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- Marcel duchamps
La suite à propos des début de l'art moderne. LA charnière entre classissisme et moderne, redéfinition de ce qu'est l'art, ouverture des possibles et récupération de l'art par tous.
Mon préféré, mon maître à penser l'art, avec Tzara et Dubuffet. Et pas Breton et compagnie.
https://www.arte.tv/fr/videos/084722-000-A/marcel-duchamp-l-art-du-possible/
@paradox merci de cette belle référence. En voyant le fil du reportage (pas celui de Duchamp 😛 ), je ne pouvais m'empêcher de penser à cette hypocrésie française qui fait qu'aujourd'hui encore les artistes quittent la France ou sont condamnés.
Duchamp était LE constructiviste français. Il n'a pas été perçu, le Paris de l'époque commençant à peine à digérer le cubisme, après avoir difficilement digéré l'impressionnisme, hic 😂
Bien lui a pris d'aller aux states. Là il a bénéficié du programme de reconquête de l'art lancé par le gouvernement américain. Mais ça me fait mal au coeur de voir que les principaux intervenants sont américains. Est-ce que les français von un jour exorciser ce conservatisme qui ne dit pas son nom ?..
Dur dur !
@Kobayashi Tu sais, dans cette histoire, ce n'est pas trop le manque de reconnaissance de Duchamps qui m'importe. Comme il le dit lui-même, il n'est pas attiré par la gloire. Et les bisbilles d'histoire de l'art franco-américaines ne m'importent pas trop non plus.
Et puis mine de rien, Duchamps est quand même bien connu ici, il fait parti des grands noms.
Mais ce qui compte par contre, c'est son discours. Sa conception de l'art a redéfini l'idée même de l'art et l'a redonné, repermis à tout le monde. Les artistes n'ont pas le monopole de la créativité. Est une oeuvre d'art tout ce que quiconque décrête être une oeuvre d'art. Et c'est le spectateur qui achève l'oeuvre.
La grande différence d'approche entre Duchamps et les autres théoriciens (Breton, Tsara), c'est qu'il n'a pas politisé ses textes, qui n'était donc pas des discours ou des manifestes mais des réflexions brutes sur le processus de création. Enfant de riche, le côté social n'étant pas sa préoccupation, il a pu focalisé ses pensées sans ce biais.
Pourtant on en arrive à une base de la politique, de la vie de la cité, où la masse elle-même devrait créer et inventer.
« Aussi longtemps qu'un peuple se trouve dans une situation où il y a des poètes isolés mais où ce n'est plus la masse qui crée et qui invente, il y a pas de justification à l'existence. » Nous disait Groddeck à la même époque.
Sinon, puisque ça a l'air de te brancher, j'ai particulièrement aimé ça :
classiques.uqac.ca/contemporains/fischer_herve/histoire_art_terminee/histoire_art.html
(téléchargeable gratuitement).
"La fin de l'Histoire de l'art ne signifie nullement la mort de l'art. Au contraire car en échappant à l'illusion historicienne et au mythe prométhéen du progrès en art, nous redécouvrons ses liens avec le mythe faustien : l'art est une expérience-limite de lucidité, pour éclairer l'image du monde. La fin des avant-gardes s'est accomplie à notre insu pendant les années soixante-dix. Le thème réel et commun à toutes les avant-gardes, après la découverte de l'idée d'Histoire au XIXe siècle, apparaît aujourd'hui par-delà toutes les images réalistes, abstraites, aléatoires, conceptuelles ou corporelles : c'est le désir pulsionnel d'être des créateurs d'Histoire de l'art, crispation sexuelle du mythe prométhéen, symbole activé de la « création » capitaliste ou révolutionnaire. Mais aussi : morbidité des avant-gardes fascinées par la logique inéluctable de leur fin, emprunts exotiques ou sursauts réactionnaires, tel le kitsch, promu style officiel de notre époque par André Malraux, néorétro, rien n'a manqué à l'épopée prométhéenne, pas même le bec rongeur de l'aigle/nouveauté, ni l'automutilation de l'artiste. Redécouvrir la fonction anthropologique de l'art - en s'aidant de la sociologie interrogative et de la mythanalyse -, c'est lier mythe, art et liberté, et renouer avec l'origine de l'art : un art post-historique."
L'histoire de l'art est terminé, Hervé Fisher.
@paradox, grand merci pour la référence ! Elle date un peu, mais plusieurs parties sont je pense toujours utiles. En ce moment je suis dans la très intéressante "histoire transnationale" des avant-gardes artistiques de Béatrice Joyeux-Prunel. C'est une mine qui met bien en perspective les précédents ouvrages des deux Pierres, Daix et Cabanes, par exemple.
Ce qu'il va manquer dans tous les cas est un recul sur l'impact du web 2.0 et bientôt du web 3.0. Pour le coup, il remet l'art entre les mains de tout un chacun. La question de l'ontologie artistique se pose plus que jamais. On sort du "je crève la dalle, j'ai un talent je tente de le vendre", pour arriver au "regarde comme je suis beau et je fais de belle chose", ou tout autre slogan de mise en valeur sur un spectre complet de tendances humaines. On voit un exemple avec la vague des NFT qui déferle, début du web 3.0.
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