Inversion de la volonté

C'est compliqué de distinguer :
- ce qu'on veut,
- ce qu'on souhaite,
- ce qu'on désire,
- ce dont on a besoin,
- ce dont on a envie,
- ce qui peut nous permettre d'apprendre, d'évoluer.

Après, je pense que tenter de répondre à ces questions relève du métaphysique, pour ne pas dire spirituel. Pas du scientifique. Mais il me semble que l'univers se soucie assez peu des premières catégories, et beaucoup plus de la dernière (évoluer).

@Airbus, j'aime beaucoup tes questions/réflexions.
Voilà ce que celle-ci m'inspire :

(On veut des voitures plus petites, on en fait des toujours plus larges.)
Est-ce qu'on veut vraiment des voitures plus petites ? Je crois que le marché de la voiture - comme tout marché, d'ailleurs - c'est créer du désir pour vendre toujours plus, au mépris des besoins réels du consommateur et sans se soucier des conséquences catastrophiques que l'on sait..
J'adorerais avoir un p....n de 4x4 monstueux... et puis un hélicopter aussi ! Mais je suis à peu près certaine que je n'achèterais ni l'un ni l'autre, même si j'en avais les moyens, parce que ce serait par trop déraisonnable et irresponsable.. et parce que je déteste qu'on me dise ce que je dois désirer.

(On veut des politiques économiques, il arrive souvent le choc inverse.)
La corruption, mon ami, la corruption ! Comme dirait une veille sage de ma connaissance "Le pouvoir corrompt. En politique, même les meilleurs finissent par faillir. La différence entre un/une politique sans scrupules et un/une politique vertueux/se... c'est le temps que ça prendra avant qu'il/elle ne fasse passer ses intérêts personnels avant ceux de l'humanité". C'est assez moche de penser ça, je trouve, mais comment le réfuter quand on voit où va le monde..

(On veut le changement, on a le statu quo.)
Le changement fait peur... Peu désirent réellement le changement, quoi qu'ils en disent.

(Plus on désire, plus on s'éloigne.)
La peur encore, je crois. Peur de ne pas obtenir ce qu'on veut malgré nos efforts (c'est un de mes plus gros défauts, perso, la peur d'être insuffisante, elle me pousse même souvent à renoncer avant d'avoir levé le ptit doigt). Peur de ne pas le mériter. Peur de se rendre compte, une fois ce désir assouvi, que ce n'était qu'un succédané de plus de ce dont on a réellement besoin...

(On souhaite communiquer, personne n'écoute.)
On désire peut-être plutôt seulement se faire entendre.. ce qui conduit logiquement plutôt à la cacophonie qu'à la communication.

Plus une peur est grande, plus elle se réalise.
Entretenir son imaginaire de choses non souhaitables peut avoir l'effet pervers de les provoquer, en effet.
Il vaut mieux essayer d'expérimenter l'inverse : imaginer la réalisation des choses souhaitables pour "programmer" son cerveau à mettre tout en oeuvre inconsciemment pour réussir. C'est le principe de je ne sais plus quelle théorie, qui participe par exemple à l'effet placébo..

Super ! Merci à vous. Cela me prouve que ces idées ne font que me concerner personnellement et que le monde ne tourne pas ainsi. 🙂

On obtient jamais ce que l'on désire, parce que notre désir n'est QUE notre désir. Ce n'est pas parce qu'il se pose sur une "chose" que celle-ci va s'adapter à lui.
Pour ce qui est sensé ne pas nous être étranger, en gros, les choses que l'on prend en main, pour lesquelles on "travaille", il y a toujours ces Autres qui interfèrent, et la nature et ses lois. Même lorsque l'on crée à travers un media artistique, la chose finit toujours par échapper à notre vision du départ, donc finalement, on obtient pas encore ce qu'on voulait, mais plutôt ce qui advient justement une fois un désir, une idée, mis en marche, et interpénétrés avec le désir, l'idée de l'instant d'après... 😄
Autrement dit, on ne doit rien briguer de précis, c'est vain et dévastateur. Mais alors, qu'a-t-on encore le droit d'espérer à part le fait de réussir justement à ne plus désirer?... Je crois que c'est le plus gros du travail de toute notre vie en fait. Epurer, garder les grandes valeurs qui sont nôtres, demeurer intransigeant sur ce qui nous est vraiment rhédibitoire, et puis accepter les carambolages entre désir, idées, les Autres, la vie, s'y attendre même, infailliblement, mais sans savoir ce que ce sera. Il est très récent le jour où j'ai compris que tout n'arriverait pas sur un plateau en matière de rapports humains. Il m'aura fallu une dernière grosse claque dernièrement pour mettre définitivement fin à la croyance que j'avais que me "reviendrait", un beau jour, mon "dû" (😂 ) de relations et d'expériences claires, nettes, parfaites après une vie de galère. Eh bien, le vrai travail peut enfin commencer. 😉
Nous reste, tout de même, la liberté de nous (r)enseigner sur telle et telle chose, de nous battre pour nos droits et pour tout ce qui nous tient à coeur, nous retirer quand on ne peut plus, plonger quand on en a envie et qu'on s'en sent capable. Mais oui, il faut tout donner pour tenter de se faire comprendre, et donc tout tenter pour comprendre l'Autre. Et lâcher l'affaire quand ça monte dans les tours pour des détails, arrêter avant de se faire du mal pour des raisons qui remontent à notre enfance mal digérée...
Mais pour se donner du coeur à l'ouvrage, ce qui est primordial et urgent, c'est de se faire confiance. Alors, on vous a toujours dit que si vous faisiez ça, vous obtiendriez ça? On expérimente! Quand bien même vous allez contre l'avis de soi-disant experts, si pour aller là où vous avez envie d'aller, là où vous sentez que vous devez aller vous pensez que vous devez passer par ceci, eh bien essayez, faites sauter les barrières! La voie normale, qui peut paraître la plus rassurante à court terme, n'est pas forcément celle qu'il nous faut. Et quand on pressent cela, c'est l'heure d'avoir du courage.