,
I sing the songs of the glory of none, not God, sooner than I sing the songs of the glory of you.
Whoever you are! claim your own at any hazard!
These shows of the East and West are tame compared to you,
These immense meadows, these interminable rivers, you are immense and interminable as they,
These furies, elements, storms, motions of Nature, throes of apparent dissolution, you are he or she who is master or mistress over them,
Master or mistress in your own right over Nature, elements, pain, passion, dissolution.
The hopples fall from your ankles, you find an unfailing sufficiency,
Old or young, male or female, rude, low, rejected by the rest, whatever you are promulges itself,
Through birth, life, death, burial, the means are provided, nothing is scanted,
Through angers, losses, ambition, ignorance, ennui, what you are picks its way.
@Abderian thanks !
Love is a smoke raised with the fume of sighs;
Being purged, a fire sparkling in lovers' eyes;
Being vexed, a sea nourished with loving tears.
What is it else? A madness most discreet,
A choking gall, and a preserving sweet.
W. Shakespeare, Romeo and Juliet (Act 1, Scene 1)
Cultissime... il faut bien le mettre, quand même, celui-là
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Non, finalement, j'ai envie de mettre ça ici :
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Je viens de tomber sur cet article qui enlève un peu de sel au post de @Clive sur George Sand en mettant en doute son authenticité, hélas !
https://www.20minutes.fr/arts-stars/culture/3237211-20220217-george-sand-envoye-lettre-erotique-codee-alfred-musset-prudence
Paroles de "l'amour fou" de Leo Ferre
La mer en vous comme un cadeau
Et dans vos vagues enveloppée
Tandis que de vos doigts glacés
Vous m'inventez sur un seul mot
Ô ma frégate des hauts-fonds
Petite frangine du mal
Remettez-vous de la passion
Venez, que je vous fasse mal
Je vous dirai des mots d'amour
Des mots de rien, de tous les jours
Les mots du pire et du meilleur
Et puis des mots venus d'ailleurs
Je vous dirai que je t'aimais
Tu me diras que vous m'aimez
Vous me ferez ce que tu peux
Je vous dirai ce que tu veux
Je vous dirai ce que tu veux
Je vous aime d'amour
Je vous aime d'amour
Si t'as seize ans et des poussières
À nous deux ça fait des années
Que je prépare ma galère
À te ramer à t'affoler
Voilà que tu cherches ton bien
Dans les vitrines de ma nuit
Achète-moi je ne vaux rien
Puisque l'amour n'a pas de prix
Comme une louve sous son loup
Quand je vous ferai des petits
Vous banderez vos yeux jaloux
Avec un loup de satin gris
Tout comme est gris le jour qui va
Petite soeur, écoutez-moi
Comme un bateau entre mes doigts
Vous coulerez, je vous le dois
Vous coulerez, je vous le dois
Je vous aime d'amour
Je vous aime d'amour
Je vous aime d'amour
Si la mort avait ton regard
Je meurs ce soir sans regarder
Et te demanderai ma part
Au bord du vide et des baisers
L'amour ça ne meurt que la nuit
Alors habille-toi en moi
Avec un peu de rouge aussi
J'aurai ta mort entre mes bras
Lorsque vous me mettrez en croix
Dans votre forêt bien apprise
Et que je boirai tout en bas
La sève tant et tant promise
Je vous engouffrerai de sang
Pendant que vous serez charmée
Et je vous donnerai l'enfant
Que vous n'avez jamais été
Que vous n'avez jamais été
Je vous aime d'amour
Je vous aime d'amour
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Long to be with someone to tell "I love your smell..."
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"Pour un peu d'amour" - Henri Tachan
Pour un peu d'amour,
Pour un bécot
Sur des yeux clos
Sur des seins de velours,
Pour un peu d'amour,
Un p'tit repos
Contre une peau
D'âne ou de Pompadour,
Pour le nid
Blotti sous une aisselle,
Pour un rire et pour
La source tapie
Entre des jarr'telles
Sous des jupons lourds
Pour un peu d'amour...
Pour un peu d'amour,
Pour un poutou
Au petitou
Perdu au carrefour,
Pour un peu d'amour,
Pour un câlin
À l'orphelin
Front baissé et coeur lourd,
Et pour un
Voleur de bicyclette
Criant: "au secours",
Pour un arlequin,
Une marionnette,
Pour un troubadour,
Pour un peu d'amour...
Pour un peu d'amour,
Diamant ou toc
Argile ou roc
Gracieux ou balourd,
Pour un peu d'amour,
Qui dure un'e vie
Une heure et d'mie
Une minute ou un jour
On donn'rait
Tout l'or de cette terre
Et des alentours
Pour lui, on vendrait
Son âme et sa chair
Au Diable, aux vautours,
Pour un peu d'amour...
Pour un peu d'amour.
