L'oeil était dans la tombe et regardais Cain (Victor Hugo dixit Totor).
J'en suis hanté.
Qu'en pensez vous svp ?
Comme disait ma grand-mère : "L'oeil est dans la soupe et regarde ta cuillère"
ça m'a hanté tout petit.
Pour les indous c'est l'oeil de Rudra. Pour la majorité d'entre nous c'est le regard social, le jugement perpétuel des autres voire de...dieu. "soupirs"
Pour les indous c'est l'oeil de Rudra. Pour la majorité d'entre nous c'est le regard social, le jugement perpétuel des autres.
Conscience de soi par comparaison aux autres ?
Pour la majorité, oui, il existe toujours des exceptions comme ma grand-mère.
Pour être franc, j'ai encore souvent l'impression, même seul, d'être encore sous ce lourd regard des autres. Suis je perturbé ? C'est possible.
Ce poème est assez angoissant c'est certain. Cependant, ce que nous appelons pression social ou jugement divin, cela ne parle que de nous, et de notre conscience. L'oeil est là quand on se regarde avec recul et que ça nous déplaît. Qui est en phase avec ses idées ne craint ni n'entend plus aucun jugement :)
Oh je crois que c'est la chose la plus dure à faire (mais quand on y arrive, même si pas longtemps, même si pas sur tout... Quelle sérénité !) ça me rappelle le poème de Chaplin, qui m'avait vraiment fait réfléchir si tu connais !
Le jour où je me suis aimé pour de vrai,
j'ai compris qu'en toutes circonstances,
j'étais à la bonne place, au bon moment.
Et alors, j'ai pu me relaxer.
Aujourd'hui, je sais que ça s'appelle estime de soi.
Le jour où je me suis aimé pour de vrai,
j'ai pu percevoir que mon anxiété et ma souffrance émotionnelle
n'étaient rien d'autre qu'un signal
lorsque je vais à l'encontre de mes convictions.
Aujourd'hui, je sais que ça s'appelle authenticité
Le jour où je me suis aimé pour de vrai,
j'ai cessé de vouloir une vie différente,
et j'ai commencé à voir que tout ce qui m'arrive contribue
à ma croissance personnelle.
Aujourd'hui, je sais que ça s'appelle maturité.
Le jour où je me suis aimé pour de vrai,
j'ai commencé à percevoir l'abus dans le fait de forcer une situation,
ou une personne,
dans le seul but d'obtenir ce que je veux, sachant très bien
que ni la personne ni moi-même ne sommes prêts,
et que ce n'est pas le moment.
Aujourd'hui, je sais que ça s'appelle respect.
Le jour où je me suis aimé pour de vrai,
j'ai commencé à me libérer de tout ce qui ne m'était pas salutaire :
personnes, situations, tout ce qui baissait mon énergie.
Au début, ma raison appelait ça de l'égoïsme.
Aujourd'hui, je sais que ça s'appelle amour-propre.
Le jour où je me suis aimé pour de vrai,
j'ai cessé d'avoir peur du temps libre et j'ai arrêté de faire des grands plans.
Aujourd'hui, je fais ce qui est correct, ce que j'aime,
quand ça me plait et à mon rythme.
Aujourd'hui, j'appelle ça simplicité.
Le jour où je me suis aimé pour de vrai,
j'ai cessé de chercher à toujours avoir raison,
et je me suis rendu compte de toutes les fois où je me suis trompé.
Aujourd'hui, j'ai découvert l'humilité.
Le jour où je me suis aimé pour de vrai,
j'ai cessé de revivre le passé et de me préoccuper de l'avenir.
Aujourd'hui, je vis au présent, là où toute la vie se passe.
Aujourd'hui, je vis une seule journée à la fois, et ça s'appelle plénitude.
Le jour où je me suis aimé pour de vrai,
j'ai compris que ma tête pouvait me tromper et me décevoir.
Mais si je la mets au service de mon coeur,
Elle devient un allié très précieux.
Charlie Chaplin
Oui, c'est celui-là, bon j'étais ado quand je l'ai découvert, mais il me fait toujours réfléchir et me recentrer :)
Tiens, un cadeau pour te remercier voir la vidéo
Mais la question que je me pose est : qu'elle est l'étape suivante ? Comment vivre et partager cette sagesse ? Facile de savoir, difficile de se souvenir. Non ?
