Philosophie et spiritualité

Recherche - enquête : Relation "maître-apprenti"

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Recherche - enquête : Relation "maître-apprenti"
Berangelle 17 octobre 2024 à 16:58

Salut à vous humains d'APIE

Quel bonheur de retrouver ce forum. MERCI à ce lieu dématérialisé d'exister ! Merci pour l'authenticité des échanges qui ont lieu ici. Ça réchauffe mon coeur et mon esprit !

Alors, j'ai une série de questions existentielles à vous soumettre et j'ai hâte de vous lire, comme je sais qu'ici les points de vue sont toujours d'une grande richesse pour mon cerveau limité et d'autant plus quand il pense en solo.

Mes questions concernent la posture du « maître spirituel » et/ou « maître ésotérique » ; appelé parfois « sage » ou « guide » lorsqu'ils transmettent.

Je parle des « maîtres spirituel » dans le sens Larousse de base : une personne qui transmet donc les choses de l'esprit, considérées comme distinctes de la matière et qui se retrouve confrontée à certains écueils que je développe ensuite. Et les « maîtres ésotériques » qui sont sur la transmission de disciplines dites occultes et sont confrontés à ces mêmes écueils auprès des personnes qu'ils initient. Écueils qui ne seraient pas partagés par les autres maîtres dans des disciplines plus matérielles et concrètes, alors que les maîtres qui m'intéressent ici (spirituels, ésotériques) transmettent une discipline comme une autre, si ce n'est qu'elle se trouve dans un domaine qui n'est pas celui de la matière contrairement à un tailleur de pierre par exemple.

Pour préciser le cadre de mes questions, j'ajoute que je ne fais pas référence aux personnes qui choisissent de se mettre dans une posture « malsaine » de « sachant ». Je sais qu'il y a des « maîtres » qui apprécient d'être porté en icône et qui pour autant ne maîtrisent pas grand chose d'autre que leur domination égotique.

Je pose la question en référence à celles et ceux qui sont juste dans une démarche de transmission, comme n'importe quel professeur le serait dans sa discipline de prédilection.


- Pourquoi un « maître spirituel » n'est pas considéré de la même manière que n'importe quel maître dans n'importe quelle discipline qui se rattacherait plus à la matière (boulangerie, charpente, judo...) ?
- Comment incarner sa fonction « d'artisan de l'esprit » sans être projeté par les autres sur une sorte « d'estrade supérieure de la conscience », qui ferait de lui un humain « à part », mis à distance et sujet à tous les débordements que cela induit ?
- Pensez vous que cette personne pourrait trouver un espace d'échange « horizontal » avec les autres, alors qu'elle génère cette figure de « modèle à suivre » malgré le fait qu'elle s'en défende ?
- Comment pourrait-elle ne plus générer un fantasme du « sage parfait » alors qu'elle n'est rien de tout ça ?
- Comment peut-elle se prémunir de ce phénomène ?


Vous me direz peut-être que la génération des projections est une des règles du jeu dans n'importe qu'elle relation, mais dans ce cas précis, il semblerait qu'il ne soit pas possible de « réactualiser » la relation et les projections massives vont parfois bien plus loin que dans une relation qui ne serait pas de « maître à apprenti » et inversement.

Cela crée un étiquetage qui semble impossible à lever. Cela crée des attentes incroyables de la part des personnes en relation avec « ce maître ». Et « ce maître » n'étant au final qu'un humain avec ses erreurs, ses qualités et ses défauts, se retrouve acculé par les déceptions, les reproches, mais le plus violent certainement : les tentatives de le détrôner par tous les moyens lorsque l'apprenti veut le « dépasser »... Alors même qu'il n'avait jamais demandé à être sur ce trône.

Dans cette idée reçue où « l'apprenti doit dépasser le maître », on retrouve dans certaines disciplines l'idée du rituel par exemple. Il est alors possible que l'apprenti se confronte à son maître et cela est sain, mais cette confrontation n'a pas pour objectif de détruire le maître psychologiquement ou de l'anéantir en tant qu'individu. Cette confrontation s'en tient au cadre de la discipline. En dehors de ce cadre, il s'agit de deux humains égaux face à la vie.

Dans le milieu spirituel, il semblerait qu'aucune distinction ne soit faite entre la discipline (l'étude et la maîtrise donc, de ce qui est de l'ordre de l'esprit) et l'individu qui étudie et finit par maîtriser le sujet de son étude, cet humain qui essaie de vivre comme tout un chacun.

Qu'un individu suscite l'admiration dans sa maîtrise et qu'il soit nécessaire pour certains de s'élever au niveau de cette admiration pour constater si cela avait été oublié (ça peut arriver) que le chemin réuni les deux protagonistes sur un pied d'égalité, me semble assez naturel. Mais j'ai du mal à comprendre la déviance qui se joue dans l'admiration à la maîtrise spirituelle. Ce « maître » n'a alors plus la possibilité d'être juste un humain qui cherche et qui garde sa posture d'apprenti quand bien même il est aussi maître.