Wouha !! je vous trouve toutes et tous belles et beaux à parler d'Amour comme cela ! 😍
Je ne suis pas sûr d'en être capable...
(petit aparté pour vous manifester mon admiration... je sors -> )
Si demain c'était la guerre
Je hurlerai ton prénom
Par dessus les toits
Les toits des maisons
Et sous la poussière
Sous tous les gravats
J'écrirai ton nom.
Ton nom en capitale
De lettres à apporter
Aux yeux rougis d'aimer
De ne plus avoir mal.
Derrière les toits crevés
Je leur raconterai.
Je leur raconterai
La vie posée sur son fil
Ce bel oiseau fragile
Qui oublie de siffler
Mais s'envole toujours
Je leur parlerai de toi
Et puis de l'amour.
Si demain c'était la guerre
Sous sa pluie de pierres
Par dessus ton nom
Qui crie l'urgence de vivre
Pleurent mes cotillons
En bouquets de vivres
En pluie sur l'horizon.
Rappelle-toi Barbara
Il pleuvait sans cesse sur Brest ce jour-là
Et tu marchais souriante
Epanouie ravie ruisselante
Sous la pluie
Rappelle-toi Barbara
Il pleuvait sans cesse sur Brest
Et je t'ai croisée rue de Siam
Tu souriais
Et moi je souriais de même
Rappelle-toi Barbara
Toi que je ne connaissais pas
Toi qui ne me connaissais pas
Rappelle-toi
Rappelle toi quand même ce jour-là
N'oublie pas
Un homme sous un porche s'abritait
Et il a crié ton nom
Barbara
Et tu as couru vers lui sous la pluie
Ruisselante ravie épanouie
Et tu t'es jetée dans ses bras
Rappelle-toi cela Barbara
Et ne m'en veux pas si je te tutoie
Je dis tu à tous ceux que j'aime
Même si je ne les ai vus qu'une seule fois
Je dis tu à tous ceux qui s'aiment
Même si je ne les connais pas
Rappelle-toi Barbara
N'oublie pas
Cette pluie sage et heureuse
Sur ton visage heureux
Sur cette ville heureuse
Cette pluie sur la mer
Sur l'arsenal
Sur le bateau d'Ouessant
Oh Barbara
Quelle connerie la guerre
Qu'es-tu devenue maintenant
Sous cette pluie de fer
De feu d'acier de sang
Et celui qui te serrait dans ses bras
Amoureusement
Est-il mort disparu ou bien encore vivant
Oh Barbara
Il pleut sans cesse sur Brest
Comme il pleuvait avant
Mais ce n'est plus pareil et tout est abîmé
C'est une pluie de deuil terrible et désolée
Ce n'est même plus l'orage
De fer d'acier de sang
Tout simplement des nuages
Qui crèvent comme des chiens
Des chiens qui disparaissent
Au fil de l'eau sur Brest
Et vont pourrir au loin
Au loin très loin de Brest
Dont il ne reste rien.
Bon, moi je comprendrais jamais rien à l'amour, je demande même si ça existe en vrai, à la limite un leurre de nos hormones. Et j'ai un peu de mal à comprendre comment tout le monde court après vu que ça fait autant de mal que de bien, que dans le monde humain, l'amour tue autant que la haine.
Mais bon...
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@paradox fais pas ton troll. Il y a beaucoup d'amour dans tes propos sur ce site. Bienveillance, humanité, respect de l'autre.
Oui l'amour est bien autre chose que ce gâteau trop sucré recouvert de couches de mièvreries et de coeurs rouges en ganache (symbole du coeur qui, au passage, n'est pas une évocation de l'organe mais une paire de fesses à l'envers - asseyez-vous sur un banc mouillé et vous verrez).
Le souci c'est que :
- beaucoup de gens confondent amour et attachement,
- beaucoup de gens ne s'aiment pas et voient dans l'amour d'un autre leur remède à cela (et à tous leurs soucis). Et quand je parle d'amour de soi, ça inclut notre vide intérieur.
- on a un égo amoureux, tout comme on a un égo spirituel, et ne pas en avoir conscience peut nous faire déraper dans des attitudes, des comportements et des réflexes néfastes.
Mais aimer, c'est juste le mouvement naturel de notre âme, de notre être.
Attention spoiler ! Ne pas regarder sans avoir vu le film auparavant...
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(@paradox, sens-toi libre de poster ce que tu veux, hein, la souffrance peut faire partie de l'amour aussi, il me semble...)
La Terre est bleue
La terre est bleue comme une orange
Jamais une erreur les mots ne mentent pas
Ils ne vous donnent plus à chanter
Au tour des baisers de s'entendre
Les fous et les amours
Elle sa bouche d'alliance
Tous les secrets tous les sourires
Et quels vêtements d'indulgence
À la croire toute nue.