La sagesse je pense est très personnelle, et la lanterne de l'expérience n'éclaire jamais que notre propre chemin :)
En fait, ce qui m'a aidée (bien que sois loin d'être un modèle de sagesse !) c'est d'accepter ce qui est dit dans la vidéo : tout est de mon fait.
Ce qui m'arrive c'est ce que j'ai provoqué. Ça ne signifie pas que je mérite les mauvaises choses qui me sont arrivées, mais qu'elles me sont arrivées pour m'apprendre quelque chose, pour pointer du doigt ce qui m'a amené ces problèmes et donc me permettre de ne pas reproduire les mêmes schémas.
Se dire qu'on n'a pas de chance ou que untel nous a fait du mal déplace le problème. Si je n'ai pas eu de chance c'est que j'ai pris de mauvaises décisions, si untel m'a blessée c'est que je lui ai laissé la possibilité de m'atteindre. Ensuite il faut se regarder en face, sans se mentir. Ça peut être moche et aussi violent, mais c'est à mon sens ce qui permet de se rapprocher de nos intérêts propres.
Bien sûr, cette conception ne s' applique pas à la santé ou ces choses là (ça va sans dire mais ça va mieux en le disant !).
Et tu arrives à te l'appliquer au quotidien ? Au boulot, familles, amis, faces aux personnes connues et inconnues ? Face à ceux qui ne sont pas d'accord avec toi ? Ou à ceux qui sont en colère ? Et ils comprennent ton détachement ?
Je n'y arrive pas à chaque fois loin s'en faut, mais souvent en revenant sur un événement, j'arrive à m'en détacher en comprenant pourquoi une phrase m'a blessée ou pourquoi j'étais mal à l'aise à l'instant T. Comme je le disais, je suis loin d'être un modèle de sagesse, et souvent je me laisse envahir et agis ou parle sous le coup de l'impulsion.
Je pense qu'il y a aussi un affect de base. En soi, je fais toujours de mon mieux, avec tout le monde et je ne fais pas les choses à moitié. Donc je suis la plupart du temps en phase avec moi, dans la mesure où je sais que j'ai fait ce que je pouvais et ce qui me semblait le mieux à ce moment là. Ça n'empêche pas les regrets, ou les foirades quotidiennes ça pour sûr (le fait d'avoir du mal à comprendre les gens me dessert beaucoup- avant, je m'en voulais de faire de la peine sans m'en rendre compte. Maintenant, je me dis que je fais au mieux, que je ne peux pas toujours comprendre ce qu'on attend de moi, et que je fais déjà un gros effort).
Souvent j'ai l'air très froide avec les inconnus, mais cela vient surtout d'asperger. Par contre, je ne me détache pas des choses, juste de ce qu'en pensent les gens.
Au boulot, je n'ai que peu de rapports avec mes collègues, mais mon détachement m'aide et est apprécié. Mes proches me connaissent et ne se formalisent pas.
La colère de quelqu'un me met rarement en colère (ou alors il faut que la personne appuie là où ça fait mal-et du coup j'y réfléchis pour la fois d'après !).
Argumenter est un exercice que j'adore, et si quelqu'un n'est pas d'accord avec moi, je trouve cela très entraînant de développer ma pensée pour tenter de convaincre.
Par contre l'injustice m'est absolument intolérable, et je peux devenir vraiment violente (verbalement, j'ai pas de biscottos) dans ces cas là.
Qu'est-ce qui te pose problème réellement dans le regard des autres ?
Oh ! Aujourd'hui, après l'avoir formulé, dédramatise et en partie accepté, je l'apprécie. J'aime bien penser à cet oeil, à tout ce poids et ses identifications que mon esprit ne cesse de créer.
Pour continuer dans la personnification, je sais qui "il" est et il a donc moins de pouvoir sur moi. Il me fait même parfois rire comme un monstre de cinéma au maquillage grossier. J'ai eu besoin de cette allégorie pour contrer une pression sociale qui je pense nous affecte tous à différent degré. Et heureusement ! Je me sentirais si seul s'il n'était plus là (smiley qui rigole).