- Est-ce imaginable pour une personne à cette endroit, de pouvoir casser cette image et être simplement un maître dans sa discipline mais sur un rapport d'égalité un fois sortie de sa discipline, comme le vivrait donc un « maître boulanger », un « maître charpentier »...
- Alors j'en reviens à ce : pourquoi un « maître spirituel » n'est pas « traité » à égalité par les humains qu'il côtoie en dehors de « cours » qu'il dispense ?
- Est-ce une fatalité qu'il doit accepter car les enjeux spirituels qui touchent l'existence même de chacun (ce qui ne serait pas le cas avec le travail du pain par exemple) sont si confus que tout est confondu ?
- Comment pourrait-il assumer sa maîtrise disciplinaire tout en étant un humain sur un pied d'égalité dans l'esprit des autres, quand bien même son expertise de l'esprit est plus approfondie ?
- Quelle devrait être sa posture pour vivre des rapports plus équilibrés ?
- Ou bien, doit il se cacher, cesser de transmettre pour retrouver l'anonymat et donc moins de projection pré-établies ?
- Avez vous des idées de posture à trouver pour que le « maître spirituel » puisse lui aussi vivre des relations sans recevoir les foudres des projections et attentes qui en découlent ?
- Ou peut-être doit-il se résoudre à n'avoir des rapports d'égalité qu'avec d'autres maîtres spirituels et se couper du reste du monde ? Se taire et accepter le trône sur lequel on le pose bien malgré lui ?


Merci d'avoir pris le temps de lire jusqu'ici cette enfilade de questionnements, qui va somme toute au même endroit... En cela ce n'est pas la peine de répondre point par point, car les questions sont plus ou moins similaires. Je cherche et en vous soumettant ces questions, j'ai espoir de voir des fenêtres s'ouvrir pour sortir de mon éternelle binarité !

Alcedole 17 octobre 2024 à 17:31  •   121677

Hello,
La vraie étude ésotérique ne consiste pas à étudier des trucs obscurs (ou lumineux), c'est "juste" de dépasser la binarité en procédant à une triangulation (le plus souvent via des symboles).

On peut par exemple avoir un bac +12 en astrologie et rester un "profane".

Pour ce qui est de la relation apprenti maître, je ne peux en parler car j'ai choisi une voie où l'on est son propre maître.

Après il semblerait, au Japon, que le terme "senseï" désigne indistinctement le maître spirituel, l'artisan (menuisier, forgeron... Celui qui crée avec ses mains), le supérieur hiérarchique, le médecin, l'ingénieur, le maître en arts martiaux... Un côté de supériorité mais aussi la notion de "celui qui précède sur telle voie". À confirmer car je ne parle pas japonais.

Berangelle 17 octobre 2024 à 18:56  •   121681

Merci pour la piste "sensei" je vais faire des recherches.

Oui ces questions concernent la tramission d'une discipline spirituelle et la relation entre celui qui transmet et celui qui reçoit la transmission 😅

Surderienle 17 octobre 2024 à 19:48  •   121682

.
" Quand l'élève est prêt, le maître est là..."

Bienvenue @Berangel

Lorsque l'élève est spontanément conscient de son êtreté, de sa réalisation, qu'il est cette simple particule particulièrement consciente de sa présence dans l'univers...
Alors il est réalisé
Il s'est réalisé
Il réalise qu'il ( qu'on) n'a pas besoin de maître lorsqu'ayant enfin "trouvé" spontanément au fond de soi cette "réalisation"
Juste toute sa vie rester prêt,,,
Ouvert, curieux, dispo, dévoué..
Juste être au mieux de soi...
Dans cette vérité universelle révélée.
🥰

Que l'on peut ainsi retransmettre selon son choix
🤔

Berangelle 17 octobre 2024 à 20:24  •   121684

Joliment dit ! Merci.
Alors, si je devais garder une seule question, ce serait, comment fait un enseignant pour supporter ce qu'induit sa posture de maître auprès des apprenti-es (qui de fait n'ont pas encore conscientisé qu'ils sont leur propre maître) ? Il semblerait que je me questionne plus sur les tiraillements de l'enseignant que sur le chemin de l'apprenti 🙄

Surderienle 17 octobre 2024 à 22:08  •   121690

https://mooji.org/satsangs/maintenant-il-te-faut-decouvrir-lesprit-de-zero


A partir de 1h 17 le truc est transmis et de 1h20 à 1 h40 et 1h50 à 2h , qu'il n'y a plus rien à chercher, lorsqu'on a trouvé / réalisé cela...

le plus piégeant pour le maître c'est de devoir continuer à tourner autour...pour tenter d'éclairer ceux qui ne veulent/peuvent pas sortir de l'obscurité protectrice de l'égo.
Et ils se piègent à discutoyer sans fin.

La dissonance cognitive de défense de l'ego est la plus complexe à dissiper.
Le dissipateur des ténèbres peut y perdre sa lumière.
Et seul un chamane peut guérir un chamane piégé dans ce processus répétitif/régressif.

Mooji a le truc.
Il lui a été transmis par Ramana Maharshi
voir la vidéo

Ainsi peut-il supporter ce qu'induit sa posture de maître, d'eveilleur, de dissipateur de l'égo.
Et vivre en conscience absolue de l'être qu'il est au plus profond de son être.
Que tout est bien, là...
🥰


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