Les guêpes fleurissent vert
L'aube se passe autour du cou
Un collier de fenêtres
Des ailes couvrent les feuilles
Tu as toutes les joies solaires
Tout le soleil sur la terre
Sur les chemins de ta beauté.
Paul Eluard, L'amour la poésie, 1929
I went to the Garden of Love.
And saw what I never had seen:
A Chapel was built in the midst,
Where I used to play on the green.
And the gates of this Chapel were shut,
And Thou shalt not, writ over the door;
So I turn'd to the Garden of Love,
That so many sweet flowers bore,
And I saw it was filled with graves,
And tomb-stones where flowers should be:
And priests in black gowns, were walking their rounds,
And binding with briars, my joys ; desires.
William Blake, The Garden of Love
Oskar Kokoschka, La Fiancée du Vent
Histoire de poursuivre dans ma série de ce soir 😄
(après j'arrête, promis ! 😋 )
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J'veux pas ton 06.
J'veux pas ton mail.
Je veux ton adresse postale.
Pouvoir ressortir mon papier à lettre. Mes enveloppes parcheminées.
Mon stylo à encre noire, celui dont je me sers pour mes dessins.
Je veux pouvoir regoûter au temps. Celui d'écrire chaque mot, chaque syllabe, chaque lettre, liés et déliés, de cette main qui ne fait que tapoter sur des claviers.
Celui de faire une rature, râler pour la forme, prendre une nouvelle feuille, et recommencer.
Celui de buter sur une phrase, un mot, un blanc, et chercher comment continuer.
Celui de plier la feuille en trois, précautionneusement.
D'hésiter entre la feuille de papier d'Arménie ou le jet d'eau de Cologne, pour que cette feuille ne se dévoile pas complètement nue à sa lecture.
Celui de glisser la missive dans l'enveloppe, délicatement, comme on se glisse dans l'intimité d'une nuit à la Lune Rousse.
Clore l'enveloppe, coller le timbre, avec ce goût de gomme arabique qui s'ajoute aux autres sens.
Celui d'écrire l'adresse, ton adresse, encore plus délicatement que tout le reste.
Puis la relire, la vérifier, la contrôler encore.
Prendre le temps de la glisser dans son sac, avec attention, puis faire le détour jusqu'à une boîte aux lettres ou un bureau de poste.
Le temps encore, cruel et délicieux, de ne pas attendre la réponse, tout en l'espérant de tout son coeur. Car oui, attendre et espérer sont deux choses bien différentes.
Ce temps-là, où je suis à la fois Soleil d'une lumière aveuglante, et Lune d'une obscurité sourde.
Trouver ton pli. Sauter dessus comme un chaton fauve, impatient, et dévorer le temps pour l'ouvrir, se délecter de tes mots.
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Aurel, moi aussi je trouve ce poème magnifique et très bien mis en scène.
Ben il manquait le "simplistique poème".
"On peut pas trouver mieux qu'cette banale song à s'dire,
les yeux dans les yeux..."
https://music.youtube.com/watch?v=lIRftnbHrZw&si=rUAVnN--wIsBoX3Q
Tiens je découvre ce fil.
La suivante, trouvée sur YouTube ( chaîne AmicaFragile)
Georges Brassens - Il n'y a pas d'Amour Heureux
Rien n'est jamais acquis à l'homme. Ni sa force
Ni sa faiblesse ni son coeur. Et quand il croit
Ouvrir ses bras son ombre est celle d'une croix
Et quand il croit serrer son bonheur il le broie
Sa vie est un étrange et douloureux divorce
Il n'y a pas d'amour heureux
Sa vie elle ressemble à ces soldats sans armes
Qu'on avait habillés pour un autre destin
A quoi peut leur servir de ce lever matin
Eux qu'on retrouve au soir désarmés incertains
Dites ces mots ma vie et retenez vos larmes
Il n'y a pas d'amour heureux
Mon bel amour mon cher amour ma déchirure
Je te porte dans moi comme un oiseau blessé
Et ceux-là sans savoir nous regardent passer
Répétant après moi les mots que j'ai tressés
Et qui pour tes grands yeux tout aussitôt moururent
Il n'y a pas d'amour heureux
Le temps d'apprendre à vivre il est déjà trop tard
Que pleurent dans la nuit nos coeurs à l'unisson
Ce qu'il faut de malheur pour la moindre chanson
Ce qu'il faut de regrets pour payer un frisson
Ce qu'il faut de sanglots pour un air de guitare
Il n'y a pas d'amour heureux
Il n'y a pas d'amour qui ne soit à douleur
Il n'y a pas d'amour dont on ne soit meurtri
Il n'y a pas d'amour dont on ne soit flétri
Et pas plus que de toi l'amour de la patrie
Il n'y a pas d'amour qui ne vive de pleurs
Il n'y a pas d'amour heureux
Mais c'est notre amour à tous deux
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