L'oeil, celui capable de voir au-delà, de faire parcourir une connection et des millions d'information en une fraction de seconde. Celui, grâce à lui, on peut percevoir plus loin, afin d'emmener dans l'immensité du cerveau et de la pensée. La première étape, avant un monde intérieur finalement.
Je ne suis pas sûre que vous soyez en train de parler de ça mais, est-ce que c'est un peu la sensation d'être soi et en même temps extérieur à soi? De se voir vivre quelque-chose, et d'avoir l'impression qu'on est une marionnette dans ses propres mains? Ou pas du tout?
Comme Comte le disait, les morts gouvernent les vivants.
Là en l'occurence il y a la question de la morale et de la pression sociale, seules instances propres à réfréner l'agressivité liberticide des individus. Si je sors Freud sur la question de la religion, on va me taper dessus (pression sociale merlifique ^^), et si je parle du Léviathan, on va fermer la fenêtre (celle où vous lisez), donc finalement, la pression sociale se fait d'elle-même par des références et des attentes communes.
Par exemple, on se tape totalement de ce que je peux dire, donc soi je finis par me lasser de parler seul, soit on continue poliment à faire tourner le même logiciel. Et quand le logiciel d'autrui est agressif, il faut en revoir le code, de manière coercitive, ou de manière plus policée (cela s'appelle la civilisation,e t comme dirait Pratchett, c'est l'outil le plus retors et le plus barbare pour lutter justement contre la "barbarie").
Du coup, je ne me prononce qu'en mon nom sur ce que tu dis LibertEchErie, mais il y aurait en fait deux regards sur soi : celui qu'on porte par dépersonnalisation, et celui qui cristalliserait l'attente indistincte d'un ensemble socio-culturel plus ou moins homogène. J'imagine que la schizophrénie peut vraiment commencer quand les deux extraterritorialités sont confondues !
Plutôt d'accord. Bon, Totor le fait avec un archétype surtout compréhensible de son époque. Je pense que Orwell (ou Jojo pour les intimes) aurait pu écrire : Et l'oeil était dans la tombe et regardait Winston. Et bien d'autres de bien d'autres manières.
Enfin, autant se poser la question avant la tombe, non ?
Après, c'est sûr qu'on voit moins bien. Ou pas du même oeil du moins ^^.
@Abderian, ça me rappelle un jour où ma grand-mère m'avait dit, sur un ton qui se voulait dramatique, qu'elle espérait faire je ne sais plus quoi avant sa mort. Ce à quoi j'avais répondu qu'elle avait raison parce qu'après ce serait plus compliqué. Depuis elle ne mentionne plus ces choses là.
Cela dit, pour en revenir au sujet initial) on voit les gens qui ont des mômes en bas âge tiens !), je ne pense pas que l'allégorie de Hugo et 1984 parlent de la même chose. Pour Cain, c'est sa conscience qui parle (il vient quand même de tuerAbel !), chez Orwell, il s'agit de la société qui tente de façonner une pensée unique.
Je ne sais pas si les deux ont un rapport. Je ne le vois pas (mais je passe assez facilement à côté des choses essentielles donc je suis tout ouïe :))
L'oeil est moins insistant envers moi depuis que je commence à admettre que je suis juste un tas de viande. Et c'est déjà énorme comme identité.
Mille Merci à Justine18 pour l'info sur le poème et à Gargarine d'avoir pris le temps de l'afficher, cela me parle beaucoup et me dit que j'ai fais du chemin mais qu'il m'en reste encore pas mal!! 😉 🙂 NAMASTE
Si je peux me permettre. Fait gaffe au "Je suis qu'un morceau de bidoche" @Gagarine. Clairement faut jouer l'équilibriste sur ce point. Perso ça à était mon let's motif, mon mantra pendant un long moment. Notamment pour accepter les affres de la vie et les questions sur son sens. Je l'ai payé le prix fort. Écrasé par les autres, mon manque d'amour propre à fait de moi une bonne poire. Dans ce monde, c'est pas un bon truc. En toute amitié, stp ne fait pas comme moi, trouve un juste milieu. Tempérance.
Et merci @Justine18 et @Gargaine pour ce poème de Chaplin. Sa lecture m'a tout remué 😵
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